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et uns intéressante Correspondance, dont une partie a été publiée par un de ses fils, M. Eugène de Lanneau (Paris, 1851, in-8). M. L. Quicherat a publié une Notice sur V. de Lanneau.

LANNEMEZAN, ch.-l. de c. (Htes-Pyrénées), à 26 k. N. E. de Bagnère de Bigorre. près de la source du Gers, 1369 hab.

LANNES (Jean), duc de Montebello, l’un des plus intrépides généraux français, né en 1789 à Lectoure (Gers), était fils d’un simple garçon d’écurie, et apprit d’abord l’état de teinturier. Il s’enrôla en 1792 comme volontaire, obtint par son courage un avancement rapide, fut nommé colonel dès 1795, se signala surtout en Italie, où il servit sous Bonaparte, fut fait général de brigade en 1797, et eut une part brillante à la prise de Mantoue et à la bataille d’Arcole. Il accompagna Bonaparte en Égypte, revint avec lui et le seconda au 18 brumaire. Envoyé de nouveau en Italie en 1800, il se couvrit de gloire à Montebello, et quelques jours après contribua puissamment à la victoire de Marengo. Napoléon, dès qu’il fut sur le trône, le créa maréchal de l’Empire et duc de Montebello. Dans la campagne d’Allemagne (1805-1806), Lannes commanda l’avant-garde et rendit les plus grands services dans les batailles d’Austerlitz, d’Iéna, d’Eylau, de Friedland ; mais il fut blessé mortellement à celle d’Essling (22 mai 1809), et expira peu de jours après, après avoir été amputé des deux jambes. Son corps fut transporté au Panthéon. Son courage bouillant l’avait fait surnommer Lannes l’Ajax, le Roland moderne. Lectoure lui a élevé une statue. Le maréchal Lannes a laissé deux fils : Napoléon L., duc de Montebello (1801-1874), créé pair de France par Louis XVIII en 1815, et qui fut successivement ambassadeur en Suisse, à Naples et à St-Pétersbourg, ministre des affaires étrangères (1839) et de la marine (1847) ; et Gustave L., né en 1804, général de division et aide de camp de Louis-Napoléon pendant sa présidence et depuis l’Empire.

LANNILIS, ch.-l. de c. (Finistère), à 25 kil. N. de Brest ; 3094. Poteries de terre.

LANNION, Alauna, ch.-l. d’arr. (Côtes-du-Nord), sur le Guer, près de son emb. dans la Manche, et à 75 k. N. O. de Saint-Brieuc ; 6213 h. Collége. Grains, bestiaux et chevaux. Eaux minérales.

LANNOY, Alnetum, ch.-l. de c. (Nord), à 12 k. E. de Lille ; 1600 hab. Jadis ville forte ; souvent prise et reprise. À la France depuis 1667.

LANNOY (Ch. de), d’une des plus illustres maisons de Flandre, né vers 1470, se distingua au service de l’Autriche sous les règnes de Maximilien I et de Charles-Quint ; fut nommé gouverneur de Tournay en 1521, vice-roi de Naples en 1522, eut le commandement général des armées impériales après la mort de Prosper Colonna, en 1523, et s’immortalisa à la journée de Pavie, où François I fut vaincu et fait prisonnier (1525) : le roi ne voulut rendre son épée qu’à lui. Lannoy mourut à Gaëte en 1527. — Son fils, Ferdinand de Lannoy, 1510-79, fut à la fois un militaire et un savant distingué : on lui doit de bonnes cartes de la Bourgogne et de la Franche-Comté ; on lui attribue l’invention des pièces de montagnes.

LA NOUAILLE, ch.-l. de c. (Dordogne), à 50 kil. S. E. de Nontron ; 604 hab. Forges.

LA NOUE (François de), dit Bras de fer, fameux capitaine calviniste, né en Bretagne en 1531, fit d’abord la guerre en Italie et dans les Pays-Bas. Quand les guerres de religion eurent commencé en France, il se mit à la tête d’un parti de Calvinistes, prit Orléans et Saumur en 1567, et fut chargé du commandement de La Rochelle. Ayant tenté d’amener les Rochelois à rester en paix avec la cour (1572), il devint suspect à ses coreligionnaires, et se vit obligé de passer dans le camp du duc d’Anjou ; il préserva ce prince d’un complot formé contre lui par le duc d’Alençon. Mais il se réconcilia bientôt avec le parti réformé, fit de La Rochelle une place redoutable, servit Henri III et le roi de Navarre, réunis contre la Ligue, et battit le duc d’Aumale. Envoyé par Henri IV avec le titre de lieutenant général contre le duc de Mercœur en Bretagne, il fut blessé mortellement au siége de Lamballe en 1591. On a de La Noue des Discours politiques et militaires, Bâle, 1587, in-4 ; des Mémoires, qui renferment des faits intéressants, et qui se trouvent dans les collections Petitot et Michaud ; et des Remarques sur l’Histoire de Guichardin, en marge de la traduction française de Chomedey, Paris, 1568. Ses Lettres ont été publiées par M. Kerwyn de Volkerbeke, Gand, 1854. — Son fils, Odet de La Noue, servit sous Henri IV ; c’est à lui que Henri dit un jour : « La Noue, il faut payer ses dettes, je paye bien les miennes ; » et en même temps ce bon roi lui remit de riches pierreries.

LANOUE (Jean SAUVÉ, dit), acteur et auteur, né à Meaux en 1701, mort en 1761, débuta dans la tragédie à Fontainebleau en 1742, fut reçu au Théâtre-Français ; fit représenter en 1746, pour le mariage du dauphin, Zélisca, comédie-ballet, qui réussit, obtint la place de répétiteur des spectacles des petits appartements et la direction du théâtre du duc d’Orléans à St-Cloud. On a de lui, outre Zélisca, les Deux Bals, 1734 ; le Retour de Mars, pièce de circonstance, 1735 ; Mahomet II, tragédie, 1739 ; la Coquette corrigée, comédie. 1755 : c’est le meilleur de ses ouvrages. Ses Œuvres ont été publiées à Paris, 1765.

LANSDOWNE (G. GRANVILLE, vicomte de), V. GRANVILLE.

LANSLEBOURG, ch.-l. de c. (Savoie), arr. de St-Jean de Maurienne ; 1600 hab. C’est là que commence l’ascension au Mont-Cenis.

LANSQUENETS (de l’allemand lands-knecht, serviteur de la terre). On appelait ainsi dans l’origine les valets d’armée qui accompagnaient les retires ou cavaliers allemands ; ces hommes formèrent dans la suite des bandes de soldats mercenaires, presque tous allemands. Maximilien I les organisa en corps réguliers. Charles VIII et Louis XII ont presque toujours eu des lansquenets dans leurs armées. Ils disparurent après la formation des armées permanentes ; cependant Henri IV en avait encore à Ivry, en 1590.

LANTA, ch.-l. de c. (Hte-Garonne), à 22 kil. N. de Villefranche ; 1710 hab.

LANTARA (Sim. Mathurin), peintre français, né en 1729 au village d’Oncy (Seine-et-Oise), avait reçu de la nature un grand talent ; mais son goût pour la paresse et la débauche l’empêcha de le porter aussi haut qu’il l’aurait pu : il vécut dans l’indigence, passant la plus grande partie de son temps au cabaret, et mourut à l’hôpital de la Charité à Paris en 1778, âgé de moins de 50 ans. Il peignait le paysage, et excellait surtout à représenter les différentes heures du jour : sous ce rapport il rappelle Claude Lorrain. Ses œuvres les plus connues sont : la Rencontre fâcheuse, le Pêcheur amoureux, l’Heureux baigneur, la Nappe d’eau, etc. Sa Biographie a été écrite par B. de La Chavignerie, 1852.

LANTIER (Ét. Fr.), écrivain, né en 1734 à Marseille, m. en 1826, servit dans la cavalerie, puis quitta les armes pour les lettres, et passa la plus grande partie de sa vie à Paris dans la société des gens de lettres et des femmes d’esprit. On a de lui quelques comédies (le Flatteur et l’Impatient, 1778), ainsi que de jolis contes en vers et en prose ; mais il est surtout connu par son Voyage d’Anténor en Grèce et en Asie, 1798, 3 vol. in-8, souvent réimprimé. Ce roman, qui l’a fait justement surnommer l’Anacharsis des boudoirs, est une espèce de supplément à l’ouvrage de Barthélemy, mais il est lien inférieur ; l’auteur y a traité surtout de la partie galante et licencieuse des mœurs grecques. Il a paru à Paris en 1836 une édit. compacte des Œuvres de Lantier, gr. in-8 à 2 col.

LANUVIUM, auj. Civita di Lavigna, v. du Latium, à 24 kil. S. de Rome, à droite de la voie Appienne. Junon Sospita y était particulièrement adorée. Ses habitants reçurent des Romains le droit de cité, mais ils gardèrent en même temps leurs coutumes du