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né vers 1317, dans le comté de Chester, m. vers 1406, porta la guerre en 1349 dans le Berry et l’Auvergne, d’où il fut repoussé ; prit part au combat des Trente, commanda en 1364 une division de l’armée qui battit les Français à Auray, mais fut battu à son tour par Du Guesclin, près de Pont-Vallain, en 1370, parvint néanmoins à s’enfermer dans Brest, qu’il défendit contre Clisson et Du Guesclin (1373) ; assiégea Nantes en 1380, fut appelé à Londres en 1381 pour réprimer la terrible révolte de Wat-Tyler et fut en récompense comblé de biens par le roi Richard II.

KNORR DE ROSENROTH (le baron Christian), né en 1636 à Alt-Rauten, près de Liegnitz, m. en 1689, avait une grande érudition, qu’il tourna vers les sciences rabbiniques et cabalistiques. Lié avec Mercure Van-Helmont, il composa en commun avec lui plusieurs de ses ouvrages. Il est auteur du livre intitulé : Kabbala denudata, etc., Francf., 1677-83, vol. in-4.

KNOW-NOTHING (c.-à-d. je ne sais rien), nom par lequel on désigne aux États-Unis un parti exclusif, connu aussi sous le nom de Natifs, qui prétend réserver aux seuls individus nés en Amérique ou d’un père Américain le droit de citoyens, et qui se montre fort hostile aux étrangers naturalisés. Ils repoussent également les Catholiques comme professant des doctrines incompatibles avec un gouvernement républicain et protestant. Les adhérents de ce parti formaient dans le principe une affiliation qui s’était fait une loi absolue de la discrétion, et ils répondaient à toutes les questions par ces mots : Know-nothing, qui sont devenus leur sobriquet.

KNOX (J.), un des principaux chefs de la Réforme en Écosse, né en 1505 à Gifford ou à Haddington (Lothian oriental), m. en 1572, venait de recevoir les ordres lorsqu’il embrassa la religion réformée. Il se mit à prêcher avec une extrême violence contre le pape et la messe (1547). Après avoir subi diverses poursuites en Écosse, il fut nommé en 1552 chapelain du roi d’Angleterre Édouard VI qui professait la Réforme. Forcé de quitter l’Angleterre à l’avènement de la catholique Marie Tudor, il se retira à Genève auprès de Calvin (1554) ; puis il revint en Écosse où il se signala par sa violente opposition contre la régente Marie de Lorraine. Poursuivi de nouveau et condamné par contumace comme hérétique à être brûlé vif, il publia à Genève un pamphlet virulent, Contre le gouvernement des femmes (1557). Après la mort de Marie Tudor (1558), il rentra en Écosse, souleva dans Perth une sédition terrible contre le clergé catholique, et fit adopter par le parlement écossais une confession de foi qui abolissait l’exercice de la religion catholique et lui substituait le culte presbytérien. Lors de l’arrivée en Écosse de la reine Marie Stuart (1561), il prêcha ouvertement contre elle, traita cette princesse avec la plus grande dureté, et ne contribua pas peu à ébranler son autorité. Knox avait traduit la Bible en anglais et l’avait publiée à Genève pendant son exil ; il a en outre écrit un grand nombre de pamphlets de circonstance, parmi lesquels on remarque une Lettre à la reine Marie. Il laissa une Histoire de la réforme en Écosse, qui ne parut que longtemps après sa mort (1644). Ses Œuvres complètes, avec sa Vie, ont été publiées par David Laing, Édimbourg, 1846-48.

KNOXVILLE, v. florissante des États-Unis, ch.-l. du comté de Knox (Tennessee), sur le Holston, près de son confl. avec la French-broad-river, à 200 k. E. de Nashville ; 8000 hab. Maison de sourds-muets, asile d’aliénés ; manufacture de glaces.

KNUT. V. CANUT.

KOBI ou GOBI, autrement Chamo, immense steppe de l’Asie centrale, consiste en hauts plateaux qui s’étendent au N du Thibet et de la Chine, sur une longueur de 3300 kil. sur plus de 730 de large. L’air y est très-froid, le sol aride ; les lacs et les marais y sont très-nombreux. Des hordes nomades, mongoles pour la plupart, le parcourent en tous sens.

KOCH (Christ. Guill. de), publiciste, né en 1737 à Bouxwiller (Alsace), mort en 1813, étudia le droit à Strasbourg sous Schœpflin, fut nommé en 1766 bibliothécaire de Strasbourg, en 1780 professeur de droit public à l’université de cette ville, en 1791 député à l’Assemblée législative, où il défendit les intérêts protestants, fut emprisonné après le 10 août (1792), obtint sa liberté au 9 thermidor, et reprit en 1795 sa chaire de droit ; il fut nommé en 1802 membre du Tribunat, en 1510 recteur honoraire de Strasbourg. On a de lui des Tables généalogiques des maisons souveraines de l’Europe, Strasbourg, 1782, in-4, (un 2e vol. fut publié en 1818 par les soins de Schœll) ; une Histoire abrégée des traités de paix depuis la paix de Westphalie 1796 (revue et continuée par Schœll en 1817, puis refondue par le comte de Garden, 1849) ; un Tableau des révolutions de l’Europe, 1807 (réimprimé avec de grandes améliorations en 1813). C’est le plus répandu de ses ouvrages.

KOCKELBURG, bg des États autrichiens (Transylvanie), à 24 kil. N. O. d’Ebesfalva, sur le Petit-Kockel, donne son nom au comitat de Kockelburg. Ce comitat, situé entre les riv. de Maros et du Grand-Kockel, a 80 000 h. ; ch.-l., Ebesfalva ou Elisabethstadt.

KODAVENDKIAR. V. KHODAVENDKIAR.

KODIAK (îles), groupe d’îles de l’Amérique russe, sur la côte N. O., par 151°30′-153°20′ long. O. La principale, nommée aussi Kodiak, a 200 kil. sur 30 ; 3600 hab. ; ch.-l. Alexandria : Établissements pour la chasse des phoques et le commerce des fourrures.

KOEBERGER (Venceslas), peintre d’Anvers, 1860-1634, eut pour maître Martin de Vos, et étudia quelque temps en Italie. C’est un des meilleurs coloristes de l’école flamande. Architecte habile, non moins que peintre de talent, il donna les plans de plusieurs églises à Bruxelles et à Anvers, dessina les fontaines ainsi que les ornements du château de Tervueren, et dirigea le dessèchement de plusieurs lacs. Il a écrit sur la peinture et l’architecture.

KOECHLIN (Jacques), industriel, né à Mulhouse en 1764, m. en 1834, dirigea avec succès une manufacture d’indiennes, qui avait été créée par son grand-père, Samuel K., donna à cet établissement une extension qui contribua à la prospérité de tout le pays, consacra au soulagement des pauvres une partie de sa fortune, remplit avec dévouement les fonctions de maire de Mulhouse dans les temps les plus difficiles, siégea dans la Chambre des Députés de 1820 à 1830, et vota avec l’opposition. Il avait été condamné à un an de prison pour avoir provoqué une enquête sur la conspiration du colonel Caron (1822). Plusieurs autres membres de cette famille se sont fait un nom par leur mérite, comme ingénieurs, comme industriels, comme maires de Mulhouse ou députés, et par leur dévouement à l’Alsace et à la France : Nicolas K., né en 1781 ; André K., né en 1789 ; Alfred K., 1828-1872, etc.

KOELN, nom allemand de la v. de COLOGNE.

KOEMOERN, v. des États autrichiens (Hongrie), ch.-l. du comitat de Kœmœrn, dans l’île de Schütt, au confl. du Danube et du Waag, à 75 kil. S. de Presbourg ; 19 000 h. Citadelle, la plus forte de la Hongrie ; gymnases. Industrie active : draps et cuirs ; comm. de graines et de bois. Vins aux env. ; pêche d’esturgeons. Ville ancienne ; peu importante jusqu’à Mathias Corvin, elle fut fortifiée par ce prince et plus tard par Ferdinand I et Léopold I. Soliman la prit en 1543 et la brûla ; elle fut pillée de nouveau par les Turcs (1594), par les Impériaux (1597) ; ravagée par des incendies (1767 et 1768), et par des tremblements de terre (1763 et 1783) ; restaurée en 1805. En 1849, elle soutint un long siège contre les Autrichiens. — Le comitat, situé entre les comitats de Weszprim et de Presbourg à l’O., de Gran à l’E., a 65 kil. sur 44, et 150 000 hab.

KOENIG (G. Matth.), biographe, né en 1616 à Altdorf, mort en 1699, remplit une chaire d’histoire dans sa ville natale, et en devint bibliothécaire. On a de lui : Bibliotheca vetus et nova, 1678, catalogue