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mer de Chine, près de la côte N. O. de l'île Bornéo, occupé momentanément par les Anglais en 1775, et définitivement en 1846. Mines de houille.

LA BOUILLE, bg de la Seine-Inf., à 18 kil. S. O. de Rouen, sur la r. g. de la Seine, au pied d'une montagne; petit port de cabotage; service de bateaux à vapeur pour Rouen; 800 hab. Près de là, ruines d'un château dit de Robert le Diable.

LABOUR (TERRE DE), en italien Terra di Lavoro, partie de l'anc. Campanie, prov. d'Italie, dans l'anc. roy. des Deux-Siciles, au N. O., a pour bornes au N. l'Abruzze Ult. 2e, au N. E. la prov. de Sannio, à l'E. la Principauté Ult., au S. la Principauté Citer. et la prov. de Naples, au S. O. la mer Tyrrhénienne, et au N. O. l'État ecclésiastique; 140 kil. sur 65; 600 000 hab.; ch.-l., Caserte; port princip., Gaëte. Ce pays consiste presque tout entier en plaines fertiles, d'où son nom, qui veut dire Terre labourable : blé, lin, chanvre; vignes, oliviers, mûriers. — Le nom de Terre de Labour s'appliquait jadis à un territoire beaucoup plus étendu; Naples y était comprise.

LABOURD (le), Lapurdensis tractus, partie de la Gascogne au S. O., entre la Navarre française, l'Espagne, les Marennes et l'Atlantique; ch.-l. Bayonne (jadis Lapurdum). Autres places : St-Jean-de-Luz, Andaye, Guiche. Il est compris auj. dans le dép. des Basses-Pyrénées, où il forme l'arr. de Bayonne. Primitivement, le Labourd s'étendait de l'autre côté de la Bidassoa jusqu'à St-Sébastien.

LABOURDONNAIS (Franç. MAHÉ de), né en 1699, à St-Malo, entra fort jeune au service de la Compagnie franç. des Indes, se signala en plusieurs occasions, notamment à la prise de Mahé, dont le nom lui fut donné, et devint en 1734 gouverneur général des îles de France et de Bourbon. L'île de France était dans un état complet de détresse et d'anarchie : il eut tout à y créer, justice, police, industrie, commerce, et fit bénir son administration. Dans la guerre de 1743, entre la France et l'Angleterre, il alla au secours de Dupleix, gouverneur de l'Inde, menacé dans Pondichéry, assiégea les Anglais dans Madras, et les força à capituler (1746). Aux termes de la capitulation, Madras devait être rendu aux Anglais moyennant une rançon. Le gouverneur Dupleix refusa de ratifier cette convention, et il s'éleva à ce sujet entre La Bourdonnais et lui une collision dont les suites furent fatales pour le premier. Indigné de la mauvaise foi de Dupleix, La Bourdonnais évacua Madras, et retourna en simple particulier à l'île de France, où déjà siégeait un nouveau gouverneur choisi par l'impérieux Dupleix. Rentré en France en 1748 pour répondre aux accusations portées contre lui, il fut jeté à la Bastille et y resta plusieurs années sans pouvoir faire entendre sa justification. Son innocence fut enfin reconnue, et il fut rendu à la liberté en 1752; mais il était ruiné. Il mourut en 1753 ou 1755, après une douloureuse agonie. Il a laissé des Mémoires où ses malheurs sont fidèlement retracés (1750). L'auteur de Paul et Virginie a rendu à La Bourdonnais une éclatante justice et a immortalisé son nom. Une statue lui a été élevée à Port-Louis (île de France) en 1859. — Son petit-fils, né en 1795, m. à Londres en 1840, s'est fait un nom par son habileté au jeu d'échecs. Il a donné un Traité du jeu des échecs (1834), et a fondé le Palamède (1836), revue consacrée spécialement à ce jeu. Il avait publié en 1827 des Mémoires historiques sur son grand-père.

LABRADOR (Terre de), vaste presqu'île de l'Amérique septentrionale, dans la Nouvelle-Bretagne, est bornée au N. par le détroit d'Hudson, au N. E. par l'Atlantique, au S. E. par le détroit de Belle-Ile, au S. par le Canada, à l'O. par la mer d'Hudson; 1500 kil. sur 1300. Elle dépend du gouvt de Terre-Neuve. Côtes escarpées, rocailleuses, découpées d'un grand nombre de havres et parsemées d'une multitude d'îlots; au N., la baie d'Ungava forme un vaste enfoncement. L'intérieur est presque tout à fait inconnu et habité par des peuples sauvages (la plupart Esquimaux). Les Frères Moraves ont formé sur la côte E. l'établissement de Nain dans le but de civiliser les indigènes. — Le Labrador fut découvert en 1496 par Jean Cabot, qui en prit possession au nom de l'Angleterre; mais Cortereal y aborda le premier en 1501; ce dernier, ayant trouvé quelque fertilité sur la côte, la nomma Terra de Laborador (terre de labour), d'où par corruption le nom de Labrador. Avant eux, le Danois Kolno ou Skolnus, avait touché ces terres, sans le savoir, dès 1478.

LABRE (Benoît Joseph), saint personnage, né en 1748 à Ammette, près de Béthune, passa toute sa vie dans les mortifications, s'enferma à La Trappe, puis se rendit à Rome où il ne vécut que d'aumônes, qu'il obtenait sans les solliciter. Il mourut à Rome en 1783. On rapporte qu'il s'est fait des miracles sur son tombeau. Il fut béatifié en 1792 et canonisé en 1859.

LA BRÈDE, ch.-l. de c (Gironde), à 20 kil. S. de Bordeaux; 1600 hab. Château où naquit Montesquieu; acheté en 1839 par le duc d'Orléans.

LABRIT ou LEBRET, la même qu’Albret. V. ce nom.

LABROSSE (Pierre de), Tourangeau, fut d'abord barbier de S. Louis, et devint ensuite chambellan et favori de Philippe le Hardi. Craignant que l'ascendant de la reine Marie sur le roi ne lui fît perdre son crédit, il accusa cette princesse d'avoir empoisonné Louis, fils de Philippe, né d'un premier lit. On reconnut bientôt la calomnie, et il fut lui-même accusé de la mort du prince. Il fut arrêté et pendu en 1276.

LABROSSE (Guy de), botaniste, médecin de Louis XIII, né à Rouen, mort en 1641, eut le premier l'idée de la création du Jardin des Plantes, donna au roi le terrain qui devint le noyau de ce jardin, et fut nommé lui-même premier intendant de l'établissement (1626). On a de lui : Traité de la peste, 1623 ; De la nature, vertu et utilité des Plantes, et Dessin du Jardin royal de médecine, 1640, in-fol. Il était grand-oncle de Fagon.

LA BROYE, vge de France (Pas-de-Calais), près d'Hesdin, et à 28 kil. S. E. de Montreuil; 350 hab. Près de là était le château où se réfugia Philippe de Valois après la bataille de Crécy, 1346.

LA BRUGUIÈRE, ch.-l. de c. (Tarn), à 10 kil. S. E. de Castres; 3550 hab. Gros draps, couvertures de laine; suif, etc.

LA BRUYÈRE (Jean de), écrivain français, né en 1645, à Paris (non à Dourdan, comme on l'a dit), m. en 1696, fut trésorier de France à Caen. Chargé, sur la recommandation de Bossuet, d'enseigner l'histoire au petit-fils du grand Condé, il passa le reste de ses jours auprès de ce prince en qualité d'homme de lettres, avec une pension de mille écus. Il fut reçu à l'Académie en 1693. Moraliste et observateur, La Bruyère s'attacha, parmi les livres des anciens, aux Caractères de Théophraste, qu'il traduisit du grec; mais bientôt il voulut s'exercer lui-même dans ce genre : il publia en 1688, avec la traduction de l'auteur grec, les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, ouvrage dans lequel il s'élève bien au-dessus de son modèle, soit pour l'exactitude et la variété des portraits, soit pour la perfection du style. Ce livre fut lu avec avidité, non-seulement à cause de son mérite propre, mais parce que la malignité y chercha des allusions auxquelles l'auteur n'avait pas toujours pensé : on voulut mettre des noms au-dessous de chaque portrait. Les Caractères ont eu de nombreuses éditions; par ex. celles de Coste, 1740 ; de Belin de Ballu, 1790; de Walckenaer, 1845; de M. Hémardinquer, 1849; de Destailleur, 1854; de Servois, 1867; d'Asselineau, 1872; de Chassang, 1876. La Bruyère avait composé des Dialogues sur le Quiétisme, mais ceux qui ont été imprimés sous son nom en 1699 sont en partie apocryphes. V. Fabre a écrit un Éloge de La Bruyère, 1810 ; M. Caboche, une thèse sur cet écrivain; E. Fournier, La Comédie de La Bruyère.

LABYNIT, roi d'Assyrie. V. BALTHAZAR.

LABYRINTHES. On appelait ainsi chez les anciens des galeries souterraines à ramifications innombra-