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AMERSFOORT, v. de Hollande (Utrecht), ch.-l. d’arr., sur l’Eem, à 20 kil. N. E. d’Utrecht ; 9000 hab. Grand commerce de transit. Patrie de Barneveldt.

AMFREVILLE-LA-CAMPAGNE, ch.-l. de c. (Eure), à 20 kil. O. de Louviers ; 516 hab. Céréales. - AMFREVILLE-SOUS-LES-MONTS, petite comm. du même dép., dans le cant. de Fleury-sur-Andelle, près de la côte des Deux-Amants ; 415 hab.

AMHARA, partie de l’Abyssine située vers les sources du fleuve Bleu, à l’O. du Tacazzé, a pour capit. Gondar. On y parle une langue particulière connue sous le nom d’amhara.

AMHERST (JEFFERY, lord), général anglais, d’une ancienne famille, né à Kent en 1727, mort en 1798, fut gouverneur de la Virginie, puis commanda en chef les forces anglaises en Amérique, et se rendit maître de tout le Canada. Il fut en récompense créé chevalier du Bain et baron d’Amherst, et enfin élevé en 1791 à la dignité de feld-maréchal. - Son neveu, W. Pitt, comte d’Amherst, 1773-1857, fut chargé en 1816 d’une mission en Chine, mais ne put obtenir audience de l’empereur, parce qu’il ne voulut pas se soumettre à des conditions humiliantes. Il fut nommé en 1823 gouverneur général des Indes orientales, et fit la première expédition contre l’empire d’Annam.

AMHERST-TOWN, v. de l’Inde anglaise transgangétique, sur le golfe de Martaban, près de l’embouchure du Salouen. Bâtie en 1826 par les Anglais, elle compte déjà 20 000 hab.

AMIDA, v. de Mésopotamie, et auj. Diarbek.

AMIÉNOIS, partie de la Haute-Picardie qui occupe auj. le milieu du dép. de la Somme, formait sous les Carlovingiens un comté qui contenait Amiens, Conti, Poix, Doulens, Picquigny, Rubempré. Les comtes d’Amiens furent vassaux de l’évêque jusqu’en 1185 ; Philippe-Auguste unit alors le comté à la couronne ; Charles VII le céda par traité à Philippe le Bon, duc de Bourgogne, 1435 ; la mort de Charles le Téméraire le rendit à Louis XI, 1477, et il lui fut assuré par le traité d’Arras, 1482.

AMIENS, Samarobriva, puis Ambiani, ch.-l. du dép. de la Somme, jadis capit. de la Picardie, sur la Somme, à 128 kil. N. de Paris (131 par Beauvais ; 147 par le chemin de fer) ; 58 780 hab. Évêché, suffragant de Reims ; cour d’appel et tribunaux ; lycée, académie, musée de peinture, jardin botanique, bibliothèque. Magnifique cathédrale, construite au XIIIe siècle ; citadelle en ruines. Belle promenade de la Hotoie. Nombreuses manufactures : tissus de toutes espèces, filatures, huiles de graines, tanneries, brasseries ; grand commerce. Patrie de Pierre-l’Ermite, Rohault, dom Bouquet, Voiture, Ducange, Gresset, Wailly, Gribeauval, Delambre. - Résidence de Clodion, qui mourut en 448 ; ravagée par les Normands au IXe siècle. Amiens fut au moyen âge la capit. d’un comté particulier (V. AMIÉNOIS). Cette ville entra dans la Ligue dès 1588, et ne se soumit qu’en 1592. Prise par les Espagnols en 1597, elle fut reprise la même année par Henri IV. Il y fut signé le 27 mais 1802 un célèbre traité de paix entre la France, l’Angleterre, l’Espagne et la Hollande : la France gardait ses conquêtes, sauf Rome, Naples et l’île d’Elbe ; l’Angleterre restituait ses conquêtes coloniales, à l’exception de Ceylan et de la Trinité ; Malte était rendue aux chevaliers de Malte ; l’Espagne et la Hollande recouvraient leurs colonies.

AMILCAR, nom commun à plusieurs généraux carthaginois qui se distinguèrent dans les guerres puniques. Le plus célèbre est Amilcar Barca, qui fut père du grand Annibal, et qui joua un grand rôle dans la première guerre punique ; il désola pendant cinq ans la Sicile, que les Romains disputaient à Carthage ; mais enfin il fut vaincu par le consul Lutatius, près des îles Égades, dans un combat naval qui mit fin à cette guerre (242). De retour dans sa patrie, il étouffa la révolte des mercenaires qui avaient pris plusieurs villes et assiégé Carthage. Il passa ensuite en Espagne, subjugua les peuples les plus belliqueux de cette contrée, et y bâtit, dit-on, une ville qu’il appela, d’après le nom de sa famille, Barcino (Barcelone). Comme il se disposait à porter la guerre en Italie, il fut tué dans une bataille par les Vettones, l’an 228 av. J.-C. Ce général avait fait jurer à son fils Annibal, dès l’âge de 9 ans, une haine implacable aux Romains.

AMIOT (le P.), jésuite, missionnaire en Chine, né à Toulon en 1718, arriva à Macao en 1750, et alla l’année suivante à Pékin, où il resta jusqu’à sa mort, en 1794. Il était très-versé dans les langues chinoise et tatare, dans les mathématiques, l’histoire et les arts de la Chine. Nous avons de lui : Éloge de la ville de Moukden, trad. du chinois, 1770 ; Art militaire des Chinois, 1772 ; plusieurs ouvrages sur la Typographie et la Musique des Chinois ; Vie de Confucius (formant le tome XII des Mémoires sur les Chinois) ; Dictionnaire tatar-mandchou et français, 1789 ; Grammaire de la langue tatare-mantchoue, etc. - Célèbre traducteur. V. AMYOT.

AMIRAL, de l’arabe emir al bahr, commandant de la mer, est le nom que porte le commandant d’une flotte ou d’une escadre. Il a sous ses ordres un vice-amiral qui commande l’avant-garde, et un contre-amiral qui commande l’arrière-garde. V. pour plus de détails notre Dictionnaire des Sciences.

AMIRANTE, Almirante, titre d’un grand officier d’Espagne équivalant à celui de grand amiral. Il y eut d’abord deux amirautés, celui de Castille et celui de Séville, auj. il n’y en a plus qu’un. Ce titre se donnait ordinairement à l’infant d’Espagne.

AMIRANTES (les), groupe de 12 petites îles dans la mer des Indes, situé par 51° 21’-52° 50’long. E. ; 5°-6° 13’.lat. S. Il fait partie des Seychelles et appartient aux Anglais.

AMIRAUTÉ. On nommait ainsi en France et on nomme encore ainsi en Angleterre l’Administration spéciale de la marine, ayant juridiction sur toutes les personnes attachées au service de la mer.

AMIRAUTÉ (île de l’), grande île de l’Amérique du N., sur la côte O., entre le continent et l’archipel du Roi-Georges, par 137° 10’-137° 48’long. O., 57° 2’-58° 24’lat. N. Elle a 320 kil. de tour et appartient aux Anglais. Découverte par Vancouver en 1794.

AMIRAUTÉ (îles de l’), groupe d’îles de la Polynésie, au N. de la Nouvelle-Bretagne, par 144° 30’long. E., 2° 12’lat. S., se compose de 25 ou 30 îles, la plupart désertes. Habitants noirs, presque nus, assez adroits navigateurs. - Découvertes par les Hollandais en 1616 ; visitées par Carteret en 1767 ; par Morello, 1781 ; par d’Entrecasteaux, 1793. La plus grande, dite île de la Grande Amirauté, a 100 kil. de long.

AMIS (île des), dans l’Océanie. V. TONGA.

AMIS (Société des). V. QUAKERS.

AMISIA, v. de Germanie, est auj. Emden.

AMISIUS, riv. de Germanie, auj. l’Ems.

AMISUS, Samsoun, v. du roy. de Pont, sur un golfe du Pont-Euxin, à l’O., fut fortifiée et agrandie par Mithridate. Lucullus s’en empara en 71 av. J.-C.

AMITERNUM, auj. San-Vittorino, v. de l’Italie anc. au N. N. E. de Rome, dans le pays des Sabins, au pied de l’Apennin. Patrie de Salluste.

AMMAN, Rabbath-Ammon dans la Bible, Philadelphia chez les Grecs, v. de Turquie d’Asie (Damas), à 90 kil. N. E. de Jérusalem, jadis capit. des Ammonites. Prise par David en 1035 av. J.-C. ; c’est là qu’Urie fut tué. Ptolémée-Philadelphe l’embellit et lui donna son nom. Belles ruines.

AMMAN (J. Conrad), médecin, né à Schaffhouse en 1669, mort vers 1730, exerça la médecine à Amsterdam, s’occupa avec succès de l’éducation des sourds-muets, et publia Surdus loquens, Amst., 1692, De Loquela ; 1700 (trad. en français en 1779).

AMMIEN-MARCELLIN, historien latin, né à Antioche vers 320, mort en 390 à Rome, fit longtemps la guerre en Germanie et dans les Gaules, et accompagna l’empereur Julien dans son expédition en Perse.