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naan). Le 1er fut vaincu et mis à mort avec tout son peuple par Josué (1600 av. J.-C). Le 2e réduisit les Israélites en captivité, et les tint esclaves pendant 20 ans (1416-1396); au bout de ce temps, les Israélites, conduits par Barac et Débora, secouèrent le joug : Jabin périt en les combattant.

JABLONOWSKI (Stanislas), grand général de la couronne, castellan de Cracovie, d'une famille princière de Pologne, commandait l'aile droite de l'armée polonaise lors de la délivrance de Vienne en 1683. Sa fille Anne fut la mère du roi Stanislas Leczinski; – Joseph-Alex. Jablonowski, 1712-77, a fondé à Leipzig une société d'histoire, dite Jablonovienne.

JABLONSKI (Dan. Ernest), théologien protestant, né à Dantzick en 1660, m. à Berlin en 1741, était petit-fils de Coménius. Il fut pasteur à Magdebourg, recteur du gymnase de Lissa, prédicateur du roi de Prusse, et travailla par ordre de ce prince à la réunion des communions protestantes. On a de lui un catéchisme, 1708, des Sermons, des traductions de R. Bentley et de Burnet, et une correspondance avec Leibnitz, en latin (publiée par Kappe; Leipsick, 1745), sur la conciliation des sectes protestantes. — Son fils, P. Ernest J., savant orientaliste, né à Berlin en 1693, m. en 1757, fit dès 1714 un voyage aux frais de son gouvernement pour faire des recherches sur la langue copte, devint à son retour professeur de théologie et pasteur de la commune calviniste de Francfort-sur-l'Oder, et publia un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels : Disquisitio de lingua lycaonica, Berlin, 1714; Panthéon Ægyptiorum, sive de Diis eorum commentarius, Francf., 1750-52, 3 vol. in-8; De Memnone statua, 1753; Institutiones historiæ christianæ, 1753-56, et divers opuscules sur la langue et les antiquités égyptiennes, réunis à Leyde, par Water, 1804-13, 4 v. in-8.

JABOC, petite rivière de Palestine, sortait des monts de Galaad, traversait la tribu de Gad et tombait dans le Jourdain par la r. g.

JACA, Iacca, v. murée d'Espagne (Saragosse), ch.-l. de district, à 60 kil. N. d'Huesca, non loin de l'Aragon, et du col de Canfran (passage qui communique avec la France); 3500 hab. Évêché. Cathédrale, ancien château fort, construit en 1592. Lainages. — Cette v., jadis capit. des Iaccetani, fut prise par Caton l'Ancien en 195 av. J.-C. Elle fut longtemps la capit. de l'Aragon : elle avait des fueros d'une très-grande ancienneté. Philippe V lui accorda de grands privilèges, parce qu'elle avait pris parti pour lui pendant la guerre de la succession. Les Français occupèrent Jaca de 1808 à 1814. Dans la dernière guerre civile elle a été souvent prise et reprise par les Christinos et les Carlistes. — Le district de Jaca est montueux et renferme de gras pâturages.

JACATRA, petit roy. de l'île de Java, entre les roy. de Bantam et de Chéribon et la mer : 250 kil. sur 200; 500 000 hab. Café, sucre, indigo, nids d'oiseaux, coton , etc. Aux Hollandais depuis 1619. Il tire son nom d'une v. de Jacatra, jadis très-importante, et qui occupait l'emplacement où a été depuis construite la v. actuelle de Batavia. V. ce mot.

JACKSON (André), président des États-Unis, né en 1767 dans la Caroline du S., m. en 1845, était d'origine irlandaise. 11 prit part dès l'âge de 15 ans à la guerre de l'indépendance, fut, pendant quelques années , avocat général à Nashville (Tennessee), fit partie de la commission qui rédigea la constitution de l'État de Tennessee (1796), fut successivement sénateur de cet État (1797), juge de la cour suprême (1799) et bientôt après chef de la milice. Major général dans la guerre contre les Anglais (1812), il repoussa vigoureusement l'ennemi, conquit la Floride et remporta devant la Nouv.-Orléans, le 8 janv. 1815, une vict. qui mit fin à la lutte. Il repoussa avec le même succès les Indiens qui menaçaient le territoire de l'Union. Élu gouverneur de la Floride en 1821, il fut porté à la présidence par le parti démocratique en 1829 et réélu en 1833. Il sut empêcher une scission imminents entre les États du Nord et ceux du Sud, et obtint de Louis-Philippe (1835) une indemnité de 25 millions pour dommages causés au commerce des États-Unis pendant les guerres de l'Empire. En 1833, il provoqua, par la suppression de la banque de New-York, une effroyable crise financière.

JACMEL, v. et port de l'île d'Haïti, dans le dép. de l'Ouest, à 44 kil. S. O. de Port-Républicain, sur la côte S. et à l'emb. d'une rivière de même nom; 6000 hab. Commerce: actif.

JACOB, patriarche hébreu, né en 2206 av. J.-C. (1836, selon la chronologie vulgaire), était le 2e fils d'Isaac et de Rébecca. Il acheta d'Ésaü, son frère aîné, son droit d'aînesse, et lui enleva par ruse la bénédiction paternelle. Craignant ensuite la colère d'Ésaü;, il se réfugia en Mésopotamie, chez son oncle Laban. En chemin, il eut, à Béthel, un songe dans lequel il vit les anges descendre et monter une échelle mystérieuse qui allait au ciel, et entendit Dieu lui promettre qu'il serait le père d'une race innombrable. Arrivé chez Laban, il le servit pendant 2 fois 7 ans et épousa successivement ses deux filles, Lia et Rachel. Il retourna ensuite dans son pays en s’échappant furtivement de chez son beau-père. Au milieu de la route, il rencontra un ange sous une forme humaine, lutta avec lui la nuit entière, et demeura victorieux. Depuis ce temps Jacob porta le surnom d'Israël (fort contre Dieu), que l'ange lui avait donné. Peu après, ayant su qu'Ésaü venait l'attaquer suivi de 400 hommes, il alla au-devant de lui et l'apaisa par sa soumission et ses présents. Il s'arrêta d'abord à Sichem, puis se fixa à Béthel, où il élit la douleur de se voir enlever son fils chéri Joseph, que ses frères vendirent par jalousie. Mais quelques années après, il apprit que ce fils vivait en Égypte, où il était ministre de Pharaon, et il se rendit près de lui (2076). Pharaon le combla de biens, et lui donna la terre de Gessen, où il s'établit avec ses enfants. Il mourut env. 17 ans après, âgé de 147 ans. Il avait eu de Lia 6 fils, Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issaehar et Zabulon, et une fille, Dina; de Bala et de Zelpha, 4 fils, Dan, Nephtali, Gad et Aser, et enfin de Rachel, ses 2 derniers fils, Joseph et Benjamin. De ses 12 fils, 10 donnèrent leur nom à dix des douze tribus ; les deux fils de Joseph, Éphraïm et Manassé, devinrent chefs des deux autres tribus. Quant à Lévi, il fut le chef des Lévites, qui étaient voués au culte et répartis dans tout le territoire.

JACOB ZANZALE. V. ZANZALE (Jacob).

JACOB, chef des Pastoureaux. V. PASTOUREAUX.

JACOB DE ST-CHARLES (le P. Louis), bibliographe, de l'ordre des Carmes, né à Châlon-sur-Saône en 1608, m. en 1670, fut chapelain d'Achille de Harlay, et bibliothécaire du cardinal de Retz. Ses principaux ouvrages sont : Bibliotheca pontificia, Lyon, 1643 et 1647 (jusqu'à Urbain VIII); Traité des plus belles Bibliothèques, Paris, 1644; Bibliotheca Parisina (pour les années 1643-1650); Bibliotheca Gallica universalis (pour les années 1643 à 1653).

JACOB (Louis Léon, comte), marin français, né à Tonnay-Charente en 1768, m. en 1854, fut nommé lieutenant de vaisseau en 1794 et capitaine en 1803; inventa en 1805 les signaux sémaphoriques; fut chef de la marine à Naples en 1806, devint contre-amiral en 1812, et défendit Rochefort contre la flotte anglaise en 1814. Disgracié au retour des Bourbons, il fut rappelé au service en 1820, gouverna la Guadeloupe de 1823 à 1826, fut nommé en 1827 vice-amiral, puis préfet maritime à Toulon et organisa en cette qualité les expéditions de Morée et d'Alger. Après 1830, il fut élevé à la pairie (1831) et fut un instant ministre de la marine (1834).

JACOBI (Fréd. Henri), philosophe allemand, né à Dusseldorf en 1743, m. à Munich en 1819, occupa plusieurs places dans l'administration, fut conseiller privé à Dusseldorf, et devint en 1804 conseiller de Bavière et président de l'Académie des sciences de Munich, il a publié un grand nombre d'ouvrages de