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fut détrôné par le roi de Wessex Egbert, qui réunit toute l’Heptarchie en un seul royaume.

KENT (Ed. Aug., duc de), 4e fils de Georges III, né en 1767, m. en 1820, fut chargé de divers commandements en Amérique et en Espagne, et se signala par une telle sévérité qu’il excita une émeute et qu’on fut obligé de le rappeler (1809). Il épousa en 1818 une fille du duc de Saxe-Cobourg et eut d’elle la princesse Victoria, qui règne auj. sur l’Angleterre.

KENT (William), peintre et architecte, né dans le Yorkshire en 1685, m. en 1748, est regardé comme l’inventeur des jardins anglais.

KENTUCKY, riv. des États-Unis, formée de plusieurs cours d’eau qui descendent des monts Cumberland, arrose l’État auquel elle donne son nom, passe à Frankfort et tombe dans l’Ohio, par la r. g., à Port-William, après un cours de 400 kil.

KENTUCKY, un des États-Unis de l’Amérique du N., entre ceux d Ohio, Indiana, Illinois, Missouri, Tennessee et Virginie ; 650 kil. sur 250 ; 1 036 857 hab. (dont 22 000 esclaves) ; ch.-l. Frankfort : autres villes princip., Lexington et Louisville. Peu d’inégalité de terrain. Climat délicieux ; pays fertile (grains, arbres forestiers, tabac). Sources salées. Industrie très-développée ; 14 chemins de fer. — James Macbridge explora le premier le Kentucky en 1754. J. Finlay et Daniel Boone le visitèrent ensuite et essayèrent de s’y établir, malgré la résistance des Indiens. Ce ne fut qu’en 1790 que les indigènes cédèrent la place aux colons européens (alors au nombre de 73 677 âmes). Le Kentucky, jusqu’alors compris dans l’État de Virginie, fut dès cette époque déclaré indépendant ; il ne fut admis dans l’Union comme État qu’en 1792.

KEOKUK, v. des États-Unis (Iowa), sur le Haut-Mississipi, à 165 kil. S. de Iowa ; 15 000 hab. École de médecine et autres écoles ; hôpitaux. Port très-commerçant, point de départ de la navigation à vapeur du Mississipi ; chemins de fer.

KÉPLER (Jean), célèbre astronome, né en 1571 près de Weil (Wurtemberg), m. à Ratisbonne en 1630, d’une famille noble, mais pauvre, étudia à Tubingue, et fut nommé en 1594 professeur de mathématiques à Grætz en Styrie. S’étant lié avec Tycho-Brahé, il alla en 1600 se fixer auprès de lui en Bohême afin de faire ensemble des observations astronomiques, et obtint de Rodolphe le titre de mathématicien de l’empereur avec un traitement de 1500 florins, qui lui furent toujours fort mal payés. Il fut ensuite professeur à Linz. Kepler établit sur des bases solides le système de Copernic : il eut la gloire de découvrir les lois sur lesquelles repose l’astronomie moderne, savoir : 1° que les carrés des temps des révolutions planétaires sont proportionnels aux cubes des grands axes ; 2° que les orbites planétaires sont des ellipses dont le soleil occupe un des foyers : 3° que le temps employé par une planète à décrire une portion de son orbite est proportionnel à la surface de l’aire décrite pendant ce temps par son rayon vecteur. Ce fut en 1618, après 22 ans de recherches assidues, qu’il fit ces découvertes. Il reconnut aussi la généralité de la loi de l’attraction, la rotation du soleil ; devina l’existence de planètes inconnues de son temps, calcula les latitudes et les longitudes avec plus de précision qu’on ne l’avait fait, annonça le passage de Mercure et de Vénus sur le disque du soleil pour 1631, perfectionna les lunettes, dressa une table de logarithmes, etc. Il est à regretter que Kepler ait mêlé à ses grandes découvertes des idées mystiques et une foule d’hypothèses insoutenables. Ses principaux ouvrages sont : Prodromus seu Myslerium cosmographicum, Tubingue, 1596 ; Astronomia nova seu Physica cœlestis, Prague, 1609, le plus important de tous : Harmonia mundi, Linz, 1619 ; Astronomia nova, sive i hysica lunaris, Prague, 1634. Il a aussi rédigé, en partie avec Tycho-Brahé, les tables astronomiques dites Tabulæ Rudolphinæ. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Chr. Frisch, Francfort, 1858 et ann. suiv., 8 vol. gr. 8. Sa Vie a été écrite en latin par Hansch, Leips., 1718, et en all. par Breitschwart, 1831. Arago lui a consacré une excellente notice.

KEPPEL (Arn. J. VAN), comte d’Albemarle, né dans la Gueldre en 1669, mort en 1718, fut le favori de Guillaume III, qui le combla d’honneurs. Après la mort de ce roi, il devint général des troupes hollandaises, et combattit les Français dans les dernières guerres du règne de Louis XIV. Il fut battu et fait prisonnier à Denain, en 1712.

KÉRAH ou KERKA, Choaspes ou Gyndès, riv. de Perse, naît dans le Kourdistan septent., coule 600 k. au S., et grossit le Chat-el-Arab à 32 k. sous Corna.

KÉRALIO (L. Félix GUYNEMENT de), littérateur français, né à Rennes en 1731, m. en 1793, suivit d’abord la profession des armes, prit sa retraite avec le grade de major, se fixa à Paris où il se fit honorablement connaître par ses écrits, fut nommé en 1769 prof. à l’École militaire et fut élu en 1780 membre de l’Académie des inscriptions. On a de lui une traduction abrégée du Voyage de Gmelin en Sibérie, Paris, 1767 ; l’Histoire de la guerre des Turcs et des Russes (1736-39), 1777 ; l’Histoire de la guerre (de 1759) entre la Russie et la Turquie, 1773. Il a travaillé au Journal des Savants de 1785 à 1792 au Mercure national, etc. — Son frère aîné, dit Kéralio du Luxembourg, parce qu’il habita longtemps le Petit Luxembourg à Paris, fut choisi en 1756 pour être gouverneur de l’infant don Ferdinand, duc de Parme, et fit, conjointement avec Condillac, l’éducation de ce Jeune prince. Il était habile mathématicien et savait presque toutes les langues de l’Europe. Il m. en 1805, âgé de près de 90 ans. — Marie Françoise Abeille, femme de L. Félix K., née à Rennes, morte au commencement du XIXe siècle, a traduit de l’anglais les Fables de Gay, 1759, et a donné les Succès d’un Fat, 1762 ; les Visites, 1772. — Sa fille, L. Félicité, dame Robert, née à Paris en 1758, m. à Bruxelles en 1821, a publié une Histoire d’Élisabeth ; une Collection d’ouvrages français composés par des femmes, 14 v. in-8, 1786-119, plusieurs romans et des traductions de l’anglais.

KÉRATRY (Aug., comte de), homme politique et écrivain, né en 1769 à Rennes, mort en 1859, était fils d’un gentilhomme breton. Il adopta les idées de réforme, n’en fut pas moins emprisonné à Nantes par Carrier et ne dut la vie qu’aux instantes réclamations de ses compatriotes ; fut élu député du Finistère en 1818, prit rang parmi les défenseurs des idées libérales, combattit le ministère dans le Courrier français, dont il était l’un des fondateurs, fut poursuivi, mais acquitté, prit part aux actes d’opposition qui amenèrent la révolution de juillet (1830) ; fut, après cette révolution, appelé au Conseil d’État, puis élevé à la pairie ; se démit en 1848 des fonctions de conseiller d’État, fut élu en 1849 membre de l’Assemblée législative, la présida comme doyen d’âge et se prononça énergiquement contre les démagogues. Il avait publié dès 1791 un recueil de Contes et Idylles ; il donna depuis des romans de mœurs, auj. oubliés, et des ouvrages de philosophie qui furent remarqués : De l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme, 1815 ; Inductions morales et philosophiques, 1817 ; Du Beau dans les Arts d’imitation, 1822.

KERBELA. V. MESCHED-HOSSEIN.

KERBOGA, prince de Mossoul, fut envoyé en 1098 par le sultan de Perse Barkiaroc contre les Croisés, les assiégea dans Antioche avec une armée formidable, mais y fut complètement battu et mourut la même année. — Un autre K., chef tartare, envahit et ravagea la Palestine, mais fut battu et tué à Tibériade en 1260.

KERCOLAN ou TOLOUR, île de la Malaisie, la plus grande de l’archipel Salibabo ; 140 kil. de tour. Les Hollandais l’ont occupée un instant vers 1773.

KÉREK, Charac-Moba, v. de Syrie (Damas), à 65 k. S. E. de Jérusalem. Évêché grec. Résidence d’un cheik dont le territoire correspond en partie à l’anc. pays des Moabites. Commerce de bestiaux, riz et tabac.

KÉRÉSOUN, Cerasus, v. de la Turquie d’Asie (Tré-