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blissement de l’inquisition, et il le présenta dans l’assemblée tenue à Nancy (1588). Après cet acte, et malgré la défense de Henri III, il entra dans Paris où il fut reçu avec enthousiasme et tint le roi assiégé dans le Louvre à la journée des Barricades, 12 mai 1588. Toutefois, il n’osa prendre la couronne, et se contenta de faire signer au roi l’édit de l’Union, qui le nommait lieutenant général du royaume. Henri, courroucé, dissimula, et convoqua les États généraux à Blois pour y traiter de la réforme du royaume. À peine le duc de Guise y était-il arrivé qu’il fut assassiné dans le château royal par des gardes apostés à la porte du cabinet du roi (23 déc. 1588). — Son frère, Louis de Lorraine, cardinal de Guise, archevêque de Reims, qui avait activement secondé ses projets, fut lui-même mis à mort le lendemain. — La mort du duc de Guise a fourni le sujet de quelques tragédies, parmi lesquelles nous citerons les États de Blois, par Raynouard, 1814.

GUISE (Charles DE LORRAINE, duc de), fils de Henri de Guise et de Catherine de Clèves, né en 1571, fut arrêté après le meurtre de son père, quoiqu’il n’eût que 17 ans, et détenu à Tours. Il parvint à s’échapper en 1591 et prit d’abord les armes contre Henri IV, mais il fit bientôt après sa soumission, et reçut le gouvt de la Provence. En 1622 il conduisit une flotte contre les Rochelois et les battit, mais, ayant inspiré de l’ombrage à Richelieu, il se retira en Italie, où il mourut en 1640.

GUISE (Henri II DE LORRAINE, duc de), 4e fils du préc., né en 1614, fut d’abord destiné à l’Église. Il avait déjà été nommé à l’archevêché de Reims lorsque, devenu l’aîné de sa famille, il rentra dans le monde. Il eut même une fâcheuse célébrité par ses aventures galantes. Il se jeta dans le parti du comte de Soissons contre Richelieu, quitta la France avec la comtesse, et fut en son absence condamné à mort par le parlement de Paris ; mais il fit sa paix avec la cour en 1643. En 1647, il se rendit en Italie pour seconder la révolte des Napolitains contre l’Espagne (V. MASANIELLO) ; il défit les troupes espagnoles commandées par don Juan, et saisit les rênes du gouvernement ; mais ses galanteries indisposèrent certains nobles de Naples, qui ouvrirent les portes à l’ennemi. Il fut fait prisonnier et conduit en Espagne, où il resta jusqu’en 1652 : il fut délivré par le prince de Condé. Il essaya de nouveau en 1654 de conquérir Naples, mais sans plus de succès. Au retour, il fut nommé grand chambellan. Il mourut en 1664, sans laisser de postérité. Il a rédigé des Mémoires sur l’expédition de Naples, qui ont été publiés par son secrétaire Sainctyon, Paris, 1668. — M. R. de Bouille a donné l’Histoire des ducs de Guise, 1849.

GUISE (Jacques de), historien V. GUYSE.

GUITON (Jean), armateur de La Rochelle, né en 1585, fut nommé en 1621, par ses compatriotes insurgés, amiral de leur flotte, soutint avec gloire en 1622 une lutte acharnée contre les troupes royales que commandait le duc de Guise, et obtint du roi des conditions avantageuses ; reprit les armes en 1627 pour repousser une nouvelle attaque dirigée par le cardinal de Richelieu en personne, fut pendant le siége élu maire de la Rochelle et jura de poignarder quiconque parlerait de se rendre. Toutefois après 13 mois de siège, la famine le contraignit à capituler. Il prit dans la suite du service dans la marine royale, contribua à reprendre sur les Espagnols les îles Ste-Marguerite, et assista à la bat. navale perdue par les Français devant Orbitello en 1646. On pense qu’il y périt. Selon une autre version, il rentra dans sa patrie où il mourut honoré, en 1654. — Chimiste. V. GUYTON.

GUITRES, ch.-l. de cant. (Gironde), au confluent de l’Isle et du Larry, à 18 kil. N. E. de Libourne ; 1400 hab. Pont suspendu sur l’Isle. Anc. abbaye de Bénédictins qui date de la fin du XIe siècle : l’église, en style roman, subsiste encore. Restes d’une arche en briques qu’on appelle le Pont de Charlemagne. Cette petite ville fut en 1548 le théâtre d’une insurrection de paysans contre l’impôt de la gabelle : les insurgés, qu’on appelait les Guitres, furent battus partout et leur chef pendu à Libourne.

GUIXAR, lac du Guatemala (San-Salvador), reçoit la rivière Mitlan et s’écoule dans l’Océan Pacifique par une rivière dite aussi Guixar ; il a 90 kil. de tour. Il renferme une île boisée où l’on voit les ruines d’une anc. ville, nommée Zacualpa.

GUIZOT (Pauline DE MEULAN, dame), née à Paris en 1773, morte en 1827, était fille d’un receveur général de la généralité de Paris. Ruinée par la Révolution, elle publia d’abord des romans : les Contradictions, 1799 ; la Chapelle d’Ayton, ou Emma Courtenay ; à partir de 1801, elle écrivit dans le Publiciste, que Suard venait de fonder. En 1812 elle épousa M. Guizot, qu’elle seconda dans quelques-uns de ses travaux, et depuis elle publia divers ouvrages d’éducation : le Journal d’une Mère, les Enfants, 1812, recueil de contes pour le 1er âge ; l’Écolier, ou Raoul et Victor, couronné par l’Académie ; Nouveaux Contes, 1823 ; Éducation domestique, 1826 ; une Famille (ouvrage inachevé, qui a été terminé par Mme Tastu). Tous ces ouvrages offrent une morale pure avec une élévation peu commune de pensées. On a dit qu’on trouvait en Mme Guizot la parfaite harmonie de la raison et du cœur.

GULDIN (Paul), savant mathématicien suisse, né à St-Gall en 1577, mort à Gratz en 1643, abjura la religion protestante en 1597, entra chez les_Jêsuites et professa les mathématiques à Rome. On a de lui : Problema arithmeticum de rerum combinationibus, Vienne, 1622 ; Problema geographicum de motu terræ exmutatione centrigravitatis, 1622 : il y pose ce théorème, qui a conservé son nom : que toute figure formée par la rotation d’une ligne autour d’un axe immobile est le produit de la quantité génératrice par le chemin de son centre de gravité.

GULF-STREAM, grand courant de l’Océan Atlantique, part du golfe du Mexique, traverse le canal de Bahama, suit les côtes de l’Amérique du Nord jusqu’au banc de Terre-Neuve, se dirige alors directement à l’E. vers l’Europe, où il se divise en 2 branches, dont l’une va se briser sur les côtes de l’Islande et de la Norwége, tandis que l’autre vient se jeter dans le golfe de Gascogne. Il se reconnaît à la température élevée de ses eaux, à leur couleur bleue, ainsi qu’à leur forte salure. Ce courant fait suite au courant Équinoxial, qui vient du cap de Bonne-Espérance. Il fut signalé au XVIe siècle par Gilbert.

GULHANÉ, vaste plaine qui s’étend devant le palais impérial à Constantinople, et où fut proclamé le Hatti-chérif de 1839. V. HATTI-CHÉRIF.

GULISTAN, c.-à-d. Pays des Roses, vge de Perse, dans le Kara-badji (Jardin-Noir), au confluent du Kour et de l’Araxe. Il y fut signé en 1816 un traité en vertu duquel la Perse cédait à la Russie le Chirvan, et renonçait à toute prétention sur l’Abasie, le Daghestan et la Géorgie. Ce traité reçut de nouveaux développements en 1827 par la convention de Tourkmantchaï. — Gulistan est aussi le titre d’un poëme célèbre de Saadi.

GULUSSA, roi numide, fils de Masinissa. Après la mort de son père (120 av. J.-C.), il partagea le roy. avec ses deux frères Micipsa et Manastabal sous la protection des Romains. Il se montra en toute occasion l’ennemi acharné des Carthaginois.

GUMBINNEN, v. des États prussiens (Prusse orientale), ch.-l. de régence, sur la Pissa, à 105 kil. E. de Kœnisberg ; 7000 hab. Gymnase, écoles d’architecture et d’accouchement. Draps, bonneteries, eau-de-vie de grains, bière, etc. Fondée en 1724 par Fréd.-Guillaume I. — Le gouvt de G., qui formait la partie S. O. de l’ancienne Lithuanie, est borné à l’O. par celui de Kœnigsberg, à l’E. par la Pologne russe. Il a 220 k. du N. au S. et compte 600 000 h.

GUNDIOC, GUNDWALD. V. GONDIOC, GONDOVALD.

GUNDLING (Nic. Jér.), philosophe et juriscon-