Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

retirant le privilège de l’Encyclopédie. — Il eut pour fils l'illustre Malesherbes. V. MALESHERBES.

LAMOIGNON (Chrétien François), arrière-petit-fils de Guillaume I, 1735-89, fut président au parlement de Paris, partagea l'exil de cette cour en 1772, obtint en 1787 les sceaux en remplacement de Miromesnil, travailla avec le ministre Loménie de Brienne à rédiger les édits du timbre et de la subvention territoriale, que le parlement refusa d'enregistrer; donna sa démission en 1788, et mourut en 1789. La famille des Lamoignon s'est éteinte en la personne de Christian de Lamoignon, fils du préc., pair de Francs sous la Restauration, mort en 1827.

LA MONNOYE (Bernard de), littérateur, né en 1641 à Dijon, m. en 1728, suivit d'abord le barreau, puis se livra aux lettres, et devint membre de l'Acad. française (1713). La Monnoye fut à la fois poëte, critique et philologue. On estime surtout ses Noëls, écrits dans le patois bourguignon, et qui, publiés pour la 1re fois en 1700, ont eu de nombreuses éditions, parmi lesquelles on remarque celles de 1720, de 1817 et de 1842. On lui doit aussi le Menagiana. M. Mignard a donné en 1856 une Notice sur La Monnoye et ses Noëls.

LAMORAL. V. EGMONT.

LAMORICIÈRE (Christ. Louis Léon Juchault de), général français, né à Nantes en 1806, m. en 1865; fut élève de l’École polytechnique, entra au service dans le génie; fut envoyé en Algérie dès 1830, et de bonne heure s'y signala par son intelligence et sa bravoure; fut compris dans le corps des zouaves dès sa création, et chargé de la direction du premier bureau arabe; conquit de bonne heure par des actions d'éclat le grade de général (1843); se distingua particulièrement au siége de Constantine, où il fut grièvement blessé (1837), à Mouzaïa (1840), à la bataille de l'Isly (1844), et réduisit Abd-el-Kader à se rendre au duc d'Aumale (1847). Nommé en 1846 député de la Sarthe, il fit partie de l'opposition dynastique; représentant du peuple en 1848, il s'unit à la fraction modérée du parti démocratique; il combattit l'insurrection de Juin, et, comme ministre de la guerre, suivit la fortune du général Cavaignac. A la Législative, il défendit la Constitution républicaine et fut un des adversaires les plus décidés de la politique du Président : il fut arrêté au 2 décembre 1851 et conduit à la frontière; il ne rentra en France qu'en 1857. Lors de l'entrée des Piémontais dans les États pontificaux, il commanda les troupes du pape, qui furent défaites à Castelfidardo, et, assiégé dans Ancône, fut forcé de capituler (1860).

LA MOTHE (Hte-Marne). V. LA MOTTE.

LA MOTHE-ACHARD, ch.-l. de c. (Vendée), sur l'Auzance, à 18 k. N. E. des Sables-d'Olonne; 738 h.

LA MOTHE-FÉNELON, vge du dép. du Lot, à 18 kil. N. de Gourdon; 800 hab. Berceau des Fénelon.

LA MOTHE-FOUQUÉ (Frédéric, baron de), né à Brandebourg, en 1777, m. en 1843, était issu d'une famille calviniste de Normandie qui avait quitté la France à cause de sa religion. Il avait pour père Henri de la Mothe-Fouqué (1698-1774), général au service du grand Frédéric, auteur de curieux Mémoires, publiés à Berlin en 1788. Après avoir servi lui-même pendant 20 ans dans l'armée prussienne, il se livra tout entier aux lettres. Il est un des représentants de l'école romantique allemande.

LA MOTHE-HOUDANCOURT (Philippe de), général français sous Louis XIII, né en 1605, m. en 1657, commanda les troupes françaises en Catalogne, 1641, battit plusieurs fois les Espagnols, et fut nommé maréchal de France, duc de Cardone, et vice-roi de la Catalogne. Vaincu devant Lérida, 1644, il fut accusé de trahison et déféré au parlement de Grenoble. On reconnut son innocence (1648), et il fut rappelé en Catalogne, où il se distingua par sa défense de Barcelone.

LA MOTHE-LE-VAYER. V. LE VAYER.

LA MOTHE-SAINT-HÉRAYE, ch.-l. de c. sur la Sèvre-Niortaise, à 15 kil. N. de Melle; 2619 hab. Étoffes de laine, tanneries. Grains et bestiaux. Étoffes communes; moulins à farine. Magnifique château, qui appartint à Murat, puis au maréchal Lobau. Aux env., source purgative de Grelet.

LA MOTTE, v. ruinée de France (Hte-Marne), dans l'anc. Lorraine, arr. de Chaumont, près d!Outremécourt. Située au sommet d'un rocher escarpé, elle passa longtemps pour imprenable; cependant elle fut prise en 1634, sur le duc de Lorraine, par le maréchal de La Force, après un siége de 5 mois, où l'on fit pour la 1re fois usage de la bombe. Rendue en 1641, elle fut reprise en 1645 par Villeroi et rasée.

LA MOTTE (Ant. HOUDARD de), littérateur, né à Paris en 1672, m, en 1731, était fils d'un chapelier, et étudia chez les Jésuites. Il débuta par des opéras qui eurent du succès (surtout Issé, pastorale, Amadis de Grèce, et le Triomphe des Arts), et prit rang dans ce genre auprès de Quinault; il travailla aussi pour le Théâtre-Français, donna, soit seul, soit avec Boindin, quelques comédies (le Magnifique et l'Amant difficile, etc.), et fit représenter 4 tragédies, dont une seule, Inès de Castro (1723), est restée à la scène. Il s'exerça également avec quelque succès dans l'églogue, dans la fable, dans l'ode, dans le genre anacréontique, et composa plusieurs écrits en prose destinés pour la plupart à débattre des questions de critique littéraire. Lamotte donna lieu à une polémique très-vive par ses paradoxes contre les anciens : rabaissant le mérite d'Homère, il eut la bizarre idée de vouloir corriger l’Iliade; il traduisit ce poëme en vers, en le réduisant à 12 chants; il s'attira par là une violente querelle avec Mme Dacier. Quoiqu'il dût sa réputation à ses poëmes, il attaqua aussi la poésie comme contraire au naturel et imposant à l'auteur une gêne inutile. Il prétendit même que la tragédie gagnerait à être affranchie de la rime, et pour le prouver, il composa lui-même un Œdipe en prose. Sa prose, bien que sans chaleur et sans coloris, est élégante et facile; elle est moins dure et plus naturelle que ses vers. Lamotte était de l'Académie française depuis 1710; il remplissait en outre les fonctions de censeur dramatique. Cet écrivain était devenu aveugle vers l'âge de 40 ans, et il était perclus : ces infirmités ne nuisirent ni à ses travaux ni à son humeur : il se fit toujours remarquer par son urbanité. Ses Œuvres complètes forment 10 vol. in-12, 1754. La meilleure édition de ses Fables est celle de 1719, in-4, avec fig. de Coypel et de C. Gillon. M. B. Jullien a publié en 1859 les Paradoxes littéraires de Lamotte, in-8.

LA MOTTE (Jeanne DE VALOIS, comtesse de), intrigante qui figura dans l'affaire du collier. Connaissant la ridicule passion du cardinal de Rohan pour la reine Marie-Antoinette, elle suggéra au prélat d'acheter pour la princesse un collier de diamants du prix de 1 600 000 fr., se fit livrer le bijou, en faisant croire au cardinal qu'elle lui procurerait une entrevue avec la reine (1785), et en vendit à Londres les diamants détachés. Convaincue d'imposture et d'escroquerie, elle fut condamnée à faire amende honorable, à être fouettée et marquée, et fut enfermée à la Salpêtrière. Elle trouva moyen de s'évader (1787) et se sauva en Angleterre où elle fit imprimer un libelle contre la reine. Elle mourut en 1791. Cette femme se rattachait à la famille royale des Valois par un fils naturel d Henri II. Son nom de famille était de Luz de St-Remy

LA MOTTE-BEUVRON, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher), sur le Beuvron, dans l'anc. Sologne, à 40 kil. N. E de Romorantin; 1002 hab. Station.

LA MOTTE-CHALANÇON, ch.-l. de c. (Drôme), à 24 kil. S. de Die; 1040 hab.

LA MOTTE-DU-CAIRE, ch.-l. de c. (Basses-Alpes), à 26 kil. N. de Sisteron; 659 hab.

LA MOTTE-LES-BAINS, vge du dép. de l'Isère, à 30 kil. S. de Grenoble. Eaux thermales salines et bromurées. Établissement de bains.

LA MOTTE-PIQUET (Touss. Guill., comte de), brave marin, né à Rennes en 1720, m. en 1791, fit 28 cam-