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Kémi, l'un compris dans le gouvt d'Arkhangel, l'autre annexé au grand-duché de Finlande. — La Laponie, située au delà du cercle polaire, est glacée pendant 9 mois de l'année, mais elle éprouve en été des chaleurs excessives : à Wardehuus, on a un jour de six semaines et une nuit d'égale durée. La végétation est peu variée; cependant les mousses, les lichens, divers arbustes à baies y procurent une nourriture tolérable; on cultive quelques céréales. Le renne est la grande ressource des habitants du pays. Les Lapons appartiennent à la race finnoise, mais ils forment une espèce particulière : leur taille ne dépasse guère 1m,35; ils sont d'un caractère égoïste, avares, défiants, perfides et très-peu civilisés. On les distingue en pasteurs et pêcheurs : ces derniers sont très-misérables et fort abrutis. Tous commercent en fourrures, poissons secs, fromage de renne, jouets d'enfants, etc. — Avant 1814 on distinguait trois Laponies : la L. norvégienne ou danoise, la L. suédoise et la L. russe. La délimitation des deux premières fut cause d'une guerre au commencement du XVIIe siècle entre Christian IV et Charles IX.

LA POPELINIÈRE (Lancelot VOISIN de), noble du Bas-Poitou, né vers 1540, m. en 1608, était protestant et joua un rôle dans les guerres civiles religieuses. Il tailla en pièces les Catholiques dans l'île de Ré (1574), et rédigea la protestation contre les états de Blois en 1576. On a de lui : Vraie et entière histoire des derniers troubles (depuis 1562), Cologne, 1571; Hist. de France de 1550 à 1577, La Rochelle, 1581; Hist. de la conquête du pays de Bresse et de la Savoie, 1601. Ces ouvrages se distinguent par une modération qui rendit l'auteur suspect à ses coreligionnaires. Il abjura en effet peu avant sa mort. — Financier. V. LA POUPLINIÈRE.

LA PORTE (Pierre de), porte-manteau d'Anne d'Autriche, fut longtemps (1621-37) l'intermédiaire secret des relations de cette reine avec l'Espagne, avec la gouvernante des Pays-Bas et la duchesse de Chevreuse. Il subit la question et fut mis à la Bastille par ordre de Richelieu, sans faire aucun aveu, et fut exilé à Saumur (1638-43). De retour à la cour, il fut nommé valet de chambre de Louis XIV, et fut quelque temps en faveur auprès de la reine Anne; mais il déplut par sa franchise, et fut éloigné en 1653. Il mourut en 1680 à 77 ans. On a de lui des Mémoires, Genève, 1756 (réimpr. dans la Collection de Petitot et Monmerqué).

LA PORTE (l'abbé Joseph de), compilateur, né à Béfort en 1713, m. en 1779, a donné : Observations sur la littérature moderne, 1749 et suiv. 9 v. in-12; Calendrier historique et chronologique des théâtres de Paris, 1751-78, 28 vol. in-24; le Portefeuille d'un homme de goût, 1770, 3 vol. in-12; le Voyageur français, 1765-95, 42 vol. in-12 (il n'en a rédigé que les 26 premiers); l'Esprit de l'Encyclopédie, 1768, 5 vol. in-12. Assez judicieux dans les observations, il est, comme écrivain, plat et diffus.

LA PORTE (Arnaud de), né en 1737, fut nommé intendant général de la marine en 1783, passa en Espagne en 1789, au début de la Révolution, mais fut rappelé par Louis XVI, qui le nomma intendant de la liste civile en 1790. Dépositaire et confident des correspondances les plus délicates, il refusa de rien révéler devant l'Assemblée constituante après l'arrestation du roi à Varennes, fut mis en accusation après le 10 août, et périt sur l’échafaud en 1792.

LA PORTE DU THEIL (Gabr. de), né à Paris en 1742, m. en 1815, abandonna le service militaire pour les lettres, publia en 1770 une traduction de l’Oreste d'Euripide qui le fit admettre à l'Académie des inscriptions; donna en 1775 une trad. des Hymnes de Callimaque; fut envoyé l'année suiv. en Italie comme membre du Comité des chartes établi pour la recherche des monuments historiques, rapporta de ce pays 17 ou 18 000 pièces (impr. dans les Recherches des chartes, actes et diplômes relatifs à l'histoire de France, 1791. 3 vol. in-fol.), et fut nommé l'un des conservateurs de la Bibliothèque nationale. Il a donné beaucoup de Mémoires dans les recueils de l'Académie des inscriptions, et a publié avec Rochefort une nouvelle édition du Théâtre des Grecs de Brumoy (sa traduction d’Eschyle est le plus bel ornement de ce recueil). Il travailla aussi, avec Gosselin et Coray, à la traduction de Strabon (V. ce mot). Il avait traduit Pétrone sans rien retrancher des obscénités de cet auteur; mais, sur les conseils d'un ami, il brûla son ouvrage déjà imprimé.

LA PORTE DE LA MEILLERAYE. V. LA MEILLERAYE.

LAPOSTOLLE (Alex.), physicien, né à Maubeuge en 1749, m. en 1831, professeur de physique et de chimie à Amiens, inventa, sous le nom de paragrêle, un moyen d'empêcher la formation de la grêle.

LA POUPLINIÈRE (Alex. LE RICHE de), financier bel-esprit, né à Paris en 1691, m. en 1762, fit grand bruit en son temps par son faste et par la protection qu'il accordait aux beaux-arts et aux lettres. Ses flatteurs l'appelaient le Pollion français. On a de lui Daïra, histoire orientale, et les Mœurs du siècle, ouvrages immoraux, qui ne furent tirés qu'à un très-petit nombre d'exemplaires.— V. LA POPELINIÈRE.

LA POUTROYE, v. d'Alsace-Lorraine, à 17 kil. N. O. de Colmar; 2380 h. Teintureries.

LAPURDUM (du cantabre lapur, piraterie), v. de la Novempopulanie, chez les Tarbelli, est auj. Bayonne. Son nom se retrouve dans celui de Lampourdan.

LAQUEDIVES (îles), archipel de la mer des Indes, sur la côte O. de l'Inde en deçà du Gange, et au N. des Maldives, entre 10°-14° 30' lat. N. et 69° 50'-72° long. E. On y compte 19 îles principales, entre autres Ameni, Kalpeny, Kittan et Chittac, et une foule d'îlots; env. 10 000 h., qui sont musulmans et qui se reconnaissent vassaux de l'Angleterre. Bétel, arek, corail. — Découvertes par Vasco de Gama en 1499.

LA QUINTINIE (J. de), agronome, né en 1626 à Chabanais (Angoumois), m. en 1688, avait d'abord été avocat. Il voyagea en Italie, où il fit des études profondes sur l'agriculture et le jardinage; puis fut choisi par Louis XIV pour planter les jardins potagers du palais de Versailles. Cet habile horticulteur a beaucoup perfectionné la taille des arbres fruitiers. On a de lui : Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, avec un Traité sur les orangers, 1690.

LAR, v. de Perse (Farsistan), ch.-l. du Laristan, à 290 kil. S. E. de Chyraz; 12 000 hab. Étoffes de soie, armes à feu. Bazars, jadis les plus beaux de la Perse, mais en ruine aujourd'hui. — Lar, jadis très-florissante, était la capit. d'un royaume qui s'étendait depuis les îles Bahreïn jusqu'à celle d'Ormuz; Chah-Abbas, roi de Perse, s'en empara.

LARA, v. de la Vieille-Castille (Burgos), sur l'Arlanza, à 26 kil. S. S. E. de Burgos, près de Salas de los Infantes; 1500 hab. Ancien comté.

LARA (maison de), illustre maison de Castille, issue des comtes de Castille, a pour fondateur Fernand Gonzalez, comte de Castille et de Lara, m. en 970, qui lui-même descendait par son père de Ramire I, roi des Asturies et de Galice (842-850), et par sa mère d'anciens seigneurs de Lara. Fernand avait pour frère Gonzalès Gustios, seigneur de Salas et de Lara, qui fut père des sept infants de Lara (V. ci-après). Après le massacre des sept infants, Gonzalez, fils aîné de Fernand, continua la maison de Lara. Suivant une autre tradition, Mudarra, 8e fils de Gonzalez Gustios, aurait été l'héritier du nom de Lara et l'aurait transmis à ses descendants. Quoi qu'il en soit, en 1130, la branche des Lara se subdivisa en 2 rameaux : le 1er, dont la tige fut Manrique de Lara, prit le titre de vicomtes de Narbonne; le 2e, dont la tige fut Perez de Lara, conserva le titre de comtes de Lara : ce rameau s'éteignit dans la 2e moitié du XIVe siècle. Les seigneurs de cette dernière branche jouèrent un grand rôle dans les guerres civiles qui désolèrent la Castille sous Alphonse X, Sanche IV, Ferdinand IV et Alphonse XI; souvent ils disputèrent la couronne à ces princes, et ils furent presque toujours en guerre