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sans succès, de prévenir ses fautes et siégea avec l'opposition libérale. On a de Lally : Mémoires pour la réhabilitation de son père; Lettres à Edmond Burke, 1791; Plaidoyer pour Louis XVI, 1795; un Essai sur la vie de Strafford et une tragédie de Strafford (1795), qui ne fut pas représentée. Il avait été admis en 1816 à l'Académie française.

LA LOUBÈRE (Simon de), né à Toulouse en 1642, m. en 1729, fut secrétaire d'ambassade en Suisse, envoyé extraordinaire à Siam (1687); reçut une mission secrète pour l'Espagne, fut arrêté à Madrid comme suspect, mais bientôt relâché, se retira peu après dans sa ville natale, et y restaura les Jeux Floraux. On a de lui, outre quelques poésies médiocres, une Relation de son Voyage à Siam, 1691. Il fut admis à l'Académie française en 1693.

LA LOUPE, ch.-l. de c. (Eure-et-Loir), à 23 kil. N. E. de Nogent-le-Rotrou; 1350 hab. Bonneterie, tricots de laine. Station du chemin de fer de l'Ouest. Restes d'un château fort du XIVe siècle.

LA LUZERNE (César Guill. de), cardinal, né à Paris en 1738, d'une famille noble de Normandie, m. en 1821, fut nommé en 1770 évêque de Langres, fit partie de l'Assemblée des notables et de l'Assemblée constituante, se retira dans son diocèse après les journées des 5 et 6 octobre 1789, émigra en 1791, revint à Paris en 1814, et fut fait cardinal en 1817. On a de lui, outre ses instructions pastorales, des Dissertations estimées sur la Liberté; — la Loi naturelle; — la Spiritualité de l'âme; — l'Existence de Dieu (1808); des Considérations sur la Morale (1811); les Oraisons funèbres de Charles-Emmanuel, roi de Sardaigne (1773), de Louis XV (1774), etc. Ses Œuvres ont été publiées à Paris et à Lyon en 1842, 10 v. in-8, et réimprimées à Montrouge en 1856, 6 v. in-8.

LAMA, nom des prêtres chez les Thibétains et les Mongols bouddhistes. Ils sont soumis à un chef appelé Grand Lama ou Dalaï-Lama (V. ce nom). On appelle Lamisme la religion qu'ils professent, et qui n'est qu'une des formes du bouddhisme.

LAMA, ch.-l. de c. (Corse), à 40 kil. S. de Bastia; 445 hab. Huile d'olives estimée.

LAMACHUS, général athénien, commandait avec Alcibiade et Nicias la malheureuse expédition de Sicile, 415 av. J.-C. Il périt en 414, sous les murs de Syracuse, en combattant le général ennemi Callicrate, qui l'avait défié à un combat singulier : il tua son adversaire en mourant lui-même.

LA MAILLERAYE, village de la Seine-Inf., dépendant de la commune de Guerbaville, sur la r. g. de la Seine, près de la forêt de Brotonne, à 19 kil. S. d'Yvetot; 2074 hab. Petit port de cabotage, chantiers de construction navale; église des XIVe et XVe siècles. Anc. seigneurie, érigée en marquisat en 1698.

LAMALLE. V. DELAMALLE et DUREAU DE LAMALLE.

LAMALOU ou LA MALOU, vge de l'arr. de Béziers (Hérault). Eaux alcalines, bicarbonatées, sodiques, ferrugineuses.

LA MAR ou COBIJA (Bolivie). V. COBIJA.

LA MARCHE, ch.-l. de c. (Vosges), à 36 kil. S. de Neufchâteau; 1687 h. Fers, huile de grains. Institut de la Trinité. Patrie du maréchal Victor.

LA MARCHE (Olivier de), chroniqueur, né en 1426 à La Marche en Bourgogne (à 26 k. S. E. de Dijon), m. en 1502, vécut à la cour des ducs de Bourgogne et s'attira la haine de Louis XI pour avoir fait échouer son projet d'enlever le comte de Charolais (Ch. le Téméraire). Ce prince, devenu duc de Bourgogne, le nomma capitaine de ses gardes et le récompensa largement. Ol. de La Marche fut pris par les Suisses à la bataille de Nancy : dès qu'il eut recouvré la liberté, il rejoignit en Flandre Marie de Bourgogne. On a de lui des Mémoires qui vont de 1435 à 1492 (Lyon, 1562, Bruxelles, 1616, et dans le Panthéon litt., Paris, 1842), et qui sont précieux pour l'histoire du temps, et quelques ouvrages en vers, tels que le Chevalier délibéré (Paris, 1488, réimp. enÏ838); le Triomphe des dames d'honneur, et un Traité des Duels, Paris, 1586.

LA MARCHE, géographe. V. DELAMARCHE.

LA MARK (Comté de), ancien état de l'empire d'Allemagne, dans le cercle de Westphalie, entre le duché de Berg au S., le duché de Clèves à l'O., le duché de Westphalie à l'E., le comté de Recklingshausen et l'évêché de Münster au N., tirait son nom d'un château situé près de Hamm et avait Hamm pour capitale. Il était divisé en 4 quartiers (Hamm, Hœrde, Altena, Wetter). En 1806, ce comté fut compris dans le dép. français de la Roër; en 1814, il fut concédé à la Prusse; il forme auj. la plus grande partie de la régence d'Arensberg, dans la prov. de Westphalie.

LA MARK (les comtes de), maison noble et ancienne, issue de la maison de Berg par les comtes d'Altena, est connue dans l'histoire depuis le XIIIe s. Engilbert, fils d'Alphonse IV, comte d'Altena, mort en 1251, fut le 1er comte de La Marck. Cette maison acquit, outre le comté de La Marck, de vastes domaines, tels que ceux de Clèves, de Berg et Juliers, et donna naissance à un grand nombre de branches : les ducs de Clèves et de Nevers, les seigneurs d'Aremberg, de Sedan, de Fleuranges, de Lumain, etc. Au milieu du XVIe siècle, elle devint maîtresse du duché de Bouillon, que le mariage de Charlotte de La Marck avec H. de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, fit passer à la maison de La Tour en 1591. Elle s'éteignit en 1610, et le partage de sa succession donna naissance à de longues querelles. V. JULIERS. Cette maison a fourni à la France plusieurs généraux distingués, nous citerons :

LA MARCK (Guillaume de), chef de la branche des barons de Lumain, né vers 1446. Il se signala par son courage dans les troubles des Pays-Bas, mais il mérita par sa férocité le nom de Sanglier des Ardennes. Chassé de Liége pour un meurtre, il se vengea en faisant périr l'évêque de cette ville, Louis de Bourbon, qui l'avait élevé. Il se réfugia auprès de Louis XI, fit révolter les Liégeois de concert avec ce prince, ravagea le Brabant, et réussit à mettre son frère Robert en possession de la châtellenie de Bouillon; mais il finit par tomber entre les mains de l'archiduc Maximilien, qui lui fit trancher la tête, en 1485.

LA MARCK (Robert II, comte de), neveu du préc., né vers 1460, mort en 1535, possédait une partie du Liégeois, le duché de Bouillon, la principauté de Sedan. Il servit le roi Louis XII et assista à la bat. de Novare, où il sauva la vie à ses deux fils (1513). Pendant les guerres de Charles-Quint et de François I, il prit successivement parti pour la France et pour l'Autriche; il fut chassé de ses États par Charles-Quint, mais François I le fit rétablir par le traité de Madrid. Il avait épousé Catherine de Croy, fille du comte de Chimay. Brantôme lui a consacré un article dans les Vies des Capitaines français.

LA MARCK (Évrard de), cardinal, évêque de Liége, frère du préc., connu sous le nom de cardinal de Bouillon, fut pourvu par Louis XII de l'évêché de Chartres, et reçut toutes sortes de bienfaits de François I; il le trahit pourtant pour Charles-Quint en 1518, et concourut puissamment à faire élire empereur ce dernier en 1519. Il fut nommé en récompense archevêque de Valence, et reçut le chapeau de cardinal en 1520; il aida ensuite Charles-Quint à dépouiller son propre frère Robert, et mourut en 1538, à Liége, dont il possédait l'évêché.

LA MARCK (Robert III de), seigneur de Fleuranges, dit l’Adventureux, né à Sedan vers 1490, était fils de Robert II qui lui sauva la vie à la bataille de Novare en 1513. Il s'était déjà distingué par la défense de Vérone contre les Vénitiens (1510), et avait puissamment contribué à la prise de la Mirandole (1512). Il suivit François I en Italie, commanda l'avant-garde à Marignan (1515), et fut fait prisonnier avec le roi à Pavie (1525). Nommé maréchal de France pendant sa captivité, il fut à son retour chargé de la défense de Péronne et repoussa les Impériaux (1536). Il mourut l'année suivante. Il écrivit, pendant sa captivité des Mémoires intéressants qui s'étendent de 1419 à