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entre autres ouvrages utiles, un Essai sur les plantations, 1771 ; des Essais sur l’agriculture, 1777, des Recherches sur les troupeaux, etc. Il a coopéré à l’Encyclopédie britannique et à plusieurs recueils.

ANDES (les) ou CORDILLÈRES, Cordillera de los Andes des Espagnols, immense chaîne de mont. de l’Amérique mérid., s’étend dans toute la longueur de ce continent du S. au N., en longeant la côte occid. On y distingue 4 parties : Andes patagoniques (de 54° à 44° lat. S.) ; Andes du Chili et du Potose (de 44° à 20°) ; Andes du Pérou (de 20° à 1° 50’); Andes de la Nouvelle-Grenade, au N. des précédentes. C’est dans la portion péruvienne qu’elles atteignent la plus forte élévation. De la chaîne principale sortent plusieurs ramifications importantes, parmi lesquelles il faut nommer la Cordillère orientale, qui se détache de la chaîne du Pérou, court à l’E. et au S. E. (c’est dans celle-ci que se trouvent le pic Sorata et le pic Illimani, les cimes les plus élevées de toute l’Amérique) ; la Cordillère centrale ou de Quindi, et la Cordillère occidentale ou de Choco, qui partent des Andes de la Nouv.-Grenade. Une foule de cimes dans les Andes s’élèvent à 4000m et davantage; quelques-unes dépassent 6000 (Chimboraço, 6530 ; Illimani, 7450; Sorata, 7696). Des neiges éternelles couronnent ces mont. énormes, celles mêmes qui sont sous l’équateur. De là une variété admirable d'aspects et de cultures : au sommet la roche nue, les glaçons, pas même un lichen ; à mesure qu’on s’abaisse, ou rencontre les végétations de tous les climats, et au pied du mont la canne à sucre, l’ananas, les magnoliers et les cactus. Les Andes renferment beaucoup de volcans (le Pichincha, le Cotopaxi, l’Antisana, l’Arequipa),et des mines de métaux précieux.

ANDES, auj. Pietola, petit vge à 3 kil. S. E. de Mantoue, sur le Mincius, fut la patrie de Virgile.

ANDES, peuple de Gaule, le même que les ANDECAVI.

ANDILLY, joli vge du dép. de Seine-et-Oise, à 4 kil. N. O. de Montmorency. Vue magnifique sur la vallée. Patrie de Robert Arnauld, dit d’Andilly.

ANDLAU, bourg de France (Bas-Rhin), sur l’Andlau, affluent de l’Ill, à 15 kil. N. O. de Schelestadt, à l’entrée d’une jolie vallée; 1475 hab. Anc. château fort; anc. abbaye, fondée par Ricarde, femme de Charles le Gros.

ANDOCIDE, général et orateur grec, né à Athènes vers 441 av. J.-C., eut part à tous les événements de son temps, fut exilé par les Quatre-Cents et par les Trente tyrans. Il nous reste sous son nom quatre discours publiés par Cauterus, Bâle 1566, par H. Étienne dans ses Oratores græci, 1575, par Bekker, dans ses Oratores attici, 1823, et compris dans la Biblioth. grecque de Didot. L’abbé Auger les a trad. en français, dans ses Orateurs Athéniens, 1792.

ANDOLSHEIM, ch.-l. de cant. (H.-Rhin), à 6 kil. E. de Colmar ; 1064 hab. Église consistoriale.

ANDOMATUNUM, puis Lingones, est auj. Langres.

ANDORRE, petit État sur les confins de l’Espagne et de la France, n’est qu’une vallée située sur le versant méridional des Pyrénées entre Foix et Urgel. Il a env. 900 kil. car., et 18 000 hab. ; le ch.-l., est Andorre, sur l’Embalire. C’est une petite république sous la protection de la France et de 1’évêque d’Urgel. L’Andorre fit jadis partie de la vicomté de Castelbon ; il appartint ensuite par indivis aux Comtes de Foix et aux évêques d’Urgel ; Henri IV, comme comte de Foix, réunit à la France sa part de souveraineté sur l’Andorre. Reconnue indépendante en 1790, la république d’Andorre se remit d’elle-même sous la protection de la France. Elle est gouvernée par 24 consuls et un syndic général, élu à vie. La richesse des habitants consiste dans leurs troupeaux.

ANDOVER, v. d’Angleterre (Southampton), au N. O. de Winchester ; 5000 hab. Canal se rendant à la mer. — Plusieurs v. des États-Unis portent ce nom : la principale est dans le Massachussets, à 37 kil. N. de Boston. Séminaire théologique, Phillips Academy.

ANDRADA (Ant.), jésuite portugais, né vers l’an 1580, mort en 1634, parcourut l’Asie, et pénétra un des premiers dans le Thibet (1624). Son Voyage au Thibet parut à Lisbonne en 1626, et fut trad. en français dès 1628. — Hyacinthe Freire d’Andrada, né à Béja en 1597, mort en 1657, abbé de Ste-Marie-des-Champs. Il est auteur d’une Vie de don Juan de Castro, vice-roi des Indes, l’un des livres les mieux écrits en portugais, et de quelques poésies élégantes.

ANDRADA E SYLVA (José de), naturaliste brésilien, 1765-1838, vint de bonne heure en Portugal, occupa une chaire de métallurgie à Lisbonne, puis dirigea comme inspecteur général des mines la canalisation du Mondego, et fut élu en 1812 secrétaire de l’Académie de Lisbonne. Il retourna en 1819 au Brésil, se joignit à ceux qui proclamèrent l’indépendance de ce pays, et fut en 1829 chargé de l’éducation du fils de don Pedro, depuis empereur.

ANDRAGATHIUS, général de Gratien, trahit cet empereur pour l’usurpateur Maxime, et l’assassina dans sa fuite, en 383. Après la défaite de Maxime par Théodose, il se donna la mort, 388.

ANDRÉ (S.), l’un des 12 apôtres, de Betsaïde en Galilée, était frère de S. Pierre et pêcheur comme lui. Il se trouva aux noces de Cana et fut témoin du premier miracle de J.-C. Du reste on ne sait rien de positif sur cet apôtre. On croit qu’il souffrit le martyre à Patras. On le fête le 30 nov. Il est le patron de l’Écosse. — On a donné le nom de Croix de St-André à une croix en forme d’X, parce que, selon une tradition, S. André fut crucifié sur une croix de cette forme.

ANDRÉ I, roi de Hongrie, 1046-1061, disputa la couronne à Pierre-l’Allemand, et monta sur le trône lorsque ce prince fut renversé. Bien qu’élevé dans la religion païenne, il embrassa le Christianisme. Ayant voulu exclure du trône son frère Béla, qui devait lui succéder, il fut battu et détrôné par ce prince, 1061, et mourut peu de temps après. — ANDRÉ II, 1205-1235, partit pour la Terre-Sainte en 1217, et s’y distingua par sa valeur, ce qui le fit surnommer le Hiérosolymitain. A son retour dans ses États (1222), il trouva tout en confusion, mais il sut bientôt rétablir l’ordre par de sages règlements. C’est à lui que la noblesse hongroise doit la charte de ses privilèges. — ANDRÉ III, petit-fils du préc., 1290-1301, eut un concurrent redoutable dans Charles-Martel, fils de Charles II, roi de Naples, qui lui disputa l’empire jusqu’à sa mort. Il fit avec succès la guerre à l’Autriche. — ANDRÉ de Hongrie, fils du roi de Hongrie Charobert, épousa en 1343 Jeanne I, reine de Naples, sa cousine. Cette princesse le fit assassiner deux ans après par Louis de Tarente, son amant. Louis, roi de Hongrie, son frère, vengea sa mort.

ANDRÉ DEL SARTO, peintre italien, dont le vrai nom est André Vannucci. était fils d’un tailleur (Sarto), d’où son surnom. Il naquit à Florence en 1478, fut d’abord placé chez un orfèvre, entra ensuite chez Jean Barille, peintre médiocre, mais bon sculpteur d’ornements, qui exécuta sous la direction de Raphaël tous les ouvrages de menuiserie du Vatican, et se forma presque seul en étudiant les œuvres de ses devanciers. Sa réputation s’étant répandue à l’étranger, il fut appelé en France, en 1517, par François I, qui le chargea de plusieurs ouvrages importants ; mais ayant dissipé une somme considérable qui lui avait été confiée pour faire l’acquisition de statues antiques et de tableaux des meilleurs maîtres, il encourut le juste ressentiment de François I. Il fit d’inutiles efforts pour rentrer en grâce. Après avoir traîné une pénible existence, il mourut de la peste à Florence en 1530. Ce peintre avait une nature sensible et affectueuse qui se reflète dans l’expression douce et modeste de ses figures. Sa manière est gracieuse, son coloris frais et harmonieux. On remarque sa belle Charité, au musée du Louvre; ses peintures à fresque du cloître della Nunziata, à Rome ; César recevant les tributs des provinces romaines, fresque qui se voit dans la grande salle de Poggio à Caïano ; la Cène de Jésus-Christ, autre