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ries. Jadis capitale de la Grande-Pologne. Les Prussiens la prirent en 1793.

GNIPHON, M. Antonius Gnipho, grammairien latin du Ier siècle av. J.-C., né en Gaule, vint à Rome se perfectionner à l’école de Lucius Plotius, son compatriote ; enseigna lui-même ensuite la grammaire, les belles-lettres et l’art oratoire, et compta parmi ses élèves César et Cicéron. On lui attribue un grand nombre d’ouvrages ; tous sont perdus.

GNOMES (du grec gnômê, pensée, intelligence), êtres fantastiques, imaginés par les Gnostiques, et dont les poëtes se sont emparés. Ce sont des génies bienfaisants qui habitent l’intérieur de la terre, et qui ont un empire souverain sur cet élément, comme les Sylphes sur l’air, les Salamandres sur le feu, les Ondins sur les eaux. Ils sont d’une taille minime, mais pleine de grâce dans ses proportions. Ils habitent les grottes cristallines et gardent les mines d’or et d’argent que recèlent les entrailles de la terre. Invisibles, ils servent et défendent l’homme à son insu toutes les fois que Dieu le leur commande.

GNOMIQUES (du grec gnômê, pensée, maxime), poëtes grecs qui ont mis en vers des sentences morales ; tels sont : Solon, Pythagore (pour ses Vers dorés), Théognis, Phocylide. On y joint aussi Hésiode.

GNOSTIQUES (du grec gnôsis, connaissance, intuition), partisans de certaines doctrines religieuses et philosophiques répandues surtout en Asie et en Égypte, et qui eurent une très-grande vogue au premier siècle de l’ère chrétienne et dans les siècles suivants. Ils regardaient comme insuffisante et inexacte la révélation contenue dans les livres saints et prétendaient avoir seuls la vraie science (gnôsis) de la divinité et de toutes les choses divines : ils la devaient, soit à une intuition directe, soit à une tradition qui remontait au berceau de l’humanité et qu’ils plaçaient au-dessus de toute autre révélation. Ils admettaient pour expliquer le monde trois choses : la matière, le Démiurge, auteur du monde actuel, qui n’est qu’une œuvre imparfaite, et le Sauveur, chargé de réformer l’œuvre du Démiurge et de réparer le mal. La plupart joignaient à ces dogmes celui de l’émanation, et faisaient sortir toutes choses du sein d’un Dieu suprême, être ineffable et irrévélé. Ces doctrines, issues de l’alliance des croyances orientales avec la religion juive ou chrétienne et avec la philosophie platonicienne, donnèrent naissance à une foule de sectes : on en trouve le germe au Ier siècle dans Simon le Magicien, Ménandre le Samaritain, Cérinthe, Dosithée, et Philon le Juif. Elles furent développées aux IIe et IIIe s. par Marcion, hérétique de Syrie, Cerdon, sorti de l’Asie-Mineure, Saturnin d’Antioche, Bardesane d’Édesse, Tatien, Basilide, Valentin, Carpocrate, tous trois à Alexandrie. Elles furent combattues à la fois par les Pères de l’Église (S. Clément, Origène, Irénée, Théodoret, Épiphane, Tertullien, S. Augustin), et par les philosophes, notamment par Plotin. On doit à M. Matter une Histoire critique du Gnosticisme, 1828 et 1842, ouvrage couronné par l’Académie des inscriptions, et à Néander : Développement des systèmes gnostiques, 1818, et l’Antignostique, 1826.

GOA, île et v. de l’Inde, dans l’anc. Bedjapour, sur la côte O. ou de Malabar. — La ville actuelle de Goa, Villanova-da-Goa ou Pandjim, ch.-l. des possessions portugaises dans l’Inde, est située par 71° 22' long. E., 15° 30' lat. N., dans l’île de Goa ; 20 000 hab. Elle a remplacé l’ancienne Goa, située à 9 kil. de là, dans la même île, et qui n’a que 4000 hab. Deux beaux ports, fortifications redoutables. Résidence du vice-roi portugais. Archevêché : l’archevêque, primat des Indes, habite une île voisine, l’île San-Pedro. Goa renferme un très-grand nombre de commerçants juifs et banians. — L'île de Goa est dans la mer d’Oman, à l’emb. de la Mandova, qui la sépare de la terre ferme ; elle a 40 kil. de tour. Elle forme, avec les districts de Diu et de Daman, le gouvt de Goa, dont la population est de 420 000 âmes. — L’anc. Goa, habitée au XVIe siècle par une population arabe, fut prise par Albuquerque en 1510 et devint la capitale des Portugais dans l’Inde. Cette ville a joué le plus grand rôle dans tout le XVIe siècle. Sa décadence date de l’époque où les Anglais enlevèrent aux Portugais leurs possessions dans les Indes. Elle fut abandonnée au XVIIIe siècle, à la suite d’une épidémie. Les Anglais s’emparèrent de l’île et de la v. de Goa en 1807, mais ils les rendirent aux Portugais en 1814. Nulle part l’inquisition ne fut plus rigoureuse qu’à Goa ; sa domination y subsista jusqu’en 1815.

GOAREC, ch.-l. de c. (Côtes-du-Nord), sur le Blavet, à 43 kil. O. N. O. de Loudéac ; 855 hab.

GOAVE (LE GRAND-), v. de l’île d’Haïti (dép. de l’Ouest), à 46 kil. S. O. du Port-au-Prince, sur le golfe de Léogane, avec un port et un fort. — Le Petit-Goave est à 53 kil. O. S. O. du Port-au-Prince, sur une petite baie, et a aussi un fort. Ce dernier fut fondé en 1655, par les Flibustiers. Culture du café.

GOBÆUM PROM., cap qui forma l’extrémité N. O. de la Gaule, chez les Osismii, est auj. le cap St-Mahé ou St-Matthieu, près du Conquet (Finistère),

GOBANIUM, nom latin d’Abergavenny.

GOBELIN (Gilles), teinturier, natif de Reims, vint avec son frère s’établir à Paris sous le règne de François I, et y fonda, à l’extrémité du faubourg St-Marcel, près de la rivière de Bièvre, un établissement pour les teintures en laine, qui est devenu célèbre et qui conserve encore auj. le nom des Gobelins. On lui doit dit-on, le secret de la teinture en écarlate. La maison des Gobelins est devenue en 1667 manufacture royale ; on y exécute encore auj. des tapisseries destinées aux palais impériaux.

GOBERT (le baron Napoléon), fils d’un général distingué de l’Empire, tué à Baylen, naquit en 1807 et eut pour parrain l’empereur Napoléon. Il embrassa la carrière militaire, que sa santé le força de quitter, prit part aux journées de juillet 1830, fut attaché peu après à l’ambassade française en Angleterre, alla en 1833 an Égypte et mourut au Caire d’une fièvre gagnée pour s’être baigné imprudemment dans le Nil. Possesseur d’une fortune considérable, il légua à l’Académie française et à l’Académie des inscriptions une rente de 10 000 fr., sur laquelle 9000 devaient être donnés annuellement à l’auteur du meilleur ouvrage sur l’histoire de France, à la condition que l’auteur désigné cesserait d’en jouir dès qu’aurait paru un ouvrage supérieur. Augustin Thierry a joui de ce prix jusqu’à sa mort.

GOBINET (Ch.), docteur de Sorbonne, né en 1613, à St-Quentin, m. en 1690, fut 43 ans principal du collége du Plessis à Paris, et y fit beaucoup de bien tant par ses exemples que par ses leçons. On lui doit plusieurs ouvrages d’éducation et de piété, longtemps classiques, dont le style a vieilli, mais qui n’ont rien perdu de leur mérite, entre autres : Instruction de la jeunesse en la piété, Paris, 1655 ; Instruction chrétienne des jeunes filles, 1682 ; Instr. sur la manière de bien étudier, 1689. — Son neveu, Jean G., lui succéda dans la direction du Plessis.

GOCLENIUS (Rodolphe), professeur de logique à Marbourg, né en 1547 à Corbach (comté de Waldeck), m. en 1628, a laissé : Psychologia, Marbourg, 1590 ; Philosophia practica, 1604 ; Idea philosophiæ plalonicæ, 1612 ; Lexicon philosophicum, 1613, etc.

GOCLENIUS (Rodolphe), fils du précéd., médecin, né à Wittemberg en 1572, mort en 1621, professait la physique et les mathématiques à Marbourg. Crédule et enthousiaste, il adopta et propagea les idées de Paracelse ; il est un des plus anciens partisans de la médecine magnétique, qu’a depuis pratiquée Mesmer. On a de lui, entre autres ouvrages singuliers : Tractatus de magnetica curatione vulnerum, Marbourg, 1608 ; Synarthrosis magnetica, 1617 ; Mirabilium naturæ liber, 1625, etc. Il a aussi écrit sur l’uronoscopie, la chiroscopie, etc., 1603.

GODARD (S.), évêque de Rouen au VIe s., assista au concile d’Orléans de 511, et fit de nombreuses