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cette faculté et ordonné prêtre. En 1614, il vint en France, remplit au Collége royal à Paris la chaire de professeur d’arabe, et concourut à la publication de la Bible polyglotte de Le Jay : il s’était engagé à y fournir les textes syriaque et hébreu ; mais ses retards et ses prétentions exagérées compromettant l’entreprise. Il fut mis à Vincennes par ordre de Richelieu, et n’en sortit qu’en donnant les deux textes. On a de lui : Grammatica arabica Maronitarum Paris, 1616 ; Geographia Nubiensis, 1619, traduite d’Edrisi ; Liber psalmorum, trad. du syriaque.

GABRIEL (Jac. Ange), architecte, né en 1710 à Paris, mort en 1782, était fils de Jacques Gabriel, architecte lui-même, à qui Nantes, Rennes, Bordeaux, Dijon, doivent de grands embellissements. Il travailla au Louvre, restaura la cathédrale d’Orléans, et eut soin d’y conserver le style gothique, quoique ce genre fût alors peu goûté : construisit la belle salle de spectacle du palais de Versailles et le château de Compiègne, bâtit en 1751 à Paris l’École militaire, son chef-d’œuvre, donna le plan de la place de la Concorde, et éleva, de 1763 à 1772, les deux beaux palais à colonnades qui la bordent au nord. Une avenue des Champs-Élysées porte son nom. Ses compositions se distinguent par l’imagination, la grandeur, une bonne entente des masses ; mais son goût manquait quelquefois de pureté.

GABRIELLE D’ESTRÉES. V. ESTRÉES.

GABRIELLE DE VERGY. V. COUCY et VERGY.

GACÉ, ch.-l. de c. (Orne), sur la Touque, à 22 k. à l’E. d’Argentan ; 1800 hab. Toiles de cretonne. Château où naquit Matignon.

GACON (Franç.), poëte satirique, né à Lyon en 1667, mort en 1725, attaqua dans le style le plus grossier toutes les célébrités de son temps : J. B. Rousseau, Lamothe et Boileau même furent les principaux objets de ses diatribes. On a de lui : le Poëte sans fard, recueil de satires et d’épigrammes, 1696 et 1701 ; une trad. d’Anacréon en vers, 1712 ; l’Anti-Rousseau, 1712 ; l’Homère vengé, 1715 (contre Lamotte). Gacon avait été de l’Oratoire, et il obtint à la fin de sa vie le prieuré de Baillon.

GACON-DUFOUR (Mme), romancière, née à Paris en 1753, morte en 1835, avait épousé d’abord M. d’Humières, puis M. J. Michel Dufour, avocat, et était fort liée avec Sylvain Maréchal, fameux athée. Elle a donné une quinzaine de romans, tous médiocres, quelques-uns dans le genre historique, la Cour de Catherine de Médicis, 1807 ; Mémoires sur Mmes de La Vallière, de Montespan, etc. ; Correspondance de Mme de Châteauroux, — de plusieurs personnages de la cour de Louis XV ; et quelques écrits utiles sur l’économie domestique et rurale.

GAD (tribu de), une des 12 divisions de la Judée, à l’E. du Jourdain, s’étendait de l’Hiéromax au torrent de Jazer, entre la demi-tribu orient. de Manassé et celle de Ruben, et avait pour v. principales Maspha, Rabbath-Ammon, Rammoth-Galaad et Jabès-Galaad. Elle était ainsi nommée de Gad, 7e fils de Jacob.

GADAMÈS, v. d’Afrique. V. GHADAMÈS.

GADARA, v. puissante de la Palestine, dans la demi-tribu orient. de Manassé, sur l’Hiéromax, devint la capit. de la Pérée, et fit partie de la Décapole.

GADDI (Taddeo), peintre et architecte, né à Florence vers 1300, mort en 1352, étudia près de son père, qui était habile dans la mosaïque, et se perfectionna sous Giotto, dont il était le filleul. Le premier de son temps, il sut donner de l’expression à ses figures. Il l’emporte quelquefois sur Giotto pour la couleur et la vivacité. Comme architecte, il acheva la tour du dôme de Florence, et fit les plans du Ponte Vecchio de cette ville.

GADÈS, auj. Cadix, v. de l’Hispanie (Bétique), dans une île à l’emb. du Bétis, sur le fretum Gaditanum, fut fondée par les Phéniciens. Elle était célèbre par ses danseuses et par son commerce avec Carthage. Hercule y avait un temple fameux. Patrie du consul C. Balbus et de Columelle.

GADITANUM PRETUM, le détroit de Gibraltar.

GAÉLIQUE (Langue), langue que parlaient les anciens Celtes ou Galls (Gaels), habitants primitifs de la Gaule et des Iles britanniques. On la parle encore dans quelques parties de l’Irlande (V. ERSE), dans les highlands de l’Écosse, dans le Pays de Galles et la Basse-Bretagne, où elle est connue sous le nom de bas-breton ou brezonec ; elle se perd de jour en jour.

GAERTNER (Jos.), naturaliste allemand, né en 1732 à Calw (Wurtemberg), m. en 1791, fut professeur d’anatomie à Goettingue, de botanique à Pt-Pétersbourg, parcourut l’Ukraine, et y fit des découvertes importantes en botanique ; revint en 1770 dans sa patrie et alla en 1778 à Londres, où il mourut en 1791. On a de lui : De Fructibus et seminibus, Stuttgard, 1788-91 ; Carpologia, Leips., 1805.

GAETAN ou CAIETAN, nom de deux familles italiennes, l’une de Pise, où elle était à la tête du parti gibelin ; l’autre de Rome, qui donna à l’Église de grands dignitaires, entre autres Boniface VIII.

GAÉTAN (S.), Caietanus, fondateur de l’ordre des Théatins, né à Tiène près de Vicence en 1480, m. en 1547 ; fut d’abord jurisconsulte à Vicence, puis se fit ordonner prêtre. Il se retira à Rome et y fonda en 1524 un nouvel ordre qui fut d’abord désigné sous le nom de Clercs-Réguliers, et qui prit le nom de Théatins, parce qu’il eut pour 1er supérieur l’archevêque de Chiéti (en latin Teate), J. P. Caraffa, depuis pape sous le nom de Paul IV. Gaétan devint supérieur de l’ordre après Caraffa. On le fête le 7 août.

GAÉTAN, cardinal. V. CAIETAN.

GAÈTE, Caieta des anciens, Gaeta en italien, v… de l’anc. roy. de Naples (Terre de Labour), sur la Méditerranée, à 70 k. N. O. de Naples ; 15 000 h. Place forte. Port vaste et bien abrité. Évêché. Belle cathédrale, contenant le tombeau du duc de Bourbon ; plusieurs tours (d’Orlando, Latratina, de Cicéron). Beaucoup d’antiquités : restes d’un temple de Neptune, des villas d’Adrien, de Scaurus, etc. Patrie du cardinal Caiétan et du pape Gélase II. — Cette v. est très-ancienne ; on lui donne les Lestrygons pour fondateurs ; des Grecs de Samos y vinrent ensuite. Selon Virgile, elle tirait son nom de la nourrice d’Énée, Caieta, qui y aurait été enterrée. Elle tomba au pouvoir des Romains en 340 av. J.-C. Antonin le Pieux l’embellit et lui donna un port. Après la destruction de l’empire romain, Gaëte eut des ducs qui devinrent les vassaux de l’Église. Alphonse d’Aragon la prit en 1435 et la réunit au roy. de Naples. Les Français y signèrent en 1504 une capitulation par laquelle ils abandonnaient le roy. de Naples aux Espagnols. Gaëte eut à subir plusieurs sièges remarquables : elle fut prise en 1702 par les Autrichiens, en 1734 par une armée sarde-espagnole, en 1799 et 1806 par les Français, en 1815 et 1821 par les Autrichiens. Pie IX se réfugiai Gaëte en 1848 et y séjourna près d’un an. Le roi de Naples François II s’y retira en 1860, après l’entrée de Garibaldi à Naples ; il y fut assiégé par les Piémontais et capitula le 13 févr. 1861. — Napoléon I donna le titre de duc de Gaëte à Gaudin, son ministre des finances.

GAFFARELLI. V. CAFFARELLI.

GAGE (Thomas), voyageur irlandais du XVIIe s., m. en 1655, était dominicain. Envoyé au Mexique en 1625, il y séjourna 12 ans, prêchant les Indiens, et acquit la connaissance de la langue, des mœurs et de l’histoire du pays. De retour en Angleterre, il embrassa la religion anglicane, poussa ses compatriotes à s’emparer des colonies espagnoles et publia dans ce but en 1648 une Description des Indes occidentales, qui fut traduite en français par Beaulieu en 1676.

GAGE (Thomas), commandant en chef des troupes royales anglaises dans l’Amérique du Nord, et dernier gouverneur du Massachussets pour le roi d’Angleterre, exerça d’odieuses rigueurs contre les colons insurgés, proclama la loi martiale dans Boston après l’issue de la bataille de Lexington, et se vit,