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vaux sur Marcien Capella, Lucain, Sénèque le tragique ; sur Euripide, Théocrite, Aratus, Stobée ; le recueil intitulé Veterum de fato sententiæ, 1624 ; des Excerpta ex tragœdiis et comœdiis græcis, traduits en vers latins fort élégants ; l’Anthologie grecque, avec une traduction en vers latins ; des tragédies chrétiennes, et une foule de poésies latines héroïques, élégiaques, épigrammatiques, etc. Enfin on a de lui une correspondance étendue. Sa Vie a été écrite par G. Brandt en hollandais, 1727, et par Lévesque de Burigny en français, 1752.

GROTTE DU CHIEN. V. CHIEN.

GROU (J.), traducteur, né en 1731 près de Calais, mort en 1803, entra chez les Jésuites, quitta la France lors de la suppression de l’ordre, et se retira en Hollande, puis en Angleterre. Il a trad. en français plusieurs ouvrages de Platon : la République, 1762 ; les Lois, 1769, et quelques Dialogues, 1770 : ces traduct. sont estimées pour leur exactitude. Il est aussi auteur de la Morale tirée des Confessions de S. Augustin, 1786, et de divers ouvrages de dévotion.

GROUCHY (Emmanuel, marquis de), maréchal de France, né à Paris en 1766, d’une famille noble de Normandie, mort en 1847, était en 1789 sous-lieutenant des gardes du corps. Il adopta les idées nouvelles, se distingua dans les premières guerres de la Révolution, et fut nommé dès 1793 général de brigade. Privé de son grade par le décret qui excluait tous les nobles, il s’engagea comme simple soldat et obtint bientôt sa réintégration. Envoyé en 1798 à l’armée d’Italie, sous les ordres de Joubert, il détermina l’abdication du roi de Sardaigne, et réunit ainsi le Piémont à la France. Il prit une part glorieuse à la bat. de Novi, où il reçut 14 blessures ; aux victoires d’Hohenlinden, d’Eylau, de Friedland, de Wagram, de la Moskowa ; aux combats de Brienne, de La Rothière, de Vauchamps, de Craonne, où il fut grièvement blessé ; fut, pendant les Cent-Jours (1815), opposé au duc d’Angoulême dans le Midi, le fit prisonnier, et reçut de l’Empereur à cette occasion le bâton de maréchal. Appelé ensuite en Belgique, il y joua un rôle important : il marchait, selon ses instructions, à la poursuite de Blücher avec un corps de 30 000 hommes, lorsque se livra la bataille de Waterloo (18 juin) ; ne recevant pas d’ordre, il ne put venir prendre part à la bataille, quoiqu’il entendit le bruit de la canonnade et qu’il fût impatiemment attendu de l’Empereur : cette fatale absence décida du sort de la journée. La Restauration refusa de reconnaître à Grouchy le titre de maréchal, qui ne lui fut confirmé qu’en 1831 ; il fut nommé pair en 1832. Il a publié divers écrits pour expliquer sa conduite à Waterloo, notamment des Fragments historiques, 1840. — Deux sœurs du marquis de Grouchy épousèrent, l’une Condorcet, l’autre Cabanis, et se firent remarquer par leur esprit et leurs qualités. — Le maréchal a laissé deux fils qui se sont aussi distingués dans l’armée : tous deux sont devenus généraux de division.

GROUVELLE (Ph. Ant.), littérateur, né à Paris en 1758, m. en 1806, était en 1789 secrétaire des commandements du prince de Condé. Il n’en adopta pas moins les principes de la Révolution, devint secrétaire du conseil exécutif après le 10 août 1792, et en cette qualité lut à Louis XVI le décret de la Convention qui le condamnait à mort. Il fut ministre de France en Danemark en 1794, et membre du Corps Législatif en 1800. On a de lui, outre des écrits de circonstance, des Mémoires historiques sur les Templiers, 1805 ; des éditions des Lettres de Mme de Sévigné, 1805, et des Œuvres de Louis XIV, 1806.

GRUBENHAGEN (Principauté de), ancien État d’Empire, dans le cercle de Basse-Saxe, entre les principautés de Kalenberg, Wolfenbuttel, Blankenbourg, comptait env. 63 000 hab., et avait pour capital Eimbeck. Cette principauté doit son nom à la famille de Gruben, dont le château, auj. en ruines, était situé sur le mont Grubenhagen, à 2 kil. de Rotenkirchen. Ce domaine, fut ensuite possédé par les Guelfes de Brunswick. La ligne de Grubenhagen, sortie de cette maison, s’éteignit en 1596. Après de longues contestations, trois branches de la ligne de Gœttingue (sortie de la maison de Brunswick), se partagèrent la principauté. En 1815, elle fut donnée au Hanovre ; elle fait auj. partie de la Prusse (prov. de Hildesheim).

GRUBER (Godefroy), érudit, né en 1774 à Naumbourg, mort à Halle en 1851, fut successivement professeur à Iéna, à Dresde, à Wittemberg, à Halle. Il a écrit sur les sujets les plus divers (Destination de l’Homme, Dictionnaires d’Esthétique, — de Mythologie, — de Synonymes, etc.), mais il est surtout connu par l’Encyclopédie universelle des Sciences et des Arts, qu’il fonda avec Ersch en 1818, et qu’il continua seul depuis 1828 jusqu’à sa mort : elle était alors arrivée au CIIIe volume.

GRUERIE, anc. juridiction royale. V. ce nom au Dict. univ. des Sciences, des Lettres et des Arts.

GRUISSAN, vge du dép. de l’Aude, à 12 kil. S. E. de Narbonne, sur l’étang de Gruissan qui communique avec la Méditerranée ; 3000 hab. Petit port.

GRUITHUISEN (François), astronome et naturaliste bavarois, né en 1774 au château d’Altenberg, m. en 1852, servit d’abord comme chirurgien dans l’armée autrichienne, puis professa l’histoire naturelle à l’école de médecine de Munich, et accepta en 1826 la chaire d’astronomie dans l’université de cette ville. On lui doit d’intéressantes recherches microscopiques, et on lui attribue la 1re idée de la lithotritie. Ses principaux ouvrages sont : Anthropologie, 1810 ; Organozoonomie, 1811 ; De la nature des comètes, 1811 ; Essais de physiognosie, 1812 ; Histoire naturelle du ciel étoilé, 1837 ; Critique des plus récentes théories de la terre, 1838. On estime surtout ses travaux sur la lune, dans laquelle il croyait avoir trouvé des traces d’habitation.

GRUNBERG, v. murée des États prussiens (Silésie), à 95 kil. N. O. de Liegnitz ; 10 000 h. École de sourds-muets. Draps, tabac, chapeaux de paille, toiles imprimées. Aux env., culture importante de la vigne et des arbres fruitiers.

GRUSIE ou GROUSIE, prov. de l’empire Russe, dans le gouvt des pays du Caucase, entre le Caucase au N., la mer Noire à l’O., la Turquie d’Asie au S. O., la Perse au S., et la prov. Caspienne à l’E. ; 1 000 000 hab. ; ch.-l., Tiflis. Elle se compose de l’anc. Géorgie, de l’Iméréthie, de la Mingrélie, du pachalick d’Akhaltzikh et de la portion de l’Arménie enlevée à la Turquie et à la Perse. Elle forme un exarchat ecclésiastique grec, divisé en 3 éparchies épiscopales : Grusie, Mingrélie et Iméréthie.

GRUTER (Jean), Janus Gruterus, laborieux philologue, né à Anvers en 1560, mort en 1627, professa les belles-lettres à Rostock, à Wittemberg, à Heidelberg ; passa dans cette dernière ville la plus grande partie de sa vie, et vit son existence troublée par les guerres qui désolaient le Palatinat. Il a laissé de nombreux ouvrages, parmi lesquels on distingue des éditions annotées de Sénèque, Tacite, Tite-Live, Stace, Plaute, V. Paterculus, Florus, Cicéron, etc. On lui doit en outre : Deliciæ poetarum Gallorum, Italorum, Belgicorum, etc., Francfort, 1603-1612 ; Corpus inscriptionum, Heidelberg, 1603, in-fol., vaste trésor qui a été encore enrichi par Grævius et par Renesius ; Lampas sive Fax artium, etc., Francfort, 1602-1634, 6 vol. in-8, recueil précieux de commentateurs et de critiques.

GRUTLI, prairie du canton d’Uri, au pied du Seelisberg, sur un golfe du lac des Quatre-Cantons, est célèbre par le serment d’affranchir leur patrie qu’y prêtèrent dans la nuit du 7 nov. 1307, Werner, Stauffacher, Walter Furst et Arnold Melchthal.

GRUYÈRES, Griers ou Greyerz en allemand, vallée du canton de Fribourg, à 25 k. S. de Fribourg, est arrosée par la Sarine. Riches pâturages ; fro-