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bizonde), sur la mer Noire, à 100 kil. de Trébizonde ; 700 maisons. Chantiers de construction. V. CÉRASONTE.

KERGUELEN (Yves Joseph de), vice-amiral, né à Quimper en 1745, m. en 1797, fut chargé de divers voyages d’exploration, parcourut en 1771 les régions australes, et y découvrit en 1772 l’île qu’on appelle de son nom Terre de Kerguelen. Accusé à son retour d’avoir abandonné une embarcation, il fut quelque temps enfermé au château de Saumur. On a de lui : Voyage dans la mer du Nord, Paris, 1771 ; Voyages dans les mers australes et des Indes, 1782 ; Relation des événements de la guerre maritime de 1778 entre la France et l’Angleterre, 1796.

KERGUELEN (Terre de), île de la mer des Indes, par 67° 10′ long. E., 49° 20′ lat. S. : 160 kil. sur 80. Elle est stérile et couverte de glaces. Découverte en 1772 par Kerguelen ; visitée en 1776 par Cook qui lui donna le nom d’Île de la Désolation.

KÉRIM-KHAN, souverain de la Perse au XVIIIe s., était fils d’un chef de partisans. Il servit d’abord dans l’armée de Nadir, gouverna dès 1750 sous le nom du faible Ismaël, le déposa en 1761, mais ne prit point le titre de chah (roi), et se contenta de celui de wakil (gouverneur). Il se fit chérir par la justice et la sagesse de son gouvernement ; fit fleurir les arts et le commerce et embellit Chyraz. Il mourut en 1770.

KERKA ou TIZIO, Titius, riv. de la Dalmatie, coule au S. O., passe à Sébénico et se jette dans l’Adriatique : cours 60 kil. — Riv. de Perse. V. KÉRAH.

KERKENI, Cercina, île de l’État de Tunis, dans le golfe de Cabès, près de la côte ; contient 7 villages.

KERKISIEH, île de la Turquie d’Asie (Diarbékir), au confluent du Khabour et de l’Euphrate. V. CIRCESIUM.

KERKOUK, Corcura, v. de la Turquie d’Asie (Kourdistan), à 115 kil. N. O. de Chehrezour, sur une hauteur ; 13 000 hab. On prétend y conserver le tombeau de Daniel. Commerce de farine avec Bagdad et Bassora. Aux environs se voit la source de bitume qui a servi à la construction des murs de Babylone. Victoire des Turcs sur les Persans, 1733. Cette ville fut prise par Nadir-Chah en 1741.

KERLON, fl. d’Asie. V. AMOUR.

KERMAN, Carmania, prov. d’Asie, dans la région persique, entre le Kouhistan au N., le Sedjistan et le Mékran à l’E., le golfe Persique et la mer d’Oman au S. : 660 kil. sur 600 ; 600 000 hab. Villes principales, Kerman et Ormuz. Montagnes ; peu de sources ; immense désert au nord et dans le centre. Blé, raisins, dattes en abondance ; quantité de moutons. Grand commerce de laine ; fabriques de châles de poil de chameau et de poil de chèvres. — Le Kerman forma de 1062 à 1187 un État seldjoucide, qui fut détruit par les Salgouriens. La partie occidentale appartient auj. à la Perse ; les côtes à l’iman de Mascate ; le reste est partagé entre des chefs indépendants.

KERMAN ou SIRDJAN, Carmana, v. de Perse, capit. du Kerman, à 580 kil. S. E. d’Ispahan ; 30 000 hab. Vaste enceinte, ruines. Bazar. Beaux châles, armes à feu, tapis. Commerce avec l’Hindoustan, l’Hérat, la Boukharie. — Cette v., jadis très-importante et très-peuplée, a été ruinée à la fin du XVIIIe siècle. Mohammed-Khan la prit et la pilla en 1794.

KERMANCHAH ou KARAMSIN, v. forte de la Perse, ch.-l. du Kourdistan, à 378 kil. S. O. de Téhéran ; 30 000 hab. Citadelle. Manufactures d’armes. Aux env., sur le mont Bisountoun, est un fameux monument dit le Trône de Roustan, portant une inscription cunéiforme attribuée à Darius, fils d’Hystaspe. — Fondée, dit-on, par le fils de Chabpour (Sapor) II. Nadir-Chah la prit en 1730 et la fortifia.

KERRY, comté d’Irlande (Munster), entre l’Océan à l’O. et au S., les comtés de Limerick et de Cork à l’E., le comté de Clare au N. ; 105 kil. sur 45 ; 310 000 hab., presque tous catholiques ; ch.-l., Tralee. Pays montagneux. Usines à fer, sources minérales. Agriculture arriérée. — Lord Lansdowne est comte de Kerry.

KERSAINT (le comte LECHAT de), né à Paris en 1741, d’une famille noble de Bretagne, était capitaine de vaisseau quand la Révolution éclata, et s’était fait un nom comme marin en pénétrant dans la rivière de Surinam, et en enlevant aux Anglais Demerary, Essequebo et Berbice. Député à l’Assemblée législative et à la Convention, il s’unit aux Girondins, fit décréter la formation de la Légion des Allobroges et du comité de sûreté générale qui devint bientôt le Comité de Salut public. Lors du jugement de Louis XVI, il vota l’appel au peuple ; quand la peine de mort eut été prononcée, il donna sa démission ; mais il ne tarda pas à être découvert, et périt sur l’échafaud (1793). — Sa fille, Claire de Kersaint, duchesse de Duras, est connue par quelques écrits. V. DURAS.

KERTCH, Panticapée ou Bospore, v. de la Russie d’Europe, en Crimée, à 80 kil. N. E. de Caffa, sur le détroit de Kertch ou d’Iénikaleh. ; 20 000 hab. Beau port, construit sous l’emp. Alexandre I. Citadelle ; église grecque. Commerce de sel, de caviar, de peaux de moutons d’Astracan, de chevaux de Perse, de pelleteries ; étain, cire, miel, fruits secs, etc. — Les Milésiens fondèrent, dit-on, cette ville au VIe siècle av. J.-C. Elle devint au Ve s. av. J.-C. la capit. du roy. de Bosphore : elle avait alors 100 000 hab. Mithridate, poursuivi par les Romains, s’y enferma et s’y donna la mort. Devenue la proie des Barbares, elle subit, depuis le début de notre ère, toutes sortes de vicissitudes. Les Génois s’en emparèrent au XIVe s. ; Mahomet II la prit aux Génois en 1476 ; les Turcs la cédèrent à la Russie en 1774. Elle a été occupée en 1855 par l’armée anglo-française.

KESROUAN, territoire montagneux de Syrie, dans le S. de l’eyalet de Beyrouth, est habité par les Maronites et les Druses. Les Druses y commirent en 1860 d’horribles massacres sur les Chrétiens.

KESSELDORF, vge du roy. de Saxe (Misnie), à 9 kil. O. de Dresde ; 350 hab. Les Saxons y furent défaits par les Prussiens en 1745.

KESWICK, v. d’Angleterre (Cumberland), sur la rive N. du lac de Derwent-Water, à 31 kil. de Penrith ; 3150 hab. Environs délicieux.

KESZTHELY, v. de Hongrie (Szalad), sur le lac Balaton, à 60 kil. S. O, de Vesprim ; 8000 hab. Château ; haras, bergeries. Sources thermales et marbres.

KETBOGHA, sultan d’Égypte, Mongol de naissance, avait d’abord été esclave du sultan Kélaoun. Chargé, après la mort de Kalil Aschraf (1293), de la garde de Naser-Mohammed, héritier du trône, il s’empara du sceptre pour lui-même (1294). En 1296, un chef des Mamelouks, Ladjin, le força d’abdiquer et de s’enfuir à Damas.

KETCH-HISSAR, Tyana ? v. de la Turquie d’Asie (Caraman), à 130 kil. S. O. de Kaisarieh. Fabrique considérable de poudre à tirer. Aqueduc en granit.

KETEL (Corneille), peintre hollandais, né en 1548 à Gouda, m. en 1610, séjourna en France, en Angleterre et en Hollande, et fit une foule de tableaux et de portraits estimés. Il peignait avec les doigts de la main et des pieds, aussi bien qu’avec des pinceaux.

KETELAER (Nicolas), imprimeur, est, avec son associé Gérard de Leempt, le plus ancien des imprimeurs Hollandais. Ils vivaient à Utrecht à la fin du XVe siècle. On leur doit la première édition de l’Historia scholastica super Novum Testamentum, 1473, in-fol. On leur attribue l’édition princeps de l’Historia ecclesiastica d’Eusèbe, 1474, in-fol. ; Alexandri magni liber de præliis, in-fol. ; et Thomæ A Kempis opera, in-fol, que l’on croit imprimé en 1474.

KETTLER (Gothard), le dernier grand maître des Chevaliers teutoniques de Livonie, embrassa le Luthéranisme, et céda en 1561 les droits de son ordre sur la Livonie à Sigismond Auguste, roi de Pologne ; il reçut en échange le titre de duc de Courlande et de Sémigalle, mais à la condition de faire hommage aux rois de Pologne. Il mourut en 1587.

KEW, vge d’Angleterre (Surrey), à 10 kil. O. de Londres, sur la Tamise, r. dr. ; 1000 hab. Château royal, avec observatoire et grand jardin botanique.

KEXHOLM, ou KOREL-GOROD, bourg de la Russie