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sies (1736 et 1750), qui sont médiocres. Gottsched fit tous ses efforts pour constituer une littérature propre à l'Allemagne et fut le chef d'une école qui, tout en visant à l'originalité, plaçait au-dessus de tout la pureté de la langue et la correction du style. On lui reproche du pédantisme.

GOUALIOR, v. et fort de l'Inde anglaise (Agrah), anc. capit. du roy. de Sindyah, par 75° 42' long E., 26° 15' lat. N., à105 kil. S. d'Agrab; 80 000 hab. Célèbre forteresse regardée comme la clef de l'Hindoustan du côté des Mahrattes et comme inexpugnable; elle fut prise pourtant par les Anglais en 1780. Rendue aux Mahrattes en 1805, elle est devenue la capit. de l’État de Sindhyah; les Anglais l'ont prise de nouveau en 1844. — Goualior donne son nom à un vaste et fertile district de l'Inde, qui se trouve vers le centre de la presqu'île, entre 26° et 27° lat. N., et qui compte près de 4 millions d'hab.

GOUDA, quelquefois Ter-gouw, v. du roy. de Hollande (Holl. mérid.), sur l'Yssel et la Gouwe, à 17 k. N. E. de Rotterdam; 15 000 hab. Superbe et vaste cathédrale, remarquable par ses vitraux peints; grandes écluses, etc. Pipes, fromages estimes. Entrepôt de marchandises pour Amsterdam, Rotterdam et la Belgique. Patrie du voyageur Houtman.

GOUDELOUR. V. KADDALORE.

GOUDIMEL (Claude), compositeur du XVIe siècle, né vers 1510, probablement en Franche-Comté, fut maître de chapelle à Besançon, puis se rendit à Rome et y fonda une école, d'où sortit Palestrina, revint vers 1555 en France, où il embrassa le Calvinisme, et fut tué à Lyon en 1572, lors du massacre de la St-Barthélemy. On a de lui des messes, des motets et autres chants d'église, dont plusieurs remarquables, et des chansons. Il mit en musique la traduction des Psaumes de Cl. Marot et de Th. de Bèze, ainsi que les Odes d'Horace (Paris, 1555) : c'est un de ses meilleurs ouvrages. Ses productions se font remarquer par la pureté de l'harmonie.

GOUDJERATE, prov. de l'Inde. V. GUZZERAT.

GOUDOULI ou GOUDELIN (Pierre), poëte toulousain, né en 1579, m. en 1649, était avocat. Il écrivit dans l'idiome languedocien des poésies diverses, qui eurent un grand succès : ses compatriotes lui assurèrent un revenu, afin qu'il pût se livrer tout entier à son talent. Ses Œuvres ont été imprimées à Toulouse en 1648, in-4, et réimprimées en 1842, 2 v. in-8; on y admire surtout son Chant Royal et son Ode sur la mort d'Henri IV.

GOUET (le), petite riv. des Côtes-du-Nord, naît près de Quintin, passe à St-Brieuc, et se jette dans la Manche au port du Légué, après un cours de 50 kil.

GOUFFÉ (Armand), le Panard du XIXe siècle, né à Paris en 1775, m. en 1845, occupait au ministère des finances un emploi de chef de bureau. Il se retira à Beaune, en 1827, au sein de sa famille. Ami de la gaieté et de la bonne chère, il fut un des fondateurs du Caveau moderne. Il a donné à divers théâtres, le plus souvent avec des collaborateurs, un grand nombre de vaudevilles et de petites pièces (Cange ou le Commissionnaire, Bientôt, les deux Jocrisses, Nicodème à Paris, le Chaudronnier de St-Flour, le Duel et le Déjeuner, le Directeur dans l'embarras, etc.). Il réussit surtout dans la chanson; plusieurs de celles qu'il composa sont devenues populaires : tout le monde a chanté sous l'Empire Plus on est de fous, plus on rit. Gouffé se place dans ce genre entre Désaugiers et Béranger : on a dit que Désaugiers faisait des ponts-neufs, Béranger des odes et Gouffé des chansons. Il en publia plusieurs recueils sous les titres de Ballon d'essai (1802), Ballon perdu (1804), Encore un ballon (1807), le Dernier ballon (1812).

GOUFFIER, maison du Poitou à laquelle appartient Bonnivet, et qui s'allia à celle des Choiseul. V. BONNIVET et CHOISEUL.

GOUGES (Olympe de), femme AUBRY, née à Montauban en 1755, était fille d'une revendeuse à la toilette. Elle vint à Paris à 18 ans, s'y fit bientôt remarquer par sa beauté et son esprit, adopta avec exaltation les idées révolutionnaires et forma, dit-on, la société des Tricoteuses ; néanmoins, elle s'offrit lors du procès de Louis XVI pour défendre le roi, et elle combattit le système de la Terreur ; ce qui la fit condamner à mort à la fin de 1793. Elle avait composé plusieurs pièces de théâtre : le Mariage de Chérubin, 1785 ; l'Homme généreux, 1786 ; Molière chez Ninon, 1787 ; le Couvent ou les Vœux forcés, 1792 ; des romans et des pamphlets.

GOUGH (Richard), antiquaire anglais, né à Londres en 1735, m. en 1809, a publié entre autres ouvrages les Monuments funéraires de la Grande-Bretagne, 3 vol. in-f., 1786-99, et a mérité d'être surnommé le Camden du XVIIIe siècle.

GOUHENANS, commune de la Hte-Saône, à 10 k. S. de Lure; 500 hab. Salines et houillères. La concession de ces mines donna lieu en 1847 à un triste procès à la suite duquel le ministre Teste fut condamné comme prévaricateur.

GOUJET (l'abbé Cl. P.), savant compilateur, né à Paris en 1697, m. en 1767, était oratorien et chanoine de St-Jacques de l'Hôpital, et se montra ardent janséniste. Il a composé plus de 60 ouvrages; les plus importants sont : Vie des saints, 1730, 7 vol. in-12; Bibliothèque des écrivains ecclésiastiques, faisant suite à la collection de Dupin, 1736; Bibliothèque française, 18 vol. in-12, Paris, 1740, renfermant des analyses de livres peu connus ; Mémoires sur le collége de France, 1758, in-4; Histoire du pontificat de Paul V, 1765. On lui doit une édition du Dictionnaire de Richelet, ainsi que des corrections et additions importantes pour l'édition de 1750 du Dictionnaire de Moréri.

GOUJON (Jean), célèbre sculpteur et architecte, le restaurateur de la sculpture en France, né vers 1510, mort en 1572, prit les anciens pour modèle et mérita d'être appelé le Phidias français et le Corrège de la sculpture. J. Goujon était calviniste : on a dit qu'il avait été tué le jour de la St-Barthélemy, tandis qu'il travaillait, sur un échafaudage, aux décorations du vieux Louvre, mais cette tradition ne repose sur aucun fondement. Il eut pour amis Germain Pilon, Pierre Lescot et Philibert Delorme, artistes célèbres alors, et il forma Bullant. Son chef-d'œuvre est la fontaine des Innocents à Paris (1550), où l'on admire des figures de Naïades de la forme la plus gracieuse. Le Louvre possède son groupe de Diane à la biche et son buste de Coligny. Il orna de sculptures le château d'Écouen, pour Anne de Montmorency, le château d'Anet pour Diane de Poitiers, et la partie du Louvre que bâtit Pierre Lescot. On doit aussi à son ciseau les sculptures qui ornent l'hôtel de Carnavalet à Paris. A la science de l'anatomie, cet artiste joignait un goût parfait, un dessin irréprochable, un travail fin et précieux; ses groupes ont des formes élégantes et pures, les attitudes en sont variées, les draperies franchement jetées; les figures ont tant de relief qu'on croirait embrasser toute la rondeur. On trouve dans une ancienne traduction de Vitruve par Martin (Paris, 1547) un Appendice écrit par J. Goujon. On a gravé ses plus beaux ouvrages dans le Musée des monuments français. Réveil les a publiés à part en 1844.

GOULARD (Thomas), chirurgien, né vers 1720 à St-Nicolas de la Grave, près de Montauban, mort vers 1790, était démonstrateur royal de chirurgie et d'anatomie à Montpellier et chirurgien-major de l'hôpital militaire de cette ville. On a de lui un Traité des effets des préparations de plomb, et principalement de l'extrait de saturne, 1760. Son nom est resté attaché à l'extrait de saturne, qu'on appelle vulgairement eau de Goulard (acétate de plomb).

GOULART (Simon), écrivain du XVIe siècle, né a Senlis en 1543, mort en 1628, adopta la religion réformée, se réfugia après la St-Barthélemy à Genève, où il avait été reçu ministre dès 1566, et présida le synode après Théodore de Bèze. On a de lui un ou-