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malgré Sixte IV, qui en trouvait les règlements trop sévères, procéda avec plus de rigueur encore que l'ancien. Il étendit sous Philippe II son action sur les Pays-Bas, et fut une des principales causes de l'insurrection de ces riches provinces, qui furent à jamais perdues pour l'Espagne. Le pouvoir de l'Inquisition s'affaiblit avec les progrès des lumières et de la tolérance. Cependant ce tribunal existait encore en Espagne lorsque les Français entrèrent dans ce pays, en 1808 ; ils s'empressèrent de l'abolir. Rétabli par Ferdinand VII en 1814, il fut définitivement aboli par les Cortès en 1820. L'Inquisition devait d'abord employer contre les coupables les peines spirituelles : si ce moyen ne suffisait pas, elle les livrait au bras séculier. Les coupables étaient, selon la gravité des cas, plongés dans les cachots, appliqués à la torture ou livrés aux flammes ; on appelait auto-da-fé (acte de foi) ce genre d'exécution. L’Histoire de l'Inquisition a été écrite par Limborch, Amst., 1692, par le P. Marsollier, Paris, 1693, et par A. Llorente, Paris, 1815-17. On peut lire aussi les Lettres sur l'Inquisition espagnole, par le comte J. de Maistre, et le livre intitulé : le Cardinal Ximenez et l'Église d'Espagne, par le docteur Héfélé, trad. en français.

INSPRUCK (c-à-d. pont de l'Inn), Innsbrück en allemand, Veldidena ou OEnopontum en latin, v. des États autrichiens, capit. du Tyrol, à 385 k. S. O. de Vienne, au confluent de l'Inn et du Sill, qu'on y passe sur un pont magnifique; 15 000 hab. Bâtie en amphithéâtre sur une haute colline. Évêché, université ancienne, rétablie en 1826; lycée, école normale, société économique, musée. Soieries, gants, draps, cotonnades, rubans de fil, etc. — Érigée eu ville en 1234, longtemps résidence des ducs d'Autriche. Occupée par les Bavarois en 1703, par les Français en 1809.

INSTERBURG. v. murée des États prussiens (Prusse orientale), à 26 kil. O. de Gumbinnen, au confl. de l'Angerap et de l'Inster ; 8500 hab. Château.

INSTITUT (L') de France. V. ACADÉMIE.

INSUBRES ou INSUBRIENS, en gaulois Is-Ombra (c-à-d. les hommes forts), peuple de la Gaule Cisalpine, habitait au N. du Pô, entre l'Adda, le Tésin et les Alpes, dans le pays qui correspond au Milanais actuel, et avait pour ch.-l. Mediolanum (Milan). Les Insubres, originaires du pays des Éduens, dans la Gaule transalpine, étaient venus s'établir en Italie lors de la première invasion gauloise, conduite par Bellovèse. Les Romains attaquèrent les Insubres l'an 223 av. J.-C, et, par les victoires de l'Adda et de Clastidium, les rendirent tributaires. Unis aux Boïens, ils se révoltèrent en 218, tandis qu'Annibal passait l'Èbre : ils battirent Manlius à Modène, puis se déclarèrent pour les Carthaginois; en 215, ils écrasèrent Posthumius à Litana Sylva; en 204 et 203, ils ouvrirent leur pays à Magon; c'est sur leur territoire que fut vaincu ce général en 203. En 200 ils prirent part à la quadruple alliance gallique contre Rome; mais, battus sur le Mincius par Céthégus en 197, à Côme par Marcellus, 196, à Mediolanum par Valerius Flaccus, 195, ils furent enfin remis sous le joug.

INTAPHERNE, l'un des sept seigneurs persans qui conspirèrent avec Darius, fils d'Hystaspe, contre le faux Smerdis. Désespéré de n'avoir pu obtenir la couronne, il conspira contre Darius. Celui-ci le fit mettre à mort avec toute sa famille.

INTÉMÉLIENS, peuple de la Gaule Cisalpine (Ligurie), au S. O. des Ingaunes, sur la Méditerranée, avait pour ch.-l. Albium Intemelium (Vintimille).

INTENDANTS DE PROVINCE, INTENDANTS MILITAIRES. V. ces art. au Dict. univ. des Sciences.

INTERAMNA (c-à-d. entre les eaux) nom de plusieurs v. de l'Italie anc., dont 2 principales: l'une, auj. Terni, en Ombrie, entre deux bras du Nar : patrie de Tacite; l'autre, auj. Teramo, chez les Prætutii, au S. du Picenum, entre le Liris et le Melpis.

INTERDIT, peine disciplinaire ecclésiastique. V. cet art. dans notre Dict. univ. des Sciences.

INTÉRIM D'AUGSBOURG (L'), formulaire ou concordat dressé à Augsbourg par Charles-Quint en 1548, pour apaiser les troubles religieux de l'Allemagne. Il fut ainsi nommé parce qu'il n'était établi que provisoirement en attendant la décision définitive du concile général convoqué à Trente. Il faisait des concessions aux Catholiques comme aux Luthériens, et n'en mécontenta pas moins les deux parties. Il avait été rédigé par J. Pflug, évêq. de Naumbourg, Michel Helding, évêque titulaire de Sidon, et Jean Agricola, prédicateur de l'électeur de Brandebourg.

INTERLAKEN (c-à-d. entre les lacs), vge et anc. abbaye de Suisse (Berne), à 42 kil. S. E. de Berne, avec un château et plusieurs hôtels; 1360 hab. Il prend son nom de sa position entre les lacs de Thun et de Brienz. Environs délicieux.

INTERRÈGNE. L'histoire de France ne compte que deux interrègnes : l'un après la mort de Thierry IV. (737-742), l'autre après la mort de Louis X, le Hutin (1316), et pendant la grossesse de Clémence, sa veuve. — Dans l'empire d'Allemagne, il y eut de fréquents interrègnes. On désigne spécialement sous le nom de Grand interrègne le temps qui s'écoula depuis la mort de Conrad IV (1254), dernier prince de la maison de Hohenstaufen, jusqu'à l'élection de Rodolphe de Habsbourg (1273) : durant cet intervalle, une foule de compétiteurs, notamment Guillaume de Hollande, Richard de Cornouailles, Alphonse X de Castille, disputèrent la couronne impériale, et l'Allemagne fut livrée à l'anarchie.

INTERROI, magistrat temporaire qui, à Rome, était chargé du gouvernement lorsque les 2 consuls étaient absents ou morts, ou bien lorsque, la durée des fonctions de ces magistrats étant révolue, l'élection de leurs successeurs se trouvait retardée par un motif quelconque. L'interroi devait toujours être un sénateur; ses fonctions duraient cinq jours, après lesquels on nommait un autre interroi.

INTORCETTA (Prosper), jésuite de Sicile, missionnaire en Chine, né à Piazza en 1625, mort en Chine en 1697, coopéra à la publication du Taï-hio et du Tchoung-young, traduits en latin sous le titre de Sinarum scientia politico-moralis, Canton et Goa, 1667, in-fol. On a aussi de lui Testimonium de cultu sinensi, Lyon, 1700, in-8.

INVALIDES (hôtels des). V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

INVASIONS. Les plus célèbres invasions sont celles des Hycsos en Égypte (vers 2310 av. J.-C.) ; des Gaulois (521-389), des Cimbres et des Teutons (106-102), sous la république romaine; la Grande invasion des Barbares dans l'empire romain au IVe siècle (V. BARBARES) ; celle des Normands au IXe siècle, dans l'O. de l'Europe, et celle des Arabes dans l'Espagne et la France mérid., du VIIe au Xe siècle; enfin celles des Mongols et des Tartares, sous Gengiskhan et Tamerlan, du XIIIe au XIVe siècle. V. ces noms.

INVENTION DE LA SAINTE CROIX, fête annuelle, célébrée dans l'Église romaine le 3 mai en mémoire du jour où Ste Hélène, mère de l'empereur Constantin, retrouva la Croix de J.-C. au Calvaire, en 326. V. HÉLÈNE (STE).

INVERARY, v. d’Écosse, ch.-l. du comté d'Argyle, à 130 kil. N. O. d’Édimbourg, sur une petite baie, 1250 hab. Pêche du hareng; commerce de laine bois, etc. Aux env., château des ducs d'Argyle.

INVERKEITHING, bg et port d’Écosse (Fife), sut le golfe de Forth, à 14 kil. N. O. d’Édimbourg; 2ÛO0 hab. Salines, houille. Anc. résidence royale.

INVERNESS, v. d’Écosse, ch.-l. du comté d'Inverness, à 133 kil. N. O. d'Aberdeen, sur la Ness; 20 000 hab. Port sûr et commode ; quelques édifices passables; industrie développée (toiles, lainages, cotons, cuirs), commerce actif. — Inverness, dit-on, était jadis la capitale des rois pictes. Après la Révolution de 1688 elle commença à déchoir; depuis 1745, diverses améliorations l'ont un peu relevée. — Le comté d'Inverness, entre ceux de Ross au N., de Perth et d'Argyle au S., de Nairn, de Murrav et d'Aberdeen à l'E. et