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lan et de Sandwich, la Géorgie australe, les Orcades australes, le Shetland austral. L’Amérique du N. contient un grand nombre de lacs, dont quelques-uns ressemblent à des mers : les lacs Supérieur, Michigan, Huron, St-Clair, Érié, Ontario, Ouinnipeg, de l’Esclave. On cite en outre dans le Guatimala, le lac de Nicaragua ; dans l’Amérique du S., ceux de Maracaibo et de Titicaca. Les principaux fleuves sont : le St-Laurent, le Mississipi, le Missouri, le Rio del Norte, le Magdalena, l’Orénoque, l’Amazone, l’Uruguay, le San-Francisco, le Rio de la Plata, qui tous se jettent dans l’Océan Atlantique ; le Colombia et le Colorado, tributaires de l’Océan Pacifique ; le Mackensie, que reçoit l’Océan Glacial arctique. Plusieurs chaînes de mont. traversent l’Amérique du N. au S. ; ce sont : 1° dans l’Amérique septentrionale, à l’O., les mont. Rocheuses, qui commencent vers le détroit de Behring et s’étendent jusqu’à l’isthme de Panama, en prenant successivement les noms de Sierra Verde, Sierra de los Mimbres, Sierra de la Madre, etc. ; à l’E., les Alleganys, qui traversent les États-Unis du N. E. au S. O. ; 2° dans l’Amérique méridionale, les Andes ou Cordillères, qui s’étendent sans interruption sur toute la côte baignée par l’Océan Pacifique, depuis l’isthme de Panama jusqu’au cap Froward ; et les mont. du Brésil, dont les principales chaînes sont parallèles à la côte orientale. Les volcans abondent en Amérique, surtout dans le Guatimala et dans les Andes. Le climat est fort varié : très-froid au N. et sur les hauts plateaux, brûlant aux Antilles et sur les côtes du Mexique et du Brésil ; cependant on trouve des neiges éternelles sur les hautes mont. situées sous l’équateur même. De vastes savanes, d’immenses pampas occupent une grande partie du territoire ; des forêts énormes y entretiennent la fraîcheur. L’air est malsain en quelques endroits et cause des maladies endémiques ; la fièvre jaune est fréquente dans certains ports. L’or, l’argent existent en très-grande quantité dans le continent, surtout au Pérou, au Mexique et en Californie ; on y trouve aussi l’étain, le mercure, le plomb, le cuivre, le fer, ainsi que des diamants et des pierres précieuses, surtout au Brésil, au Chili et au Pérou. Le sol est presque partout d’une admirable fertilité et offre d’immenses forêts vierges ; les principales plantes indigènes sont le cactus, le nopal à cochenille, le papayer, le campêche, l’acajou, le quinquina, le caoutchouc, le tabac, le maïs, le topinambour et la pomme de terre ; l’agave, le cacaoyer, la vanille, l’ipécacuanha, la salsepareille, le manioc. L’on y a importé l’ananas, le bananier, la canne à sucre, le caféier, etc., et toutes les plantes utiles d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Quelques animaux sont particuliers au Nouveau-Continent : le bison, le jaguar et le couguar, le lama et la vigogne, la sarigue, le tapir, le condor, le serpent à sonnettes, le caïman, le gymnote. Les indigènes, dont le nombre diminue de jour en jour, paraissent appartenir tous à la même race : ils ont pour la plupart la peau couleur de cuivre et sont à peu près sans barbe ; ils sont divisés en peuplades nombreuses, nommées Esquimaux, Iroquois, Algonquins, Hurons, Tchérokis, Chactas, Criks et Natchez, Osages, Sioux, Aztèques, Caraïbes, Araucans, Guaranis, Péruviens, Puelches, Patagons, etc. La plupart de ces peuplades sont restées indépendantes et quelques tribus se font encore redouter ; d’autres (comme les Aztèques, les Péruviens, les Caraïbes) ont à peu près disparu. En général, ce qui reste des indigènes repousse la civilisation ; cependant, plusieurs des peuples antérieurs à la découverte de l’Amérique, notamment les Mexicains et les Péruviens, avaient des connaissances en astronomie, des lois, une espèce d’écriture, une architecture remarquable. Christophe Colomb fit le premier connaître à l’Europe l’existence de ce vaste continent. En 1492, il aborda aux îles Lucayes, et en 1498 il découvrit la Terre-Ferme. Cependant la gloire d’attacher son ne ni à l’Amérique fut réservée à Améric Vespuce, qui eut tout au plus le mérite d’explorer, en 1499, la côte N. E. de l’Amérique du S. et qui publia une relation de son voyage. Il est auj. constant que les pirates scandinaves visitaient déjà le Groënland au VIe siècle, et qu’ils y ont laissé des colonies. Au Xe siècle deux Islandais, Bioern Hersuefson et Leif Erikson, abordèrent dit-on, dans la contrée connue depuis sous le nom de Nouvelle-Écosse et Nouvelle-Angleterre, et reconnurent les caps Cod et Ste-Marthe. Quoi qu’il en soit, ce ne fut qu’au XVe s. que ces vastes contrées furent réellement connues de l’Europe. Les plus célèbres explorateurs de l’Amérique après Colomb furent Fernand Cortez ; Pizarre, Almagro, Pincon, Cabral, Magellan, etc. Dès la fin du XVIe siècle, ils avaient déjà reconnu et conquis presque toutes les côtes des deux continents : en 1500, la Guyane et le Brésil ; en 1512, la Floride ; en 1519, le Mexique ; en 1520, la Patagonie ; en 1526, le Pérou, etc. Au XVIIe siècle, les Protestants anglais, persécutés par les Stuarts, vinrent s’établir dans l’Amérique du N., et y fondèrent des colonies qui, affranchies en 1783, prirent le nom d’États-Unis. On sait quels immenses développements a pris cette confédération ; on sait aussi dans quelle anarchie sont tombés la plupart des États qui étaient autrefois sous la domination espagnole. — La partie septentrionale de l’Amérique est encore mal connue. Lewis et Clarke, Freeman, Pike, de 1797 à 1809, traversèrent les premiers les immenses déserts qui s’étendent au N. O. des États-Unis ; de 1817 à 1830, Franklin et Parry ont beaucoup avancé la reconnaissance de la région arctique qui termine l’Amérique au N. Enfin le passage dit du Nord-Ouest, entre l’Atlantique et l’Océan Pacifique, dont la recherche avait coûté la vie au capitaine Franklin, a été trouvé en 1851 par le capitaine Mac-Lure.

AMÉRIQUE ANGLAISE. Elle comprend : 1° la Nouvelle-Bretagne ; 2° les Terres arctiques anglaises ; 3° les Antilles anglaises ; 4° la Guyane anglaise ; 5° l’archipel de Magellan. L’Angleterre possédait jadis les 13 provinces primitives des États-Unis (V. ce nom). Elle les perdit de 1773 à 1783.

AMÉRIQUE DANOISE. Elle se compose 1° des Terres arctiques danoises, Islande, Jean-de-Mayen, établissement du Groënland ; 2° des Antilles danoises : Ste-Croix, St-Jean et St-Thomas.

AMÉRIQUE ESPAGNOLE. Elle ne consiste plus auj. que dans la possession de Cuba et de Porto-Rico. Jadis le Mexique, la Floride, le Guatimala, la Colombie, le Pérou, la Bolivie, le Chili, le Paraguay, l’Uruguay, le Buénos-Ayres appartenaient aux Espagnols. Ces États ont été tous perdus de 1808 à 1825.

AMÉRIQUE FRANÇAISE. Elle comprend : 1° la Guyane française ; 2° les Antilles françaises, savoir : la Guadeloupe, la Martinique le groupe des Saintes, Marie-Galande, la Désirade, Petite-Terre, St-Martin et le groupe de St-Pierre et Miquelon. Jadis la France possédait la Louisiane, le Canada, Terre-Neuve et une partie de St-Domingue. Elle perdit le Canada et Terre-Neuve de 1760 à 1763, la Louisiane par vente aux États-Unis en 1803, et sa part de St-Domingue dans la Révolution.

AMÉRIQUE HOLLANDAISE. Elle consiste : 1° dans la Guyane hollandaise ; 2° dans plusieurs îles divisées en groupe de Curaçao et groupe de St-Eustache.

AMÉRIQUE RUSSE (ancienne), vendue aux États-Unis en 1867, s’appelle aujourd’hui Terre d’Aliaska et occupe toute la partie N. O. du continent : pays des Esquimaux, Kitègnes, Tchouktchis, Konaigues, Kénaïzes, Tchougatches, Ougatachmiouts, Koluches, et les archipels des Aléoutes, des Koluches ; Sitka, le groupe de Tchalkha, de Kodiak.

AMÉRIQUE SUÉDOISE : l'île de St-Barthélemy.

AMERKOTE, v. forte de l’Hindoustan, dans le Sindhy, à 120 kil. E. d’Hayderabad, par 25° 20' lat. N., 67° 29' long. E. Patrie d’Akbar.