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femme d’Odin, dont elle eut les quatre Ases : Balder, Braga, Hermode et Thor. Elle connaît l’avenir, mais sans le révéler à personne. Elle tenta vainement de prévenir la mort de son fils Balder. On la confond quelquefois, mais à tort, avec Freya.

FRIMONT (Jean, baron de), général au service de l’Autriche, né en Lorraine en 1756, m. en 1831, émigra de France en 1791 et se mit à la solde des ennemis de son pays. Il obtint des succès dans les campagnes de 1812 et 1814, où il commandait la cavalerie autrichienne; fut en 1815 opposé à Suchet dans le Piémont, força ce général à évacuer la Savoie, entra en France avec l’armée d’occupation; marcha en 1821, à la tête d’une armée autrichienne, contre les Napolitains insurgés, réussit à étouffer la révolte et à rétablir le roi Ferdinand I, et fut nommé en 1825 commandant général de la Lombardie.

FRIOUL, Friuli en italien, anc. prov. mérid. de l’empire d’Autriche, sur l’Adriatique, occupait la partie orient. de l’anc. Vénétie jusqu’aux frontières de l’Istrie et tirait son nom de la v. de Cividale del Friuli, l’anc. Forum Julii. Il se divisait en deux parties : le Frioul autrichien, à l’E., ch.-l. Trieste; et le Frioul vénitien, à l’O., ch.-l. Udine. — Le Frioul est un des duchés créés par les Lombards en Italie. Conquis par Charlemagne, il fut érigé en Marche au IXe siècle pour opposer une digue aux incursions des Slaves et fut donné à Eberhard (père de Bérenger, qui devint empereur et roi d’Italie). Au Xe s., cette Marche devint la propriété des patriarches d’Aquilée. Ceux-ci la cédèrent à Venise en 1420; mais au XVIe siècle, l’Autriche en conquit une partie : c’est alors que !’on commença à distinguer le Frioul autrichien et le Frioul vénitien. Ce dernier fut cédé à l’Autriche par le traité de Campo-Formio, 1797; mais en 1805 tout le Frioul fut réuni au roy. d’Italie. En 1814, ce pays fut rendu à l’Autriche; mais le nom de Frioul ne reparut plus; le Frioul vénitien forma la délégation d’Udine, dans le roy. Lombard-Vénitien; et le Frioul autrichien, compris dans le roy. d’Illyrie, forma le cercle de Trieste et celui de Goritz. — Sous le 1er Empire, le maréchal Duroc reçut le titre de duc de Frioul.

FRISCH (J. Léonard), né en 1666 à Sulzbach (Wurtemberg), mort en 1743, était ministre protestant. Il passa la première partie de sa vie à voyager; visita l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Italie, la Turquie, etc., se fixa en 1700 à Berlin, enseigna la langue russe à Leibnitz, fut reçu en 1706 membre de l’Académie de Berlin, et y fut chargé en 1731 de diriger la classe historico-philologico-germanique. Frisch a laissé un grand nombre d’ouvrages : Dictionnaire allemand-latin, Berlin, 1711; Nouveau Dictionnaire des passagers, français-allemand et allemand-français, 1712; Programma de origine characteris slavonici vulgo dicta cirulici, 1727; Description des insectes de l’Allemagne, 1730-1738; Description des oiseaux de l’Allemagne, 1735-1765. Son fils, J. Léopold, ministre protestant à Grünberg, termina son ouvrage sur les oiseaux et écrivit lui-même sur l’histoire naturelle.

FRISCHE-HAFF, lagune longue et étroite (95 k. sur 20), formée par la mer Baltique sur les côtes des régences prussiennes de Dantzick et de Kœnigsberg, est séparée de la mer par le Frische-Nehrung, langue de terre d’env. 10 kil. de large, et ne communique avec la Baltique que par un goulet. Elle reçoit la Pregel, la Passarge et un bras de la Vistule.

FRISCHLIN (Nicodème), Frischlinus, philologue, né en 1547 dans le duché de Wurtemberg, mort en 1590, fut à 20 ans professeur de belles-lettres à Tubingen, reçut de l’empereur Rodolphe la couronne poétique avec le titre de chevalier, et fut fait comte palatin pour avoir composé trois panégyriques des empereurs de la maison d’Autriche. Des envieux le firent chasser deux fois de Tubingen; il se retira à Mayence, d’où il écrivit au duc de Wurtemberg, un de ses anciens protecteurs, une lettre pressante pour demander des secours; n’ayant rien obtenu, il s’emporta au point d’insulter le prince. Il fut aussitôt arrêté, conduit au château de Wurtemberg, puis enfermé dans la forteresse d’Aurach; il tenta de s’échapper par la fenêtre de sa prison, mais il tomba sur des rochers, et y périt. On a de lui : Opera epica, Strasb., 1598; Opera elegiaca, 1601; Opera scenica, 1604, comprenant des comédies et des tragédies latines, parmi lesquelles on remarque Rebecca; De astronomiæ cum doctrina cœlesti et naturali philosophia congruentia, 1586 ; Facetiæ selectiores, 1603; Orationes selectæ, 1605 et 1618, et un curieux écrit intitulé Grammatica strigilis (1584), où il critique les grammaires latines du temps.

FRISE. On désigne actuellement sous ce nom :

1° La FRISE proprement dite ou FRISE OCCIDENTALE, Friesland, Une des prov. du roy. de Hollande, bornée à l’E. par celles de Groningue et de Drenthe, au N. et au N.O. par la mer du Nord, au S. par la prov. d’Over-Yssel, au S. O. par le Zuyderzée : 65 k. sur 60; 280 500 hab.; ch.-l., Leeuwarden. Sol plat, bas (souvent plus bas que la mer); beaucoup de lacs et de petits canaux; bons pâturages. Lin, chanvre, froment, navette. Toiles, les plus belles de l’Europe, genièvre, bière, etc. — La Frise occid. fut longtemps disputée par les comtes de Hollande et les ducs de Saxe; elle se soumit en 1457 à l’empire germanique. En 1498, l’empereur Maximilien nomma Albert, duc de Saxe, gouverneur perpétuel de la Frise. Les Frisons se révoltèrent sous son successeur et se donnèrent à Charles, duc de Gueldre. Celui-ci céda la Frise à Charles-Quint en 1523; en 1579 cette prov. entra dans l’union d’Utrecht, et depuis elle suivit le sort des Provinces-Unies.

2° La FRISE ORIENTALE, Ostfrise, dite aussi Gouvt d’Aurich, prov. du Hanovre, entre la Hollande à l’O., le grand-duché d’Oldenbourg à l’E., la mer du Nord au N., et le gouvt d’Osnabrück au S. : 80kil. sur 65; 190 000 hab.; ch.-l., Aurich. Pays très-plat; sol marécageux et argileux, fertile cependant au S. : grains, légumes, colza et lin. On y élève beaucoup de chevaux et de bêtes à cornes. Pêche très-active. — La Frise orientale fut longtemps gouvernée par des comtes particuliers, qui depuis 1657 avaient titre de princes de l’empire. A l’extinction de cette maison, en 1744, elle passa sous la domination de la Prusse. Napoléon la réunit en 1807 au roy. de Hollande, et ensuite à la France, où elle forma le dép. de l’Ems-Oriental. En 1814 elle fut rendue à la Prusse qui la céda au Hanovre en 1815.

L’étendue de la Frise a souvent varié. Primitivement ce nom désignait tout le pays situé le long de la mer depuis la Meuse jusqu’au Weser. Dans la suite il fut restreint à l’espace compris entre le ruisseau de Kinhem près d’Alkmaar à l’O. et le Weser à l’E. La Frise ne fut entamée que faiblement par les Romains. Elle était la demeure principale des Francs Saliens, c.-à-d. de la Sala (l’Yssel actuel). Indépendante sous les premiers Mérovingiens, elle fut vers la fin du VIe siècle soumise par l’Austrasie, et, bien que souvent en révolte, devint une annexe de cette monarchie; elle fut ensuite comprise dans l’empire de Charlemagne, puis dans le royaume de Germanie, et fut assignée pour demeure au pirate northman Gottfried en 882. A la chute des Carlovingiens germains, en 911, elle forma un des 6 grands-duchés de l’empire, mais ne prit que peu de part aux affaires générales, et fut insensiblement divisée en petits États, comtés, seigneuries ou républiques, dont les deux principaux ont formé la Frise propre et la Frise orientale.

FRISIUS (GEMMA, dit). V. GEMMA.

FRISONS, Frisii, peuplade germanique fort ancienne, habitait entre le Rhin, la mer du Nord et l’Ems; ils avaient au S. O. les Bataves, au S. les Bructères et les Marses, qui plus tard furent remplacés par les Angrivariens et les Chamaves; à l’E. les Chauques. On pense que les Frisons avaient habité