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(Oise), mort en 1833, fit, sous Chalgrin, Ia restauration du Luxembourg, éleva la colonne rostrale de Boulogne, et fut chargé en 1813 de construire la Bourse de Paris. Il fut admis à l’Institut en 1816.

LABARUM (de l’assyrien labar, victoire), étendard que Constantin et ses successeurs faisaient porter devant eux à la guerre. C’était une lance traversée d’un bâton, duquel tombait un voile de pourpre où était peint le monogramme du Christ, avec sa croix. On dit que Constantin, combattant contre Maxence (312), avait vu apparaître dans les airs cet étendard avec ces mots : Hoc signo vinces (tu vaincras par ce drapeau), et que le lendemain il fit faire un étendard pareil, auquel il donna le nom de labarum, d’un mot qui avait été récemment introduit à Rome par les astrologues chaldéens.

LA BASSÉE, ch.-l. de c. (Nord), à 22 kil. O. de Lille, 8795 hab. Industrie variée : amidon, savon noir, huileries, distilleries, teintureries, etc. Canal de 9 kil. entre La Bassée et Bauvin ; chemin de fer.

LA BASTIDE. Ce mot qui, dans le midi de la France, signifie petite maison de campagne, est commun à plusieurs localités, notamment à 3 ch.-l. de canton : La Bastide-Clairence (B-Pyrénées), à 20 k. S. E. de Bayonne ; 1700 hab. ; mines de cuivre et de fer ; — La Bastide-Murat (Lot), à 15 kil. S. E. de Gourdon ; 1460 hab. ; patrie de Murat, roi de Naples ; — La Bastide-de-Sérou (Ariége), à 15 kil. N. O. de Foix, 2710 hab. Forges. Aux env., ruisseaux aurifères.

LABAT (J. B. dit le P.), dominicain, né à Paris en 1663, mort en 1738, fut envoyé par son ordre à la Martinique, en 1693 ; devint supérieur de la mission des Antilles, et visita toutes ces îles avec le plus grand soin. Il fut ensuite chargé d’une négociation à Rome (1706). De retour à Paris en 1716, il s’occupa de publier ses voyages. On a de lui : Nouveau voyage aux îles de l’Amérique, Paris, 1722 ; Nouvelle Relation de l’Afrique occidentale, d’après les Mémoires de Brue, 1728 ; Voyage du chevalier Desmarchais en Guinée, 1730 ; Voyage en Espagne et en Italie, 1730 ; Relation historique de l’Éthiopie occidentale, 1732 ; Mémoires du chevalier d’Arvieux, contenant ses voyages en Asie, en Syrie, etc., 1735. Quoique prolixe, le P. Labat sait intéresser. La partie de ses voyages consacrée à l’histoire naturelle a peu de valeur.

LA BÂTIE-NEUVE ou LA BÂTIE MONT-SALÉON, ch.-l. de c. (Hles-Alpes), à 8 kil. E. de Gap ; 855 hab. Ruines romaines.

LA BAUME, nom de lieu. V. BAUME et STE-BAUME.

LA BAUME, famille ancienne de Bresse, a donné plusieurs personnages distingués. Pierre de La Baume, évêque de Genève en 1523, fut chassé de la ville épiscopale par les Calvinistes en 1535. Son siége fut transféré à Anneci par Paul III, qui fit La Baume cardinal. Il mourut archevêque de Besançon en 1544. — Auguste de La Baume, marquis de Montrevel, maréchal de France en 1703, fut envoyé contre les Camisards, qu’il battit en plusieurs occasions, mais sans pouvoir les réduire. Il mourut en 1716 à 70 ans.

LA BAUME (GRIFFET de). V. GRIFFET.

LABBE (le P.), savant jésuite, né à Bourges en 1607, mort à Paris en 1667, professa la rhétorique, la philosophie et la théologie dans différents colléges de son ordre ; puis quitta l’enseignement pour se livrer à des travaux historiques. Il a laissé 75 ouvrages dont les plus remarquables sont : Prodromus historiæ sacræ, avec un Syllabus pagorum, Paris, 1646 ; Histoire du Berri, 1647 ; le Chronologiste français, abrégé chronologique de l’histoire sacrée et profane, 1666 ; Concordia chronologica, technica et historica, 1654-70, 5 vol. in-fol. On lui doit encore une Prosodie grecque, en latin ; Nova Bibliotheca manuscriptorum, 1657 : Bibliotheca Bibliothecarum, 1664, et une Collection des Conciles, 18 vol. in-fol., 1672, achevée par le P. Cossart. C’est lui. qui commença la collection des historiens byzantins.

LABBÉ (Charles), jurisconsulte, né à Paris en 1582, m. en 1657, était avocat au parlement de Paris. On a de lui : Observationes in synopsin Basilicorum, Paris, 1606 ; les XXXVIII et XXXIXe livres des Basiliques, grec-latin, 1609 ; Glossæ verborum juris, grec-latin, 1679 ; et les Coutumes de Paris, 1650.

LABDACUS, fils de Polydore, roi de Thèbes, fut père de Laïus. Ses descendants. Laïus, Œdipe, Étéocle, Polynice, Thersandre, etc., sont appelés, de son nom, Labdacides.

LABÉ (Louise), connue sous le nom de la Belle Cordière, née à Lyon en 1526, morte en 1566, avait épousé Perrin, marchand cordier fort riche. Ayant reçu une éducation soignée, elle se livra à la littérature et à la poésie. Elle a laissé des élégies, des sonnets, dont quelques-uns sont pleins de passion, et le Débat de folie et d’amour, dialogue en prose, d’où La Fontaine a tiré sa fable de l’Amour et la Folie. La 1re édit. des Œuvres de L. Labé parut à Lyon en, 1555 ; elles ont été plusieurs fois publiées depuis, à Lyon en 1824 par Bréghot, avec notice par Cochard, et en 1845, par Boisel, avec notes de Collombet ; à Lyon par Scheuring, et à Paris par Aubry (1862).

LABÉATES, peuple de la Dalmatie âne, sur les bords du lac Labeatis, avait pour v. princip. Scodra.

LA BEAUMELLE (Laurent ANGLIVIEL de), né à Valleraugue (Gard) en 1726, de parents protestants, fut élevé dans un collége catholique, mais, à peine sorti de cette maison, rentra dans le sein de l’église protestante ; alla en Danemark (1747), où il fut d’abord précepteur, puis (1751) professeur de littérature française ; passa ensuite en Prusse, et s’étant arrêté à Berlin, y vit Voltaire, qu’il eut le tort d’attaquer sans motif, mais qui se vengea cruellement. Rentré en France en 1752, la Beaumelle fut deux fois arrêté et mis à la Bastille, par l’influence de son rival, puis exilé (1757). Il revint toutefois à Paris en 1770 et obtint une place à la Bibliothèque royale. Il mourut en 1773. On a de lui : Mémoires pour servir à l’histoire de Mme de Maintenon, suivis de Lettres de la même (Amst., 1755-56, 15 vol. in-12) : il a été accusé d’avoir dérobé ces lettres à St-Cyr ; Mes Pensées, 1751, où il traite avec une hardiesse inconvenante des questions les plus importantes de la politique du temps ; Notes sur le siècle de Louis XIV, 1753, et Lettres à M. de Voltaire, 1761 ; la Henriade avec des notes, 1769 (rééditée par Fréron en 1771 sous le titre de Commentaires sur la Henriade). Dans ce dernier ouvrage, La Beaumelle, ne se bornant pas au rôle de critique, eut la prétention de refaire des tirades et même des chants entiers du poëme de Voltaire. On a publié de lui en 1856 une Vie de Maupertuis. M. Mich. Nicolas a donné une notice sur la Vie et les Écrits de La Beaumelle, Paris, 1852.

LABÉDOYÈRE (Ch. HUCHET comte de), né à Paris en 1786, avait servi avec distinction sous l’empire et était colonel du 7e de ligne en garnison à Grenoble, lorsque Napoléon revint de l’île d’Elbe en 1815. Il alla au-devant de lui à Vizille et fut le premier colonel qui se rangea sous ses drapeaux. L’Empereur le nomma en récompense son aide de camp et bientôt après général de division et pair de France. Après le retour des Bourbons, Labédoyère fut arrêté, jugé sommairement et fusillé (19 août 1815).

LABÉON, Labeo, surnom commune plusieurs familles romaines, exprimait Un défaut naturel, soit des taches de rousseur (labes, tache), suit des lèvres trop épaisses (labia, lèvres).

LABÉON (Q. FABIUS), général romain, vainquit Antiochus, roi de Syrie, l’an 188 av. J.-C., et fut nommé consul en 182. Il est surtout connu par un acte de duplicité : ayant obligé Antiochus à céder la moitié de sa flotte, il fit, par une insigne fourberie, couper en deux tous les vaisseaux du roi. Labéon fut l’ami de Térence, et l’aida, dit-on, de. ses conseils.

LABÉON (C. ANTISTIUS), servit sous César dans les Gaules, et n’en prit pas moins part à la conjuration formée contre lui. Il combattit à Philippes et se tua après la défaite (42). — Son fils, nommé comme lui, était un habile jurisconsulte, rival d’Ateius Capito.