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Jalès, un rassemblement de nobles, qui tenta de soulever le Midi contre l’Assemblée constituante. Cette tentative n’eut aucun résultat : le château de Jalès fut brûlé peu après, 1792.

JALIGNY, ch.-l. de c. (Allier), à 14 kil. N. de La Palisse ; 750 n. Carrières de marbre ; terre à potier.

JALLABERT (Jean), savant genevois, né en 1712, m. en 1768, fut ministre de l’église réformée, professeur de physique expérimentale et de mathématiques à Genève. On a de lui un bon discours sur l´Utililé de la philosophie expérimentale, et des Expériences sur l’électricité, 1748. On lui doit les premiers essais de l’application de l’électricité au traitement des maladies.

JALOMNITZA, Naparis, riv. de la Valachie, naît sur les frontières de la Transylvanie, et se jette dans le Danube par la r. g. après un cours de 300 kil. Elle donne son nom à un district de la Valachie.

JALYSE, v. de l’île de Rhodes, sur la côte O., était une des 3 villes principales de cette île dans l’antiquité. Elle devait son nom à Jalyse, fils de Cercaphus, qui régna sur l’Ile de Rhodes.

JAMAÏQUE (la), une des Grandes-Antilles anglaises, au S. de Cuba et à l’O. d’Haïti ; 260 kil. sur 50 ; 400 000 hab., dont 360 000 noirs ou mulâtres. Le ch.-l. est Kingston, mais le siège du gouvt est Spanish-Town ou Santiago-de-la-Vega. On la divise en trois comtés : Cornwall à l’O., Surrey à l’E. et Middlesex au centre. Les montagnes Bleues la traversent. Le climat est chaud et malsain ; le sol, sujet à de fréquents tremblements de terre, est d’une fertilité extraordinaire. On tire de l’île du sucre, du rhum, qui est renommé, de l’indigo, des plantes médicinales, des bois de teinture, etc. — La Jamaïque fut découverte en 1494 par Christ. Colomb. Elle appartint aux Espagnols jusqu’en 1655 ; l’amiral W. Penn la leur enleva sous l’Administration de Cromwell, et depuis l’Angleterre l’a toujours gardée. Elle a souvent eu à y réprimer des insurrections, notamment en 1690, 1700, 1795. La Jamaïque est administrée par un gouverneur nommé par la couronne et assisté d’un conseil de 12 membres. Elle a en outre une législature propre composée de membres élus par les francs-tenanciers du pays ; le gouverneur anglais a le droit de veto. — Du gouvt de la Jamaïque dépendent administrativement les Lucayes et le Honduras.

JAMARY, riv. du Brésil (Mato-Grosso), coule au N. O., et tombe dans la Madeira : cours, 450 kil.

JAMBIE, v. de l’île de Sumatra, sur une riv. de même nom, à 250 k. de Palembang. Capit. d’un État jadis puissant, qui reconnaît la suzeraineté de la Hollande. Commerce de poudre d’or, de poivre et de roseaux.

JAMBLIQUE, Iamblichus, philosophe néoplatonicien, né à la fin du IIIe siècle, à Chalcis en Cœlésyrie, mort en 333, était disciple de Porphyre, et enseignait à Alexandrie. Outre les trois hypostases divines admises par ses prédécesseurs (V. PLOTIN), il admit une foule de triades secondaires, naissant les unes des autres. Il renouvela aussi la théorie des nombres de Pythagore, en y rattachant sa propre doctrine. Ce qui le caractérise surtout, c’est qu’il professa une philosophie mystique à laquelle il mêlait la magie et la théurgie ; il enseigna les moyens de communiquer avec la divinité ou avec les démons, êtres intermédiaires entre Dieu et l’homme, prétendit faire lui-même des miracles, et fut un des plus dangereux ennemis du Christianisme. Il reste de lui une Exhortation à la philosophie (publiée gr.-lat., par Kiessling, Leips., 1813, in-8) ; une Vie de Pythagore, pleine de fables (publiée par le même, Leips., 1S16, in-8, et à la suite du Diogène Laërce de la collection Didot), et un Livre sur les Mystères des Égyptiens, ouvrage rempli d’idées extravagantes et qui paraît plutôt appartenir à son école qu’à lui-même (publié, avec une Lettre apocryphe de Porphyre à l’Égyptien Anébon, par Th. Gale, gr.-lat., Oxford, 1678, in-fol., et plus récemment par Parthey, Berlin, 1857, in-8). Stobée nous a conservé quelques fragments de son Traité sur l’âme, d’un Commentaire sur le traité de l’âme d’Aristote et d’une Lettre sur le destin : ces derniers écrits, pleins de sens et d’érudition, ont été traduits en français par M. E. Lévêque, Paris, 1859 (dans le tom. II de la traduction des Ennéades de Plotin de M. Bouillet). On peut consulter sur ce philosophe : Hebenstreit, De Jamblici doctrina christianæ religioni noxia, Leipzig. 1794, et Meiners, Judicium de libro qui de Mysteriis Ægyptiorum inscribitur (dans les Mém. de la Société de Gœttingue).

Un autre Jamblique, Syrien, composa vers la fin du IIe siècle un roman grec intitulé : les Babyloniques, ou Amours de Rhodanès et de Sinonis ; il n’en reste que des fragments, conservés par Photius, et publiés dans les Erotici de la collection Didot.

JAMES, forme anglaise du nom de JACQUES.

JAMES (Thomas), en latin, Jamesius, critique et théologien anglais, né en 1571 à Newport, dans l’île de Wight, m. en 1629, était gardien de la bibliothèque de Bodley à Oxford. Il se signala par son hostilité contre le Catholicisme, et chercha, dans ses écrits, à découvrir les falsifications introduites, disait-il, par les Catholiques dans le texte des saints Pères. Ses écrits principaux sont : Bellum papale, Lond., 1600, réfuté par Jos. Bianchini ; le Fisc du pape, ou Tarif des indulgences et des reliques, Lond., 1617, en latin ; l´Apologie de J. Wiclef ; Oxford, 1608 ; Index librorum prohibitorum a pontificibus, 1627. — Rich. James, son neveu, 1592-1638, aida Selden dans la publication des Marbres d’Arundel.

JAMES (Thomas), navigateur, fut chargé en 1631, par une compagnie de négociants de Bristol, de chercher un passage au N. O. ; il navigua au N. jusqu’à 65° 30′ de lat., explora la partie S. de la baie d’Hudson (qui garda son nom), et donna à la portion de continent qu’il vit dans l’O. le nom de Nouv.-Galles du Sud. Il nie la possibilité du passage au N. O. Son Voyage a été publié à Londres, 1633 et 1740.

JAMES (Robert), médecin, né en 1703 à Kinverston (Stafford), m. en 1776, exerça son art successivement à Sheffield, à Lichfield, à Birmingham et à Londres, et se rendit célèbre par la poudre fébrifuge qui porte encore son nom et qu’il exploita comme remède secret (elle se compose de phosphate de chaux et d’antimoine calcinés). On a de lui : un Dictionnaire de médecine, 1743, 3 vol. in-fol. (quia été traduit en fr. par Diderot, Eidous et Toussaint, 1746, 6 vol. in-fol.) ; Pratique de la Médecine, 1746 ; De la cure de la goutte et du rhumatisme, 1747 ; De la rage des chiens, 1760, une Pharmacopée, 1764, etc.

JAMES ou JAMES-RIVER, riv. des États-Unis (Virginie), sort des monts Alleghanys sous le nom de Jackson’s-River, court de l’E. à l’O., arrose Jamestown, et tombe dans la baie de Chesapeak. Cours, 400 kil.

JAMES (baie de), golfe de l’Amérique du N., à l’extrémité S. E. de la mer d’Hudson, entre le Labrador, le Canada et la Nouv.-Galles mérid., reçoit l’Albany, la West-River, etc. Elle doit son nom à Th. James, qui l’explora.

JAMESTOWN, v. des États-Unis (Virginie), sur la r. g. du James-River, à 80 S. O. de Richmond. C’est le 1er établissement que les Anglais aient formé aux États-Unis : il date de 1608,

JAMESTOWN, v. forte de l’île de Ste-Hélène, sur la baie de son nom et la côte N. O. de l’île ; 3000 h. ; ch.-l. de la colonie et résidence du gouverneur.

JAMETZ, Gemmacum, vge de France (Meuse), à 9 kil. S. de Montmédy ; 1000 h. Jadis fortifié, Jametz fut le siège d’une seigneurie, qui fut cédée à Louis XIII par le duc de Lorraine en 1641, et donnée depuis par Louis XIV à la maison de Condé.

JAMYN (Amadis), poëte français, né à Chaource (Champagne), en 1538 ou 40, m. en 1585, fut de bonne heure remarqué par Ronsard, qui le traita comme son fils et lui procura la charge de secrétaire et lecteur du roi. Il a composé des sonnets, des églogues, des élégies, des épîtres (à Charles IX et aux sei-