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de vifs démêlés pour la priorité de quelques découvertes, qu'on lui disputait à tort.

GAYAH, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), à 90 kil. S. de Patna, sur le Foulgo; 40 000 hab. Ville sainte, regardée comme la patrie de Bouddha. Il s'y rend annuellement 100 000 pèlerins.

GAYANT, nom donné en Flandre, notamment à Douai, à un personnage légendaire en l'honneur duquel on célèbre une fête annuelle qui a lieu le 7 juillet ou le dimanche le plus voisin : on promène les mannequins gigantesques de Gayant, de sa femme et de ses enfants, en jouant un vieil air national. Gayant paraît n'être qu'une forme du mot géant.

GAZA (de ghaza, trésor, ou d'un mot hébreu qui signifie forte), auj. Gazzah, grande v. des Philistins, au S. d'Ascalon, au N. de Raphia et près de la mer. C'est de cette ville que Samson enleva les portes; c'est sous les ruines d'un de ses temples qu'il se fit écraser avec 3000 Philistins. Elle fut prise par Ézéchias, par Alexandre le Grand, malgré la résistance de Bétis, et fut reprise par Alexandre Jannée. Ptolémée et Séleucus y battirent Antigone en 312 av. J.-C. Détruite pendant les guerres civiles de la Judée, elle fut rebâtie par Gabinius. La ville moderne de Gazzah a env. 5000 hab. Elle fut prise par les Français pendant l'expédition d’Égypte, en 1799.

GAZA ou GAZACA, v. de l'Atropatène, anc. résidence d'été des rois de Perse. On en voit les ruines entre Érivan et Hamadan.

GAZA (Théodore), grammairien grec, né à Thessalonique vers 1400, mort en 1478, vint en Italie après la prise de sa ville natale par les Turcs en 1429, enseigna le grec à Ferrare et y fonda une académie ; fut appelé à Rome en 1455 par Nicolas V, et s'y lia avec le cardinal Bessarion. On a de lui une excellente Grammaire grecque, en grec, publiée avec trad. latine, par Érasme, Bâle, 1521, et Paris, 1529; des trad. latines des Problèmes et de l’Hist. des animaux d'Aristote, ainsi que de plusieurs autres ouvrages.

GAZA (ÉNÉE de), philosophe platonicien. V. ÉNÉE.

GAZNA, GAZNAH ou GHISNI, v. du Kaboul (Afghanistan), à 100 kil. S. O. de Kaboul et à 2350m au-dessus de la mer; 12 000 hab. Cette ville, importante autrefois, a donné son nom à la dynastie des Gaznévides, qui en est sortie, et qui y eut sa capitale. On voit encore aux env. le tombeau du sultan Mahmoud, le plus grand prince de cette dynastie; il est visité par une foule de pèlerins. Gazna fut prise en 1116 par les Perses et en 1158 par Ala-Eddyn, prince de Gour, qui en massacra les habitants. Les Anglais s'en sont rendus maîtres en 1839.

GAZNÉVIDES, dynastie tartare et musulmane qui régna 214 ans sur une grande partie de la Perse et de l'Hindoustan, tire son nom de la ville de Gazna, son berceau et sa capitale. Alp-Tekin, né à Gazna, et sorti de la nation des Turcs Hoëikes, secoua le joug des Samanides et fonda la dynastie vers 960. Sebek-Tekin, gendre d'Alp-Tekin, monta sur le trône après lui, en 975, et eut pour successeur son fils Mahmoud, qui prit le titre de sultan en 997, conquit une grande partie de l'Inde et de la Perse, et forma un vaste empire qui s'étendait de la mer Caspienne au Gange supérieur. Après la mort de Mahmoud, vers 1028, l'empire gaznévide perdit beaucoup de sa puissance. Mas'oud, Mohammed, Maudoud, Mas'oud II, Aboul-Haçan-Ali, Abd-el-Raschid, Ferokh-zad, Ibrahim, Mas'oud III, Chirzad, Arslan-Chah, Bahram-Chah, y régnèrent successivement jusqu'en 1158, époque où Bahram-Chah fut chassé de Gazna par Ala-Eddyn, de la dynastie des Gourides. Kosrou-Chah et Kosrou-Mélik régnèrent encore quelque temps à Lahore, mais ce dernier fut vaincu et mis à mort en 1189, et en lui finit la dynastie des Gaznévides. Leur histoire, écrite en persan, a été trad. en allemand par Fr. Wilken, Berlin, 1832.

GÉANGIR ou DJIHAN-GUIR (Aboul-Maz'Affer-Nourreddin-Mohammed), empereur mogol, fils d'Akbar, né en 1569, monta sur le trône en 1605, après la mort de son père, et eut à combattre plusieurs de ses propres enfants. Il mourut en 1627, laissant la réputation d'un prince juste, équitable, généreux, ami et protecteur des arts et des lettres. On a de lui des mémoires sur les 17 premières années de son règne et quelques chapitres ajoutés aux Commentaires de Babour sur sa propre vie. Il avait épousé la belle Nour-Djihan, qui eut sur lui un grand ascendant.

GÉANTS, êtres fabuleux, d'une taille colossale, nés de la Terre, qui, selon la Fable, avait été fécondée par le sang que perdit Uranus quand il fut mutilé par Saturne. On leur donne aussi pour père le Tartare. Confiants en leur force et leur taille monstrueuse, ils voulurent venger la défaite des Titans, leurs proches parents, et tentèrent à leur tour de détrôner Jupiter; mais celui-ci, aidé d'Hercule, les terrassa bientôt : il les frappa de la foudre, précipita les uns dans les enfers et ensevelit les autres sous des montagnes volcaniques. Les plus célèbres sont Typhon, Typhoée, Encelade, Éphialte, Otus, Euryte, Titye, Alcyonée, Porphyrion, Briarée. Claudien a chanté leur défaite dans son poëme de la Gigantomachie. — La Fable parle d'autres géants qui furent la terreur des humains : Antée, Géryon, Polyphème, etc.

La Bible nous apprend qu'il exista un peuple de géants. Ils étaient de la race d'Énac et habitaient la terre promise avant l'arrivée de Moïse. Og, roi de Basan, l'un d'eux, n'avait pas moins de 9 coudées.

GÉANTS (CHAUSSÉE DES). V. CHAUSSÉE.

GÉANTS (montagnes des), en allem. Riesengebirge, branche des monts Sudètes. V. SUDÈTES.

GEAUNE, ch.-l. de c. (Landes), à 24 kil. S. E. de St-Sever; 923 hab.

GEBEL, c-à-d. montagne. V. DJEBEL.

GÉBELIN (COURT DE). V. COURT DE GÉBELIN.

GÉBER, YÉBER ou GIABER, alchimiste arabe, né à Thous en Perse ou à Harran eu Mésopotamie, vivait à la fin du VIIIe siècle ou au commencement du IXe. On ne sait rien de sa vie. Un des premiers il tenta d'opérer la transmutation des métaux en or, et, tout en cherchant une chimère, il fit des découvertes importantes (le sublimé corrosif; l'eau forte, l'eau régale, le nitrate d'argent, etc.). Ses ouvrages, qui se trouvent en mss. à la Bibliothèque impériale, ne sont connus que par des trad. latines. Les principaux sont : Alchemia, Berne, 1545 ; De investigatione perfectionis metallorum, Bâle, 1562; Summa perfectionis magisterii, Dantzig, 1682 (trad. en français par Salmon, 1672). Ils ont été reproduits dans la Bibliothèque des philosophes chimistes de Manget. On a fait honneur à Géber, mais sans preuve, de l'invention de l'algèbre.

GEDANUM, nom latin moderne de DANTZICK.

GÉDÉON, juge et général des Hébreux de 1349 à 1309 av. J.-C.. Voyant ses compatriotes opprimés par les Madianites, il choisit les 300 plus braves, les munit de vases de terre renfermant des flambeaux allumés, puis entra avec eux dans le camp ennemi, en leur ordonnant de sonner de la trompette et de secouer leurs flambeaux tous à la fois. Les Madianites, épouvantés par cette attaque nocturne, ainsi que de ce bruit et de cet éclat inattendus, et croyant les Hébreux en grand nombre, s'entre-tuèrent ou furent pris par l'ennemi. Les Hébreux, affranchis, offrirent le sceptre à Gédéon; mais il se contenta du titre de juge. Il mourut très-âgé, laissant 70 enfants, qui furent tous, à l'exception de Joathan, tués par Abimélech, leur frère naturel.

GEDIKE (Fréd.), instituteur allemand né dans la Brandebourg en 1754, mort en 1803, dirigea plusieurs gymnases en Prusse, devint membre de l'Académie de Berlin et du comité chargé de perfectionner la langue allemande, enfin inspecteur des écoles. Outre plusieurs compilations classiques, on a de lui : M. Tullii Ciceronis historia philosophiæ antiquæ, Berlin, 1781 et 1800, ouvrage précieux qui contient, dans l'ordre chronologique, tous les textes de Cicéron relatifs aux philosophes antérieurs.