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pelé en 1799 à remplacer Treilhard au Directoire, et s'y montra, avec Moulin et Roger-Ducos, l'adversaire de Sieyès. Président du Directoire au 18 brumaire, il protesta avec énergie, mais inutilement, contre la violence qui lui était faite; cependant il accepta deux ans après la place de consul général en Hollande. Il a publié des Mémoires, 1824.

GOIS (Ét. Pierre Adrien), statuaire, né en 1731 à Paris, m. en 1823, remporta le grand prix de sculpteur à 17 ans, fut admis à l'Académie en 1770, et devint professeur en 1776. On cite de lui L'Hôpital, au grand escalier des Tuileries, Molé, à l'Institut, S. Vincent, à St-Germain-l'Auxerrois, S. Jacques et S. Philippe, au Musée des beaux-arts.

GOITO, bourg de Vénétie, sur la r. dr. du Mincio, à 12 kil. N. O. de Mantoue. Les Piémontais y obtinrent sur les Autrichiens le 30 mai 1848 un avantage éphémère.

GOJAM, prov. d'Abyssinie (Amhara), au S. du lac Dembea, au N. de la prov. de Damot. Hautes montagnes qui renferment la source du Bahr-el-Azrek (Nil bleu). Explorée en 1846 p. M. d'Abbadie.

GOLBÉRY (Aimé de), né à Colmar en 1786, m. en 1854, fut successivement procureur impérial à Colmar, conseiller à la cour de Strasbourg, procureur général à la cour de Besançon, député (1834), et siégea parmi les membres de l'opposition modérée. On a de lui quelques ouvrages estimés : Lettres sur la Suisse, 1827-1832, Antiquités de l'Alsace, 1828; Suisse et Tyrol, 1839 (dans l’Univers pittoresque), et des traductions de Suétone, de l’Histoire romaine de Niebuhr, de l’Histoire universelle de l'antiquité, de Schlosser. Il était correspondant de l'Institut.

GOLCONDE, v. célèbre de l'Inde anglaise médiate, dans le Décan (États du Nizam) et dans la province d'Haïderabad, sur un rocher à 3 kil. O. d'Haïderabad, dont elle est comme la citadelle. C'est l'entrepôt des diamants qu'on recueille dans la Krichna et le Pennar : c'est dans cette ville qu'on les taille. Golconde était jadis la capitale du roy. de Télinga ; auj. elle est fort déchue, mais elle est encore très-forte ; elle sert de trésor au Nizam et de prison d'État; les banquiers d'Haïderabad peuvent s'y retirer en cas d'alarme. Nul Européen n'y entre sans un permis du prince. — On donne quelquefois le nom de Golconde à la prov. d'Haïderabad. V. HAÏDEBABAD.

GOLDAST (Melchior), historien , né en 1576 à Espen (Thurgovie), mort en 1635, chancelier de l'Université de Giessen, a donné plusieurs recueils estimés entre autres : Scriptores rerum Suevicarum, Francfort, 1605; — Alemannicarum, 1606 et 1730; Constilutiones Imperiales, 1607 et 1713.

GOLDBERG, v. des États prussiens (Silésie), à 17 k. S. O. de Liegnitz; 5800 hab. Draps, flanelles, bas de laine, gants. Aux env. mine d'or, auj. abandonnée.

GOLDONI (Ch.), le premier auteur comique de l'Italie, né à Venise en 1707, mort à Paris en 1793, était fils d'un médecin. Il étudia successivement la médecine, le droit, la théologie, mais se sentit entraîné vers le théâtre et produisit une foule de pièces qui furent jouées avec le plus grand succès sur tous les théâtres d'Italie. En 1761 il fut appelé en France pour y être attaché au Théâtre Italien; il y donna, outre des comédies italiennes, quelques pièces françaises, entre autres le Bourru bienfaisant (1771), qui est resté au répertoire. Il était en outre maître de langue italienne des filles de Louis XV, ce qui lui valut plus tard une pension de 3600 livres. La suppression de cette pension pendant la Révolution le laissa dans un état voisin de la misère, et il mourut de chagrin au moment où la Convention, sur la proposition de Chénier, la lui restituait. Goldoni a mérité d'être appelé le Molière italien : comme notre grand comique, en effet, il est peintre de mœurs très-fidèle, et en même temps il poursuit impitoyablement les vices et les travers, dans un langage naturel et souvent mordant. Tout en conservant à la scène les personnages traditionnels de Pantalon, d'Arlequin, de Colombine, il tenta une réforme qui eut pour but de remplacer les farces qu'on leur faisait jouer par de bonnes comédies. Ses pièces se distinguent par la fertilité de l'invention, la variété des caractères, des situations et des intrigues, l'unité de l'action, la vivacité du dialogue, le naturel des situations. Son Théâtre a eu nombre d'éditions ; la meilleure est celle de Lucques, 1809, 26 vol. in-18. Quelques-unes de ses pièces ont été traduites : le Père de famille et le Véritable ami, par Deleyre; Paméla et la Veuve rusée, par Bonnet du Valguier; la Suivante généreuse, les Mécontents, par Sablier; Paméla mariée, par Desriaux; le Menteur, Molière, Térence et l'Auberge de la poste, par Aignan (dans les Théâtres étrangers du libraire Ladvocat). Il a laissé des Mémoires, qui ont été publiés à Paris en 1787.

GOLDSMITH (Olivier), célèbre écrivain, né en 1728 en Irlande, mort en 1774, fut destiné à l'Église, préféra la médecine et se rendit à Édimbourg pour l'y étudier. Forcé de quitter cette ville pour dettes, il se sauva sur le continent; parcourut la Hollande, la France, l'Allemagne, la Suisse, voyageant à pied, et n'ayant souvent d'autre ressource que son talent sur la flûte. De retour en Angleterre en 1758, il commença par écrire dans les revues littéraires, puis il publia sous son propre nom divers ouvrages qui lui firent bientôt une grande réputation. Néanmoins, ses habitudes de prodigalité et son caractère morose l'empêchèrent d'être heureux ; il mourut dans un âge peu avancé. Il a écrit des romans, dont le plus estimé est le Vicaire de Wakefield, populaire en France comme en Angleterre; des Contes moraux; des ouvrages historiques élémentaires : Abrégé d'histoire romaine, Histoire de la Grèce, Histoire d'Angleterre; des Lettres sur l'Histoire d'Angleterre; des poëmes, dont le meilleur est le Village abandonné ; des comédies qui eurent beaucoup de succès, surtout She stoops to conquer (Elle s'abaisse pour vaincre), 1772. On trouve dans ses écrits une sensibilité vraie, une philosophie douce, un style, facile, pur, élégant. Ses Œuvres ont été publiées à Édimbourg, 1801, 4 vol. in-8. Washington Irving a fait paraître à Paris en 1825 ses Miscellaneous Works. Presque tous ses ouvrages ont été trad. en français, quelques-uns, notamment le Vicaire de Wakefield, par différents auteurs.

GOLGOTHA, colline située à l'O. et tout près de Jérusalem, est le lieu où l'on exécutait les criminels. C'est là que fut crucifié J.-C. C'est ce qu'on appelle vulgairement le Calvaire. V. ce mot. _

GOLIATH, géant philistin, natif de Geth, haut de plus de 6 coudées (env. 3m), vint défier les Israélites. David s'offrit pour le combattre, sans autre arme que sa fronde : il le renversa d'un coup de pierre et lui coupa la tête avec la propre épée du géant.

GOLIKOFF (Iwan), écrivain russe, né à Koursk en 1735, mort à St-Pétersbourg en 1801, était d'abord négociant. Il se livra à l'étude de l'histoire et de la littérature, recueillit une foule de documents sur la vie de Pierre le Grand, et fit paraître de 1788 à 1790, en russe : Les hauts faits de Pierre le Grand, 12 vol. in-12. Il publia successivement jusqu'en 1798 divers suppléments à cet ouvrage qui formèrent 18 nouveaux volumes; il le compléta enfin en 1798 par les Anecdotes de Pierre le Grand. Paul I lui donna en 1800 le titre de conseiller aulique.

GOLIUS (Jacques), orientaliste, né à La Haye en 1596, mort en 1667, fut attaché à l'ambassade que les Provinces-Unies envoyèrent au Maroc en 1622, obtint à son retour une chaire d'arabe, et visita de 1626 à 1629 la Syrie, l'Arabie et la Turquie. On a de lui entre autres ouvrages : Lexicon arabico-latinum, Leyde, 1653, in-fol.; Alfragani elementa astronomica, 1669, in-4; Ahmedis arabsiadæ vitæ et rerum gestarum Timuri (Tamerlan) historia, 1636, in-4.

GOLO, riv. de Corse, naît au S. du mont Paglia-Orba, arrose le N. E. de l'arr. de Corte, traverse celui de Bastia, et tombe dans la Méditerranée près des ruines de Mariana, après un cours de 65 kil. —