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vrage curieux et recherché : Trésor d'histoires admirables, Genève, 1620; des Mémoires historiques sur la Ligue; des traductions de Xénophon, Sénèque, Théodoret, etc., et des éditions de S. Cyprien, de Tertullien, de Plutarque et d’Amyot.

GOULETTE (la). V. TUNIS.

GOULU (Nicolas), professeur de grec au Collége de France, né en 1530, près de Chartres, mort en 1601, était gendre de Dorat. Il a surtout travaillé sur la philosophie de Cicéron (In Ciceronis doctrinam topicam, 1560; In universam Ciceronis philosophiam, 1564, etc.). On lui doit aussi une traduction des Hymnes de Callimaque, des Sermons de Grégoire de Nysse, etc. — Son fils, Jean Goulu, mort en 1629, fut général des Feuillants, composa plusieurs traités religieux, et donna des traductions de S. Denis l'Aréopagite, 1629, et d’Épictète, 1630. Il a composé, sous le titre de Lettres de Phyllarque (c. à d. général des Feuillants) à Ariste, un ouvrage critique où il attaque violemment Balzac.

GOUMTI, riv. d'Hindoustan, naît dans le district de Bareily (présid. d'Agrah); traverse l'Aoude, où il baigne Laknau; l'Allahabad, où il baigne Djouanpour, et se jette dans le Gange, par la r. g., à Tchandraouty, après un cours de 520 k. — Une riv. de même nom arrose le district de Tipperah dans la présidence de Calcutta et se jette dans le Brahma poutre.

GOUR ou GAUR, v. du Kaboul, ch.-l. du pays de Gour ou Ghorat, à 220 kil. N. de Kandahar, par 34° 18' lat. N., 62° 10' long. E., fut la capitale des Gourides et leur donna son nom. Elle fut prise au XIIIe s. par le khan du Kharism, ravagée ensuite par Gengis-Khan et par Tamerlan, et n'offre plus que des ruines.

GOUR, quelquefois LAKNAOUTY, la Gangia Regia de Ptolémée ? v. de l'Inde, sur le Gange, par 34° 18' lat. N., 62° 50' long. E., fut la capit. du Bengale de 1204 à 1564 ; elle a été abandonnée à cause de son insalubrité.

GOURDON, ch.-l. d'arr. (Lot), près du Bleu, à 32 kil. N. de Cahors; 5000 hab. Trib. de 1re inst. Société d'agriculture. Toile à voiles, bonneterie, chapeaux; vins, truffes.

GOURGAUD (Gaspard), général d'artillerie, né à Versailles en 1783, mort en 1852, était fils d'un musicien de la chapelle de Louis XVI et neveu de Dugazon. Entré au service dès 1801, il se signala à la bataille d'Austerlitz, où il fut blessé, à celles d'Iéna, de Friedland, d'Essling, et surtout à Wagram; devint en 1811 l'un des officiers d'ordonnance de Napoléon, prit une part glorieuse à la campagne de Russie, entra le 1er dans le Kremlin, où il sauva l'Empereur et une partie de l'armée en enlevant, au péril de sa vie, une mèche qui allait mettre le feu aux poudres; ne se distingua pas moins dans la campagne de France, eut, après le combat de Brienne, le bonheur de sauver une 2e fois la vie à l'Empereur; combattit comme général de brigade à Waterloo, où il tira les derniers coups de canon; accompagna Napoléon à Ste-Hélène, mais se vit obligé de s'éloigner par suite de mésintelligence avec un de ses compagnons d'exil; fit à son retour en Europe d'actives démarches auprès des souverains réunis à Aix-la-Chapelle pour faire adoucir le sort du prisonnier ; publia en 1818 la Campagne de 1815, écrite à Ste Hélène, fut, pour cette publication, rayé par Louis XVIII des contrôles de l'armée, rentra en activité sous Louis-Philippe, qui l'éleva au grade de général de division et le choisit pour aide de camp; accompagna en 1840 le prince de Joinville à Ste-Hélène, ramena avec lui en France les cendres de l'Empereur et fut à son retour élevé à la pairie. Gourgaud a rédigé, avec Montholon, les Mémoires pour servir à l'Histoire de France sous Napoléon (1822-25, 8 v. in-8). Il a réfuté Bourrienne dans les Erreurs de Bourrienne et a combattu les calomnies contenues dans la Vie de Napoléon de W. Scott.

GOURIDES ou GAURIDES, dynastie qui régna sur la Perse au XIIe siècle, eut pour chef Hussein-Mahmoud-Gouri, gouverneur du pays de Gour pour les Gaznévides, qui se déclara indépendant en 1155. Les Gourides, sous la conduite d'Ala-Eddyn, conquirent rapidement toute la Perse, et en chassèrent les Gaznévides (1158) ; mais en 1213 ils furent eux-mêmes renversés par les khans du Kharism.

GOURIE ou GOURIEL, partie méridionale de la Colchide, anc. région d'Asie sur la mer Noire, entre les embouch. du Tchorok et du Rioni, au S. de la Mingrélie ; env. 40 000 hab. Elle tire son nom d'une v. de Gori ou Gouri, auj. peu importante, et est divisée en Gourie russe, qui est annexée à la prov. d'Iméréthie et qui apour ch.-l. Poti, et en Gourie turque, dans le pachalik de Trébizonde; ch.-l., Batoum. Vastes forêts; cire, miel (dont une espèce enivrante), vin, maïs, millet, tabac — La Gourie fit partie du roy de Géorgie jusque vers le milieu du XVe siècle, puis du roy. d'Iméréthie. A la fin du XVIIe siècle, elle secoua le joug, mais pour subir bientôt la domination ottomane. Les Russes s'en sont approprié la plus grande partie en 1801.

GOURIEV-GORODOK, v. et fort de la Russie d'Europe (Orenbourg), sur l'Oural, à 12 kil. de son emb. dans la mer Caspienne : 3000 hab., cosaques. Elle fit partie du gouvt d'Astrakhan jusqu'en 1753.

GOURIN, ch.-l. de c. (Morbihan), à 6 k. N. O. de Napoléonville; 1122 hab.

GOURNAY, Gornacum, ch.-l. de cant. (Seine-Inférieure), à 44 kil. S. E. de Neufchâtel, sur l'Epte; 3164 hab. Trib. de commerce, bibliothèque. Station. Beurre renommé, cidre, etc. Aux env., eaux minérales dites de Jouvence. — Cette v. appartenait jadis aux Caletes. Rollon en fit le ch.-l. d'une seigneurie au Xe siècle. — On appelle cette v. Gournay-en-Bray, pour la distinguer de deux vges de même nom situés dans les dép. de l'Oise et de Seine-et-Oise.

GOURNAY (Mlle Marie LEJARS de), femme célèbre par son esprit, née à Paris en 1566, morte en 1645. Ayant lu à l'âge de 18 ans les Essais de Montaigne, elle conçut pour l'auteur la plus vive admiration, s'en fit connaître, et lui inspira un si tendre attachement qu'il lui donna le titre de sa Fille d'alliance. Après la mort de Montaigne, elle donna deux édit. estimées des Essais, en 1594 et 1635. Elle a aussi composé elle-même quelques écrits, parmi lesquels on remarque l'Égalité des hommes et des femmes et la Défense de la poésie et du langage des poëtes (où elle défend la vieille langue de nos poëtes). Elle a trad. des morceaux de Virgile, de Tacite et de Salluste, 1623. Elle était recherchée des personnes les plus distinguées et reçut une pension du roi.

GOURNAY (Vincent de), économiste, né à St-Malo en 1712, mort en 1759, était fils d'un riche négociant. Il dirigea longtemps les opérations de son père à Cadix, et visita les principaux pays de l'Europe pour y étudier l'état du commerce. Il quitta les affaires en 1749, acheta, d'après le conseil de Maupas, une charge de conseiller au grand conseil, fut nommé deux ans après intendant du commerce, et parcourut à ce titre les provinces de France, signalant et combattant partout les abus. Gournay fut avec Quesnay le fondateur de l'école des économistes; mais il diffère essentiellement de Quesnay, en ce qu'il ne plaçait pas toute la richesse dans la terre et reconnaissait que l'industrie crée une valeur réelle et ajoute beaucoup à la richesse nationale; grand partisan de la liberté commerciale, il proclama le premier cette fameuse maxime : Laissez faire, laissez passer. On n'a de lui qu'une trad. d'un Traité sur le commerce et l'intérêt de l'argent, de Josias Child (Paris, 1754, in-12). Turgot a écrit son Éloge.

GOUROU, mot indien qui veut dire maître, instituteur, désigne spécialement tantôt Bouddha, tantôt Ganéça. — Dans la religion des Syks, il désigne le chef spirituel de la confédération, et se joint au nom propre. Les plus célèbres Gourous des Syks sont : Nanek, qui porta le premier ce titre, et Govinda.

GOURVILLE (J. HÉRAULD de), né en 1625, mort en 1703, fut d'abord secrétaire du duc de La Rochefoucauld, à qui il rendit des services pendant les