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Il quitta ensuite le métier des armes, vint s'établir à Rome, et y composa, sous le titre de Rerum gestarum libri XXXI, une Histoire qui va depuis Nerva jusqu'à Valens, 96-378. Les 13 premiers livres sont perdus, mais il reste les plus importants, ceux où l'auteur parle de son temps (352-378). Le style de cette histoire se ressent de la barbarie de l'époque ; mais l'ouvrage jouit d'une grande autorité, parce que l'auteur rapporte, surtout dans ses derniers livres, ce qu'il avait vu lui-même. Il parle avec une telle modération du Christianisme et du Paganisme que l'on ne peut deviner par ses écrits quelle religion il professait. Ammien avait aussi publié en grec un ouvrage sur les historiens et les orateurs de la Grèce ; il n'en reste qu'un fragment, découvert au XVe siècle par le Pogge. L'ouvrage d'Ammien-Marcellin fut imprimé pour la première fois à Rome en 1474, par A. Sabinus. On estime l'édition Variorum, avec notes de Wagner, Leips., 1808, 3 vol. in-8. Il a été trad. en français par de Moulines, Berlin, 1775, par Savalette Paris, 1848, et se trouve dans la collection Panckouke et dans celle de M. Nisard (où il a été traduit par M. Fleutelot).

AMMIRATO (Scipion), historien italien, né en 1531 à Lecce, dans le roy. de Naples, mort à Florence en 1601. Après avoir quelque temps mené une vie fort aventureuse, il s'attacha au grand-duc Côme I, qui le chargea d'écrire l'histoire de Florence. Afin qu'il ne fût distrait par aucun soin, le cardinal Ferdinand de Médicis le logea dans son palais et le pourvut d'un bon canonicat. Son Histoire de Florence, en 35 livres, va jusqu'en 1574 ; elle fut publiée en deux parties, Florence, 1600 et 1641, in-fol. Cet auteur laissa quelques autres écrits qui furent publiés après sa mort par son neveu, Bianchi Ammirato, connu sous le nom d'Ammirato le Jeune.

AMMON, c'est-à-dire Soleil, en phénicien, dieu adoré chez les peuples de la Libye, surtout dans la grande oasis qui prit depuis le nom d’Oasis de Jupiter-Ammon (auj. de Syouah), où il avait un temple dont les oracles étaient célèbres. On le représentait avec des cornes de bélier. Alexandre visita son temple et se fit proclamer par l'oracle fils de Jupiter-Ammon. V. SYOUAH. — V. de Syrie. V. AMMAN.

AMMONITES, peuple infidèle, issu d'Ammon, fils de Loth, habitait à l'E. de la demi-tribu orient. de Manassé, et avait pour capit. Rabbath-Ammon. Ils furent presque toujours en guerre avec les Israélites. Jephté, Saül et David les battirent à plusieurs reprises; enfin Joab les extermina.

AMMONIUS SACCAS, philosophe d'Alexandrie, du IIIe siècle après J.-C., mort vers 241. Quoiqu'il fût né dans la pauvreté et qu'il eût été d'abord forcé de faire le métier de portefaix pour vivre (d'où le nom de Saccas ou Saccophore), il se livra avec ardeur à l'étude de la philosophie; il chercha à concilier les doctrines de Platon et d'Aristote, en y mêlant les doctrines orientales, et fut ainsi le fondateur de l'éclectisme néoplatonicien. Il n'a laissé aucun écrit, mais il eut pour disciple Longin, Origène et Plotin. Ce dernier a en partie reproduit sa doctrine. Il paraît qu'Ammonius, après s'être fait chrétien, retourna au paganisme. On a de M. Dehaut : Vie et doctrine d'Amm. Saccas, Bruxelles, 1836.

AMMONIUS, fils d'Hermias, philosophe éclectique, disciple de Proclus, vécut vers le milieu du Ve siècle, et laissa des commentaires estimés sur les livres de l’Interprétation d'Aristote (Venise, 1503, 1546), et sur le traité Des cinq universaux de Porphyre (Venise, 1500 et 1546), ainsi qu'un livre De Fato, publié avec plusieurs autres traités sur le même sujet par J. C. Orelli, Zurich, 1824. On a aussi sous le nom d'Ammonius une Vie d'Aristoteää.

AMMONIUS, grammairien grec qu'on place au IVe siècle de J.-C., est auteur d'un traité des Synonymes grecs, publié par Walkenaer, à Leyde, 1739, et trad. en français par A. Pillon, 1824 et 1847. C'était un prêtre païen d'Égypte, qui, après la destruction des temples, se réfugia à Constantinople, en 389.

AMNON, fils aîné de David, conçut un amour incestueux pour sa sœur Thamar et lui fit violence. Absalon le tua pour venger cet affront (1026).

AMOL, v. de Perse (Mazanderan), à 40 kil. O. de Balfrouch, sur l'Herrouz; 35 000 hab. Restes d'un palais de Schah-Abbas; 3 tours consacrées au culte du feu par les Guèbres. — Ville du Khoraçan, sur la rive g. du Djihoun, à 110 kil. S. O. de Bokhara. Peuplée et commerçante. Prise par Tamerlan en 1392.

AMON, roi de Juda (640-639), fils de Manassé, imita les impiétés de son père, et fut assassiné par ses propres serviteurs, à l'âge de 24 ans.

AMONTONS (Guillaume), physicien, né à Paris en 1663, mort en 1705. Étant devenu sourd dans sa jeunesse, il chercha une consolation dans l'étude et s'appliqua avec succès aux mathématiques, à la physique et à la mécanique. Il publia en 1695 des Expériences sur une nouvelle clepsydre, sur les baromètres, les thermomètres et les hygromètres, perfectionna ces divers instruments, construisit un thermomètre à air, eut l'idée des machines à vapeur et imagina le télégraphe aérien, invention qui ne fut utilisée que beaucoup plus tard (V. CHAPPE). Il fut reçu en 1699 à l'Académie des sciences.

AMORBACH, v. de Bavière, à 34 kil. S. d'Aschaffenbourg; 3500 hab. Grande abbaye de Bénédictins, auj. résilience du prince de Leiningen.

AMORETTI (l'abbé), savant génois, 1741-1816, professa d'abord le droit canonique à Parme, mais quitta bientôt cet enseignement pour les sciences naturelles et s'appliqua surtout à la minéralogie. On a de lui des Recherches sur la tourbe, le lignite et le charbon fossile, un Voyage aux trois lacs (lac Majeur, de Lugano, de Côme), et une Histoire de Léonard de Vinci, 1794.

AMORGO, Amorgos, île de I'Archipel, une des Cyclades mérid., entre Naxie et Stampalie, avec une v. du même nom; 2600 hab. Patrie de Simonide.

AMORIUM, v. de Galatie, chez les Tolistoboii, à l'O. du Sangarius. On y fait naître Ésope.

AMOROS (don Franç.), colonel espagnol, né en 1770 à Valence, mort en 1848 avait servi honorablement dans les armées espagnoles. Il fut chargé en 1807 de l'éducation de l'infant don François de Paule, se déclara en 1808 pour le roi Joseph, qui le fit intendant général de la police, puis ministre de l'intérieur, vint se fixer en France au retour de Ferdinand VII, et introduisit dans notre armée et dans nos écoles les exercices gymnastiques, dont il avait déjà fait d'heureux essais en Espagne. On a de lui un bon Manuel de Gymnastique, 1836.

AMORRHÉENS, peuple de Palestine, descendant d'Amor, fils de Chanaan, habitaient au S. E. du pays de Chanaan. Ils furent soumis par Moïse.

AMOS, le 3e des 12 petits prophètes, était un pasteur de Thécué, prés de Jérusalem. Il prophétisa sous le règne d'Osias, roi de Juda, et fut mis à mort par un prêtre de Béthel, vers 785 av. J.-C.

AMOU, ch.-l. de cant. (Landes), à 23 kil. S. O. de St-Sever, sur le Luy. ; 1036 hab. Vin, estimé.

AMOU-DARIA ou DJIHOUN, Oxus. V. DJIHOUN.

AMOUN, dieu égyptien, le même qu’Ammon.

AMOUR, divinité païenne. V. CUPIDON.

AMOUR (Saghalien en mandchou, Helong-Kiang en chinois, Argoun en russe), grand fleuve d'Asie, dans la Mongolie et la Russie d'Asie, prend sa source aux monts Kinhan, par 40° 30' lat. N.; court au S. E., puis au N., traverse le lac Koulon, arrose la Mantchourie, reçoit le Gan, la Chilka, le Songari, et, après 4000 kilom. de cours, tombe dans la mer d'Okhotsk, vis-à-vis de l'île de Tchoka. En 1854, les Russes se sont fait céder par les Chinois toute la rive septentr. de l'Amour et ont fortifié l'embouchure du fleuve. On a de M. de Sabir, Le fleuve Amour, in-4o, 1861.

AMOUREUX (Guerre des), guerre religieuse qui