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tres, nommés annuellement. Dans les assemblées ordinaires de la Diète, les villes libres réunies avaient 1 voix ; dans les assemblées générales la république de Francfort comptait pour 1 voix à elle seule.

FRANCFORT (grand-duché de), un des États de la Confédération du Rhin, créé en 1806, avait pour v. principales, outre Francfort, Aschaffenbourg, Fulde et Hanau. Ce grand-duché fut donné au prince de Dalberg, primat d’Allemagne. En 1815, son territoire fut réparti entre la république de Francfort, la Hesse Électorale, la Bavière et la Prusse.

FRANCFORT-SUR-L’ODER, v. de Prusse (Brandebourg), ch.-l. de gouvt, à 50 kil. S. E. de Berlin, sur l’Oder et un canal qui joint l’Oder à l’Elbe et à la Vistule ; 30 000 hab. Cour d’appel, gymnase, école de sages-femmes. Anc. université, fondée en 1506 et transférée en 1809 à Berlin. Monument du duc Léopold de Brunswick. Industrie assez active : soieries, bonneterie, ganterie, maroquin, toiles, bougies, etc. Assez grand commerce. Patrie de H. Kleist. — Fréquemment assiégée (par le margrave de Misnie en 1290, par l’emp. Charles IV en 1348, par les Hussites en 1432, par les Polonais en 1459), cette ville eut encore beaucoup à souffrir dans les guerres de Trente ans et de Sept ans. — Le gouvt de Francfort, l’un des 2 de la prov. de Brandebourg, est situé à l’E. de celui de Berlin, et est borné au N. par la Poméranie, à l’E. par la prov. de Posen, au S. E. par la Silésie, au S. par la Saxe ; il compte 825 000 hab. — V. FRANKFORT.

FRANCHE-COMTÉ, anc. prov. et grand gouvt de France, entre la Lorraine au N., la Champagne et la Bourgogne à l’O., la Bresse, le Bugey et le pays de Gex au S., et la Suisse à l’E. Elle se divisait en 4 grands bailliages (Besançon, Dôle, Amont, Aval) ; Capit., Besançon ; autres villes, Dôle, Vesoul, Salins, Baume-les-Dames, Pontarlier, Lons-le-Saulnier. Le Jura en parcourt toute la partie orientale. Riv., la Saône, le Doubs, l’Ain et leurs affluents. Air froid sur les montagnes, chaud dans les vallées ; sol fertile, bons vins. Assez d’industrie, horlogerie, connue sous le nom d’horlogerie de Comté, liqueurs, fromages, etc. ; forges et usines, etc. Le Franc-Comtois est intelligent, économe, bon et hospitalier. La Franche-Comté a fourni plusieurs hommes célèbres dans les genres les plus divers : Dunod, Pichegru, Rouget de l’Isle, Suard, Ch. Nodier, Cuvier, Th. Joutfroy, etc. Cette province forme auj. les dép. du Jura, du Doubs, de la Hte-Saône. — La Franche-Comté, jadis habitée par les Sequani, forma sous les Romains la prov. appelée Maxima Sequanorum. Elle fit successivement partie du roy. des Burgundes, du vaste empire de Charlemagne, du roy. de Lothaire I, du roy. de Charles de Provence, du roy. d’Italie de Louis II, de celui de Boson, enfin du roy. des Deux-Bourgognes, 896-1032 ; d’où elle passa au roy. de Germanie, et conséquemment à l’empire. Elle fut érigée en comté au Xe siècle pour un certain Léotalde, 951 : c’est à cette époque qu’elle commence à porter le nom de Franche-Comté ; puis elle prit le titre de comté palatin de Bourgogne (1169). Elle passa successivement par mariages dans les maisons d’Ivrée, de Souabe (ou Hohenstaufen), 1169, de Méranie, 1208, de Châlons, 1248 ; fut réunie un instant à la couronne de France par le mariage de Jeanne, héritière de ce comté, avec Philippe le Long, 1315 ; mais, à la mort de ce dernier, Jeanne épousa Eudes de Bourgogne, 1322. En 1361, après la mort de Philippe de Rouvre, la Franche-Comté échut à Marguerite de Flandre, ensuite elle passa, par mariage encore, dans la maison de Bourgogne, 1384, puis dans celle d’Autriche, 1477. De 1384 à 1477, la Franche-Comté et le duché de Bourgogne s’étaient trouvés réunis dans les mêmes mains ; en 1477 ils furent séparés de nouveau, le duché ayant été réuni à la France comme fief masculin, tandis que la Comté, fief germanique et féminin, était portée par mariage dans la maison de Habsbourg. En 1548, Charles-Quint incorpora la Franche-Comté au cercle de Bourgogne. Louis XIV s’en empara en 1668, comme faisant partie de la dot de sa femme Marie-Thérèse d’Autriche ; mais il fut obligé de la rendre par la paix d’Aix-la-Chapelle, conclue la même année ; l’ayant conquise de nouveau en 1674, il s’en fit confirmer la possession par le traité de Nimègue, 1678. La Franche-Comté possédait un parlement (à Dôle, puis à Besançon) et une université (à Gray, puis à Dôle et enfin à Besançon).

FRANCHEVILLE (Pierre), ou FRANCOVELLE, sculpteur, né à Cambray en 1548, mort vers 1615, se rendit en Italie, prit pour maître Jean de Bologne, résida longtemps à Pise, et devint membre de l’Académie de sculpture de Florence. Henri IV le rappela en France, et, après la mort de ce roi, il fut nommé sculpteur de Louis XIII. Il a exécuté, entre-autres ouvrages, le groupe du Temps enlevant la Vérité, dans les parterres des Tuileries, un David vainqueur de Goliath, au musée du Louvre. Ces morceaux manquent peut-être d’ampleur, mais ils sont exécutés avec une fermeté remarquable.

FRANCHEVILLE (Jos. DU FRESNE de), écrivaîn, né à Dourlens en 1704, se fit d’abord connaître par une Histoire des finances, Paris, 1788-40, qu’il n’a pas achevée, donna en 1741 une espèce de roman historique, les Premières expéditions de Charlemagne ; fut appelé à Berlin par Frédéric II, devint membre de l’Académie de cette ville et y m. en 1781. On a de lui une trad. de Boëce, Berlin, 1744, et un poëme sur le ver à soie, Bombyx (en français), Berlin, 1755. Voltaire, avec lequel il était lié, a publié en 1747 sous son nom la 1re édition du Siècle de Louis XIV.

FRANCIA (Franç. RAIBOLINI, dit LE), peintre italien, né à Bologne en 1460, mort en 1533, exerça d’abord la profession d’orfévre. Le style de cet artiste tient à la fois de celui du Pérugin et de celui de Jean Bellini, avec lesquels Raphaël le compare. On regarde comme ses chefs-d’œuvre un S. Sébastien, remarquable par l’exactitude des proportions et la beauté des formes (à Bologne), et un tableau représentant Joseph d’Arimathie, S. Jean et les trois Maries pleurant Jésus descendu de la croix (au Louvre). — Son fils, Jacques F., imita si bien sa manière qu’il est difficile de distinguer l’un de l’autre.

FRANCIA (le Dr Gaspard Rodriguez de), dictateur du Paraguay, né à l’Assomption en 1758, d’un père français et d’une créole, mort en 1840, étudia d’abord la théologie, exerça ensuite la profession d’avocat, et fut nommé secrétaire de la junte lors de la révolution qui chassa les Espagnols de Buenos-Ayres, en 1811. Il se fit bientôt élire consul au Paraguay, puis dictateur temporaire, enfin dictateur à vie, et exerça pendant de longues années un pouvoir absolu, qu’il consolida par les supplices et les emprisonnements. Cependant son administration fut utile : le Paraguay lui doit son organisation, ses manufactures, son commerce. Cruel, soupçonneux et bizarre, Francia ne voyait partout que des conspirations ; il avait fermé son empire à tous les étrangers, et ne laissait plus repartir ceux qui y avaient une fois pénétré (V. BONPLAND). Semblable en plus d’un point à Louis XI, ce tyran faisait de son barbier son confident.

FRANCIS (Philip), écrivain, né vers 1715 à Dublin, mort en 1773, vint en Angleterre en 1750, y dirigea quelque temps une institution privée, devint ensuite chapelain de lord Holland, eut part à l’éducation de son fils, le célèbre Fox, et fut enfin nommé chapelain adjoint de Chelsea. On lui doit une trad. estimée d’Horace en vers, et des trad. de Démosthène et d’Eschine, 1757. — Son fils, nommé aussi Philip, 1740-1818, fut, par la protection de Fox, pourvu d’emplois importants et devint en 1773 membre du conseil du Bengale. Il est un de ceux à qui l’on attribue les fameuses Lettres de Junius.

FRANCISCAINS, FRÈRES MINEURS, ou MINORITES, comme ils s’appelaient eux-mêmes par humilité ; ordre religieux, fondé en 1208 par S. François d’Assise, à la Portioncule d’Assise, faisait vœu de pau-