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dans la guerre qu'ils firent à Romulus, les Antemnates furent transférés à Rome (748 av. J.-C.)

ANTÉNOR, prince troyen, parent de Priam, fut accusé de trahir sa patrie, parce qu'ayant reconnu dans Troie Ulysse déguisé, il ne le dénonça pas, et parce qu'il conseilla d'introduire le cheval de bois. Après la prise de la ville, il s'embarqua avec les siens, vint aborder en Italie sur les côtes des Vénètes, et fonda une ville qui porta d'abord son nom, et qui depuis fut appelée Patavium (Padoue).

ANTEQUERA, Anticaria, v. d'Espagne, à 28 kil. N. O. de Malaga; 20 000 h. Vieux château moresque. Étoffes de soie, tapis, maroquins. Prise sur les Maures en 1410, par Ferdinand, roi de Castille.

ANTÉROS (du grec anti, en retour, et éros, amour), dieu de l'amour réciproque, était frère de Cupidon.

ANTES, peuple slave qui, selon Jornandès, habitait, au VIe siècle, le pays compris entre le Dniester et le Dniéper jusqu'à la mer Noire. Leur nom paraît être synonyme de Wendes ou Vénèdes. Soumis tour à tour aux Goths et aux Huns, ils prirent souvent, après Justinien, du service dans les troupes byzantines. Exterminés par les Avares, les Bulgares et les Hongrois, ils disparaissent au Xe siècle.

ANTHÉDON, pet. v. de Béotie avec un port sur l'Euripe, était habitée par des pêcheurs : la Fable y place Glaucus qui fut transformé en dieu marin.

ANTHÉLA, bourg de Thessalie, près du golfe Maliaque et des Thermopyles, est célèbre par un temple de Cérès et par l'assemblée des Amphictyons, qui s'y tenait tous les ans.

ANTHÉMIUS (Procopius), empereur d'Occident, de 467 à 472 petit-fils d'un Anthémius, qui avait été ministre d'Arcadius, s'était lui-même distingué, avant de régner, par ses victoires sur les Huns et les Goths. Il fut détrôné par Ricimer, son gendre, et eut pour successeur Olybrius.

ANTHÉMIUS, architecte, sculpteur et mathématicien, de Tralles, vivait sous Justinien. Il traça le plan de Ste-Sophie à Constantinople, mais mourut dès 534, avant d'avoir achevé l'édifice. On croit qu'il connut l'usage de la poudre et la force de la vapeur. Il reste de lui quelques fragments.

ANTHESTÉRIES (du grec anthos, fleur), fêtes célébrées à Athènes en l'honneur de Bacchus, avaient lieu dans le mois d’Anthestérion, mois qui correspondait dans l'origine aux mois de mars et d'avril, saison des premières fleurs. Elles duraient trois jours; on y vidait les coupes à l'envi; les maîtres y servaient leurs esclaves.

ANTHOLOGIE, c.-à-d. choix de fleurs, nom donné à divers recueils de poésies détachées, et spécialement à un recueil d'épigrammes grecques qui a subi diverses transformations (V. AGATHIAS, CONSTANTIN-CÉPHALAS, et PLANUDE). Il en a été donné des éditions par J. Lascaris (Florence, 1494, in-4), par Brunck (Strasbourg, 1772-76, 3 vol. in-8), par Jacobs (Leipsick, 1813-17, 3 vol. in-8) et par Dübner, dans la collection grecque-latine de Didot 1865). Hugo Grotius l'a traduite en vers latins (Utrecht, 1795-1822, 5 vol. in-4, avec le texte grec édité par Jér. de Bosch); M. Debèque l'a traduite en français (2 vol. in-12, 1863), et M. Chopin en a mis en vers un Choix (1856). — Il existe aussi une Anthologie latine, recueillie par J. Scaliger et publiée par P. Burmann jeune, 1759-73, 2 vol. in-4.

ANTHONY'S NOSE, c.-à-d. nez d'Antoine, cap des États-Unis, 18 kil. N. de New-York, sur la r. g. de l'Hudson. Une chaîne en fer était tendue de ce cap au fort de Montgomery sur l'autre rive; elle fut rompue par le général anglais Clinton, 1777.

ANTIBES, Antipolis, ch.-l. de c. (Alpes-Marit.), à 23 k. E. S. E. de Grasse; 6829 h. Port sur la Méditerranée, place de guerre, phare du 1er ordre. Fruits exquis : oranges, citrons, olives; très-bonne huile. — Colonie marseillaise, fondée vers 340 av. J.-C. en face (anti) de Nice : d'où son nom. Place d'armes romaine après la prise de Marseille par César. Ruinée par les Arabes. Fortifiée par François I et Henri IV. Assiégée en vain par les Impériaux en 1746. Anc. évêché, réuni (1250) à celui de Grasse. Coll. communal.

ANTICOSTI (île) ou DE L'ASSOMPTION, île de l'océan Atlantique, à l'emb. du St-Laurent; 180 k. sur 60. On y fait la pêche de la morue. Elle est entièrement stérile : on n'y trouve que deux établissements pour le secours des naufragés. Découverte par Cartier en 1534; auj. aux Anglais.

ANTICYRA, primitivement Cyparisse, auj. Aspra-Spitia, v. de Phocide, sur le golfe de Crissa, fameuse par l'ellébore qu'on recueillait aux environs, et auquel on attribuait la vertu de guérir la folie. Détruite par Philippe dans la guerre sacrée. — Une v. de Thessalie, près de l'emb. du Sperchius, et une île de la mer Égée portaient le même nom d'Anticyre et produisaient aussi de l'ellébore.

ANTIFER (cap), ou CAP DE CAUX, cap de France, sur la Manche, à 15 k. O. S. O. de Fécamp (Seine-Inf.).

ANTIGOA, une des Antilles anglaises, à 64 kil. N. de la Guadeloupe; 80 kil. de tour; 40 000 hab. (dont 34 000 nègres); ch.-l., St-Jean. On y trouve peu d'eau; cependant une portion est très-fertile. Découverte par Christophe Colomb en 1493, colonisée par les Anglais en 1632.

ANTIGONE, Antigona, fille d'Œdipe et de Jocaste célèbre par sa piété filiale, servit de guide à son père aveugle et banni, et l'accompagna dans son exil. Après la mort d'Étéocle et de Polynice, frères de cette princesse, Créon défendit expressément d'enterrer le corps de Polynice; malgré cette défense, Antigone revint à Thèbes pour lui rendre les derniers devoirs. Créon la condamna à être enterrée vive, mais elle prévint le supplice en s'étranglant. Sa mort est le sujet de l’Antigone de Sophocle.

ANTIGONE, Antigonus, surnommé le Cyclope, un des capitaines d'Alexandre qui se partagèrent l'empire de ce conquérant après sa mort. Il obtint la Pamphylie, la Lycie et la Haute-Phrygie; mais peu satisfait de ce lot, il entra, avec son fils Démétrius Poliorcète, dans la coalition contre Perdiccas, attaqua et fit périr Eumène, à qui étaient échues la Paphlagonie et la Cappadoce, s'empara de toute l'Asie-Mineure et de la Syrie, battit Ptolémée, Séleucus, Lysimaque et Cassandre qui voulaient s'opposer à son ambition, et prit le titre de roi d'Asie (307 av. J.-C.). Il triompha plusieurs fois des ligues formées contre lui et se préparait à envahir l'Égypte quand il fut vaincu et tué à la bataille d'Ipsus, que lui livrèrent Cassandre Séleucus, Ptolémée et Lysimaque, l'an 301. Il avait alors 84 ans.

ANTIGONE-GONATAS, fils de Démétrius Poliorcète, et petit-fils du préc., natif de Gonni en Thessalie, s'empara de la Macédoine en 278 av. J.-C., et s'en fit proclamer roi. La même année, il défit, dans une bataille sanglante, les Gaulois qui étaient venus faire une irruption en Macédoine. Ayant refusé à Pyrrhus, roi d'Ép, des secours contre les Carthaginois, il fut attaqué et chassé de ses États par ce prince, 274, et n'y rentra qu'après la mort du conquérant, 272. Il s'empara d'Athènes, mais il laissa à cette ville son gouvernement. Il mourut en 242, après un règne de 36 ans.

ANTIGONE DOSON, roi de Macédoine, petit-fils de Démétrius Poliorcète, usurpa le trône en 232 sur Philippe, son neveu, dont il était le tuteur. Il fit la guerre à Cléomène, roi de Sparte, le battit à Sellasie, 222, le força à fuir en Égypte, prit Sparte et y abolit les lois de Lycurgue. Il mourut en 221.

ANTIGONE, roi des Juifs, fils d'Aristobule II, fut pris et emmené à Rome lors de la prise de Jérusalem par Pompée. N'ayant pu obtenir des Romains la couronne de son père, il se fit placer sur le trône par Pacorus, roi des Parthes, l'an 40 av. J.-C. Il en fut chassé trois ans après par Hérode, que soutenait Marc-Antoine. Étant tombé entre les mains de son ennemi, il fut battu de verges et mis à mort.