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et sortit de son couvent pour se mettre à écrire. Il publia une Histoire générale de Cîteaux, (Avignon, 1746), qui lui attira la haine des Bernardins et le fit enfermer à l'abbaye de Notre-Dame-des-Reclus. On lui doit une foule d'écrits, entre autres : Vie d'Abélard et d'Héloïse, 1720; Lettres d'Abélard et d'Héloïse, trad. en français, 1723; Histoire de l'abbé Suger, 1721, et la Vie de plusieurs Pères (S. Cyprien, S. Irénée, S. Épiphane, S. Paulin, etc.).

GÉRYON, fils de Chrysaor et de Callirhoé, et roi d'Érythie ou des Baléares. Les poëtes en ont fait un géant à trois corps, qui avait de grands troupeaux de bœufs rouges qu'il nourrissait de chair humaine; il avait pour les garder un chien à deux têtes, et un dragon à sept. Hercule le tua avec ses défenseurs, et emmena ses bœufs pour les offrir à Eurysthée.

GÉSATES, tribu gauloise, située entre le Rhône et les Alpes, avait pour arme principale le gæssum, épieu ferré. Les Gésates envahirent l'Italie avec les Sénonais en 225 av. J.-C. et tuèrent le consul Atilius Regulus ; 3 ans après, Viridomar, leur roi, fut battu et tué à Clastidium, par le consul Marcellus.

GESENIUS (H. Guill.), orientaliste, né à Nordhausen en 1785, mort en 1842, fut successivement professeur au gymnase de Helmstedt, répétiteur de théologie à Gœttingue, professeur de littérature anc. au gymnase d'Heiligenstadt, et, depuis 1810, professeur de théologie à l'université de Halle. Ses principaux ouvrages, outre une Grammaire et un Dictionnaire hébraïques fort estimés, sont : Histoire de la langue et de l'écriture hébraïques, Leipzig, 1815; de Pentateuchi Samaritani origine et auctoritate, 1815; Système de la langue hébraïque, 1817 ; de Samaritanorum theologia, 1822; Thesaurus philologico-criticus linguæ hebraïcæ et chaldaïdcæ, 1827-58; Études paléographiques sur l'écriture phénicienne et carthaginoise, 1835; 'Scripturæ linguæque Phœniciæ monumenta quotquot supersunt, 1837.

GESNER (Conrad), le Pline de l'Allemagne, né à Zurich en 1516, mort en 1565, se livra avec ardeur à l'étude, malgré les obstacles que lui opposait sa pauvreté; fut reçu médecin à Bâle en 1541, fut nommé en 1555 professeur d'histoire naturelle à Zurich, et jouit de la faveur de l'emp. Ferdinand. Il mourut victime de son dévouement à soigner les malades dans une violente épidémie. Il a laissé une foule de travaux dans les genres les plus différents : des éditions et des traductions d'auteurs grecs, entre autres d’Élien, grec-latin, 1656 ; un excellent recueil bibliographique sous le titre de Bibliotheca (Zurich, 1545), réimprimé avec augmentations par Simler et Frisius (1583, in-fol.); une Histoire des animaux, en latin (Zurich, 1551-1589, 4 vol. in-fol.), l'ouvrage le plus vaste et le plus savant qu'on eût publié jusque-là sur ce sujet ; plusieurs écrits sur la Botanique (Nuremberg, 1754-1770), où il établit le 1er une classification scientifique fondée sur les organes de la fructification ; et un traité de la comparaison des langues, Mithridates de differentiis linguarum, Zurich, 1555. Il a aussi écrit, mais avec moins de succès, sur la théologie : ses Partitiones theologicæ sont à l'Index à Rome.

GESNER (J. Mathias), philologue, né en 1691 à Roth, près d'Anspach, mort en 1761, enseigna d'abord les belles-lettres à Weimar, fut nommé en 1734 prof. d'éloquence et bibliothécaire de l'Université de Leipsick, et fonda dans cette ville le Séminaire philologique, espèce d'école normale pour former de jeunes professeurs. Savant universel, il possédait, outre le latin et le grec, la connaissance des langues orientales, de la philosophie, des mathématiques, de l'histoire naturelle et du droit. Il s'occupa sans cesse d'améliorer les méthodes d'enseignement et d'avancer les études. Il donna des éditions de Caton, de Varron, de Columelle et de Palladius, qu'il réunit sous le titre de : Agriculteurs latins, Leipsick, 1735, 2 vol. in-4; du Lexique de Basile Faber, La Haye, 1735, 2 v. in-fol. ; du Panégyrique et des Lettres de Pline, 1735-39-49; de Quintilien, 1738; de Claudien, 1759, du Thesaurus linguæ latinaæ de Robert Étienne, Leipsick, 1749, et publia une Chrestomathie de Cicéron et une Chrestomathie grecque, longtemps classique. Ses opuscules ont été. recueillis à Breslau en 8 vol. in-8.

GESNER (J. J.), orientaliste et antiquaire, né à Zurich en 1707, mort en 1787, a donné un recueil gravé des médailles grecques et romaines connues jusqu'alors, sous le titre de Numismata antiqua populorum et urbium omnia, Zurich, 1735-38.

GESNER (Salomon), écrivain, né à Zurich, en 1730, mort en 1788, était fils d'un libraire, et fut lui-même libraire et imprimeur à Zurich. Il montra d'abord peu d'aptitude pour l'étude; mais le commerce des grands poëtes de l'époque, surtout de Klopstock, lui inspira ensuite le goût des lettres, et dès 1755 il se fit connaître par le poëme pastoral de Daphnis. Il publia en 1756 des Idylles qui le placèrent au 1er rang dans ce genre, et donna en 1758 le poëme de la Mort d'Abel, en prose, remarquable par le sentiment biblique. Il a encore composé le Premier Navigateur, poëme, 1762, le Tableau du Déluge, des Contes moraux. Ses écrits se distinguent par une aimable naïveté et par la pureté des sentiments. L'auteur donnait dans sa vie privée l'exemple de toutes les vertus domestiques. Gesner en outre était excellent peintre de paysage et bon graveur. On a de lui des Lettres sur le paysage, fort estimées. Ses œuvres ont été trad. en français : la trad. de Huber, Meister et Bruté de Loirelle forme 3 vol. in-4, Paris, 1786-93, Son œuvre de graveur, comprenant des figures faites pour ses contes moraux et pour ses idylles, forme 336 pl., et a été publié à Zurich, 1762-88.

GESOBRIVATE ou GESOCRIDATE, auj. Brest.

GESORIACUM, partie de Boulogne-sur-Mer, v. de Gaule (Belgique 2e), chez les Morini, dans le Nervicanus tractus, était unie par un pont à Bononia.

GESSEN (pays de), district de l’Égypte anc. (Égypte inf.), sur la r. dr. du Nil et à l'E. de Bubastis. Ce pays, très-fertile, fut donné par Pharaon à Jacob et à ses fils, sur la demande de Joseph, et fut jusqu'au départ de Moïse la demeure des Israélites en Égypte. Il s'appelle auj. Toumilat et est traversé par le nouveau canal de Suez.

GESSENAI (le), Saanen, vallée et village de Suisse (Berne), sur la Sarine, à 50 kil. S. S. O. de Berne, est situé à 1036m au-dessus de la mer, à 12 kil. S. O. de Zweysinnen. Fromages estimés.

GESSI (Francesco), peintre, né à Bologne en 1588, mort en 1649, élève et collaborateur du Guide, égala presque son maître. On voit de lui dans la galerie de Milan un superbe tableau de la Vierge.

GESSLER (Hermann), gouverneur des cantons de Schwytz et d'Uri pour Albert I d'Autriche, fut cause, par sa cruauté, de l'insurrection qui enleva ce pays à la maison d'Autriche en 1307 et périt, selon la tradition, de la main de Guillaume Tell.

GESSNER. V. GESNER.

GESTRICIE ou GESTRIKLAND, anc. division de la Suède, entre l'Upland au S., l'Helsingland au N., le golfe de Botnie à l'E., la Dalécarlie à l'O., avait pour ch.-l. Gefle, et forme auj. avec l'Helsinglang le lan de Gefleborg.

GÉTA (P. Septimius), fils de Septime-Sévère et frère de Caracalla, fut associé avec son frère à l'empire par leur père en 198, et partagea le trône après la mort de l'empereur, en 211. Caracalla chercha à l'empoisonner afin de régner seul; n'ayant pu y réussir, il l'assassina de sa propre main, entre les bras mêmes de leur mère, Julia Domna, l'an 212. Géta était un prince doux et aimé du peuple.

GÈTES, Getæ, anc. peuple de l'Europe barbare, habitait dans les montagnes de la Hongrie, de la Transylvanie, de la Bukowine, de la Moldavie et de la Valachie. Les uns les font descendre des Thraces, d'autres les regardent comme une branche des Scythes, de laquelle seraient sortis les Germains et les Scandinaves; on les confond aussi avec les Daces, dont la capitale Zarmigéthuse rappelait leur nom.