Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/735

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sentir quelquefois jusqu'à 300 kil. de de la mer. Ce fleuve est aux yeux des Hindous un fleuve sacré : ils en font, sous le nom de Ganga, une déesse, qui est identique à Bhavani ; ils réservent ses eaux pour les cérémonies les plus augustes du culte ; ils croient se purifier au moral comme au physique en s'y baignant ; ils regardent comme le comble du bonheur et comme l'aurore de la vie céleste de mourir dans ses eaux.

GANGES, ch.-l. de cant. (Hérault), près de l'Hérault, r. g., à 45 kil. N. O. de Montpellier ; 4600 h. Église calviniste. Élève de vers à soie ; filature de soie, bas de soie. Aux env., belle grotte à stalactites, dite la Grotte des Fées ou des Demoiselles.

GANGES (Anne Élisabeth de ROSSAN, marquise de), née à Avignon en 1636, épousa en 1658 le marquis de Ganges, étant déjà veuve du marquis de Castellane. Sa beauté lui avait fait donner à la cour, où elle avait été présentée par son premier mari, le surnom de la Belle Provençale. De retour à Avignon après son 2e mariage, elle inspira une criminelle passion à ses deux beaux-frères, l'abbé et le chevalier de Ganges. Ayant résisté avec courage, elle périt frappée de plusieurs coups d'épée que le chevalier lui porta, après avoir essayé vainement de l'empoisonner. Les deux frères furent condamnés à être rompus (1667), mais ils avaient réussi à sortir de France.

GANGRES, Gangra, auj. Kiankari, v. de Galatie, résidence du roi Déjotarus.

GANILH (Ch.), économiste, né en 1758 à Allanche (Cantal), mort en 1836, fut d'abord avocat à Paris ; entra en 1799 au Tribunat, où il resta jusqu'en 1802 ; fut en 1815 nommé député ; défendit les libertés publiques, mais toujours avec modération, et porta souvent la lumière dans les questions de finances. Ses principaux ouvrages sont : Essai sur le revenu public, 1806 et 1823 ; Des Systèmes de l'économie politique, 1809 ; Dictionnaire de l'économie politique, 1826 ; Théorie de l'économie politique, 1830 ; tous attestent un esprit droit et consciencieux.

GANNAL (J. Nic.), né en 1791 à Sarrelouis, m. en 1852, quitta la pharmacie militaire pour la chimie, fut préparateur du cours de Thénard, fit plusieurs applications utiles de la science, notamment à la fabrication du borax indigène (1819), de la colle forte, et se voua, à partir de 1825, à l'art des embaumements : son meilleur procédé consistait à injecter dans le corps par la carotide une solution de sulfate d'alumine, il a laissé une Histoire des embaumements, 1837.

GANNAT, Gannatum ou Gannapum, ch.-l. d'arr. (Allier), sur l'Andelot, à 54 kil. S. de Moulins et à 382 k. S. E. de Paris ; 5800 h. Trib., collége. Blés, vins. Belle église Ste-Croix. Ruines de l'anc. château. — Gannat fut détaché en 1210 des domaines du comte d'Auvergne, alors révolté, et donné à Guy de Dampierre, comte de Bourbon.

GANNERON (Aug. Hipp.), banquier, né à Paris en 1792, mort en 1847, fit de bonnes études à Ste-Barbe, suivit quelque temps le barreau, et le quitta pour l'industrie. Juge au tribunal de commerce en juillet 1830, il donna, le lendemain de l'apparition des ordonnances inconstitutionnelles de Charles X, l'exemple de la résistance légale : un imprimeur ayant, conformément aux prescriptions nouvelles, refusé d'imprimer le Courrier français, Ganneron et ses collègues le condamnèrent à exécuter ses engagements, nonobstant les ordonnances, qu'ils déclarèrent contraires à la Charte. Élu après la révolution député, membre du conseil municipal, colonel de la 2e légion, il fut un des plus fermes appuis du nouveau gouvernement. Il est un des créateurs du Comptoir d'escompte.

GANS (Éd.), jurisconsulte, né à Berlin en 1798, m. en 1839, se lia de bonne heure avec Hegel, dont il partagea les doctrines, fut nommé en 1826 professeur de droit à Berlin, et se fit remarquer par sa parole claire, vive et colorée. Parmi ses écrits, on distingue ses Scholies sur Gaius, Berlin, 1820, où il combat l'école de Savigny et de Hugo ; et un Traité du droit de succession, 1823-29, 3 v. in-8, qui est son ouvrage capital. Il publia une grande partie de l'édition posthume des Œuvres de Hegel, et rédigea presque toute la Philosophie de l'histoire, dont Hegel n'avait laissé que l'introduction.

GANTEAUME (Honoré), marin, né à La Ciotat en 1765, mort en 1818, était sous-lieutenant de vaisseau en 1789. Il obtint un avancement rapide, commanda dans le Levant une escadre qui captura plusieurs navires marchands anglais, accompagna Brueys en Égypte en qualité de chef d'état-major, réussit à ramener Bonaparte en France, mais échoua dans la mission de porter des secours à l'armée d’Égypte. Lors de la proclamation de l'Empire, il fut fait vice-amiral, comte, et nommé commandant de la flotte de Brest, puis inspecteur général des côtes de l'Océan ; en 1810, il entra au conseil de l'Amirauté. Il adhéra à la déchéance de l'Empereur en 1814 et fut fait pair par Louis XVIII.

GANYMÈDE, jeune prince d'une grande beauté, fils de Tros, roi de Troie, fut, selon la Fable, enlevé par l'aigle de Jupiter, et transporté au ciel pour y remplacer Hébé comme écbanson des dieux. Il forme dans le ciel la constellation du Verseau.

GAOUTAMA. V. BOUDDHA.

GAP, Vapincum, ch.-l. du dép. des H.-Alpes, à 677 k. S. E. de Paris ; 8219 hab. Évêché, trib., collége. Belle cathédrale, où l'on voyait le mausolée du duc de Lesdiguières, par Jacob Richier, monument transporté depuis à l'hôtel de la préfecture. Chemin de fer. Cadis, soie, laine, chapeaux, etc. — Cette v. est fort ancienne : elle fut la capit. des Tricorii, et au moyen âge du Gapençais. Elle souffrit beaucoup des invasions des Sarrasins et des Lombards. Elle fut prise par Lesdiguières en 1575, resta aux Protestants jusqu'en 1582, fut prise et ravagée en 1692 par Victor Amédée, duc de Savoie.

GAPENÇAIS, Vapincensis tractus, partie du H.-Dauphiné, sur les confins de la Provence, et au S. E. de l'Embrunais ; ch.-l., Gap. Sous les Romains, ce pays fit partie de la Viennaise, puis de la Narbonnaise ; il avait pour habitants les Caturiges et les Tricorii. Il appartint successivement aux Burgundes, aux Francs, au roi d'Arles, et, après le démembrement du royaume, aux comtes de Provence, aux comtes de Toulouse, aux comtes de Forcalquier, qui en cédèrent une partie à l'évêque de Gap. Charles VII s'en empara en 1448 ; mais il le restitua à René, comte de Provence ; il fut réuni définitivement à la France par Louis XI, en vertu du testament de René. Il est auj. compris dans le dép. des H.-Alpes.

GARAKPOUR, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), dans l'anc. Aoude, sur le Rapty ; 20 000 h. Elle est le ch.-l. d'un district, cédé aux Anglais en 1801.

GARAMA, auj. Gherma, v. d'Afrique, au S. de la Grande-Syrte, avait donné son nom aux Garamantes. C'était un rendez-vous de commerce entre les habitants de la Libye intérieure et ceux de la côte.

GARAMANTES, peuple indigène de l'Afrique intérieure, au S. de l'Atlas, qui le séparait de la Numidie, habitait le pays de Zab et une partie du Sahara et avait Garama pour v. princ. : c'était le peuple le plus mérid. que les Romains connussent en Afrique. C. Balbus fit, en 21 av. J.-C., une expédition célèbre dans le territoire des Garamantes.

GARAMOND (Claude), graveur et fondeur de caractères, né à Paris vers 1480, mort en 1561, fut chargé par François I de graver, d'après les dessins d'Ange Vergen, pour l'impression des auteurs grecs, les trois sortes de caractères grecs connus depuis sous le nom de garamond : la perfection de ces caractères n'a pas encore été surpassée. Ses caractères romains ne sont pas moins estimés.

GARASSE (Franç.), jésuite, né à Angoulême en 1586, mort en 1631, s'est fait une fâcheuse célébrité par la virulence de ses critiques. Il prêcha d'abord, et se fit remarquer par la fougue de ses discours et