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et se fit par cette publication de nombreux ennemis. Le principal titre de Laharpe est son Cours de littérature professé au Lycée (16 vol. in-8, 1799-1805, souvent réimprimé). On reproche cependant à cet ouvrage d'être superficiel dans la partie qui traite des anciens ; de n'être pas toujours impartial dans la partie moderne, enfin de manquer tout à fait de proportion. St-Surin a rassemblé les œuvres purement littéraires de Laharpe (16 vol. in-8, 1821, etc.); elles comprennent son théâtre, ses poésies (épîtres, odes, discours, contes, parmi lesquels on remarque Tangu et Félime), ses éloges, des mélanges, des traductions de Suétone, de Lucain, de Camoëns, du Tasse, et sa correspondance. Il faut y joindre ses Commentaires sur Racine et sur Voltaire.

LAHARPE (Amédée Emmanuel), général suisse au service de la France, né en 1754, dans le pays de Vaud. Proscrit par l'aristocratie bernoise, dont il s'était montré l'adversaire, il se réfugia en France au moment de la Révolution, se distingua au siége de Toulon, à l'armée d'Italie, fut fait général de division en 1795 et contribua par son courage et ses habiles manœuvres aux victoires de Loano, de Montenotte, de Millesimo, de Dégo. Il venait de franchir le Pô et marchait contre les Autrichiens, en 1796, à la tête de l'avant-garde, lorsqu'il fut tué par méprise, dans une attaque de nuit, par ses propres soldats, entre Lodi et Crémone.

LAHARPE (le colonel Fréd. César), né à Rolle, dans le pays de Vaud, en 1754, mort en 1838, exerça d'abord la profession d'avocat à Berne. Il quitta de bonne heure son pays, parce qu'il le voyait avec peine soumis à la domination de Berne, et se rendit à St-Pétersbourg en 1782 pour y faire une éducation particulière ; il y devint précepteur des grands-ducs Alexandre et Constantin, dont il sut gagner l'affection et auxquels il inspira des sentiments de philanthropie. Impliqué dans des menées politiques, il fut, sur la plainte du gouvernement bernois, éloigné de Russie en 1795. Il vint alors s'établir à Genève, concourut en 1798 à la révolution de la Suisse, fut élu membre du sénat, et devint bientôt après un des directeurs de la république helvétique. Renversé presque aussitôt par un coup d’État, il fut obligé de s'expatrier de nouveau (1800) et se fixa en France. Il réussit en 1814, par la protection de l'empereur Alexandre, à rendre le pays de Vaud indépendant du canton de Berne.

LA HAYE, S'gravenhaag en holl., Haga Comitum en latin mod., capitale du roy. des Pays-Bas et de la prov. de Hollande mérid., près de la mer, à 45 k. S. O. d'Amsterdam ; 80 000 hab. C'est une des plus belles villes de l'Europe. Nombreux canaux, places bien plantées, rues superbes (parmi lesquelles la Prinzengracht); beaux édifices, tels que le palais du roi, celui des États-Généraux, la Bourse, etc. Cour suprême de justice. Plusieurs établissements de sciences et d'arts, académie de peinture. Industrie assez développée. Patrie de Jean Second, Ruysch, Huyghens. Très-près de cette ville on voit le Bosch (ou le bois), ainsi qu'une maison de plaisance du roi de Hollande, et au S. E. le château de Ryswyk, où fut conclue la paix de 1697. — La Haye n'était au IXe s. qu'un rendez-vous de chasse. En 1250, Guillaume II de Hollande y fit bâtir un palais; au XVIe s. elle devint le siége du gouvernement. Elle perdit le titre de capitale en 1806, lors de la création du roy. de Hollande par Napoléon, qui transféra le siège du gouvernement à Amsterdam ; elle l'a repris depuis 1814. Divers traités furent conclus à La Haye : en 1630, entre la France et la Hollande ; en 1658, entre ces deux puissances et l'Angleterre ; en 1701, entre l'Empire, l’Angleterre, la Hollande et la Prusse contre Louis XIV. Elle fut prise par les Français en 1795.

LA HAYE-DESCARTES, v. de France (Indre-et-Loire), ch.-l. de c. à 26 k. S. O. de Loches ; 1532 hab. Patrie le Descartes (auquel on y a érigé une statue en 1849). Jadis baronnie, qui appartint à la maison de Rohan et qui passa à celle de Montbazon en 1588.

LA HAYE DU PUITS, ch.-l. de c. (Manche), à 27 kil. N. de Coutances ; 1487 hab. Jadis ch.-l. de marquisat.

LA HAYE-PESNEL, ch.-l. de c. (Manche), à 11 kil. N. d'Avranches ; 938 hab.

LAHIRE (Ét. VIGNOLES, dit), l'un des plus vaillants capitaines de Charles VII, né vers 1390, se signala contre les Bourguignons dès 1418 au siége de Coucy, combattit à côté de Jeanne d'Arc au siége d'Orléans, fit des prodiges de valeur à Jargeau et à Patay (1429) et s'approcha de Rouen en 1431 pour tenter de délivrer l'héroïne qui allait être condamnée au feu, mais il tomba lui-même au pouvoir des Anglais. A peine échappé de leurs mains, il reprit plusieurs villes et châteaux. Il mourut de ses blessures à Montauban en 1443. Lahire ternit sa réputation par sa cruauté et sa cupidité. Du reste, il fut un de ceux qui excitèrent le plus Charles VII à repousser les Anglais : ce prince, faisant les apprêts d'une fête pour Agnès Sorel, demanda, dit-on, à Lahire ce qu'il en pensait : «Je pense, sire, répondit celui-ci, qu'on ne peut perdre plus gaiement son royaume. » La hire est un vieux mot bourguignon qui exprimait le grognement d'un chien en colère ; ce surnom lui fut donné à cause de la brusquerie de son caractère. — Dans le jeu de cartes, le nom de Lahire désigne le valet de cœur.

LAHIRE (Laurent de), peintre et graveur, élève de Vouet, né à Paris en 1606, m. en 1656, fut reçu à l'Académie de peinture en 1648. Ses meilleures œuvres sont : l'Apparition du Christ aux trois Maries, Nicolas V visitant le tombeau de S. François d'Assise. On a de lui une histoire de S. Étienne, dont les dessins sont conservés au musée du Louvre. Il a gravé plusieurs de ses propres compositions, la Conversion de S. Paul, le Repos de la Ste Famille en Égypte, etc.

LAHIRE (Phil. de), mathématicien, fils du préc., né à Paris en 1640, mort en 1718, était à la fois géomètre, mécanicien, astronome, hydrographe. Il professa l'astronomie et les mathématiques au collége de France, fut reçu à l'Académie des sciences en 1678, coopéra à la carte de France, et exécuta des nivellements pour amener des eaux à Versailles. Ses principaux ouvrages sont : Traité des sections coniques, 1685 ; Tabulæ astronomicæ, 1702 ; Mécanique, 1675 ; l'École des Arpenteurs. 1689.

LAHN, rivière d'Allemagne, naît en Westphalie, traverse la Hesse, le Nassau, passe à Marburg, Giessen, Wetzlar, Weilburg, Limbourg, Nassau, Niederlahnstein, et tombe dans le Rhin, après un cours de 150 kil.

LA HOGUE. V. HOGUE (LA).

LAHORE, v. de l'Indoustan, capit. de la prov. de Lahore, sur le Ravi, à 2500 kil. N, O. de Calcutta ; env. 95 000 hab. Cette ville a été très-florissante, mais est aujourd'hui en décadence. Fabriq. d'armes de guerre, et d'étoffes de coton. Aux environs se voient le mausolée de Géangir et celui de sa femme Nourdjihan. — On Croit que c'est l'anc. Sagala, fondée au temps d'Alexandre ; elle fut longtemps la capitale de tout l'empire mongol ; après de nombreuses vicissitudes, elle tomba en 1788 au pouvoir des Seikhs. Les Anglais l'ont occupée en 1846.

LAHORE (Roy. de), nom donné, tantôt aux possessions des Seikhs occidentaux, comprenant la prov. de Lahore, le Cachemire, une partie de l'Afghanistan et le Moultan, tantôt à ces possessions diminuées du Moultan, et de tous les pays à l'O. du Sind ; quelquefois même à la prov. de Lahore.

LAHORE (prov. de), contrée de l'Indoustan, bornée par le Cachemire au N., le Thibet à. l'E., le Kaboul à l'O. et le Moultan au S. ; 156 000 kil. carr.; 10 000 000 d'hab. Villes principales : Amretsyr et Lahore. On y distingue : le Pendjab au S. et le Kouhistan indien au N. Rivières considérables : le Sind qui y reçoit à droite le Kaboul grossi de la Kama ; à gauche le Pandjnad, formé par la réunion de 5 rivières, d'où vient au pays le nom de Pendjab. Température chaude et sèche ; sol fertile, surtout dans le Pendjab, rocailleux dans le Kouhistan. Blé, tabac, coton, sucre,