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le Fils de Dieu. Il eut dès lors à subir toutes sortes d'outrages, fut battu de verges, puis attaché à une croix sur le Calvaire ; il rendit l'âme après une longue et douloureuse passion, ayant supporté tant de tortures avec une résignation admirable et pardonnant à ses bourreaux. Il était dans la 33e année de sa vie, et dans la 3e de sa prédication. Sa mort fut accompagnée de plusieurs prodiges. Jésus ressuscita le 3e jour, comme il l'avait prédit, et quoiqu'on eût mis des gardes auprès du tombeau; il apparut ensuite à ses disciples, qu'il eut grand'peine à convaincre, et les chargea d'aller instruire tous les peuples. Le 40e jour après sa résurrection, étant sur le mont des Oliviers, il s'éleva au ciel en présence de ses disciples. Le surnom de Christ, que l'on joint au nom de Jésus, est un mot grec qui signifie oint ou sacré. Les détails de la vie et des prédications de Jésus-Christ nous ont été conservés par les évangélistes. Chez les modernes la vie de J.-C. a été écrite bien des fois : on estime celle du P. de Ligny, 3 vol. in-8, 1774, celle de Stolberg, trad. de l'allemand par l'abbé Jager, Paris, 1842, et celle de Monseign. Dupanloup, 1869. Le livre de l’Imitation de J.-C. offre ses vertus en modèle à tous les Chrétiens. L’Église, outre le culte qu'elle rend chaque jour à Jésus-Christ dans le sacrifice de la Messe, a consacré plusieurs fêtes à la commémoration des principaux événements de sa vie mortelle. V. NOËL, PÂQUES, ASCENSION, PENTECÔTE, FÊTE-DIEU , etc. — L'année de la naissance de J.-C. a été fixée par Denys le Petit à l'an de Rome 753. Il paraît cependant, d'après des calculs adoptés par les auteurs de l’Art de vérifier les dates, que la date de sa naissance doit être reportée au 25 déc. de l'an 747 de Rome, 6 ans avant l'ère vulgaire. Jésus aurait ainsi vécu réellement 39 ans et non 33.

JÉTHRO, prince ou prêtre du pays de Madian, accueillit Moïse qui fuyait après avoir tué un Égyptien, et lui fit épouser sa fille Séphora.

JEU DE PAUME (Séance du), séance tenue le 20 juin 1789, à Versailles, dans le Jeu de Paume (rue St-François), et dans laquelle les députés de l'Assemblée nationale, exclus du lieu ordinaire de leurs séances, firent le serment de ne pas se séparer sans avoir donné une constitution à la France.

JEUMONT, vge de France (Nord), à 28 kil. N. E. d'Avesnes; 1000 h. Station du chem. du Nord. Usines à fer, scieries mécaniques. On y a trouvé du sélénium.

JEUPARANA, ou RIO DE MACHADO, riv. du Brésil (Mato-Grosso), coule au N. O. et va se joindre au Madeira (Para), après 450 kil. de cours.

JEUX PUBLICS. V. ISTHMIQUES, FLORAUX, etc.

JEVER, v. du duché d'Oldenbourg, à 10 k. de la mer du Nord et à 60 k. N. N. O. d'Oldenbourg ; 3600 hab. Ch.-l. d'une seigneurie de son nom.

JÉZABEL, reine célèbre par son impiété, était fille d'Ithobal, roi de Sidon, et femme d'Achab, roi d'Israël. Elle détourna son mari du culte du vrai Dieu, établit à Samarie le culte de Baal, et fit mourir un grand nombre de prophètes et de saints personnages. Jéhu, parvenu au trône, la fit jeter par les fenêtres de son propre palais à Jezraël, et fouler aux pieds des chevaux (876 av. J.-C). Elle fut dévorée par les chiens, suivant la prédiction d'Élie.

JEZRAËL, Esdrelon, v. de Palestine (Zabulon), près des monts Gelboé, non loin des sources d'un ruisseau nommé aussi Jezraël, qui se rend dans le Jourdain. C'est là que périt Jézabel.

JITOMIR, v. de la Russie d'Europe (Volhynie), à 850 kil. S. O. de Moscou; 17 000 hab. (dont 15 000 Juifs). Deux évêchés, l'un grec, l'autre catholique. Chapeaux, tanneries, draps, soieries, toiles, miel, suif, cire, vins, etc.

JOAB, général des armées de David, était par sa mère neveu de ce prince. Il anéantit le parti d'Isboseth, compétiteur du roi, défit en plusieurs rencontres les Syriens et les Jébuséens, mais il ternit sa gloire en faisant assassiner Abner, dont il craignait la rivalité. Il marcha contre Absalon révolté, le défit et le tua de sa propre main, malgré la défense de David. A la mort du roi, il prit parti pour Adonias contre Salomon; celui-ci, ayant eu le dessus, le fit mourir à Gabaon, l'an 1001 av. J.-C.

JOACHAZ, roi d'Israël (848-832), fils de Jéhu, signala le commencement de son règne par son impiété; mais, ayant été vaincu par Hazaël, roi de Syrie, il s'humilia devant Dieu, et fut sauvé de sa ruine.

JOACHAZ, roi de Juda, fils de Josias, s'empara du trône l'an 608 av. J.-C., au préjudice de son frère aîné Joachim; mais, après trois mois de règne, il fut détrôné par Néchao, roi d’Égypte, qui replaça Joachim sur le trône.

JOACHIM ou ÉLIAKIM, roi de Juda (608-597), frère aîné de Joachaz, avait été frustré du trône par son frère; il y fut rétabli par Néchao, roi d'Égypte. Il se livra à l'impiété, et persécuta le prophète Jérémie, qui ne cessait de lui prédire les plus grands malheurs. Joachim fut en effet détrôné par Nabuchodonosor (606). C'est de ce moment que date la captivité de Babylone.

JOACHIM II ou JÉCHONIAS, roi de Juda. V. JÉCHONIAS.

JOACHIM (S.), époux de Ste Anne et père de la Ste Vierge, est fêté le 20 mars.

JOACHIM, surnommé le Prophète, né en 1130 à Célice, près de Cosenza, voyagea dans la Terre-Sainte, puis, à son retour, prit l'habit de Cîteaux, devint prieur et abbé de Sambuccino, quitta cette abbaye vers 1183, et alla demeurer à Flora, où il fonda une abbaye dont il fut le premier abbé. Il eut sous sa dépendance un grand nombre de monastères, auxquels il donna des constitutions qui furent approuvées par le pape Célestin III. Il mourut en 1202, laissant un grand nombre d'ouvrages (publ. à Venise, 1516, in-f.). On lui attribuait des prédictions : d'où son surnom. Dom Gervaise a écrit sa Vie, 1745.

JOACHIM (George), surnommé Rhasticus; parce qu'il était né à Feldkirch, dans la Valteline (anc. Rhétie), né en 1514, mort en 1576, enseigna les mathématiques et l'astronomie à Wittemberg. Il avait embrassé le système de Copernic, et ce fut lui qui, après la mort de cet astronome, publia ses ouvrages. On a de lui des Éphémérides selon les principes de Copernic (Lepsick, 1550, in-4), et divers ouvrages sur la physique, la géométrie et l'astronomie.

JOACHIM, électeurs de Brandebourg. V. BRANDEBOURG. — Roi de Naples. V. MURAT.

JOACHIMSTHAL, v. de Bohême, k 20 kil. N. d'Elnbogen; 4900 hab. Direction et tribunal des mines. Aux env., mines d'argent, de zinc et de cobalt.

JOAD ou JOIADA, grand prêtre des Juifs sous Ochosias, réussit, avec le secours de Josabeth, sa femme, à soustraire à la fureur d'Athalie le jeune Joas, fils d'Ochosias, et dernier rejeton de la famille royale, et le plaça sur le trône, 870 av. J.-C.

JOANÈS, peintre espagnol. V. JUANÈS.

JOANICE, dit aussi Calojean, c.-à-d. le beau Jean, roi de Bulgarie (1196-1207), usurpa le trône sur les fils de Pierre, son frère, et fit sanctionner son usurpation par le pape (1202). L'emp. latin Baudouin ayant refusé l'alliance de Joanice, celui-ci souleva contre lui les Grecs, le battit et le fit prisonnier à Andrinople, puis l'enferma à Ternove, où il mourut peu après. Joanice marcha ensuite contre Boniface, marquis de Montferrat, et roi de Thessalonique; il allait entrer dans Thessalonique, lorsqu'il mourut assassiné par un de ses généraux.

JOANNY (Jean, Bern. BRISEBARRE, dit), acteur français, né à Dijon en 1775, mort en 1854, avait d'abord étudié la peinture. Il prit des leçons de Talma, débuta en 1797, parcourut ensuite la province, où il obtint les plus grands succès, entra en 1819 à l'Odéon, où il créa plusieurs rôles importants du théâtre de C. Delavigne, fut admis au Théâtre français en 1825, et y resta jusqu'à l'époque de sa retraite, en 1841. Cet acteur avait de l'énergie, mais un ton trop emphatique et un débit saccadé : on l'a surnommé le Talma de la province.