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Batou-Khan la prit en 1239. En 1782 Catherine II y eut une entrevue avec Stanislas, roi de Pologne.

KANG-HI, empereur de la Chine, né en 1653, m. en 1722, était fils de Choun-tchi, fondateur de la dynastie des Tsing ou Mandchoux. Il monta sur le trône à 8 ans (1661), et commença à gouverner par lui-même à 13. Son règne, long et glorieux, ne fut troublé que par quelques expéditions contre les Mongols, dans lesquelles il eut l’avantage. Il encouragea et cultiva lui-même les sciences et les arts, protégea les Jésuites et autorisa l’exercice de la religion chrétienne par un édit (1692). Kang-hi a composé, entre autres ouvrages, des Maximes pour le gouvernement des États et des Instructions morales pour son fils.

KANGOUROUS (île des), île du Grand Océan, sur la côte S. de l’Australie : 140 k. sur 30. On y trouve de nombreux kangourous. Découv. en 1802 par Flinders, visitée en 1803 par Baudin qui la nomma île Decrès.

KANISA (NAGY-), v. de Hongrie, dans le comitat de Szalad, près de la r. dr. de la Théiss, à 35 kil. S. d’Egerszegh ; 10 000 hab. Gymnase de Piaristes. Jadis place très-forte ; démantelée en 1702.

KANO, v. de Nigritie, capitale de l’État de Haoussa, par 12° lat. N., 7° long. E. ; env. 40 000 h. ; 25 k. de tour ; 15 portes en bois ; maisons en pisé, d’aspect mauresque ; marché bien pourvu d’articles d’Europe. Étoffes de coton. Entrepôt du commerce de toute l’Afrique centrale. — Du temps d’Édrisi, cette v. était la résidence du plus puissant roi de l’Afrique.

KANOBIN, Cœnobium en latin mod., v. de Syrie (Tripoli), à 44 kil. S. E. de Tripoli, sur le Nahr-Kadès, a été la résidence du patriarche des Maronites.

KANODGE ou canouge (Calinapaxa de Pline ?), v. de l’Inde anglaise (Calcutta), à 191 kil. E. d’Agra, sur le Cally-Neddy, et non loin du Gange, avec lequel elle communique par un canal. Longue rue de 9 k. ; vastes ruines. — Très-importante jadis. Elle se rendit en 1018 à Mahmoud le Gaznévide ; après le départ du conquérant, les radjahs du Delhy la surprirent et la saccagèrent : elle ne s’est point relevée depuis.

KANSA, prince indien, rival de Krichna, est une incarnation de Siva. V. krichna et siva.

KANSAS. V. kanzas.

KAN-SOU, prov. de Chine, au N. O., formée de la partie occid. du Chen-si, et d’une partie de la Petite Boukharie : 2000 kil. sur 900 ; 16 000 000 d’hab. ; ch.-l., Lan-tcheou. Montagnes qui renferment des mines d’or et de mercure ; marbre, sel, etc. Sol peu fertile. Le Hoang-ho traverse cette prov. du S. O. au N. E.

KANSOU-EL-GAURY, sultan d’Égypte, de la dynastie des Mamelouks hordjites, avait d’abord été esclave et était âgé de 60 ans lorsqu’il fut proclamé sultan à la suite d’une révolte (1501) ; il s’unit à Venise contre les Portugais dans l’Inde, apaisa des révoltes intérieures, et régna jusqu’en 1516, époque à laquelle l’empereur des Turcs Sélim I envahit la Syrie. Kansou fut vaincu et tué à Mardj-Dabek près d’Alep.

KANT (Emmanuel), philosophe allemand, né en 1724 à Kœnigsberg, mort dans cette même ville en 1804, était fils d’un sellier. Il étudia à Kœnigsberg, et resta longtemps obscur et pauvre. Après avoir été pendant 15 ans simple répétiteur, il obtint en 1770 la chaire de logique et de métaphysique à l’Université de Kœnigsberg, devint en 1786 recteur de cette université, et fut reçu en 1787 à l’Académie de Berlin. Kant est l’auteur d’un système qui a opéré en philosophie une véritable révolution. Se proposant de soumettre à la critique toutes les connaissances humaines (d’où sa doctrine a pris le nom de criticisme), il distingue dans nos connaissances deux parts, l’une qui appartient aux objets de la pensée et qui nous est donnée par l’expérience : c’est ce qu’il nomme la matière, l’objectif ; l’autre qui appartient au sujet pensant et que l’esprit tire de son propre fond pour l’ajouter aux données de l’expérience : c’est la forme, le subjectif. La raison applique la forme à la matière comme le cachet donne son empreinte à la cire, puis elle croit voir comme existant dans les choses ce qui n’est réellement qu’en elle-même. Kant fait le dénombrement de ces formes qui sont inhérentes à la raison humaine, et qu’il nomme indifféremment idées a priori, idées pures, catégories ; à leur tête il place les idées de temps, d’espace, de substance, de cause, d’unité, d’existence, etc. Se demandant ensuite quelle est la valeur de nos connaissances et si nous pouvons légitimement passer du sujet à l’objet, il déclare que nous ne pouvons connaître directement que ce qui nous est donné par l’expérience, que tout le reste est simplement un objet de foi ou de croyance, et qu’ainsi nos idées d’âme, d’univers, de Dieu, n’ont aucune certitude objective. Cependant, par une heureuse contradiction, il accorde eu morale à la raison humaine une autorité qu’il lui refuse en métaphysique ; là il croit à la liberté, à la loi impérative du devoir, à la nécessité d’une harmonie entre le bonheur et la vertu, et il se trouve ainsi conduit à rétablir comme indubitables les vérités qui sont impliquées dans celles-là, l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. En morale, ce philosophe enseigne une doctrine rigide, fondée sur l’idée du bien absolu, et qui rappelle le stoïcisme. Kant a laissé un grand nombre d’ouvrages qui se rapportent, les uns à la philosophie, les autres à différentes sciences. Ses ouvrages philosophiques les plus importants sont : Critique de la raison pure, Riga, 1781-1787 (c’est là que se trouve exposé son système sur l’origine et la légitimité de nos connaissances) ; Prolégomènes ou Traité préliminaire à toute métaphysique, 1788 ; Base d’une métaphysique des mœurs, 1784 ; Principes métaphysiques de la science de la nature, 1786 ; Critique de la raison pratique, 1787 (c’est là que se trouve son système de morale) ; Essai d’anthropologie, 1788 ; Critique du jugement, (où il traite du beau et du sublime) 1790 ; la Religion d’accord avec la raison, 1793 ; Essai sur la paix perpétuelle, 1795 ; Principes métaphysiques de la science du droit, 1796 ; Principes métaphysiques de la morale, 1797. On a en outre extrait de ses manuscrits un Manuel de logique, 1801, et un Traité de Pédagogie, 1803. Ses ouvrages scientifiques sont : Pensées sur la véritable évaluation des forces vives, 1746 ; Histoire naturelle du monde et théorie du ciel d’après les principes de Newton, 1755 ; Théorie des vents, 1759 ; Nouvelle théorie du mouvement et du repos des corps, 1758 ; Essai sur les quantités négatives en philosophie, 1763 ; Précis de géographie (posthume), 1802. — On reproche à Kant un langage obscur, une terminologie barbare. Son système offre incontestablement des vues neuves et profondes ; mais il a conduit plusieurs de ses disciples à de déplorables conséquences, au scepticisme, à l’idéalisme ou au panthéisme. La Critique de la raison pure est condamnée à Rome. Les œuvres de Kant ont été réunies par Tiestrunck, 4 v. in-8, Halle, 1799-1807, et par Rosencranz, 12 vol. in-8, Berlin, 1838 et années suivantes. Ses ouvrages philosophiques ont été trad. en latin par F. G. Born, Leips., 1796-98, 4 vol. in-4. Ch. Villers a le premier fait connaître son système en France en publiant la Philosophie de Kant, Metz, 1801 ; M. Cousin en a donné un exposé avec un examen critique. Tissot a traduit la Critique de la raison pure, 1836 ; les Principes métaphysiques de la morale, 1830 ; les Principes métaphysiques du droit, 1837. On doit à M. J. Barni une traduction de ses ouvrages principaux. 1846-1860.

KAN-TCHEOU, v. forte de Chine (Kiang-tcheou), ch.-l. de dép., sur le Kan et le Tchan, à 400 kil. S. O. de Nan-tchang, non loin de la grande muraille. Marco Paolo fait mention de cette ville sous les noms de Kan-pian (c.-à-d. frontière de Kan).

KANZAS, riv. des États-Unis, un des plus grands affluents du Missouri, naît sur le versant E. des montagnes Rocheuses, coule à l’E., traverse le territoire auquel il donne son nom, et se joint au Missouri, r. dr., après un cours d’env. 1200 kil.

KANZAS, un des États-Unis de l’Amérique du N., entre le territoire de Nébraska au N., l’État de Missouri à l’E, l’Utah à l’O. et le Nouveau-Mexique