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Ida, l'Aurore sortant des bras de Tithon, le Triomphe d'Aurélien.

JULIEN DE LA ROVÈRE V. JULES II (pape).

JULIEN (Calendrier), calendrier établi par Jules César, l'an de Rome 708 (46 av. J.-C.). V. l'art. CALENDRIER dans notre Dictionnaire des Sciences.

JULIENNE (Ste), vierge et martyre, mourut pour la foi à Nicomédie en 308. On la fête le 16 février.

JULIENNES (ALPES), monts d'Illyrie. V. ALPES.

JULIERS, Juliacum, en all. Julich, v. des États prussiens (prov. Rhénane), à 25 kil. N. E. d'Aix-la-Chapelle, près de la Roër : 4500 hab. Forteresse, démolie en 1860; école supérieure. Draps, savon, coutellerie, vinaigre, etc. Aux environs, mine de houille. — La tradition attribue la fondation de cette ville à Jules-César. Elle devint au XIIe siècle la résidence des comtes de Juliers. Maurice de Nassau s'en empara en 1610; elle fut possédée par les Espagnols de 1622 à 1659, et par les Français de 1794 à 1814 : elle était alors ch.-l. d'un cant. du dép. de la Roër.

JULIERS (duché de), anc. principauté de l'empire d'Allemagne, entre la Meuse et le Rhin, était bornée au N. par la Gueldre, au N. O. par le duché de Clèves, au S. O. par le duché de Limbourg, à l'E. par l'électorat de Cologne, et traversée par la Roër. Ce duché a formé sous l'empire français une partie du dép. de la Roër. Il est auj. compris tout entier dans la province Rhénane (à la Prusse). Il avait pour v. princip. : Aix-la-Chapelle, Duren, Aldenhoven, Zülpich, Dalen, etc., et comptait env. 300 000 hab. — Sous les Carlovingiens, ce pays eut des comtes impériaux, qui ne le possédaient qu'à titre viager. Le duché devint héréditaire à partir du XIIe siècle, en la personne de Guillaume I. Après la mort de Gérard II (1247), la maison de Juliers se partagea en 2 branches, dont l'aînée conserva le titre de comtes de Juliers; la cadette prit celui de comtes de Berg. Guillaume IV, comte de Juliers, devint margrave de Juliers en 1337, et duc en 1356. Guillaume V, son fils, devint en outre duc de Gueldre, du chef de sa mère Marie. Renauld, son frère cadet, lui succéda en 1402 et ne laissa point d'enfants. Les deux duchés furent alors séparés (1423) : une des sœurs de Renauld porta le duché de Gueldre dans la maison d'Egmont; le duché de Juliers, fief masculin, revint à Adolphe, duc de Berg, de la branche cadette. Cette 2e branche s'éteignit (dans les mâles) en 1510, à la mort de Guillaume VIII, qui ne laissa qu'une fille unique, Marie. Celle-ci avait épousé en 1505 Jean III, le Pacifique, duc de Clèves, lequel finit par posséder à des titres divers les trois duchés de Juliers, de Clèves et de Berg. les deux comtés de La Marck et de Ravensberg, et les seigneuries de Ravenstein, Winnenthal et Breskesand. Son fils, Jean-Guillaume, régna de 1592 à 1609 et mourut sans enfants. Alors s'ouvrit ce qu'on appelle la succession de Juliers. Jean-Guillaume avait eu 5 sœurs : ces princesses, ou leurs époux et leurs enfants, prétendirent tous à sa succession. D'un autre côté, la maison de Saxe réclamait l'héritage, se fondant sur une expectative accordée en 1483 au duc Albert, par l'emp. Frédéric III. Provisoirement, les deux princes dont les droits étaient les plus plausibles, l'électeur de Brandebourg, gendre de Marie Éléonore, sœur aînée de Jean-Guillaume, et le comte de Neubourg, époux d'Anne de Juliers, 2e sœur de ce prince, se mirent en possession des pays contestés, et convinrent de les administrer en commun. Mais l'emp. Rodolphe II évoqua l'affaire, et voulut d'abord mettre les domaines en séquestre. Alors les deux princes en appelèrent à l'union protestante d'Œhringen, et firent alliance avec le roi de France Henri IV. Celui-ci allait entrer en Allemagne avec 40 000 hommes pour les soutenir, lorsqu'il fut assassiné (1610) ; cet événement fit traîner la guerre en longueur, et les deux princes se maintinrent dans les pays qu'ils avaient occupés. En 1612, ils se brouillèrent et se firent quelque temps la guerre. Enfin, en 1614, par un traité conclu à Santen, la succession fut partagée en 2 lots, qu'on tira au sort : l'électeur de Brandebourg eut le duché de Clèves, les comtés de La Marck et de Ravensberg; le reste passa au comte palatin de Neubourg. Ce traité ne fut confirmé qu'en 1666. A l'extinction de la maison de Neubourg (1742), le duché de Juliers échut à la ligne de Sulzbach, plus tard héritière de la Bavière. Il appartint à cette dernière jusqu'en 1801, et fût alors incorporé à la France. Par le traité de Vienne (1815) il fut attribué à la Prusse, sauf quelques parties qui furent réunies au duché de Limbourg.

JULIERS-ET-BERG (prov. de CLÈVES-), prov. de l'anc. duché prussien du Bas-Rhin. V. CLÈVES-ET-BERG

JULIOBONA, auj. Lillebonne, v. de Gaule (Lyonnaise 1re), chez les Calètes, à l'emb. de la Seine, était jadis sur la mer, et se trouve auj. à près de 2 kil. dans les terres. — V. de Pannonie. la même que Vindobona, auj. Vienne (en Autriche).

JULIODUNUM, v. de Gaule, auj. Loudun.

JULIOMAGUS, v. de Gaule, auj. Angers.

JULITTE (Ste), femme chrétienne d'Iconium, subit le martyre sous Dioclétien, avec son fils S. Quirice, qui n'était âgé que de 3 ans. L’Église l'honore le 15 juin. — Femme de Césarée en Cappadoce, riche, jeune et belle, subit aussi le martyre sous Dioclétien. Elle fut placée sur un bûcher, mais les flammes formèrent comme une voûte autour d'elle. S. Basile a raconté son histoire. On l'honore le 30 juillet.

JULIUS, nom d'une famille romaine. V. JULIA GENS.

JULIUSNEPOS, J. OBSEQUENS. V. NEPOS et OBSEQUENS.

JULLIEN (Marc Ant.), né à Paris en 1775, m. en 1848, fils du conventionnel Jullien (de la Drôme), servit à l'armée d'Italie, fut chargé parle gén. Bonaparte de rédiger le Courrier de l'armée d'Italie, rédigea en 1815 l’Indépendant, et fonda en 1819 la Revue encyclopédique. On a de lui : Essai général d'éducation, 1808 ; Méthode de Pestalozzi, 1812.

JULLIEN (Stanislas), orientaliste français, né en 1799 à Orléans, m. en 1873 ; fut professeur et administrateur du Coll. de France et membre de l'Acad. des Inscriptions. Il a laissé de nombreux ouvrages sur la langue, la littérature, les arts et les mœurs des Chinois, et un Traité de la fabrication de la porcelaine.

JUMEAUX, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), à 16 kil. S. E. d'Issoire, près de l'Allier; 2000 hab.

JUMIÉGES, en latin Gemeticum, Gimegiæ et Unnedica, vge de l'anc. Normandie (Seine-Inf.), à 19 kil. O. de Rouen, dans une presqu'île formée par la Seine; 1800 hab. On y voit les ruines d'une célèbre abbaye de Bénédictins, bâtie en 654 par S. Philibert, d'où sont sortis plusieurs hommes illustrés : S. Hugues, S. Eucher, Guill. de Jumiéges, etc. Dans l'église du monastère on voyait le tombeau des Énervés: c'étaient, suivant quelques historiens, les fils de Clovis II et de Bathilde, que l'on tonsura après leur avoir brûlé les nerfs des jambes ; selon d'autres, ce seraient Tassillon et Théodore, ducs de Bavière, que Charlemagne fit enfermer dans ce couvent. Agnès Sorel mourut à Jumiéges, et on y conserve son cœur.

JUMILHAC-LE-GRAND, ch.-l. de c. (Dordogne), à 31 kil. E. de Nontron; 3170 hab. Beau château.

JUMILLA, Gemellæ, v. d'Espagne (Murcie), à 65 kil. N. de Murcie ; 9800 hab. Vieux château fort. Fabrique d'armes à feu ; savon, poterie, salines, moulins à huile. Houille aux env. — Cette ville fut enlevée aux Maures par les Aragonais; Henri de Transtamare la reprit sur ces derniers.

JUMONVILLE, brave officier français, tué traîtreusement par les Anglais dans la guerre du Canada, en 1753. Thomas a fait un poëme sur sa mort,

JUNGERMANN (God.), philologue, né à Leipzick, m. en 1610, a publié une anc. traduction grecque des Commentaires de César, reproduite dans l'édit. de cet auteur par Lemaire. On lui doit une trad. latine de Longus (Hanau, 1605) ; une édit. d'Hérodote, avec la trad. latine de Valla (1608); des Notes sur l’Onomasticon de Pollux (dans l'éd. de Lederlin), etc.