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LAFOSSE (Ét. Guillaume et Philippe), médecins vétérinaires du XVIIIe siècle, père et fils, ont écrit sur leur art d'utiles ouvrages, notamment : Guide du maréchal, Paris, 1766; Cours d'Hippiatrique, 1774; Dictionnaire d'hippiatrique, 1785.

LA FRANÇAISE, ch.-l. de c. (Tarn-et-Garonne), à 18 kil. N. O. de Montauban; 3752 hab.

LA FRESNAYE, ch.-l. de c. (Sarthe), à 13 kil. N. O. de Mamers; 1377 hab.

LA GACILLY, ch.-l. de c. (Morbihan), à 48 kil. N. E. de Vannes, sur l'Aff; 1355 hab.

LA GALISSONNIÈRE (le marquis de), lieutenant général des armées navales, né en 1693 à Rochefort, fut nommé en 1745 gouverneur général du Canada, et se concilia l'estime et l'affection de tous les habitants de cette contrée. Chargé en 1756 par Louis XV du commandement de l'escadre destinée à agir contre les Anglais dans la Méditerranée, il battit complètement l'amiral Byng devant Minorque; mais la mort l'enleva la même année.

LA GARDE (Ant. ESCALIN DES AIMARS, baron de), dit le capitaine Paulin, né d'une famille obscure à La Garde, en Dauphiné, vers 1498, mort en 1578, avait été d'abord valet de service dans un régiment. Il s'éleva par sa bonne conduite, son intelligence et son courage jusqu'aux premiers grades, servit avec un égal succès sur terre et sur mer, conclut le traité d'alliance offensive et défensive entre François I et la république de Venise contre Charles-Quint, fut envoyé comme ambassadeur à la cour de Soliman II, s'acquitta de sa mission avec beaucoup d'habileté, et fut à son retour nommé général des galères. Il se signala par sa violence à l'égard des Vaudois de Cabrières et de Mérindol. Pendant les guerres de religion, il combattit à Jarnac et à Moncontour et assista au siége de La Rochelle.

LA GARDE-FRESNET, bg du dép. du Var, au fond du golfe Grimaud, à 33 kil. S. O. de Draguignan; 2600 hab. On croit que ce bourg est l'ancien Fraxinet, que les Sarrasins prirent et fortifièrent au IXe siècle, et d'où ils ravageaient la Provence (889-975).

LA GARDIE, famille illustre de Suède, originaire de France. Pontus de La Gardie, né en Gascogne, passa au service du Danemark après avoir fait ses premières armes sous nos capitaines les plus renommés. Fait prisonnier en 1565 par les Suédois, il fut bien traité par eux, et resta au service de leur roi Eric XIV, sous lequel il parvint au grade de feld-maréchal. — Son fils, Jacques de La Gardie, 1583-1652, général des Suédois sous Charles IX, soumit une grande partie de l'empire moscovite, enseigna le métier des armes à Gustave-Adolphe, et fut un des tuteurs de la jeune reine Christine. — Magnus Gabriel de La Gardie, fils de Jacques, jouit de la plus grande faveur auprès de Christine. Cette princesse l'aurait même épousé, dit-on, sans l'opposition du chancelier Oxenstiern. Elle le nomma en 1646 son ambassadeur en France, et lui fit épouser a son retour sa cousine Euphrosine, sœur du prince Charles-Gustave (depuis Charles X). La Gardie conserva son crédit sous le règne de Charles X, et devint même chancelier; mais sous Charles XI il tomba dans une disgrâce entière (1680); ses biens furent confisqués et il mourut dans l'indigence en 1682. Il avait conseillé en 1672 de contracter avec la France une alliance qui ne fut pas heureuse; quelques historiens donnent ce fait comme cause de sa disgrâce. La Gardie protégeait les gens de lettres et les savants.

LAGHOUAT ou mieux EL-AGHROUAT, v. d'Algérie, à 230 k. S. d'Alger, est le poste le plus avancé dans le sud de la province d'Alger, et comme la capitale du désert. Commerce actif. Les habitants émigrent en grand nombre à Alger, où ils exercent le métier de portefaix. Prise le 4 décembre 1852 par le général Pélissier, après un assaut meurtrier.

LAGIDES, dynastie égyptienne, eut pour chef Ptolémée, fils de Lagus, général d'Alexandre, et régna sur l’Égypte de 323 à 30 av. J.-C. V. ÉGYPTE.

LAGNIEU, ch.-l. de c. (Ain), à 40 kil. N. de Belley; 2500 hab. Chapeaux de paille imitant la paille d'Italie. — Cette ville appartenait à la maison de Coligny. Elle passa aux ducs de Nemours en 1571.

LAGNY, Latiniacum, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), sur la Marne, à 20 kil. S. O. de Meaux; 2614 hab. Station. Commerce actif, surtout en blé et plâtre. Anc. abbaye de Bénédictins, bel hospice. Ville jadis très-forte; brûlée par les Anglais en 1358. Elle prit parti pour les Armagnacs au XVe s. S'étant révoltée en 1544 contre l'autorité royale au sujet d'une querelle survenue entre l'abbé de Lagny et les moines, elle fut horriblement saccagée par Jacques de Lorges.

LAGONEGRO, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Basilicate), à 17 kil. E. de Policastro; 5000 h. Combat entre les Napolitains et les Français en 1806.

LAGOR, ch.-l. de c. (Basses-Pyrénées), à 17 kil. S. E. d'Orthès; 1360 h.

LAGOS, Bistonis palus, baie formée sur la côte de la Turquie d'Europe (Roumélie), dans le sandjak de Gallipoli, par 22° 45' long. E., et 41° lat. N.

LAGOS, Lacobriga, v. forte et port de Portugal (Algarve), ch.-l. de comarque, à 160 kil. S. de Lisbonne; 7000 hab. Vins, figues. Le 18 août 1759, il se livra dans les eaux de Lagos un combat naval entre le bailli de Suffrert et l'amiral anglais Boscaven.

LAGOS, État de la Nigritie maritime, au fond du golfe de Guinée, entre les États de Ouidda et de Bénin, a pour villes principales Lagos, dans une île formée par un fleuve de même nom, et Abbeocuta, à laquelle on donne 50 000 hab. On faisait jadis dans ce pays un grand trafic d'esclaves. Les Anglais se sont fait céder la ville et le port de Lagos en 1861.

LAGRANGE (Jos. DE CHANCEL de), dit Lagrange-Chancel, poëte dramatique, né à Antonne, près de Périgueux, en 1677, mort en 1758, se fit remarquer par sa précocité, fit une comédie à 9 ans et une tragédie à 17. Il obtint la faveur de la princesse de Conti qui lui fit donner une lieutenance, puis une charge de maître des cérémonies à la cour. Il reçut des encouragements et des conseils de Racine, et fit jouer, de 1694 à 1713, plusieurs tragédies qui, sans être d'un mérite supérieur, eurent un véritable succès. Entraîné par ses dispositions caustiques, il écrivit contre Philippe d'Orléans, alors régent, des odes qu'il intitula Philippiques, et qui n'étaient que de sanglantes satires ; il fut pour ce fait enfermé aux îles Marguerites; mais il parvint à s'échapper et se réfugia à l'étranger; il ne put rentrer en France qu'après la mort du duc Ses tragédies sont : Jugurtha, Oreste et Pylade, Méléagre, Athénaïs, Amasis, Alceste, Ino, Érigone, Cassius. Il a aussi composé quelques opéras : Méduse, Cassandre, Orphée, Pyrame et Thisbé. Il a donné lui-même une édition de ses Œuvres, 1758, 5 vol. in-12. Ses Philippiques, restées longtemps manuscrites, ont été publiées d'abord en Hollande (sans date), puis à Paris en 1797 par son fils, et rééditées en 1858, avec notes historiques et littéraires, par M. de Lescure.

LAGRANGE (N.....), traducteur, né en 1738 à Paris, mort en 1775, était précepteur des enfants du baron d'Holbach et ami de Diderot. On lui doit la traduction du poëme de Lucrèce De Satura rerum, 1768, et celle des Œuvres de Sênèque le philosophe, 1778 (terminée et publiée par Naigeon). Ces traductions sont remarquables par leur élégance et leur fidélité. Elles ont été plusieurs fois réimprimées.

LAGRANGE (Jos. Louis), mathématicien, né en 1736 à Turin, de parents français d'origine, mort à Paris en 1813, prit rang dès l'âge de 18 ans en envoyant à Euler la réponse à des questions dont on cherchait en vain la solution depuis 10 ans, fut dès 19 ans professeur de mathématiques à l'école d'artillerie de Turin, et fonda peu après dans cette ville, avec quelques amis, une société savante. Il remporta 5 fois (1764 et ann. suiv.) le prix de mathématiques proposé par l'Académie des sciences de Paris. Appelé en 1766 à Berlin par le grand Frédéric, pour y remplacer