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tre autres un traité De eloquentia, et a publié à Rome en 1823 sa correspondance avec Marc-Aurèle; elle a été trad. et publiée avec le texte en regard, sous le titre de Lettres inédites de Marc-Aurèle et de Fronton, par A. Cassan, 1830, 2 vol. in-8.

FRONTON-DU-DUC, savant jésuite, né à Bordeaux en 1558, mort en 1624, enseigna à Pont-à-Mousson et à Bordeaux, puis fut nommé bibliothécaire du Collége de Clermont (à Paris), et s'occupa surtout de donner de bonnes éditions des Pères grecs d'après les mss. Outre la Bibliotheca veterum Patrum, 1624, 2 vol. in-fol., on lui doit des éditions estimées de S. Jean Chrysostôme, de S. Jean Damascène, de Grégoire de Nysse, de Nicéphore Calliste, etc.

FROSINONE, Frusino, v. du territoire romain, ch.-l. de province, sur la Cosa, à 76 kil. E. S. E. de Rome ; 8000 hab. Bon vin.

FROUARD, vge du dép. de la Meurthe, à 8 k. N. O. de Nancy ; 1105 hab. Station du ch. de fer de Paris à Strasbourg. point de jonction de l'embranchement de Metz. Ruines d'un château du XIIe siècle.

FROWARD, cap de la Patagonie, sur le détroit de Magellan, forme l'extrémité mérid. de l'Amérique.

FRUCTIDOR (DIX-HUIT). On nomme ainsi un fameux coup d'État exécuté le 18 fructidor an V (4 septembre 1797), par la majorité du Directoire, composée de Barras, Laréveillère-Lepaux et Rewbell, contre les deux autres directeurs, Barthélémy et Carnot, et contre ceux des membres du Conseil des Cinq-Cents et du Conseil des Anciens qu'on accusait d être favorables à la royauté. Les trois directeurs firent cerner les Conseils par le général Augereau et obtinrent sans peine l'avantage. Les résultats de cette révolution furent la condamnation à la déportation de deux directeurs, de 11 membres du Conseil des Anciens, de 42 membres du Conseil des Cinq-Cents, de 35 journalistes, et d'une foule de prétendus conspirateurs, parmi lesquels un grand nombre de prêtres : tous devaient être conduits à Sinnamari. Les élections d'une cinquantaine de départements furent annulées.

FRUGES, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 26 k. N. E. de Montreuil ; 3200 hab. Draps communs, bas.

FRUGONI (Ch. Innocent), poëte génois, né en 1692, mort à Parme en 1768, était entré dans la congrégation des Somasques ; mais, dégoûté d'un état pour lequel il n'avait nulle vocation, il obtint en 1733 la permission de se séculariser. Après avoir professé la rhétorique avec succès à Brescia, à Rome, à Gênes, à Bologne, il fut, par le crédit du cardinal Bentivoglio, admis à la cour du duc de Parme, François Farnèse. Il suivit la fortune de ce duché, sujet de tant de querelles et de combats au XVIIIe siècle, et termina heureusement sa vie à la cour de l'infant don Philippe. Il a composé des sonnets, des odes ou canzoni, des épîtres, des satires, et un grand nombre de pièces de circonstance pour naissances, mariages, victoires, etc.; il excelle dans le vers libre (sciolto). Ses Poésies forment 9 vol. in-8, Parme, 1779 ; on en a fait un choix en 4 vol., Brescia, 1782.

FRUMENCE (S.), Frumentius, apôtre de l’Éthiopie, né à Tyr à la fin du IIIe siècle, fut élevé par Méropius, son parent, négociant qui avait des relations lointaines ; fut conduit par lui en Abyssinie, obtint l'affection du roi de ce pays, et en profita pour y faire connaître la religion catholique. Il fit en 331 un voyage en Égypte, fut sacré évêque par S. Athanase, patriarche d'Alexandrie, retourna près de ses néophytes et continua jusqu'à sa mort (360) à gouverner son église. Il résidait à Axum. On l'hon. le 27 oct.

FTA, divinité égyptienne la 2e des trois Khaméfis (Knef, Fta, Fré) : c'est le feu, créateur, producteur, vivificateur. Engendré par Knef, il a pour femme Neith ou Athor et engendre Fré (le Soleil). Il est représenté sous des formes diverses, soit comme un homme trapu, à jambes torses, à barbe négligée, tenant le sceptre augural ou le marteau, soit comme un enfant, soit enfin comme un dieu Terme, ayant pour tête un nilomètre, où se distinguent deux yeux. Il affecte toujours des formes bizarres. Ordinairement sa tête est celle d'un épervier ou d'un scarabée. Les Grecs ont vu en lui leur Vulcain.

FUALDÈS (Ant. Bernardin), ancien procureur du roi, né en 1761, vivait dans la retraite à Rodez lorsqu'il devint, le l9 mars 1817, victime d'un assassinat accompagné de circonstances atroces. Les débats de cette cause fixèrent pour longtemps l'attention générale. Bastide et Jausion, qui passaient pour les amis de la victime, furent reconnus être les auteurs du crime ; ils y avaient été poussés par le désir de se dispenser de payer une somme de 26 000 francs qu'ils devaient à Fualdès. Ils furent condamnés à mort à Rodez, puis à Alby. L’Histoire et le procès des assassins de Fualdès ont été publiés en 1818.

FUCHS (Léonard), médecin et botaniste, né l'an 1501 à Wembdingen (Grisons), mort en 1566, professa la médecine à Ingolstadt et à Tubingue. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages en latin sur la médecine et sur la botanique, qui ont contribué à la renaissance de ces deux sciences. Les plus remarquables sont : Institutiones medicæ ad Hippocratis, Galeni aliorumque veterum scripta recte intelligenda, Tubingue, 1665 ; Paradoxa medica, Bâle, 1535 ; Historia stirpium, Bâle, 1542. Ce dernier, le plus important, a été trad. en plusieurs langues, notamment en français par Éloi Magnan, 1549. Fuchs combattit la fâcheuse influence des médecins arabes et ramena ses contemporains à l'étude des observateurs grecs ; il rencontra de nombreux adversaires, entre autres J. Cornarius, qui écrivit contre lui Vulpecula excoriata (le Renard écorché), faisant allusion à son nom de Fuchs, qui veut dire renard. Une jolie plante d'Amérique a été appelée Fuchsia en l'honneur de L. Fuchs. — Il ne faut pas le confondre avec Remacle Fuchs, médecin et naturaliste, né à Limbourg vers 1520, mort à Liége en 1587, auteur de : Historia aquarum quæ in communi sunt usu, et recte distillandi ratio, Paris, 1542 : Pharmacorum tabulæ, 1546 ; — ni avec Gilbert Fuchs, frère du préc., médecin de Liége, né en 1504, mort en 1567, auteur de : Conciliatio Avicennæ cum Hippocrate et Galeno, Lyon, 1541.

FUCIN (lac), Fucinus lacus, auj. lac de Celano, lac de l'Italie anc., chez les Marses, était sujet à de fréquents débordements. Claude en fit conduire les eaux dans le Liris. Il a été desséché de 1852 à 1858.

FUEGO, une des îles du Cap-Vert. V. FOGO.

FUENCARRAL, v. d'Espagne (N.-Castille), à 8 k. N. de Madrid ; 2000 h. Vin muscat exquis.

FUENTE, FUENTES (c.-à-d. fontaine), nom qui entre dans plusieurs noms géographiques d'Espagne, dont les plus connus sont : Fuente-Cantos, v. de l'Estramadure (Badajoz), à 90 k. N. E. de Badajoz ; 4800 hab. Patrie du peintre Zurbaran. Le maréchal Mortier y battit les Espagnols le 15 sept. 1810 ; — et Fuente-Ovejuna, v. d'Andalousie (Cordoue), à 60 k. N. O. de Cordoue ; 5000 hab. Celle-ci appartint à l'ordre de Calatrava.

FUENTES (don Pedro Henriquez d'AZEVEDO, comte de), général espagnol, né à Valladolid en 1560, servit en Portugal sous le duc d'Albe, puis en Flandre sous Alexandre Farnèse, et accompagna ce prince en France, où le roi d'Espagne, à la faveur des troubles de la Ligue, espérait asseoir sa domination. Il se signala également par son courage à la guerre et par son talent dans les missions diplomatiques pendant les règnes de Philippe II, de Philippe III et de Philippe IV. Il périt en 1643 à la bat. de Rocroy, gagnée par le duc d'Enghien : il y commandait cette fameuse infanterie espagnole qui fut si longtemps la terreur de l'Europe. Tourmenté de la goutte, ce général octogénaire s'était fait porter en litière sur le champ de bataille.

FUENTES (Barthélémy de). On a sous ce nom la re-