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m. vers 1462, visita l'Italie, fut secrétaire de Louis III, comte de Provence, et acheva sa carrière à la cour de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. On a de lui : l’Histoire et plaisante chronique du petit Jehan de Saintré et de la dame des Belles Cousines, Paris, 1517 et 1724 (rajeunie par le comte de Tressan); les Cent nouvelles nouvelles(attribuées à tort à Louis XI), 1450-60; et les Quinze joies du mariage : ces 2 derniers ouvrages ont été réimprimés en 1858 dans la collect. Jannet. Il a aussi écrit : Chronique et généalogie des comtes d'Anjou de la maison de France, Paris, 1517, in-fol. Génin lui attribue l’Avocat patelin.

LA SALLE, ch.-l. de c. (Gard), à 30 kil. N. E. de Le Vigan; 2477 hab. Filature de soies, bonneterie.

LASALLE (Robert CAVELIER de), né à Rouen vers 1640, alla chercher fortune au Canada vers 1670, entreprit de découvrir l'embouchure du Mississipi, et obtint, à cet effet, du marquis de Seignelay une commission très-étendue. Il descendit le fleuve en partant du Canada, et, après avoir surmonté des obstacles de tous genres, il en découvrit l'embouchure dans le golfe du Mexique, 1682. Il prit possession au nom de la France d'une grande partie de la Louisiane, mais il fut assassiné, en 1687, dans le Texas, par trois de ses compagnons. On a publié, d'après les papiers d'un de ses compagnons, le journal de son Voyage, 1723.

LASALLE (le P. de), instituteur des Frères des Écoles chrétiennes, né à Reims en 1651, m. en 1719, était fils d'un conseiller au présidial de cette ville. Il entra dans l'état ecclésiastique, et fut pourvu d'un canonicat de l'église de Reims. Il commença en 1681 à s'occuper de la fondation des Écoles chrétiennes, eut à lutter contre toutes sortes de difficultés, réussit néanmoins à les faire adopter à Reims, à Rouen, à Paris et dans les principales villes de France. Il avait établi le siége du nouvel ordre dans la maison de St-Yon à Rouen, d'où ses religieux sont souvent appelés Frères Saint-Yon. On a de J. B. Lasalle les Devoirs du chrétien et la Civilité chrétienne, ouvrages encore classiques; des Méditations sur les évangiles, réimprimées par le F. Philippe, Versailles, 1858; les Douze Vertus d'un bon maître d'école, etc. Sa Vie a été écrite par Bellin, Rouen, 1733; par Salvan, Toulouse, 1852; par L. Ayma, Paris, 1855.

LASALLE (Ant.), écrivain, né en 1754, m. en 1829, était fils naturel d'un Montmorency et fut destiné d'abord à l'état ecclésiastique, mais il finit par entrer dans la marine. De 1771 à 1778, il visita Terre-Neuve, les îles de l'Amérique, les Indes orientales et la Chine. De retour en France, il publia quelques ouvrages d'une philosophie originale : le Désordre régulier, 1786; la Balance naturelle, 1788; la Mécanique morale, 1789, et fit paraître de 1800 à 1803 une trad. des Œuvres de Bacon, Dijon, 15 vol. in-8. La Révolution, en le privant d'une pension qui formait son unique revenu, l'avait réduit au dernier degré de dénûment, et il finit ses jours à l'Hôtel-Dieu. Lasalle possédait de vastes connaissances et une singulière vivacité de conception; mais il se jeta dans des hypothèses aventureuses, voisines de l'athéisme. Sa traduction de Bacon n'est ni complète ni fidèle.

LASALLE (Ant. Ch. Louis COLLINET, comte de), général de cavalerie, né à Metz en 1775, était déjà officier lorsqu'éclata la Révolution. Il entra comme simple soldat dans un régiment, se signala par sa bravoure en Italie, en Égypte, en Allemagne; fut fait général de brigade à Austerlitz, et périt à Wagram (1809), après avoir été nommé général de division.

LA SALVETAT D'ANGLÈS, ch.-l. de c. (Hérault), à 23 kil. N. O. de St-Pons, près de l'Agout; 4035 h. Laines, beurre estimé.

LA SALVETAT PEYRALÈS, ch.-l. de c. (Aveyron), à 50 kil. S. O. de Rodez; 3157 hab.

LA SAULSAIE, école régionale d'agriculture (Ain), dans la commune de Montluel, est située au milieu des étangs de la Dombes, à 5 kil. E. de Trévoux.

LASCARIS, maison grecque du Bas-Empire, a fourni à l'empire grec de Nicée plusieurs souverains et a produit des savants distingués. La plus grande illustration de cette famille date de l'avènement de Théodore Lascaris. Il existait encore au dernier siècle, dans le comté de Nice, des Lascaris, issus d'une fille de Jean Lascaris Ducas (empereur de Nicée en 1259 et 1260), qui avait été donnée en mariage à un comte de Vintimille à la fin du XIIIe siècle.

LASCARIS (Théodore), empereur de Nicée, était gendre de l'empereur Alexis l'Ange. Après la prise de Constantinople par les Croisés (1204), il alla former dans l'Asie-Mineure un nouvel État qui comprenait la Bithynie, la Lydie, la Phrygie, et dont Nicée devint la capitale. Il eut à combattre à la fois Alexis, son beau-père, et le sultan d'Iconium, mais il sut se délivrer de ses ennemis, et se maintint sur le trône jusqu'à sa mort (1222). Il avait épousé en 3e noces une fille de Pierre de Courtenay, empereur nommé de Constantinople. — Il eut pour successeurs son gendre, Jean Ducas Vatace (V. JEAN III), et son petit-fils Théodore Lascaris, dit le Jeune, qui régna de 1255 à 1259. Celui-ci, qui était sujet à des attaques d'épilepsie, tomba dans une mélancolie noire qui lui fit commettre d'horribles cruautés et qui abrégea ses jours. — Il laissa un fils, âgé de 6 ans, Jean, qui porta quelques instants le vain titre d'empereur, mais qui en fut bientôt dépouillé par Michel Paléologue (1260).

LASCARIS (Constantin), un des savants grecs qui contribuèrent à la renaissance des lettres en Europe, issu de la même famille que les précédents, vint de Constantinople en Italie après la chute de l'Empire (1454), enseigna le grec à Milan où l'avait appelé François Sforze, puis à Rome, où il se lia avec Bessarion, à Naples où l'avait appelé le roi Ferdinand, et mourut à Messine en 1493. Il a laissé une Grammaire grecque, écrite en grec, Milan, 1476; c'est le premier livre qui ait été imprimé en caractères grecs.

LASCARIS (Jean), dit Rhyndacenus, parce qu'il était né près du Rhyndacus en Phrygie, né vers 1445, m. en 1535, vint de bonne heure en Europe, fut d'abord accueilli à Florence par Laurent de Médicis, qui l'envoya en Grèce à la recherche des manuscrits; puis fut appelé en France par Charles VIII, et jouit d'un grand crédit auprès de Louis XII et de François I, qui le chargèrent d'une ambassade à Venise; il eut aussi pour protecteur Léon X. Il enseigna le grec à Budé, à Danès, et ne dédaigna pas de corriger les épreuves de plusieurs ouvrages grecs (Callimaque, Florence, 1492; l’Anthologie, 1494, etc.). Il a laissé des épigrammes, des discours, etc. M. Villemain a publié Lascaris, ou les Grecs au XVe siècle, Paris,l825.

LASCARS, nom donné aux indigènes des îles de la mer des Indes et de celle de la Chine employés comme matelots à bord des navires européens.

LAS CASAS (Barthélemi de), évêque de Chiapa au Mexique, de l'ordre des Dominicains, né à Séville en 1474, m. à Madrid en 1566, s'est rendu immortel par son humanité et son zèle infatigable en faveur des malheureux Indiens qu'opprimaient ses compatriotes. Embarqué avec Christ. Colomb, il accompagna dans leurs expéditions les premiers conquérants de l'Amérique, répara autant qu'il le put les maux de la guerre, et ne revint en Espagne qu'après avoir passé 50 ans dans le Nouveau-Monde (1551). On a de ce pieux évêque plusieurs ouvrages, tous dictés par une ardente charité; le principal est : Brevissima relacion de la destruccion de las Indias, Séville, 1552 (trad. par J. de Miggrode sous le titre de Tyrannie et cruautés des Espagnols, 1679) : c'est une réponse à Sépulvéda qui soutenait qu'on doit exterminer quiconque refuse d'embrasser la religion chrétienne. On lui a reproché, mais à tort, d'avoir conseillé la traite des nègres afin de faire épargner ses chers Indiens.

LAS CASES (Dieudonné, comte de), un des compagnons d'exil de Napoléon, né en 1766 au château de Las Cases, près de Revel (Hte-Garonne), mort en 1842, se disait issu de la famille de l’évêque de Chiapa. Lieutenant de vaisseau en 1789, il émigra et fit partie de l'armée de Condé et de l'expédition de Quiberon,