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Cette riv. donna son nom en 1793 à un dép. de la République française qui comprenait toute la partie septentrionale de la Corse et qui avait pour ch.-l. Bastia. Il a été réuni à celui de Liamone en 1811 pour former le dép. actuel de la Corse. — V. GENEVIÈVE.

GOLOVINE (Fédor Alexiévitch, le comte), né vers 1650, mort en 1706, d'une des grandes familles de Russie, fut avec Lefort le serviteur le plus dévoué de Pierre le Grand. Il conduisit une ambassade en Chine et parvint à conclure un traité d'alliance avec le Céleste empire (1689). En 1697, il contribua à la prise d'Azof où il commandait l'infanterie ; il fut l'année suivante choisi avec Lefort pour accompagner le czar pendant son voyage dans les divers États de l'Europe. Il conclut plusieurs traités avantageux pour la Russie, à Amsterdam, à Londres, à Vienne, à Copenhague, à Varsovie, et fut en récompense nommé successivement comte de l'Empire, membre de l'ordre de St-André, grand amiral, grand chancelier, ministre des affaires étrangères et feld-maréchal.

GOLOVKINE (Gabriel Ivanovitch, comte), né en 1660, d'une famille polonaise, mort en 1734, servit avec fidélité Pierre le Grand, Catherine I et Pierre II, et fut fait grand chancelier en 1709. — Michel Gavriolovitch, son fils, jouit d'un grand crédit sous l'impératrice Anne, fut vice-chancelier et ministre de l'intérieur; mais ayant, après la mort de cette princesse, agi contre les intérêts d’Élisabeth, il fut subitement destitué en 1741 et conduit en Sibérie, où il mourut en 1755.

GOLOVNINE (Vasili Michaïlovitch), amiral russe, né en 1776, mort en 1831, fut chargé de relever les côtes orientales de la Russie d'Asie, fit dans ce but deux voyages autour du monde (1806-1817); resta prisonnier des Japonais de 1811 à 1814, et publia ses deux voyages à son retour. Eyriès a traduit le Voyage de Golovnin, contenant le récit de sa captivité chez les Japonais, Paris, 1818.

GOLTZIUS (Hubert), savant hollandais, né en à 1526 à Venloo (Gueldre), mort en 1587, eut la réputation d'être le premier numismate de son temps. On l'accuse cependant d'avoir admis un grand nombre de médailles suspectes. Il dessinait et gravait lui même les médailles. Ses principaux ouvrages sont : Icones imperatorum Romanorum, Anvers, 1557, in-f.; Thesaurus rei antiquariæ uberrimus, 1579, in-f. ; Fasti magistratuum et triumphorum Romanorum ab U. C. ad Augusti obitum, 1566, in-fol.

GOLTZIUS (Henri), graveur et peintre sur verre, né en 1658 dans le duché de Juliers, mort en 1617, il s'exerça de lui-même dès son enfance à dessiner, à graver, à colorier des vitraux, puis alla travailler à Harlem sous la direction de Philippe Galle, et visita l'Allemagne et l'Italie. Il a souvent imité, à s'y méprendre, la manière de Lucas de Leyde et celle d'Albert Durer. Il a aussi peint plusieurs tableaux qui ne sont pas sans mérite, quoiqu'il ne se fût mis à la peinture qu'à 42 ans.

GOMAR (Franç.), Gomarus, fameux ministre protestant, né à Bruges en 1563, mort en 1641, exerça d'abord son ministère à Francfort, puis enseigna la théologie à Leyde. Là il eut de longues et vives querelles avec Jacques Arminius, son collègue, au sujet du libre arbitre, et voulut faire accepter dans toute leur rigueur les dogmes de Calvin sur la prédestination; ces querelles divisèrent les villes et les églises de la Hollande, et Gomar se vit forcé en 1611 de quitter Leyde; néanmoins il réussit, au synode de Dordrecht (1618), à faire condamner la doctrine de son adversaire. Ses Œuvres ont été imprimées à Amsterdam en 1645, in-fol. Ses partisans furent appelés Gomaristes; ses adversaires Arminiens.

GOMBAUD, roi bourguignon. V. GONDEBAUD.

GOMBAUD (Jean OGIER de), poëte français, né en Saintonge vers 1576, mort à Paris en 1666, fut membre de l'Académie Française dès sa fondation. Écrivain fade et médiocre, il composa des sonnets et des madrigaux qui furent cependant fort goûtés de son temps. A l'hôtel Rambouillet, on l'avait surnommé le Beau Ténébreux. Boileau a dit de lui :

Et Gombaud tant loué garde encore la boutique.

On a de lui : Endymion, poëme en prose, 1624; Amaranthe, pastorale, 1631; les Danaïdes, tragédie, 1658; et des recueils de Poésies, 1646; de Sonnets, l649; et d’Épigrammes, 1657.

GOMBERVILLE (Marin LEROY de), membre de l'Académie Française à sa création, né à Paris en 1600, mort en 1674, fit paraître dès 14 ans un Éloge de la Vieillesse, en 110 quatrains. Il s'essaya à écrire l'histoire, mais son penchant le ramenait à la poésie et au roman. On a de lui, outre le recueil de ses Poésies : Discours des vertus et des vices de l'histoire, avec un traité de l'origine des Français, 1620; Doctrine des mœurs, tirée de la philosophie des Stoïques, 1646; et plusieurs romans qui eurent la vogue en son temps : la Caritie, 1622; Polexandre, 1657 (dont la Jeune Alcidiane d'Angélique Gomez est une suite) : la Cythérée, 1642, qui eut 9 éditions.

GOMBETTE (Loi), loi des Bourguignons, ainsi appelée de Gombaud ou Gondebaud, 3e roi des Bourguignons, qui la promulgua à Lyon en 502. Elle renferme beaucoup de dispositions du Code Théodosien; établit que les Bourguignons laisseront aux vaincus le tiers au moins des terres conquises, et accorde aux Romains les mêmes droits qu'au peuple vainqueur. Elle fut complétée par une 2e partie publiée en 519 par Sigismond, fils et successeur de Gondebaud. Louis le Débonnaire y substitua en 840 les capitulaires de Charlemagne. La loi Gombette a été plusieurs fois publiée, notamment dans le Codex legum antiquarum de Lindeborg, Francfort, 1613, et a été trad. en français par Peyré, Lyon, 1855.

GOMER, fils aîné de Japhet, et père d'Ascenez, Riphath et Thogorma, fut, dit-on, la tige des peuples primitifs de la Galatie. — C'est aussi de Gomer qu'on fait descendre les Cimbres et les Celtes. On a donné par suite le nom de Gomer à la langue de ces anciens peuples, dont on retrouve encore des traces dans le dialecte gaélique, parlé dans la Basse-Bretagne et le Pays de Galles.

GOMERA (île), Capraria, une des Canaries, de forme presque ronde, a 26 kil. sur 22; 12 000 hab.; ch.-l., St-Sébastien. Montagnes; quelques vallées délicieuses. Vins estimés.

GOMEZ (Ferd.), gentilhomme espagnol, né à Tolède vers 1138, mort en 1242, se distingua d'abord dans la carrière des armes contre les Maures et les Portugais, et obtint la faveur du roi Ferdinand II, faveur que ses désordres finirent par lui faire perdre. Délivré comme par miracle d'un péril imminent, il revint à la vertu, et fonda en 1176, sous les auspices de son souverain, un ordre de chevaliers voués à la défense de la chrétienté (1176). Cet ordre reçut d'abord le nom de St-Julien du Poirier; il se fondit au XIVe siècle dans celui d'Alcantara.

GOMEZ de Ciudad-Réal (Ferd.), médecin, né en 1388, mort en 1457, fut attaché à la personne de Jean II jusqu'à la mort de ce prince en 1453, acquit une grande réputation par des cures difficiles, et se distingua aussi dans les lettres. On a de lui, sous le titre de Centon circulaire du bachelier Ferdinand Gomez (en espagnol), un recueil de 105 lettres dans lesquelles on trouve l'histoire secrète du règne de Jean II. Il a été publié à Madrid, en 1765. — Un autre Gomez de Ciudad-Réal (Alvarez), poëte, 1488-1538, d'une des premières familles de Guadalaxara, s'était distingué dans les guerres de 1506, de 1512 et de 1525. Il composa des poésies latines, qui lui valurent en son temps le surnom de Virgile espagnol : la plus remarquable est un poème sur la Toison d'Or, Tolède 1540. On a encore de lui : Theologica descripcion de los mysterios sagrados, poëme en 12 chants, 1541, et Satiras morales, 1604.

GOMEZ (Sébastien), peintre, né à Séville vers 1616, était fils d'un nègre, esclave de Murillo. Ce grand maî-