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bles, et plus tard des édifices à l'aide desquels on voulut les imiter. L'antiquité en nomme cinq, savoir : deux en Égypte, dont l'un dans l'île du lac Mœris, dit le Labyrinthe de Mendès, parce qu'on l'attribue à ce prince (il a été retrouvé par MM. Jomard et Bertu, et décrit par Letronne et Lepsius); et l'autre, dit Labyrinthe des Douze, parce qu'il fut construit vers 660 par douze seigneurs qui régnaient alors sur l’Égypte; le Labyrinthe de Crète, près de Cnosse ou de Gortyne : il était construit dans des carrières et destiné aux sépultures de la famille royale : on l'attribuait à Dédale et on y plaçait le Minotaure (Tournefort et Kockerell ont donné la description d'une grotte qu'on croit avoir été l'entrée de ce labyrinthe); le Labyrinthe de Lemnos, qui semble avoir été une grotte à stalactites, asile mystérieux du culte des Cabires; le Labyrinthe de Clusium, en Italie, qu'on attribuait à Porsena, et qui dut être un de ces hypogées étrusques dont on a découvert un si grand nombre de nos jours.

LAC (Cercle du), cercle du grand-duché de Bade, borné au N. O. par celui de la Kinzig, au N. E. par le Wurtemberg, au S. E. par le lac de Constance (qui lui donne son nom), au S. par la Suisse, et à l'O. par le cercle de Treisam-et-Wiesen : 105 kil. sur 35; 200 000 hab.; ch.-l., Constance.

LACAILLE (Nic. L. de), astronome, né en 1713 à Rumigny (Ardennes), m. en 1762, s'était d'abord destiné à l'état ecclésiastique. Il se lia avec J. Cassini et Maraldi, et fut dès 1739 employé à la vérification de la méridienne : il réussit à démontrer que les degrés allaient en croissant de l'équateur au pôle. Il fut nommé à 25 ans professeur de mathématiques au collége Mazarin. Lacaille entreprit la vérification des catalogues d'étoiles : après avoir décrit notre ciel avec une exactitude admirable, il alla en 1750 au cap de Bonne-Espérance pour observer le ciel austral. A son retour, il rédigea ses observations, et se livra à de nouveaux travaux avec une ardeur qui abrégea sa vie. On a de lui : Leçons de Mathématiques, 1741; — de Mécanique, 1743; — d'Astronomie, 1746; Éléments d'Optique, 1750; Astronomiæ fundamenta, 1757 ; Tables solaires, 1758; Éphémérides depuis 1745; Cœlum australe, 1763, publié par Maraldi. Toutes ses observations offrent une telle précision que les recherches postérieures n'ont fait que les confirmer.

LA CALPRENÈDE (Gautier DE COSTES de), écrivain, né près de Sarlat vers 1610, m. en 1663, servit pendant sa jeunesse, et devint gentilhomme de la chambre du roi. Il a composé des romans et des tragédies. Ses principaux romans sont : Cassandre, 1642, 10 vol. in-8; Cléopâtre, 1647, 12 vol.; Faramond, 1661, 7 vol. in-8 (inachevé). Ils ne manquent pas d'intérêt, mais sont d'une longueur excessive et d'une afféterie ridicule. Ses tragédies, au nombre de 7, sont toutes (à l'exception du comte d'Essex, 1639) bien inférieures à ses romans. La Calprenède eut beaucoup de vogue de son vivant, mais on ne le lit plus depuis longtemps. Il n'est guère connu auj. que par quelques allusions de Boileau et par l'engouement qu'eut pour ses écrits Mme de Sévigné.

LA CANOURGUE, ch.-l. de c. (Lozère), à 15 kil. S. O. de Marvejols ; 1669 hab. Étoffes de coton.

LA CAPELLE, ch. l. de c. (Aisne), à 15 kil. N. de Vervins; 1576 hab. Grains. Prise par les Impériaux en 1536; par Turenne en 1655.

LACAPELLE-MARIVAL, ch.-l. de c. (Lot), à 16 kil. N. O. de Figeac; 1400 hab.

LACAUNE, ch.-l. de c. (Tarn), à 37 kil. N. E. de Castres; 3520 hab. Siamoise, basin; bonneterie.

LACAZE, bg de France (Tarn), à 45 kil. N. E. de Castres; 2304 hab. Basin.

LACÉDÉMON, fils de Jupiter et de Taygète, fut le 5e roi de Sparte, qui prit de lui le nom de Lacédémone. On le placé au XVIe siècle av. J.-C.

LACÉDÉMONE, v. de la Grèce ancienne, la même que Sparte. Le nom de Lacédémoniens s'appliquait plus spécialement aux habitants du territoire de Sparte, et celui de Spartiates aux habitants de la ville même. — On nomme auj. Éparchie de Lacédémone une division administrative du royaume de Grèce, qui compte 40 000 hab., et qui a pour ch.-l. Sparte. Elle est formée d'une partie de l'ancienne Laconie.

LACEDOGNA, Aquilonia, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Principauté Ultér.), à 24 kil. N. E. de Sant'-Angelo-dei-Lombardi); 600 hab. Évêché. Elle était jadis plus considérable.

LACÉPÈDE (Étienne DE LA VILLE, comte de), naturaliste, né en 1756 à Agen, d'une famille noble, m. en 1825, s'appliqua de bonne heure aux arts et aux sciences, et se fit connaître avantageusement de Buffon dès l'âge de 18 ans en lui adressant d'intéressants mémoires. Venu à Paris en 1776, il hésita un instant entre la musique et les sciences naturelles. Il composa la musique de l'opéra d’Omphale et publia une Poétique de la musique (1785); mais il céda bientôt aux conseils de Buffon, qui le fit nommer sous-démonstrateur au Jardin du Roi, le choisit pour continuer son Histoire naturelle, et lui laissa en mourant son héritage scientifique. Lacépède adopta, mais avec modération, les principes de la Révolution; il fut député extraordinaire d'Agen à l'Assemblée Constituante, puis député de Paris à la Législative, membre du Conseil des Cinq-Cents, sénateur, et devint en 1803 grand chancelier de la Légion d'Honneur. Il se montra en toute occasion dévoué à l'empereur Napoléon. Exclu de la Chambre des Pairs à la Restauration, il y fut rappelé en 1819. Il avait été nommé en 1793 professeur d'erpétologie au Muséum, et était membre de l'Institut depuis sa fondation. Ses principaux ouvrages sont : Histoire naturelle des Quadrupèdes ovipares et des Serpents, 2 vol. in-4, 1788-89; — des Reptiles, in-4, 1789; — des Poissons, 5 vol. in-4, 1789-1803 ; — des Cétacés, in-4, 1804, ouvrages qui font suite à ceux de Buffon. Le style en est élégant et même pompeux; mais on leur reproche de manquer de rigueur scientifique. Ils ont été réimprimés en 1826 et suiv., 11 vol. in-8, et en 1839, 2 v. gr. in-8, compacts. Lacépède a laissé en outre une volumineuse Histoire de l'Europe (Paris, 1828, 18 v. in-8), des Romans, des Mémoires; mais ces divers ouvrages sont éclipsés par ses traités d'histoire naturelle.

LA CERDA (Ferdinand, dit de), infant de Castille, né en 1254, fils aîné d'Alphonse X, roi de Castille et de Léon, était gendre de S. Louis. Il fut chargé de la régence pendant que son père faisait valoir ses prétentions à l'Empire. Il mourut avant son père, en 1275 : il laissait des enfants qui furent frustrés du trône par leur oncle Sanche IV. — Alphonse de La Cerda, le Deshérité, fils du préc., fit de vains efforts pour recouvrer le trône de Castille; il se retira en France (1303), où Charles le Bel lui donna la baronnie de Lunel; il y mourut en 1327. — Louis de La Cerda, dit Louis d'Espagne, fils aîné du préc., reçut en 1341 le titre d'amiral de France : il servit sous Philippe VI de Valois contre les Anglais, auxquels il enleva Guérande (1342), et prit parti pour Charles de Blois contre le comte Jean de Montfort. Le pape lui offrit en 1344, comme dédommagement des États dont il avait été frustré, la royauté des îles Fortunées (Canarie); mais il ne prit jamais possession de ce royaume illusoire. — Charles d'Espagne, 2e fils d'Alphonse, fut un des favoris du roi de France Jean le Bon. Il fut nommé connétable en 1350, mais il s'attira la haine du roi de Navarre, Charles le Mauvais, qui le fit assassiner (1354). — Jean d'Espagne, 3e fils du même, fut tué en 1357 par l'ordre de Pierre le Cruel, roi de Castille. — Cette famille s'éteignit au XVe siècle.

LA CERDA (J. L. de), jésuite, né à Tolède en 1560, m. en 1643, professa plus de 50 ans la logique, la théologie, la rhétorique et la poésie. On a de lui un Commentaire sur Virgile, en 2 vol. in-fol., Madrid et Lyon, 1608-17; une édition de Tertullien avec notes, Paris, 1624-30; une grammaire latine en 5 liv. (De institutione grammatica, 1613, qui pendant longtemps fut classique en Espagne); et des écrits théologiques. — Plusieurs autres écrivains espagnols