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trad. par Mlle de Kéralio, Paris, 1775; les Facultés de l'homme comparées à celles des animaux, 1777 ; Sur les devoirs et la profession du médecin, trad. en 1787; Legs d'un père à ses filles, publié en 1774, par son fils, et traduit par Bernard, 1781 et par Morellet, 1800. Ce dernier écrit, rempli de sagesse et de sensibilité, se place à côté des ouvrages de Fénelon et Mme Lambert. Ses Œuvres complètes ont été réunies à Édimbourg, 1788,4 vol. in-8.

GREGORY (George), théologien et littérateur irlandais, né en 1754 à Edernin, mort en 1808, fut ministre anglican à Liverpool, puis à Londres, et seconda les honorables efforts de Wakefield, de Roscoe et de Wilberforce pour provoquer l'abolition de la traite des nègres. On a de lui des Essais historiques et moraux, 1785; l’Économie de la nature d'après les principes de la philosophie moderne, 1796; Dictionnaire des sciences et des arts, 1806; des Sermons; la Vie de Chatterton; une Notice sur les poésies de Rowley, 1789, et des Lettres sur la philosophie naturelle, publiées après sa mort, 1808.

GREIFSWALDE, v. et port des États prussiens (Poméranie), ch.-l. de cercle, sur le Rick, à 16 kil. de la Baltique et à 28 kil. S. E. de Stralsund; 12 000 h. Université célèbre, fondée en 1456; riche bibliothèque, jardin botanique. Tabac, huile, eau-de-vie de grains, raffinerie de sel. Chantiers de construction. Commerce et navigation fort active. — Fondée en 1233, et possédée d'abord par les ducs de Poméranie, elle prit un accroissement rapide par son commerce, et dès 1270 fut admise parmi les villes hanséatiques. Elle souffrit beaucoup pendant la guerre de Trente ans, et fut donnée à la Suède par le traité de Westphalie. Depuis ce temps sa prospérité a toujours été en décroissant. Elle fut cédée à la Prusse avec la Poméranie antérieure en 1720.

GREIZ, capit. de la principauté de Reuss-Greiz, sur la r. dr. de l'Elster-Blanc, à 90 kil. S. O. de Leipsick ; 7000 h. Château du prince, beau parc, hôtel de ville. Tisseranderies. V. REUSS.

GRENACHE (vin de). V. COLLIOURE.

GRENADE, Granada en espagnol, v. d'Espagne, capit. de la capitainerie générale et ch.-l. de l'intendance de son nom, à 400 kil. S. de Madrid, près du confluent du Xénil et du Darro, au milieu d'une vaste et riche plaine ; 90 000 hab. On en comptait 400 000 au temps des Maures. Archevêché, cour d'appel, université. Hautes murailles en ruines, grosses tours; quelques belles places ; maisons dans le goût mauresque, nombreuses fontaines, promenades et jardins délicieux, édifices magnifiques (Alhambra, Généralif, palais archiépiscopal, cathédrale, renfermant les tombeaux de Ferdinand et d'Isabelle, couvents des Hiéronymites et de Santa-Cruz). Très peu d'industrie, commerce presque nul. — Grenade fut fondée par les Maures au Xe siècle près des ruines de l'antique Illiberis. Elle fit d'abord partie du roy. de Cordoue et devint en 1235 capit. d'un roy. particulier : elle était alors célèbre par son industrie, sa puissance, ses richesses et la magnificence de ses édifices. Défendue par des murailles flanquées de 1030 tours, elle résista longtemps aux rois chrétiens, et succomba enfin en 1492, après un long siége. V. GRENADE (R. de).

GRENADE (Roy. de), un des États maures fondés sur les ruines de l'empire des Almohades d'Espagne, prit naissance en 1235 sous Mohammed I (Aben-al-Hamar), fondateur de la dynastie des Naserides ou Alhamarides. Il devint en 1245 tributaire de la Castille et aida même les Chrétiens à détruire toute autre puissance maure en Espagne (1248-57). Des dissensions domestiques et des révoltes presque perpétuelles réduisirent ce roy. à la ville de Grenade et à quelques villes autour d'elle. Néanmoins ses rois se maintinrent jusqu'en 1492, époque où ils furent chassés par Gonsalve de Cordoue. Boabdil (Abou-Abd'Allah Mohammed), qui régnait alors à Grenade, se réfugia en Afrique, où il fut tué. Le roy. de Grenade s'était élevé sous les Maures à une haute prospérité par l'agriculture et surtout par l'industrie : les soieries, les étoffes de Grenade étaient les premières du monde ; et ce royaume ne comptait pas moins de 3 millions d'h. Les rapports continuels des Maures de Grenade avec les Chrétiens leur avaient fait adopter des mœurs chevaleresques, jusqu'alors inconnues aux Musulmans. Quant aux factions des Zégris et des Abencérages, l'histoire de leur rivalité est plutôt fabuleuse que réelle. Les Maures de Grenade, quoique soumis, se révoltèrent contre les rois d'Espagne en 1567; ils furent définitivement chassés de la Péninsule en 1609.

GRENADE (Capitainerie générale de), une des 12 divisions militaires de l'Espagne, au S., entre celles d'Andalousie au N. et à l'O., de Valence à l'E., et la Méditerranée au S.; 1 000 000 d'h.; capit, Grenade. Elle est divisée en 3 provinces ou intendances, Malaga à l'O., Grenade au centre, et Alméria à l'E. Très-hautes mont. (Sierra Nevada, Sierra Segra), qui forment le système dit Bétique; sables aurifères. Beau climat, mais très-varié, brûlant sur la côte, tempéré à l'intérieur; sol très-fertile, oliviers, orangers, citronniers, cédrats, patates douces, cannes à sucre, etc. — L'intendance de Grenade, entre l'Andalousie au N., les provinces de Malaga à l'O., d'Alméria à l'E., et la Méditerranée au S., compte 427 000 hab.; elle est arrosée par le Guadalquivir.

GRENADE, v. de France (Hte-Garonne), ch.-l. de cant., à 22 kil. N. O. de Toulouse ; 4300 hab. Grains. — Autre ch.-l. de cant. (Landes), sur l'Adour, à 14 kil. S. E. de Mont-de-Marsan ; 1500 hab.

GRENADE (la), Grenada, une des Antilles anglaises, par 12° lat. N., 64° long. O. : 44 kil. sur 26 ; 32 000 hab., presque tous de couleur; ch.-l., George-Town. Coton, café, sucre, indigo. — Cette île, habitée primitivement par les Caraïbes, fut découverte par Christ. Colomb en 1498; les Espagnols l'ayant négligée, des Français s'y établirent en 1650. Les Anglais la leur enlevèrent en 1762; elle leur fut assurée en 1783. Le comte d'Estaing battit une flotte anglaise près de la Grenade en 1779.

GRENADE (NOUV.-), république fédérative de l'Amérique mérid., formée en 1831 du démembrement de la république de Colombie, a pour bornes au N. la mer des Antilles et la république de Vénézuela, à l'E. la Guyane, au S. la républ. de l’Équateur et à l'O. la républ. de Costa-Rica et le Grand Océan; elle compte env. 2 700 000 d'hab. et comprend 8 États fédéraux: Antioquia, Bolivar, Boyaca, Cauca, Cundinamarca, Magdalena, Panama, Santander; villes principales : Sta-Fé-de-Bogota (qui est la capit. générale de tout l'État), Popayan, Panama, Carthagène, Tunja. Productions : pierres précieuses, or, argent, émeraudes (à Muzo), bois d'ébène et de teinture, plantes médicinales, quinquina, vanille, cacao, cochenille, indigo, coton, tabac, soie, perles et corail. — Le climat varie suivant l'élévation du sol ; fréquents tremblements de terre. Le pays est sillonné par les ramifications des Andes, entre autres par la chaîne du Quindiu, dont le point culminant, le pic de Tolima, atteint 5584m, et par la Sierra de Sta-Marta, où quelques pics dépassent 5800m. Les principales riv. sont : le Chagres, l'Atrato, la Magdalena et ses affluents le Cauca et le Bogota, l'Orénoque, qui se rendent à l'Atlantique, et le San-Juan, affluent du Grand Océan. — Avant la déclaration d'indépendance de la Colombie (1819), la Nlle-Grenade formait une vice-royauté espagnole qui comprenait les républiques actuelles de Nouv.-Grenade et de l’Équateur. Elle est depuis 1857 une république fédérative, administrée par un président. Le pouvoir souverain réside dans un Congrès, composé d'un Sénat et d'une Chambre de députés. Le Catholicisme est la religion de l'État.

GRENADE (Louis de), dominicain. V. LOUIS.

GRENADILLES ou GRENADINES, groupe d'îles qui fait partie des Petites Antilles, s'étend de l'île St-Vincent à l'île de Grenade, par 12° 14-13° 5'lat. N., et 63° 30'-64° long. O. Carriacou est la plus grande. Elles appartiennent aux Anglais depuis 1763.