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sa sœur, au trône d’Angleterre contre Étienne de Blois, 1138, et fit Étienne prisonnier, mais il fut pris à son tour par les partisans de ce prince ; il recouvra la liberté par l’échange qu’on fit des deux chefs et remporta une nouvelle victoire à Wilton. Il mourut en 1146. Le parti de Mathilde tomba avec lui. — Thomas Woodstock, duc de Glocester, frère d’Édouard III, fut l’un des tuteurs du jeune Richard II, fils d’Édouard (1377). Fier de quelques succès remportés sur la France, il essaya, dit-on, de détrôner son neveu (1399) ; celui-ci le fit arrêter à Calais et mettre à mort. — Un autre duc de Glocester, oncle et tuteur d’Henri VI, fut condamné, à l’instigation de l’évêque de Winchester, son rival, qui l’accusa de trahison, 1447. Zélé pour les lettres, il donna à l’Université d’Oxford une bibliothèque riche en livres précieux. — Richard, duc de Glocester. V. RICHARD III.

Le titre de duc de Glocester fut rétabli en 1764 en faveur de William Henry, neveu de George III, m. en 1807. — [[w:William Frederick (2e duc de Gloucester et Édimbourg)|W. Frédéric]], fils de W. Henri, feld-maréchal, 1776-1834, lui succéda dans ce titre. Il avait épousé en 1816 la 4e fille de George III et avait été élevé au rang de prince du sang.

GLOCKNER, montagne des États autrichiens, sur les limites du Salzbourg, du Tyrol et de la Carinthie, à quelques k. de Klagenfurth. Hauteur, 3000m.

GLOGAU ou GROSS-GLOGAU, c.-à-d. Grand Glogau, Glocavia major, v. des États prussiens, ch.-l. de cercle, dans la Silésie, à 55 kil. N. de Leignitz, située jadis près de l’Oder, auj. à 7 kil. de ce fleuve ; 15 500 hab. Arsenal, magasins à poudre ; draps, imprimerie d’indiennes, etc. Chemin de fer. — Il y eut des ducs ou princes de Glogau, de la famille royale des Piasts, qui résidèrent dans cette ville jusqu’en 1476. Ils s’éteignirent à cette époque ; leur principauté échut à la Bohême et par suite à l’Autriche. Frédéric prit la ville de Glogau en 1741 ; les Français s’en emparèrent en 1806 ; elle fut rendue à la Prusse en 1814. — On donne le nom de Petit-Glogau ou Glogau supérieur, Klein-Glogau, Ober-Glogau, à une petite ville de Silésie, à 15 kil. S. d’Oppeln ; 2200 hab.

GLOGGNITZ, v. d’Autriche, sur la Leitha, au-dessus de Neustadt. Station de chemin de fer.

GLOMMEN, riv. de Norwége, sort du lac Œrsund, se divise près de Rakestad en deux bras, qui tous deux se jettent dans le Skager-Rack. Son cours est de 480 kil. Il offre plusieurs cataractes.

GLOTA, la Clyde, riv. de l’anc. Calédonie (Écosse), au N. O. de la Valentie. Agricola parvint à son embouchure l’an 85 de J.-C. C’est de la Glota à l’estuaire de la Bodotria qu’allait le mur d’Antonin, qui formait la limite de l’empire romain au N. O.

GLOVER (Richard), poëte anglais, né à Londres | en 1712, m. en 1785, était commerçant, fut élu au parlement par les négociants de Londres et joua un rôle dans l’opposition. On a de lui un poëme de Léonidas, Londres, 1737, qui eut un grand succès et fut traduit par Bertrand, 1783 ; l’Athénaïde, poëme posthume, en 30 chants ; deux tragédies, Boadicée et Médée, et des Mémoires, Londres, 1814.

GLUCK (Christophe), compositeur célèbre, né en 1712 dans le H.-Palatinat, m. à Vienne en 1787, étudia la musique à Milan sous San-Martini, et donna ensuite sur différents théâtres d’Italie plusieurs opéras qui ne furent point remarqués. Ce peu de succès était dû en partie à la faiblesse des libretti ; Gluck s’adjoignit alors le poëte Ranieri di Calzabigi, et son opéra d’Hélène et Pâris, travaillé sur un plan large, fut accueilli avec transport. En 1774 il vint à Paris, et y donna successivement plusieurs chefs-d’œuvre : Iphigénie en Aulide, Orphée, Armide, Iphigénie en Tauride, Alceste, dont les paroles sont en français. Le dernier sujet fut aussi traité par Piccini : il s’éleva à cette occasion entre les deux compositeurs, et par suite entre leurs partisans, les Piccinistes et les Gluckistes, une querelle fort animée sur la prééminence des deux rivaux et du genre cultivé par chacun d’eux. Les deux chefs d’école avaient chacun leur part de gloire bien distincte ; à Piccini la suavité de la mélodie, à Gluck la vérité musicale, le pathétique, la puissance et le grandiose de l’harmonie. Dégoûté de la lutte, Gluck quitta la France en 1780. À la tête des Gluckistes étaient l’abbé Arnaud et Suard ; à la tête des Piccinistes, Marmontel, La Harpe, Ginguené. A. Schmid a publié à Vienne en 1854 : Vie et ouvrages de Gluck.

GLUCKSTADT, Fanum Fortunæ, ch.-l. de bailliage et de tout le duché de Holstein, sur l’Elbe, r. dr., à 300 kil. S. O. de Copenhague : 6000 hab. Port, école de marine ; plusieurs canaux ; commerce maritime très-actif. Armements pour la pêche de la baleine. Fondée en 1619, assiégée en 1628 par Tilly, mais inutilement. Ses fortifications ont été détruites depuis 1814.

GLYCAS (Michel), écrivain grec du Bas-Empire, vivait au XIIe siècle, ou selon quelques-uns au XVe, et habitait la Sicile. Il est auteur d’Annales qui vont de la création jusqu’en 1118, et qui ont été publiées par le P. Labbe, Paris, 1660, dans la collection byzantine, et de Lettres intéressantes. — Un autre Glycas, Michel, patriarche de Constantinople en 1316, a laissé un traité sur la Syntaxe.

GLYCERIUS (Flavius), emper. romain d’Occident. Soldat obscur, il fut revêtu de la pourpre en 473, par Gundobald, prince burgunde ; mais Léon I, empereur d’Orient, irrité d’un choix fait sans sa participation, donna la couronne à Julius Nepos ; Glycérius, s’étant laissé surprendre dans Rome, fut forcé d’y renoncer. Il reçut en échange l’évêché de Salone. J. Nepos ayant été exilé dans cette même ville de Salone, Glycerius l’y fit tuer. Il m. en 480.

GLYCON, statuaire grec, auteur de la belle statue d’Hercule dite l’Hercule Farnèse. On croit qu’il vint en Italie vers le temps d’Auguste.

GMELIN (J. George), naturaliste, né à Tubingue en 1709, m. en 1755, passa fort jeune en Russie, enseigna la chimie et l’histoire naturelle à St-Pétersbourg, fut chargé en 1733 d’un voyage scientifique en Sibérie, employa dix années à explorer cette contrée, revint en 1747 dans son pays, et y enseigna la botanique jusqu’à sa mort. On lui doit la Flore de Sibérie, St-Pétersbourg, 1747-70, en latin ; Voyage en Sibérie, Gœttingue, 1751, en allemand, abrégé par Kéralio, Paris, 1767. — Sam.-Théoph. Gmelin, son neveu, né à Tubingue en 1745, enseigna la botanique à St-Pétersbourg, fit un voyage scientifique pour la Russie, visita le Mazandéran, la mer Caspienne ; fut en 1774 jeté dans une prison par un khan des Kirghises, et mourut de la dyssenterie dans les montagnes du Caucase. On lui doit : Historia fucorum, St-Pétersb., 1768, et une Relation de ses Voyages, 1770-84 (la publication en fut terminée par Pallas). — J. Frédéric, neveu de Jean George, né à Tubingue en 1748, m. en 1804, fut professeur de médecine dans sa ville natale, puis à Gœttingue et fit un grand nombre de traités élémentaires de botanique, de minéralogie, de métallurgie, de chimie, etc. On estime surtout son Histoire générale des poissons, et son Dictionnaire de Botanique (Onomotologia Botanica).

GNEDITSCH (Nicolas), poëte russe, né à Pultawa en 1784, mort en 1833 à St-Pétersbourg, était conservateur de la Bibliothèque impériale, conseiller aulique, membre de l’Académie russe. Il a traduit l’Iliade en vers russes, 1831, 2 vol in-4. On lui doit aussi des traductions de l’Abufar de Ducis, du Roi Lear de Shakspeare, du Tancrède de Voltaire, et des chants populaires des Grecs. Il a en outre composé des poésies originales, dont quelques-unes ont été trad. par Dupré de St-Maur, 1823.

GNESNE, v. murée de l’anc. Pologne, auj. dans les États prussiens (Posnanie), à 49 kil. N. E. de Posen ; 6000 hab. Archevêché, dont le titulaire était primat de Pologne et vicaire du roi pendant les interrègnes. Draps, toiles, eau-de-vie de grains, bière ; tanne-