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préciations. Karamsin fut historiographe du czar Alexandre Ier, conseiller d’État, membre de l’Académie de St-Pétersbourg et reçut de Nicolas Ier une pension de 50 000 roubles. L’histoire de la Russie a été trad. en franc. par St-Thomas, Jauffret et Divoff, 11 v. in-8, Paris, 1819, et ann. suiv. Un monument a été élevé à Karamsin dans la ville de Simbirsk en 1845.

KARANSÉBÈS, v. des États Autrichiens (Hongrie), ch.-l. du régiment Valaque-Illyrien, à 80 kil. N. de Vieille-Orsova, sur la Témès ; 3000 hab. Point militaire important, que défend le pas dit la Porte-de-fer qui conduit en Transylvanie.

KARA-SOU (c.-à-d. rivière noire), nom commun à beaucoup de riv. de l’Orient, notamment : 1o l’anc. Nestus, dans la Turquie d’Europe : il a sa source au mont Doubnitza, et son emb. dans le golfe de la Cavale ; cours, 170 kil. ; — 2o l’anc. Strymon, aussi dans la Turquie d’Europe : il a sa source dans le Balkan, et son emb. dans le golfe d’Orfano ; cours, 200 k. — 3o l’anc. Mélas, dans la Turquie d’Asie ; il a sa source à 20 kil. de Kaisarieh, et son emb. dans l’Euphrate, à 24 kil. S. E. de Malatia ; cours, 400 kil. ; — 4o une riv. de la Russie d’Europe (Tauride) qui se jette dans la mer Putride, après avoir passé à Kara-sou-bazar ; — 5o le Cydnus. V. ce nom.

KARA-SOU-BAZAR, v. de Russie (Crimée), à 45 k. N. E. de Simféropol : 15 000 hab. ; 18 mosquées, 3 églises, bains publics, marché. Chevaux, bestiaux. C’était une des résidences des khans de Crimée. C’est là que mourut Mme Krudner.

KARASSI, partie de l’anc. Mysie, sandjak de la Turquie d’Asie (Anatolie), entre ceux de Biga, de Khodavendkiar, de Saroukan et l’Archipel ; ch.-l., Balik-Cheher. Autres villes, Adramiti et Pergame.

KARA-YOUSOUF, 1er prince de la dynastie Turcomane du Mouton noir, était maître du Diarbékir et de l’Arménie, lorsque Tamerlan vint le forcer de fuir en Égypte. Après la mort du conquérant tartare, il reparut et s’empara de l’Irak et d’une partie de la Mésopotamie et de la Géorgie. Il poursuivait ses conquêtes lorsqu’il mourut près de Tauris, en 1420.

KARBOUT V. KHARBOUT.

KARCHI ou NAKCHEB, v. de la Boukharie, sur la riv. de Karchi, à 130 k. S. E. de Boukhara ; 40 000 h. Industrieuse, commerçante : station pour les caravanes qui de Hérat et Kaboul se rendent à Boukhara.

KARDIS, lieu de Russie, sur les confins de l’Esthonie et de la Livonie, entre Revel et le lac Peipus. La Suède et la Russie y signèrent en 1661 un traité qui confirmait celui de Stolbova et rendait à la Suède les places prises par le Czar en Livonie.

KARGEH (EL), v. de la grande oasis d’Égypte, par 27° 20′ long. E., 26° 25′ lat. N. ; 2000 h. Ruines d’un temple. Entrepôt du commerce entre l’Égypte, le Darfour et le Sennaar. Environs très fertiles (riz, dattes).

KARGOPOL, v. de la Russie d’Europe (Olonetz), à 32 kil. S. d’Olonetz ; 3000 h. Ville ancienne. Plusieurs personnages célèbres y furent envoyés en exil.

KARIKAL, v. de l’Inde française, sur la côte de Coromandel, à l’emb. du Kavery ; 51 000 h. (y compris le territoire environnant). Comptoir français : riz ; toiles peintes estimées. La France possède autour de Karikal un territoire de 16 184 hect., qui est de tous côtés entouré par les possessions anglaises ; il lui fut cédé en 1739 par le radjab de Tandjaour. Les Anglais s’en emparèrent en 1803 ; ils la rendirent en 1814.

KARMATH (HAMDAN, dit), fondateur de la secte musulmane des Karmathes, vivait au IXe siècle ; il attaquait les dogmes de l’Islamisme, prêchait la communauté des biens, celle des femmes, rejetait toute révélation, les jeûnes, la prière, l’aumône, et n’opposait aucun frein aux passions. On croit qu’il périt vers 900, victime de la vengeance du chef des Ismaéliens, avec lequel il était en guerre. Il résidait au N. E. de l’Arabie, sur les confins de la Mésopotamie, dans la forteresse de Dar-al-Hidjra, et il commença à répandre sa doctrine aux environs de Koufah. Ses successeurs étendirent ses conquêtes ; l’un d’eux, Abou-Taher, s’empara de Bassora, 923, de Koufah, 924, et soumit tout le pays jusqu’à la Perse. Les Karmathes, ses disciples, furent sans cesse en guerre avec les califes de Bagdad, qu’ils regardaient comme illégitimes. Ils dominèrent sur une partie de l’Arabie et sur les bouches de l’Euphrate. Sous Djafer II (Moktader Billah), la Mecque tomba en leur pouvoir. Ils furent renversés et détruits en 982. On croit que les Nosaïris (V. ce mot) sont un reste de cette secte.

KARNAK, v. de la Hte-Égypte, à 49 kil. N. E. d’Esneh, près de la r. dr. du Nil, occupe une partie de l’emplacement de l’anc. Thèbes. Belles ruines.

KARNAL, vge de l’Inde anglaise (Calcutta), à 105 k. N. O. de Dehly. Il s’est livré aux environs deux batailles, l’une en 1739, entre Mohammed-Chah et Nadir-Chah ; l’autre en 1761, où les Mahrattes furent défaits par les radjahs musulmans.

KARNATIC (c.-à-d. Pays noir), prov. de l’Inde anglaise (Madras) qui s’étend le long de la côte de Coromandel depuis sa pointe jusqu’au cap Gontour, et a 1050 kil. de long sur 200 de large ; 5 600 000 h. Capit., Madras. Ce pays est fertile et commerçant. Il est traversé par les Gnattes et arrosé par un grand nombre de rivières dont les principales sont la Toumbédra et le Kavéry. Il a été soumis par les Anglais de 1801 à 1803 et a été définitivement annexé en 1855. — Le nom de Karnatic s’étendait jadis à un pays beaucoup plus vaste, qui comprenait presque tout le Décan méridional.

KARNOUL, v. forte de l’Inde anglaise (Madras), dans le Balaghat ; 4000 hab. Jadis ch.-l. d’une principauté indépendante, dont les Anglais sont maîtres depuis 1815.

KAROLY (NAGY-), v. des États autrichiens (Hongrie), ch.-l. du comitat de Szathmar, à 28 kil. S. O. de Szathmar ; 10 500 hab. Château, gymnase de Piaristes ; école normale. Vins estimés.

KAROLY-FEJERYAR (Transylvanie). V. CARLSBOURG.

KARPATHES (monts). V. KRAPACKS.

KARRAK, île du golfe persique. V. KARAK.

KARS, v. de la Turquie d’Asie. V. CABS.

KARTHLI ou KARTALINIE, contrée de la Russie caucasienne, dans la Géorgie russe, entre l’Iméréthie et le Kaketi, a 152 kil. de l’E. à l’O. sur 129 du S. au N. Le Kour la traverse. Tiflis et Gori en sont les villes principales. V. GÉORGIE.

KARTHOUM, v. du Sennaar, par 15° 37′ lat. N., au confl. du Nil bleu et du Nil blanc ; 23 000 hab.

KASBAH ou CASAUBAH, nom donné par les Arabes, particulièrement dans les régences barbaresques, à la citadelle et au palais du souverain. On connaît surtout la Casaubah d’Alger, citadelle située à l’extrémité S. de la ville. Elle était la résidence du dernier dey d’Alger et renfermait le trésor. — V. KAABA.

KASBIN ou KAZBIN, Arsacia ?, v. de Perse (Irak-Adjémi), près du Chah-Roud, à 140 kil. S. O. de Téhéran : 40 000 hab. Jadis très-importante et capitale de la Perse, mais presque ruinée auj. Elle possédait une excellente fabrique d’armes qui n’existe plus ; on estime encore ses produits an cuivre. Un traité y fut signé en 1732 entre la Turquie et la Perse.

KASCHAU ou CASSOVIE, Kassa en hongrois, v. des États autrichiens (Hongrie), ch.-l. du comitat d’Abaüjvar, à 28 k. S. d’Éperies, sur le Hernath ; 15 000 h. Évêché. Académie royale, université, gymnase, école normale ; arsenal, deux casernes, fonderie ; moulins à poudre ; draps, tabac, poterie de grès, tanneries. Commerce considérable. — Kaschau fut fortifiée à la fin du XIIe siècle par Émeric En 1270, Étienne V, et plus tard André III l’agrandirent. En 1441 elle soutint un siège contre les Bohémiens.

KASKASKIA, riv. des États-Unis (Illinois), coule au S. O. et tombe dans le Mississipi, après un cours de 380 kil. — On trouve sur ses bords une ville de Kaskaskia, à 17 kil. au-dessus de son emb. Elle a été fondée en 1673 par des Français.

KASSEM, nom de plusieurs califes. V. CALIFES.

KASSIMOV, jadis Gorodetz, v. de la Russie d’Eu-