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un engagement (1356), après avoir déployé dans le combat la plus grande bravoure.

Henri de Lorraine, comte d'Harcourt, surnommé Cadet la Perle, parce qu'il était cadet de la maison de Lorraine-Elbeuf, et qu'il portait une perle à l'oreille, né en 1601, m. en 1666, fut un des généraux les plus distingués de son siècle. Mis par Louis XIII à la tête de l'armée du Piémont en 1639, il défit devant Quiers le prince Thomas de Savoie, général des Espagnols, et força Turin à capituler (1640). En 1645, il battit encore les Espagnols, à Llorens en Catalogne ; mais il fut obligé en 1646 de lever le siége de Lérida. Envoyé en Flandre en 1649, il vainquit de nouveau les Espagnols devant Valenciennes, prit Condé et Maubeuge. Pendant la Fronde, il servit d'abord avec zèle la cour ; mais il eut ensuite le tort, comme Turenne et Condé, de s'unir aux troupes étrangères. Cependant il reconnut bientôt sa faute et fit sa paix avec la cour : il obtint le gouvt de l'Anjou. On a de lui un recueil manuscrit de Lettres, conservé à la Bibliothèque impériale.

Henri, premier duc d'H., maréchal de France, fut d'abord aide de camp de Turenne (1673), servit avec la plus grande distinction en Flandre, fut nommé, en 1697, ambassadeur à Madrid, et accompagna le duc d'Anjou quand il alla prendre possession du trône d'Espagne. Il reçut en 1700 les titres de duc et pair, fut fait maréchal en 1703, et mourut en 1718. Deux de ses fils ont été aussi maréchaux. — La famille d'Harcourt a auj. pour chef le duc François, né en 1786, pair en 1837, ambassadeur en Espagne en 1831 et à Rome en 1848.

HARDENBERG (Principauté de), une des juridictions du roy. de Prusse, dans la province d'Hildesheim, a pour ch.-l. Norten ; 5000 hab.

HARDENBERG (Ch. Aug., prince de), homme d'État, né en 1750 dans le Hanovre, mort en 1822, fut d'abord au service de l'électeur de Hanovre (1778) et du duc de Brunswick (1787), entra en 1790 au service du roi de Prusse, suivit au nom de ce souverain les négociations de Bâle avec la France en 1795, reçut en 1806 le portefeuille des affaires étrangères, fut nommé en 1810 chancelier d’État, seconda de tout son pouvoir la réaction contre la France, signa en 1814 la paix de Paris, et assista comme plénipotentiaire aux Congrès d'Aix-la-Chapelle, de Carlsbad, de Vienne et de Vérone. Le roi de Prusse le créa prince en 1814. Il a laissé des Mémoires, qui ont paru à Berlin en 1851, 2 vol. in-8.

HARDENBERG (Frédéric de). V. NOVALIS.

HARDERWYK, v. murée de Hollande (Gueldre), sur le Zuyderzée, à 44 kil. N. O. d'Arnhem ; 5000 h. Port qui s'ensable. Pêche, préparation de poisson fumé. Anc. ville hanséatique ; anc. université, fondée en 1600, supprimée en 1816. La ville fut prise par Charles-Quint en 1522, et par les Français en 1672.

HARDI CANUT, prince danois. V. CANUT.

HARDOUIN (Jean), dit le P. Hardouin, savant Jésuite, né à Quimper en 1646, mort en 1729, enseigna quelque temps la rhétorique, puis devint bibliothécaire du collége Louis le Grand (1683). Il a composé plusieurs ouvrages qui sont remplis d'érudition, mais où il se plaît à soutenir les paradoxes les plus étranges : il mettait en doute toute l'histoire ancienne, niait l'authenticité de la plupart des écrits que l'antiquité nous a légués, prétendait même que l'Énéide de Virgile, les Odes d'Horace, sont l'œuvre de moines du moyen âge, et n'y voyait que des allégories chrétiennes ; il n'accordait aucune foi aux médailles, regardait comme chimériques tous les conciles antérieurs aux conciles de Trente, etc ; il mettait au nombre des athées Descartes, Malebranche, Pascal et tous les Jansénistes. Ses supérieurs, effrayés de la hardiesse de son scepticisme historique, le forcèrent à se rétracter sur quelques points (1708); mais il n'en persista pas moins dans ses opinions. Plusieurs de ses ouvrages, notamment son Commentaire sur le Nouv. Testament, sont à l’Index. On lui doit une édition encore estimée de Pline le Naturaliste, 1685, 5 vol. in-4, et une Collection des conciles, 1715, 12 vol. in-fol.

HARDOUIN (J.), architecte. V. MANSARD.

HARDOUIN DE PÉRÉFIXE. V. PÉRÉFIXE.

[[w:Philip Yorke (2e comte de Hardwicke)|HARDWICKE (Phil. YORKE, comte de)]], écrivain et homme d'État anglais, né en 1720, mort en 1790, entra au Parlement en 1741, devint intendant de l'Université de Cambridge et membre du conseil du roi. Étant encore à l'université, il avait composé avec plusieurs de ses condisciples, sous le titre de Lettres athéniennes (1740 et 1798), un ouvrage dans le genre du Voyage d'Anacharsis, qui fait bien connaître les mœurs et les institutions des Athéniens. Il a été traduit par Math. Christophe, 1802.

HARDY (Alexandre), poëte dramatique, né à Paris vers 1560, mort en 1632, composa plus de 600 pièces de théâtre (tragédies, comédies ou tragi-comédies), dont plusieurs ont eu une grande vogue, mais qui pour la plupart sont oubliées. Il obtint de Henri IV le titre de poëte du roi, mais il n'en vécut pas moins dans la gêne. Ses pièces, composées dans le goût du théâtre espagnol, et souvent imitées de ce théâtre, témoignent d'une grande fécondité et d'une certaine entente de la scène. On en a imprimé 41, qui forment 6 vol. in-8, 1623-28; la moins mauvaise est sa tragédie de Mariamne. Corneille fit bientôt oublier cet auteur. Hardy travaillait à l'année pour des troupes de comédiens ; il est le premier qui ait reçu la rétribution qu'on appelle part d'auteur.

HAREN, noble famille hollandaise, originaire de la Frise, contribua puissamment dans le XVIe siècle à l'indépendance des Provinces-Unies, et fournit depuis à la Hollande plusieurs hommes d'État et littérateurs distingués. Adam de Haren fut proscrit pour avoir signé la pétition des nobles adressée à la gouvernante des Pays-Bas, 1566, et fit partie en 1572 de la redoutable association dite des Gueux. — Onno-Zwier de Haren, 1713-1779, occupa plusieurs places éminentes dans l'administration et cultiva en même temps la littérature avec succès. On a de lui un poème intitulé les Gueux, dans lequel il chante l'affranchissement de son pays (Amsterdam, 1769 et 1785).

HARFLEUR, petite v. du dép. de la Seine-Infér., sur la riv. dr. de la Seine, près de son embouch., au confluent de la Seine et de la Lézarde, à 7 kil. E. N. E. du Havre ; 1800 hab. Petit port en partie comblé, station. Faïence, raffinerie de sucre, dépôt d'huîtres. — Harfleur, qu'on croit être l'anc. Caledunum ou Caracotinum, était jadis fortifiée et plus importante. Les Anglais s'en emparèrent en 1415, en furent chassés en 1433, la reprirent en 1440, et la perdirent définitivement en 1450. Harfleur est bien déchue depuis que son port a été comblé.

HARIRI (Abou-Mohammed-Alkasem-Ben-Ali), écrivain arabe, né à Bassora en 1054, mort en 1122, est auteur d'un Traité en vers sur la grammaire arabe, intitulé : Molhat-alirab ; mais il est surtout connu par le recueil des Makamas ou Séances de Hariri, espèces de nouvelles en prose et en vers, au nombre de 50, où l'auteur, en racontant l'histoire d'un certain Abou-Zeyd, qui fit tous les métiers, passe en revue toutes les conditions de la vie. Cet ouvrage est un des plus populaires de la littérature arabe et sert de livre classique pour l'enseignement. Les six premières séances ont été publiées, arabe-latin, par Schultens, Franeker, 1731 ; et les autres dans les Mines de l'Orient, avec des traductions latines par Reiske, Jahn, Rinck, Rosenmuller, etc. L'ouvrage a été imprimé en entier à Calcutta, 1809-1814, 3 vol. in-4, et à Paris, par Silvestre de Sacy en 1822, et par M. Reinaud, 1847-53, 4 vol. in-4, avec commentaires, M. Pelper en a donné une trad. complète en latin, 1831. MM. Garcin de Tassy, Munk et Cherbonneau en ont traduit en français quelques parties.

HARISPE (le général), né en 1768 à St-Étienne-de-Baigorry, m. en 1855, fit avec distinction les