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kaboul (Royaume de), Cabolitæ de Ptolémée ? vaste État d’Asie, borné par le Turkestan au N., les Seikhs à l’E., le Béloutchistan au S., l’Iran et le roy. de Hérat à l’O., se compose de tout l’Afghanistan et du Sistan, et a pour capit. générale Kaboul. — L’histoire du Kaboul se confond avec celle de l’Afghanistan ; on donne indifféremment ces deux noms au royaume qui se forma dans ces contrées en 1747, à la mort de Nadir-Chah, et qui eut successivement pour chefs Ahmed-Khan (1747), Timour, fils d’Ahmed (1773), Zehman, fils de Timour (1792), Mahmoud (1802). Sous ces derniers règnes, les dissensions intestines et l’insurrection des chefs des provinces ouvrit l’accès du pays à Runjet-Sing, roi de Lahore (1818), puis aux Anglais (1839-42), qui n’ont pu s’y maintenir. V. AFGHANISTAN.

KABR-IBRAHIM ou KHATIL, l’anc. Hébron ou Kariath-Arbé des Juifs, v. de Syrie (Damas), à 40 kil. S. de Jérusalem ; 5600 hab. Château fort. Mosquée où l’on montre de prétendus tombeaux d’Abraham, de Sara et de leurs descendants jusqu’à Joseph.

KABYLES ou KABAÏLS. On désigne sous ce nom les tribus montagnardes, la plupart d’origine berbère, qui habitent les massifs de l’Atlas dans l’Algérie et le Maroc. C’est le reste et comme le mélange de toutes les races qui ont habité primitivement le N. de l’Afrique et qui ont résisté aux invasions successives dont cette contrée a été le théâtre. Il ne faut les confondre ni avec les Arabes, ni avec les Maures, ni avec les Turcs. Les Kabyles mènent une vie sédentaire et habitent des villages (gourbis) : plusieurs gourbis réunis forment une kébyta ; d’où leur nom. Leur gouvt est une sorte de confédération démocratique. Ils cultivent le sol et vont vendre de l’huile, des dattes et du miel aux habitants de la plaine ; ils exercent divers genres d’industrie : ils sont forgerons, armuriers, orfèvres ; leurs burnous, leurs cuirs, leurs poteries, leurs huiles, sont recherchés. Les Kabyles sont sobres, laborieux, infatigables ; ils sont braves et hospitaliers, mais violents, vindicatifs et superstitieux. L’amour de l’indépendance est leur qualité dominante. Ils ont été de tout temps divisés en nombreuses tribus : les plus importantes en Algérie sont celles des Béni-Abbès, des Béni-Iani, des Béni-Ratten, des Henneichas, etc. V. l’art. suivant.

KABYLIE, non donné spécialement au massif montagneux situé à l’E. d’Alger et formant un vaste quadrilatère compris entre Dellys, Aumale, Sétif et Bougie, dont les plateaux du Djurjura forment le centre, 8000 kil. carrés ; env. 380 000 hab. On y distingue la Grande Kabylie, entre Dellys et Bougie, et la Petite Kabylie, entre Djijelli et Collo. Indépendante de temps immémorial, la Kabylie repoussa tous les efforts des deys d’Alger et refusa de reconnaître l’autorité d’Abd-el-Kader. Ce fut aussi la partie de l’Algérie soumise la dernière à notre domination. La vallée de Sébaou fut conquise en 1844. Bugeaud parcourut en vainqueur la Grande Kabylie en 1847. La partie de la Petite Kabylie qui s’étend entre Collo et Djigelli fut soumise en quelques semaines par le général St-Arnaud, en mai et juin 1851 ; la soumission du reste du pays a été fort avancée de 1852 à 1854 par les généraux Mac-Mahon, Camou, Pélissier, Bosquet, Renault ; elle a été achevée en 1857 par le maréchal Randon, gouverneur général de l’Algérie.

KACHAN, v. de Perse (Irak-Adjémi), à 150 k. N. O. d’Ispahan ; 30 000 hab. (jadis 150 000). Mur en terre, tours ; 30 mosquées, 10 médressehs ou collèges. Soieries, tapis, brocarts d’or et d’argent, velours, châles, tissus de coton, ustensiles en cuivre. Bons fruits (surtout les melons d’eau). — Cette v. fut fondée à la fin du VIIIe siècle par Zobéidah, femme d’Haroun-al-Raschid. Sous Kérim-Khan (XVIIe siècle), elle fut en partie détruite par un tremblement de terre.

KACHAU, v. de Hongrie. V. KASCHAU.

KACHENAH, v. de Nigritie, dans le pays des Fellatahs, était jadis capitale d’un royaume puissant qui s’étendait au N. O. du lac Tchad et était arrosé au S. par le Niger ; env. 7000 hab. (elle en comptait autrefois, dit-on, jusqu’à 100 000).

KACHGAR ou KACHKAR, v. du Turkestan chinois (Petite-Boukharie), çh.-l. d’un khanat de même nom, sur le Kachgar, affluent de l’Yarkand ; 25 000 hab. Étoffes de soie et de brocarts ; chevaux. – Jadis capitale d’un empire puissant, possédé par des Gengis-khanides ; aujourd’hui le khanat de Kachgar est nominalement tributaire de l’empire chinois, mais il est réellement indépendant.

KACHINE, v. de Russie (Tver), ch.-l. de district, à 131 k. N. E. de Tver, sur un affluent du Volga ; 5000 h. Ancien apanage des princes de Tver. Souvent ravagée aux XIIIe et XIVe siècles par les Tartares.

KACHIRA, v. de Russie (Toula), ch.-l. de district, à 140 kil. S. E. de Moscou ; 5000 hab. Tanneries, blanchisseries de cire. Cette ville était jadis sur la r. g. de l’Oka ; la guerre et la peste l’ayant dépeuplée du XVIe au XVIIe siècle, on la rebâtit en, 1656 sur la r. dr.

KACHMIR. V. CACHEMIRE.

KADDALOR ou GONDELOUR, v. de l’Inde anglaise (Madras), ch.-l. de district sur le Panaar. Maison pénitentiaire. — Jadis possédée par un radjah dépendant du souverain de Golconde ; soumise par Aureng-Zeyb, et enfin par les Anglais en 1800.

KADER-BILLAH, calife abbasside, régna de 991 à 1031, sans pouvoir s’opposer aux empiétements des Bouïdes et des Gaznévides. V. ces mots.

KADÉSIAH, v. de l’Arabie septentr., sur les limites de l’Irak-Adjémi, à 56 kil. S. O. de Koufa. Les Mahométans y gagnèrent sur les Persans en 636 une grande victoire qui décida du sort de l’Empire persan.

KADICHAH, 1re femme de Mahomet, née en 564, morte en 628, était une riche marchande de la tribu arabe des Koraïchites. Elle était déjà veuve de deux maris, et avait 40 ans, lorsqu’elle prit à son service, comme facteur ou intendant, Mahomet, alors âgé de 25 ans, qui lui inspira les sentiments les plus vifs d’amour et d’admiration, et obtint bientôt sa main. Kadichah donna 4 fils et 4 filles au prophète, entre autres la belle Fatima.

KADI-KEUI, l’anc. Chalcédoine, v. de Turquie d’Asie, sur la mer de Marmara, vis-à-vis de Constantinople et à 3 kil. S. E. de Scutari. Incendiée en 1855.

KADJARS (dynastie des), dynastie turcomane qui règne actuellement en Perse, a pour chef Mohammed-Haçan, fils d’un gouverneur du Mazandéran, qui se rendit indépendant vers 1748, après la mort de Thamasp-Kouli-Khan. Après avoir régné seulement sur les provinces du Nord (Mazandéran, Ghilan, Asterabad), et avoir eu à combattre divers compétiteurs, notamment Kérim-Khan, les Kadjars s’établirent définitivement sur le trône de Perse en 1794 (V. PERSE). Le nom de Kadjars, qui veut dire en turc fugitif, fut d’abord appliqué à des déserteurs de l’armée ottomane auxquels Abbas I donna asile à la fin du XVIe siècle ; ils s’établirent en assez grand nombre dans le Mazandéran pour y former une tribu importante.

KADJARS (monts), chaîne qui termine au Nord le vaste plateau du Kobi, doit être regardée comme la continuation des Thian-Chan ou monts Célestes. Les monts Kadjars se dirigent à l’E., et se confondent en Mongolie avec les cimes neigeuses du Ta-Hang.

KADOM, v. de Russie (Tambov), à 200 kit. N. de Tambov ; 5500 hab. Fondée par les Tartares. Les Russes y battirent les Bulgares en 1209.

KADSAND ou CASSANDRIA (île de), île du roy. de Hollande (Zélande), entre la mer d’Allemagne au N., l’Escaut occidental au N. E., et différents canaux au S. et au S. O. : 16 kil. sur 7. Lieu principal, Kadsand (800 hab.). Céréales, riches pâturages ; fromages excellents. — Cette île faisait autrefois partie de la Flandre hollandaise. Au XVIe siècle, un grand nombre de protestants français réfugiés vinrent s’y établir. Les Provinces-Unies la prirent en 1604 et les Français en 1794. Elle fit sous l’Empire partie du dép. de l’Escaut.

KÆMPFER (Engelbert), voyageur et médecin, né à Lemgo (Westphalie) en 1651, m. en 1716, parcou-