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du sucre est d’env. 24 millions de kilogr. par an. — La Guadeloupe, habitée originairement par les Caraïbes et appelée par eux Karukera, fut découverte le 4 novembre 1493 par Christophe Colomb, qui lui donna le nom de Guadeloupe (Guadalupe) à cause de la ressemblance de ses montagnes avec la Sierra de Guadalupe en Espagne. Négligée par les Espagnols, elle fut occupée en 1635 par les Français qui en chassèrent les Caraïbes et qui la possèdent encore actuellement. Cette île fut occupée à diverses reprises par les Anglais (1759, 1794, 1810 et 1815). L’esclavage y a été aboli en 1848. La Guadeloupe est la patrie des généraux Coquille, Dugommier et Gobert et du poëte Léonard. — De la Guadeloupe dépendent administrativement Marie-Galande, les Saintes, la Désirade, et la partie française du l’île St-Martin.

GUADET (Élie), un des Girondins, né en 1758 à St-Émilion, était avocat à Bordeaux en 1789. Il fut député à l’Assemblée législative et à la Convention, s’y fit remarquer par un beau talent oratoire ainsi que par des sentiments généreux, et forma, avec Vergniaud et Gensonné, ce qu’on a nommé le Triumvirat de la Gironde. Dans le procès de Louis XVI il vota la mort, mais avec appel au peuple. Plusieurs fois il accusa avec courage Marat et Robespierre ; il finit par succomber sous les coups de ce dernier. Mis hors la loi, ainsi que les autres Girondins le 31 mai 1793, il se sauva avec quelques-uns de ses amis politiques dans sa ville natale ; mais il fut saisi dans la maison de son père, et périt sur l’échafaud à Bordeaux (1794). Comme orateur, Guadet était inégal, mais sensible, impétueux, entraînant ; il improvisait toujours.

GUADIANA, Anas chez les anc., Ouad-Anas chez les Arabes, riv. d’Espagne et de Portugal, naît en Espagne dans la Sierra d’Alcaraz, sort des marais de Ruidera (Manche), disparaît près d’Alcaçar et coule sous terre pendant 22 kil. ; reparaît au lieu dit Ojos de la Guadiana (les Yeux de la Guadiana), coule à l’O., entre les chaînes Lusitanique et Marianique, puis au S. ; sépare l’Espagne du Portugal, arrose Argamasilla, Medellin, Mérida, Badajoz, Moura, Mertola ; forme entre ces deux dernières villes une cascade appelée Saut-du-Loup et se jette dans l’Océan Atlantique entre Castromarim et Avamonte, après un cours d’env. 660 kil. (dont 75 seulement navigables). Elle reçoit à droite les riv. de Zangara, Rianzarès (grossie de la Giguela), Caya, Corbes ; à gauche celles d’Azuer, Jabalon, Guadalema, Matachel, Chanza, Ardila.

GUADIX, Acci, v. murée d’Espagne (Grenade), à 65 kil. N. E. de Grenade, sur le Guadix, affluent de la Guadiana Menor ; 10 000 h. Évêché. Soieries, toiles à voiles, clouteries, etc. Antiquités romaines. — Les Maures ont possédé cette ville jusqu’en 1489.

GUAIMAR, nom de plusieurs princes de Salerne. Guaimar I régna de 880 à 901, repoussa les Sarrasins à l’aide des Grecs, puis eut à se défendre contre les Grecs eux-mêmes. Il se rendit odieux à ses sujets et fut surnommé G. de Mauvaise-Mémoire. — Son fils, G. II, 901-933, fut plus sage et obtint le nom de Bonne-Mémoire. — G. III, 994-1031, se servit de quelques aventuriers normands venus en pèlerinage ans ses États pour repousser les Sarrasins, et leur donna en récompense des établissements qui furent le berceau de leur puissance en Italie. — G. IV, son fils, 1031-52, investit Rainolf, chef des Normands, du comté d’Averse, soumit avec son secours la république d’Amalfi, ainsi que plusieurs provinces de l’Italie mérid., et prit le titre de duc de Pouille et de Calabre. Il périt assassiné par des habitants d’Amalfi.

GUALBERT (S. Jean), né en 999, mort en 1073. Après une jeunesse fort dissipée, il prit l’habit de moine à l’abbaye de San-Miniato, et se signala par sa ferveur. Il fonda, à Vallombreuse dans l’Apennin, au diocèse de Fiesoli, un nouvel ordre, sous la règle de S.-Benoît. Cet ordre fut approuvé par le pape en 1070. On fête S. Gualbert le 12 juillet.

GUAM ou SAN-JUAN, île du Grand-Océan équinoxial, la plus méridionale et la principale des îles Mariannes : 200 k. de tour ; 6000 hab. ; ch.-l. Sant'-Ignazio-de-Agana. Récifs de corail sur les côtes. Au centre, montagnes, parmi lesquelles un petit volcan. Les indigènes construisent des pirogues qui passent pour être les plus fins voiliers de l’univers.

GUANAXUATO ou SANTA-FÉ-DE-GUANAXUATO, v. du Mexique, capit. de l’État de Guanaxuato, à 250 k. N. O. de Mexico, et à 1880m au-dessus du niveau de la mer ; 35 000 hab. Ville commerçante. Aux env., riches mines d’or et d’argent de Valenciana, Marfil, Ste-Anne, Ste-Rose : les mines d’argent sont les plus riches du monde. — La v. fut fondée en 1554 et érigée en cité en 1741. — L'État de G. est situé entre ceux de Xalisco à l’O., de Mexico à l’E. : 250 kil. sur 130 ; 720 000 hab., dont 200 000 Indiens.

GUANCAVELICA, v. du Pérou. V. HUANCAVELICA

GUANCHES, indigènes des îles Canaries ; on les croit originaires d’Afrique. V. CANARIES.

GUANUCO, v. du Pérou. V. HUANUCO,

GUAPORÉ, riv. du Brésil (Mato-Grosso), naît par 61° 30′ long. O., 14° 18′ lat. S. ; coule à l’O., puis au N. O. ; sépare le Brésil et le Pérou, et se joint au Mamoré pour former le Madeira, après un cours de 1100 kil. Il reçoit de nombreux affluents.

GUARANIS, un des peuples indigènes les plus répandus de l’Amérique mérid., habite les rives du Parana, de l’Uruguay et de l’Ibicuy. Ils avaient été en grande partie convertis par les Jésuites au XVIIe siècle, et formaient une petite république sous la domination de ces religieux. Ils se divisent en plusieurs branches qui ont des noms particuliers ; mais ils parlent tous la même langue. On porte auj. leur nombre à 200 000.

GUARDA, Lancia Oppidana, v. du Portugal (Beira), sur le Mondego, à 62 kil. S. E. de Viseu ; 2500 h. Évêché ; cathédrale remarquable. — Cette ville fut fondée par don Sanche, roi de Portugal, sur l’emplacement de l’ancienne Lancia Oppidana, et reçut le nom de Guarda (garde), parce qu’elle servait comme de rempart contre les Maures.

GUARDAFUI, Aromatum promontorium, cap qui forme la pointe la plus orientale de l’Afrique, par 11° 46′ lat. N. et 49° 38′ long. E., à l’extrémité N. E, de la côte d’Adel. C’est une montagne fort élevée, qu’on aperçoit de très-loin en mer.

GUARDIA (LA), nom commun à plusieurs villes fortes d’Espagne, dont les principales se trouvent : 1o dans la prov. de Tolède, à 26 kil. S. E. de Tolède 5000 hab. ; 2o dans celle de Santiago, à 33 k. S. O. de Tuy, à l’embouchure du Minho dans l’Océan, 2450 hab. ; 3o dans celle de Bilbao, à 13 kil. N. O. de Logrono ; 2450 hab.

GUARIN (dom P.), orientaliste français, 1678-1729, entra chez les Bénédictins, enseigna le grec et l’hébreu dans plusieurs maisons de son ordre, à Rouen et à Reims, puis devint bibliothécaire de l’abbaye St-Germain des Prés, à Paris. On a de lui : Grammatica hebraïca et chaldaïca, Par., 1726 ; Lexicon hebraïcum et chaldaïco-biblicum, 1746, ouvrages estimés, où il combat le système de Masclef.

GUARINI (Baptiste), savant italien, l’un des restaurateurs des lettres en Italie, né à Vérone en 1370, mort en 1460, est le premier de sa nation qui ait donné des leçons publiques de langue grecque. Il avait fait le voyage de Constantinople et avait reçu les leçons d’Emmanuel Chrysoloras. Au concile de Ferrare, il servit d’interprète entre les Grecs et les Latins. Il a laissé plusieurs écrits, dont les plus remarquables sont une traduction latine de Strabon, faite sur la demande du pape Nicolas V et souvent imprimée, des Vies d’Aristote, de Platon, un Abrégé de la Grammaire grecque de Chrysoloras, et un Dictionnaire latin, imprimé à Bâle en 1481.

GUARINI (J. B.), poëte, arrière-petit-fils du précédent, né à Ferrare en 1537, m. en 1612, enseigna les humanités à l’Université de Ferrare, fut admis à la cour des ducs, et s’y lia d’une étroite amitié avec le Tasse, qu’il défendit dans la suite avec le plus