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JOAS, roi de Juda, était le plus jeune des fils d’Ochosias. Il échappa au massacre qu’Athalie fit faire de la famille royale, et fut élevé secrètement dans le temple par le grand prêtre Joad et par Josabeth, sa femme. Quand il eut 7 ans, Joad le fit reconnaître pour roi (870 av. J.-C), et renversa du trône Athalie. Joas régna sagement tant que vécut Joad ; mais, après la mort de ce sage conseiller, il s’adonna à l’idolâtrie, et fit subir un cruel supplice à Zacharie, fils de son bienfaiteur. Il fut battu par Hazaël et tué peu après par ses propres sujets (831).

JOAS, roi d’Israël de 832 à 817 av. J.-C, fils et successeur de Joachaz, remporta quelques victoires sur Ben-Adad, roi de Syrie, et défit Amasias roi de Juda.

JOATHAN, roi de Juda, fils d’Osias, exerça d’abord les fonctions de la royauté quand son père eut été frappé de la lèpre, puis régna en son propre nom, de 762 a 737. Il fit fleurir le culte, battit les Ammonites et les Syriens, et fortifia Jérusalem.

JOB, personnage biblique, célèbre par sa patience, vivait dans la terre de Hus, en Arabie, probablement au VIIIe siècle av. J.-C., bien que quelques-uns le supposent contemporain de Moïse. Il se vit en un jour dépouillé de tous ses biens, privé de ses dix enfants, puis fut dévoré par une maladie affreuse : il supporta tous ces maux sans se plaindre. Touché de sa résignation, Dieu, qui n’avait voulu que l’éprouver, lui rendit la santé, doubla ses richesses, lui donna une nouvelle famille, et prolongea sa vie jusqu’à 140 ans. Le Livre de Job fait partie de l’Ancien Testament : c’est un des plus sublimes morceaux de la poésie hébraïque. Ce livre a été traduit séparément en prose par Laurent, 1839, par M. Renan, 1860, et mis en vers par Levavasseur, 1826, et Baour-Lormian, 1847.

JOBARD (J. B.), savant belge d’origine française, né en 1792 à Baissey (Hte-Marne), m. à Bruxelles en 1861, fut d’abord ingénieur du cadastre dans les Pays-Bas, puis s’occupa avec succès de technologie : il importa en Belgique la lithographie en la perfectionnant, et fit lui-même quelques inventions utiles, ce qui lui valut d’être nommé directeur du Musée de l’industrie belge ; mais il est surtout connu comme l’ardent défenseur de la propriété intellectuelle, pour laquelle il inventa le mot barbare de monautopole (c.-à-d. monopole de soi-même, de ses propres œuvres). Après avoir donné dans plusieurs brochures des aperçus de sa théorie, il l’exposa au long dans le livre intitulé : Nouvelle économie sociale, ou Monautopole industriel, artistique et littéraire, Bruxelles, 1844, qu’il fit suivre en 1845 du Code complémentaire de l’économie sociale. Il s’occupait aussi de littérature : il a laissé des Fables estimées. Jobard était membre de l’Académie de Bruxelles et associé de plusieurs académies étrangères.

JOCASTE, femme de Laïus, roi de Thèbes, et mère, puis épouse d’Œdipe. V. ŒDIPE.

JOCONDE, Jocundus. V. GIOCUNDO.

JODELLE (Ét.), sieur du Lymodin, auteur dramatique, né en 1532, à La Houssaye, près de Tournan (Seine-et-Marne), mort en 1573, appartenait à l’école de Ronsard et était l’ami de Belleau. Il est le 1er qui ait composé des tragédies imitées des Grecs, avec des chœurs : il fit en ce genre Cléopâtre captive et Didon se sacrifiant (1552) ; il composa aussi une comédie en 5 actes, Eugène, ou la Rencontre, ainsi que diverses poésies françaises et latines, qui lui valurent l’honneur de figurer dans la pléiade poétique de Charles IX. Il jouait dans ses propres pièces ; Il n’avait, selon Laharpe, aucune idée de la contexture dramatique ; ses vers sont boursouflés et remplis de pointes et de jeux de mots. Ses OEuvres et Mélanges poétiques ont paru à Paris, 1574 et 1683, et d’une manière plus complète à Lyon, 1597.

JOECHER (Chrét. Théoph.), biographe, né à Leipsick en 1694, mort en 1758, étudia d’abord en médecine, puis s’appliqua à la théologie et à l’art oratoire, fit des cours particuliers de rhétorique à Leipsick de 1715 à 1730, dirigea la publication des Acta eruditorum de 1721 à 1739, obtint en 1730 la chaire de philosophie et en 1732 celle d’histoire à Leipsick, et devint en 1742 bibliothécaire de cette ville. Son principal ouvrage est l’Allgemeines Gelehrten-Lexikon, ou Dictionnaire universel des Savants, Leipsick, 1750, 4 vol. in-4, ouvrage d’une érudition immense, qui donne la biographie de tous les savants avec l’indication de leurs écrits et qui depuis a été continué par Dunckel, 1753-60 ; par Adelung, 1784, et par Rotermund, 1810.

JOËL, le 2e des 12 petits prophètes, contemporain de Jérémie, fit ses prédictions vers l’an 700 av. J.-C, sous le règne d’Ezéchias ou de Manassé. On a de lui 3 chapitres de prophéties allégoriques, dans lesquels il prédit la captivité de Babylone, la venue du Messie, et le jugement dernier.

JOFFREDY ou JOUFFROY (Jean de), né en 1412 à Luxeuil, mort en 1473, prit de bonne heure l’habit religieux, professa la théologie à Milan, et s’éleva rapidement aux premières dignités de l’Église. Lors de l’avénement de Louis XI (1461), il était évêque d’Arras et sollicitait le chapeau de cardinal : le pape Pie II, qui voulait abolir la Pragmatique Sanction de Bourges, à la rédaction de laquelle n’avait point concouru le St-Siége, lui promit la pourpre romaine s’il déterminait Louis XI à supprimer cet acte. Il y réussit, malgré l’opposition du parlement, et obtint en récompense, avec le titre de cardinal, l’évêché d’Alby. Louis XI lui confia plusieurs missions politiques.

JOGUIS, religieux ou pèlerins de l’Inde, courent de pays en pays, vivant d’aumônes et se soumettant aux austérités les plus rigoureuses. Ils se tiennent le plus souvent sur les places et aux portes des pagodes, restent des mois entiers sans changer de position, laissant croître leur barbe, leurs cheveux et leurs ongles qui prennent des dimensions démesurées.

JOHANNEAU (Éloi), polygraphe, né en 1770, à Contry, près de Blois, mort en 1850, fut professeur au collège de Blois, puis maître de pension dans cette ville, vint en 1805 se fixer à Paris, fut un des fondateurs de l’Académie celtique (depuis Société des Antiquaires), dont il devint le secrétaire principal, fut nommé en 1810 censeur de la librairie, et plus tard conservateur des monuments d’art des résidences royales. Il a publié, outre les Mémoires de l’Académie celtique : Monuments celtiques (avec Cambry, 1805) ; Origines étymologiques (1818), et adonné de bonnes éditions annotées de Montaigne, 1821-26, 3 vol. in-8 ; de Charron, 1821, 3 vol. in-8 ; de Rabelais (avec Esmangart), 1823-26, 9 vol. in-8, avec les remarques des précédents commentateurs.

JOHANNISBERG, bg de l’anc. duché de Nassau, à 17 kil. O. de Mayence, sur une montagne ; 750 hab. Château. Vignobles célèbres, qui produisent le meilleur vin du Rhin : ces vignobles appartinrent successivement à l’évêque de Fulde, au prince d’Orange, au maréchal Kellermann (1807), au prince de Metternich (1819). Près de Johannisberg, le maréchal de Soubise et L. Joseph, prince de Condé, défirent les Impériaux en 1762.

JOHANNOT (Alfred), peintre et dessinateur, né à Offenbach en 1800, d’une famille de réfugiés français, mort en 1837, fut amené dès l'âge de 6 ans à Paris, où il passa toute sa vie. Il réussit d’abord dans la gravure : on cite sa planche des Orphelins d’après Scheffer. Il composa ensuite avec son frère Tony une suite de dessins pour les œuvres de Walter Scott, de Byron, etc. Parmi ses meilleures toiles, on remarque : l’Annonce de la victoire d’Hastenbech ; François de Lorraine, après la bataille de Dreux ; François I à Madrid ; Marie Stuart quittant la France, etc. Il a laissé aussi bon nombre de vignettes et de dessins. — Tony Johannot, son frère, né en 1803, mort en 1852, ne l’a pas égalé dans la peinture, mais s’est fait un nom par ses jolies vignettes. Il a fait preuve de grâce et d’imagination dans les illustrations de Manon Lescaut, de Molière, de