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une simple corvette, le Phaéton, une lutte glorieuse contre une frégate anglaise, administra nos colonies de Bourbon (1821-26), de la Guyane (1827), de la Guadeloupe (1829), fut nommé contre-amiral en 1828 et préfet maritime à Rochefort en 1834.

FREYR, un des trois grands dieux scandinaves (avec Odin et Thor), était fils de Niord et frère de Freya. Dieu de l’atmosphère, il dispense les pluies, le soleil, le beau temps. Il est aussi le dieu de la paix, de l’agriculture et des richesses, et quelquefois le principe viril et créateur, en opposition avec Freya, sa sœur, qui représente le principe féminin. Enfin on en fait aussi le symbole du soleil.

Un roi du nom de Freyr figure parmi les plus anciens rois de la Suède; il régnait à Upsal et construisit le temple païen de cette ville.

FREYRE (don Manoel), général espagnol, né en 1765 à Ossuna (Andalousie), mort en 1834. Colonel en 1808, pendant la lutte de l’Espagne contre Napoléon, il prit une part glorieuse aux batailles d’Ocana (1809) et de Salamanque (1813), et commanda une partie de l’armée anglo-espagnole à la bataille de Toulouse (1814). Chargé en 1820 par Ferdinand VII de réprimer l’insurrection de l’île de Léon, il ne satisfit point les vues de la cour et fut disgracié.

FREYTAG. Ce nom a été porté par plusieurs savants allemands, notamment par un bibliographe, né en 1723 à Pforta (H.-Saxe), mort bourgmestre de Naumbourg en 1776, qui a publié : Analecta litteraria de libris rarioribus, Leipsick, 1750; Apparatus litterarius, ubi libri partim antiqui, partim rari recensentur, 1752; Specimen historiæ litterariæ, 1765. — Ce nom est honoré auj. par le Dr G. Guill. Freytag, orientaliste, né en 1788 à Lunebourg, professeur à Bonn, à qui l’on doit un excellent Dictionnaire arabe-latin, Halle, 1830-1836, 4 vol. in-4; Arabum proverbia, Bonn, 1840, etc.

FRÉZIER (Amédée), ingénieur et voyageur, né à Chambéry en 1682, mort à Brest en 1773, servit successivement dans l’infanterie et dans le génie, fut chargé en 17!1 de reconnaître les colonies espagnoles, en 1719 de lever une carte de St-Domingue, et fut nommé en 1740 directeur des fortifications de la Bretagne. On lui doit: Traité des feux d’artifice, 1706; Voyage de la mer du Sud aux côtes du Chili et du Pérou, 1716; Théorie et pratique de la coupe des pierres et des bois, 1727-39, qu’il abrégea sous le titre d’Éléments de Stéréotomie, 1759.

FRIANT (Louis, comte), général français, né en 1758 à Villers (Somme), mort en 1829, entra dans les gardes-françaises en 1781, fit partie de l’armée de la Moselle comme lieutenant-colonel, fut nommé général de brigade en 1794 et bientôt après gouverneur du Luxembourg; prit part à l’expédition d’Italie et à celle d’Égypte, où il obtint le grade de général de division, passa en Allemagne en 1805, prit une grande part à la bataille d’Austerlitz où il eut 4 chevaux tués sous lui, à celles d’Auerstædt, d’Eylau, d’Eckmühl, de Wagram, où il fit des prodiges de valeur, et fut en récompense créé comte de l’Empire. Nommé en 1812 commandant des grenadiers de la garde, il fut blessé à leur tête à la bataille de Waterloo. Après la déchéance de l’Empereur, il vécut dans la retraite. — Son fils, le général Friant, a publié sa Vie militaire, Paris, 1857.

FRIBOURG, Freiburg en all., v. de Suisse, ch.-l. du canton de Fribourg sur la Sarine; 9000 h. (catholiques). Évêché. Résidence de l’évêque de Fribourg, Lausanne et Genève; anc. pensionnat de Jésuites, fermé depuis 1847, musée, bibliothèque. Chemin de fer; beau pont suspendu, belle cathédrale gothique, dont le clocher a 122m et qui possède un orgue remarquable d’Aloys Mooser; bel hôtel de ville, maison de force, monnaie. Remparts crénelés, flanqués de tours féodales. Fabriques de chapeaux de paille, de draps; teintureries, brasseries, tanneries. Commerce de bétail, fromages, bois. — Fribourg fut bâtie vers 1178 par le margrave de Bade, Bertold IV, duc de Zæhringen; elle devint au siècle suivant le patrimoine des comtes de Kibourg (1218-1364), fut sous la domination des Habsbourg de 1264 à 1452; se soumit aux ducs de Savoie en 1452, se rendit indépendante en 1471, se fit admettre dans la Confédération helvétique en 1481, fit quelques conquêtes sur le duc de Savoie, 1535, et acquit la moitié de la vallée de Gruyères. A Fribourg fut conclu en 1516 un traité d’alliance entre la France et le corps helvétique connu sous le nom de Paix perpétuelle. En 1803 y fut signé l’acte de médiation de la France.

FRIBOURG (cant. de), canton suisse, au S. O., entre ceux de Berne au N. et à l’E., de Vaud au S. et à l’O., le lac de Neufchâtel au N. O., a 60 k. sur 30, et 100 000 hab. (presque tous catholiques); ch.-l., Fribourg. Mont. au S. et à l’O. (Alpes bernoises et Jura) ; beaux pâturages, forêts de sapin. Agriculture et éducation de bestiaux renommées; fameux fromages de Gruyères. — L’éducation fut jusqu’en 1847 entre les mains des Jésuites : aussi Fribourg prit-il une part active à la guerre du Sunderbund (V. ce mot). La constitution est démocratique depuis 1831 . Le pouvoir souverain appartient à un grand conseil dont les membres, désignés pour 9 ans par une élection à deux degrés, se renouvellent par tiers tous les trois ans. Ce conseil nomme son président, choisit les membres du conseil d’État, ceux du tribunal d’appel, et les députés à la diète fédérale. Le canton de Fribourg est le 9e dans l’ordre d’admission et le 8e par ordre d’importance. — Pour l’historique, V. FRIBOURG (ville).

FRIBOURG-EN-BRISGAU, v. du grand-duché de Bade, ch.-l. du cercle du Haut-Rhin, sur la Dreisam, à 115 k. S. O. de Carlsruhe; 15 000 hab. Archevêché récemment créé; université célèbre, surtout pour ses études théologiques, fondée en 1456; bibliothèques, écoles des eaux et forêts, institut polytechnique. On y remarque la cathédrale (Münster), avec de beaux vitraux, les palais du grand-duc et de l’archevêque, la statue de Berthold III de Zæhringen, fondateur de la ville. Hôpitaux civil, militaire et des orphelins; maison de correction et de travail. Fabriques d’instruments de physique et de chirurgie. — Après avoir appartenu à la maison de Zæhringen, cette v. se révolta en 1416, acheta sa liberté, puis se donna aux duc d’Autriche. Elle fut prise par les Suédois en 1632, 1634 et 1638. Condé y défit les Impériaux en 1644; Créqui s’en empara en 1677, Villars en 1713, Coigny en 1744. Elle fut donnée au duc de Modène par la paix de Lunéville, 1801, et au grand duc de Bade par celle de Presbourg, 1806.

FRIBOURG, v. des États prussiens (Saxe), sur l’Unstrutt, à 22 k. S. O. de Mersebourg; 2400 h. Combat entre les Prussiens et les Français, 21 oct. 1813.

FRICKTHAL, petit pays du cant. d’Argovie, entre l’Aar au S. E. et le Rhin au N., tire son nom du bourg de Frick, à 10 kil. N. d’Aarau, et de thal, vallée. Il appartint à l’Autriche jusqu’à la paix de Lunéville.

FRIDERICIA. V. FREDERICIA.

FRIEDBERG, v. des États prussiens (Silésie), à 50 k. O. S. O. de Liegnitz; 1600 h. Frédéric II y vainquit les Autrichiens en 1745.

FRIEDBERG, v. de Bavière (H.-Danube), sur l’Acha, à 6 k. E. d’Augsbourg; 2000 h. Mise à feu et à sang par les Suédois en 1632 et 1646. Moreau y battit les Autrichiens en 1796.

FRIEDLAND, v. des États prussiens (Prusse), ch.-l. de cercle, sur l’Alle, à 43k. S. E. de Kœnigsberg; 2500 h. Napoléon y remporta sur les Russes, le 14 juin 1807, une éclatante victoire, qui amena la paix de Tilsitt. — Ville de Bohême (Bunzlau), au confluent de la Wittig et de la Rœsnitz; 3200 h. Beau château. Cette v. fut érigée en duché pour Wallenstein.

FRIEDLINGEN, bourg du grand-duché de Bade, à l’entrée de la Forêt-Noire, entre Bâle et Huningue, avec un fort sur le Rhin. Villars y remporta, le 14 oct. 1702, sa 1re victoire sur le prince de Bade.

FRIGGA, divinité scandinave, fille de Fiorgvin et