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dans sa patrie, voulut la faire relever de son vœu, et n'obtint la dispense du pape qu'à la condition d'abandonner la maison à 12 religieuses pauvres, avec les biens nécessaires pour leur entretien.

HAUGWITZ (H. Charles, comte de), homme d'État prussien, né en 1758 en Silésie, mort à Vienne en 1832, fut ministre plénipotentiaire de Prusse à Vienne (1790), signa en cette qualité le traité de Pillnitz (1792), devint ensuite ministre des affaires étrangères et président du cabinet (1794), se montra assez favorable à la France et obtint par là pour son pays des avantages considérables : il lui fit céder le Hanovre. Après la bataille d'Iéna(1806), il se retira des affaires. Il a laissé des Mémoires, rédigés en franç., dont quelques fragments ont été publ. à Iéna en 1837.

HAUKSBEE (Francis), physicien anglais, né vers 1660, reçu membre de la Société roy. de Londres en 1705, a fait des découvertes sur l'électricité et l'acoustique, et a inventé la machine électrique (vers 1706). Selon quelques-uns il n'aurait fait que perfectionner cette machine en substituant des globes de verre aux bâtons de soufre employés précédemment. On a de lui : Expériences physico-mécaniques, Londres, 1709, trad. en français, 1754.

HAURAN, nom actuel de l'Auranitide.

HAUSER (Gaspard), enfant mystérieux, trouvé en 1828 à Nuremberg, paraissait avoir été séquestré depuis son enfance, savait à peine parler et ne pouvait donner aucune explication sur sa personne. Il tenait à la main, quand on le trouva, une lettre adressée à un officier de la garnison de Nuremberg, dans laquelle il était dit qu'il était né en 1812, et que son père avait fait partie d'un régiment bavarois de cavalerie. Recueilli par la charité publique, il fut confié aux soins d'un professeur de Nuremberg qui se chargea de son éducation; puis fut placé, par la protection de lord Stanhope, dans les bureaux d'un tribunal à Anspach. Il fut l'objet de plusieurs tentatives de meurtre, et succomba à l'une d'elles en 1833, sans qu'on ait pu en connaître l'auteur. On peut consulter sur cet infortuné : Gaspard Hauser, exemple d'un attentat à l'existence intellectuelle d'un être humain, par Feuerbach, Anspach, 1832.

HAUSSMANN (Jean Michel), manufacturier, né en 1749 à Colmar, mort à Strasbourg en 1824, avait été destiné à la pharmacie et avait dans ce but fait une étude approfondie de la chimie. Il fonda à Logelbach, près de Colmar, une fabrique d'indiennes qui devint bientôt florissante ; fit des découvertes importantes pour la teinture, fut un des premiers à employer la méthode de blanchiment de Berthollet, introduisit en France le bleu anglais et l'emploi de l'acide oxalique pour l'impression des mouchoirs, et réussit en 1812 à fixer le prussiate de fer sur les toiles de coton et de lin et sur les tissus de laine, de manière à produire, sans indigo, toutes les nuances du bleu. — M. G. Haussmann, né à Paris en 1809, préfet de la Seine de 1853 à 1870, est son petit-neveu.

HAUSSRUCK, cercle de la Hte-Autriche, entre les cercles du Traun et de l'Inn, et le Danube, a 2360 hect. de superficie et 200 000 hab. ; ch.-l. Wels.

HAUTEFEUILLE (Jean de), physicien et mécanicien, né à Orléans en 1647, mort en 1724, était prêtre et avait pour protectrice la duchesse de Bouillon, qu'il accompagna dans ses voyages en Angleterre et en Italie. On lui doit, entre autres inventions, l'application du ressort spiral au balancier des montres (1674). On a de lui : Explication de l'effet des trompettes parlantes (porte-voix), Paris, 1673; Pendule perpétuelle, 1678; l'Art de respirer sous l'eau, 1680; Balance magnétique, 1702; Perfection des instruments de mer, 1716; Inventions nouvelles, 1717; Cause de l'écho, 1718; Problèmes d'horlogerie, 1719.

HAUTEFORT, ch.-l. de cant. (Dordogne), à 30 k. N. E. de Périgueux; 1400 hab. Bel hospice.

HAUTEFORT (Marie de), une des femmes les plus distinguées du XVIIe siècle par sa beauté et son esprit, née en 1616, morte en 1691, était dame d'atours de la reine Anne d'Autriche. Elle jouit de l'amitié de Louis XIII, fut éloignée de la cour par Richelieu pour avoir pris part à quelques intrigues contre le ministre, subit une nouvelle disgrâce pour son opposition à Mazarin, et épousa néanmoins, en 1646, le maréchal de Schomberg. M. Cousin, dans le livre intitulé : Mme de Hautefort (1856), a donné d'intéressants détails sur cette femme remarquable.

HAUTE-GARONNE, etc. V. le mot qui suit HAUTE.

HAUTERIVE (Maurice, comte de), diplomate, né en 1754 à Aspres-les-Corps (Htes-Alpes), mort à Paris en 1830, fut quelque temps professeur dans un collége d'Oratoriens à Tours (1779), accompagna Choiseul-Gouffier dans son ambassade à Constantinople (1784), fut chargé d'affaires de la France en Moldavie (1785), puis consul à New-York (1792), se lia en Amérique avec Talleyrand, qui, dès qu'il eut le portefeuille des affaires étrangères, l'appela près de lui comme chef de division, et fut lui-même chargé à diverses reprises de l'intérim de ce ministère. Il travaillait directement avec Napoléon, et jouissait de toute sa confiance. Il rédigea pendant qu'il était aux affaires 62 traités politiques ou commerciaux. Il a publié quelques écrits soit sur la politique, entre autres De l'état de la France à la fin de l'an VIII (1800), soit sur la philosophie (Théodicée ou Théorie de l'ordre), et a laissé de curieux Mémoires.

HAUTEROCHE (Noël LEBRETON, sieur de), acteur et auteur dramatique, né à Paris en 1617, mort en 1707, était fils d'un huissier au parlement. Contrarié dans son goût pour les armes, il s'enfuit en Espagne pour y prendre du service, et se vit réduit à se faire comédien. Il entra au Théâtre-Français et y joua avec succès jusqu'en 1680. On a de lui plusieurs comédies, dont les meilleures sont : Crispin médecin, l'Esprit follet, le Cocher supposé, le Deuil. Son Théâtre, où l'on trouve de la gaieté, de l'intrigue et l'entente de la scène, mais où la comédie dégénère souvent en farce, a été imprimé plusieurs fois, notamment en 1772, 3 vol. in-12.

HAUTESSE, titre que l'on donne exclusivement au padichah ou grand seigneur des Ottomans.

HAUTEVILLE, ch.-l. de c. (Ain), à 25 k. au N. de Belley; 700 h. Pierre blanche pour sculpture.

HAUTEVILLE-LA-GUICHARD, vge du dép. de la Manche, à 13 kil. N. E. de Coutances; 1350 hab. Patrie et domaine de Tancrède de Hauteville.

HAUTEVILLE (Tancrède de), seigneur normand, eut 12 fils dont les plus célèbres sont Guillaume Bras de Fer, Drogon, Humphroy, Robert Guiscard, Roger, qui conquirent la Sicile. V. leurs noms.

HAUTPOUL, famille du Languedoc, connue dès le Xe s., a produit plusieurs personnages distingués :

Jean Joseph d'Hautpoul-Salette, général de cavalerie, né en 1754 au château de Salette, embrassa de bonne heure la carrière des armes, fit avec distinction les guerres de la République et de l'Empire, se signala surtout à la bat. d'Austerlitz, où il coupa l'aile droite de l'ennemi, à la tête de ses cuirassiers; à la bat. d'Iéna et enfin à celle d'Eylau, où il enfonça le centre de l'armée russe, mais où il fut blessé mortellement (1807).

Henri Amand, baron, puis marquis d'H., général d'artillerie, né en 1780, m. en 1854, fit aussi avec éclat les campagnes de l'Empire, se distingua surtout à Wagram (1809) et à Dresde, où il fut blessé grièvement (1813), et combattit en 1814 dans la plaine St-Denis, soutenu sur des béquilles. Il se rallia aux Bourbons après l'abdication de l'Empereur et leur resta fidèle jusqu'à sa mort. Appelé à Prague en 1833 pour être gouverneur du duc de Bordeaux, il déplut par ses idées libérales et revint bientôt en France. — Son frère, Alph. Henri, comte d'H., né à Versailles en 1789, s'est distingué à la fois dans l'armée et l'administration : il fit la campagne d'Espagne de 1823, prépara en 1830, comme directeur de l'administration de la guerre, l'expédition d'Alger, fut chargé en 1849 du portefeuille de la guerre,