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Jansénistes y opposèrent la plus vive résistance : ce qui amena de longs troubles. V. JANSÉNIUS et ALEX. VII.

FORNARINA (la). V. RAPHAEL.

FORNOUE, Fornovo en italien, Forum Novum en latin, bourg d'Italie (Parme), à 22 kil S. O. de Parme, sur le Taro, au pied de l'Apennin. Charles VIII, forcé d'abandonner Naples, y battit les Milanais et leurs alliés, qui voulaient s'opposer à son retour en France (6 juillet 1495).

FORRES, v. d'Écosse (Elgin), à 15 kil. O. d'Elgin, près de la baie de Findhorn ; 4000 hab. Aux env., obélisque élevé en mémoire d'une victoire de Malcolm II sur les Danois (1008 ou 1010). Shakespeare place à Forres la scène de sa tragédie de Macbeth.

FORSTER (J. Reinhold), voyageur et naturaliste, né en 1729 à Dirschau en Prusse, fut ministre protestant à Dantzick, puis intendant des colonies de Saratow en Russie ; passa de là en Angleterre où il donna des leçons de langues, et s'embarqua en 1772 avec Cook comme naturaliste de l'expédition. A son retour, il publia, quoiqu'il eût promis de n'en rien faire, la relation de son voyage. Par suite de ce manque de foi, il fut obligé de quitter l'Angleterre. Il fut nommé en 1780 professeur d'histoire naturelle à Halle en Prusse, où il mourut en 1798. On a de lui: Caractères des plantes australes (en latin), Gœttingue, 1776; Observations faites dans un voyage autour du monde, sur la géographie, la physique, l'histoire naturelle, Londres, 1778, en anglais, trad. en français par Pingeron: Histoire des découvertes et des voyages faits dans le Nord, Francfort-sur-l'Oder, 1784, traduit par Broussonnet, 1788.

FORSTER (J. George Adam), fils du préc., né près de Dantzick en 1754, mort à Paris en 1794, fit avec son père le voyage autour du monde; enseigna l'histoire naturelle à Cassel et à Wilna, et fut nommé bibliothécaire de l'électeur de Mayence. Lors de la prise de Mayence par les Français en 1792, il fut envoyé à Paris pour demander au nom des Mayençais leur réunion à la République. Il a laissé : Voyage autour du monde sur le vaisseau la Résolution, commandé par le capitaine Cook, dans les années 1772-75, en anglais, Londres, 1777, et en allemand, Berlin, 1779-80; Essais sur la géographie morale et naturelle et la philosophie usuelle, 1789-97,6 v. in-8.

FORSTER (George), voyageur anglais attaché à la compagnie des Indes, étudia profondément les langues orientales, et put, à l'aide de cette connaissance, visiter en 1782 tout le pays qui s'étend entre le Bengale et la Perse ; il revint en Angleterre par la Russie, et publia en 1790 la relation de son voyage. Il avait fait paraître dès 1785 un intéressant Essai sur la mythologie des Hindous. Il mourut en 1792 à Allahabad, au moment où il allait entreprendre de nouveaux voyages.

FORTAVENTURE, Fuerteventura, une des îles Canaries, par 16° 10'-16° 52' long. O., 28° 4'-28° 46' lat. N. ; 90 kil. sur 53 ; 10 000 h. ; ch.-l., Ste-Marie de Bethancuria. Pays montagneux, quelques plaines fertiles. On en tire des grains et de la soude.

FORT-DE-FRANCE ou FORT ROYAL, capitale de la Martinique, par 63° 26' long O., 14° 35' lat. N., au fond d'une baie ; 11 000 hab. Évêché, cour impér. et trib. de 1re inst. Port excellent, sur la côte E., défendu par le fort St-Louis et par ce qui reste des ouvrages du fort Bourbon, démantelé en 1809 par les Anglais. La ville fut fondée en 1672 et presque détruite en 1839 par un tremblement de terre.

FORTEGUERRA ou FORTEGUERRI (Scipion), dit Carteromaco (trad. grecque italianisée de son nom), savant philologue, né à Pistoie en 1466, m. à Rome en 1515, était élève de Politien et jouit de la faveur de plusieurs cardinaux. Il fit imprimer chez Aide Manuce plusieurs des éditions princeps les plus estimées des auteurs grecs : l’Organon d'Aristote, la Géographie de Ptolémée, l’Onomasticon de Julius Pollux, Aristophane, St-Grégoire de Nazianze, l’Anthologie, etc. Il a composé à la louange de la langue grecque un discours célèbre, De laudibus litterarum græcarum, Venise, 1504, réimprimé par H. Étienne en tête de son Thesaurus linguæ græecæ.

FORTEGUERRA (Nic.), cardinal et poëte, nommé le Jeune (pour le distinguer d'un autre cardinal de même nom), né à Pistoie en 1674, de la même famille que le préc., mort en 1735, dut une fortune brillante à son esprit, à son caractère enjoué et à son talent pour la poésie, et fut élevé aux dignités ecclésiastiques par Clément XI, Innocent XIII et Clément XIII. Il livra aux flammes avant de mourir tous ses manuscrits inédits. On a de lui : les Comédies de Térence, en vers italiens, 1736; Ricciatdetto (Richardet), 1738, poëme héroï-comique dans le genre de Berni, faisant suite au Roland fougueux; il le composa comme en se jouant et par gageure, afin de prouver combien ce genre est facile. Ce poëme a été trad. en vers français par Du Mourrier, Paris, 1766, et par le duc de Nivernois, 1797.

FORTESCUE (sir John), jurisconsulte anglais, était en 1442 grand-juge du banc du roi. Il jouit de la faveur de Henri VI, qui le nomma chancelier, mais il perdit tout crédit à l'avénement d’Édouard IV et fut poursuivi comme partisan de la maison de Lancastre. Il accompagna la reine Marguerite dans sa fuite en Flandre, et fut pris après la bataille de Tewsbury (1471). Il obtint cependant sa grâce du vainqueur, et m. dans la retraite. On a de lui un traité De laudibus legum Angliæ, imprimé seulement sous Henri VIII.

FORTH, Bodotria, riv. d’Écosse, naît dans le comté de Stirling, sépare les comtés de Linlithgow et de Fife, tombe au S. d'Inverkeiting dans le golfe dit auj. Frith of Forth, et nommé par les Romains Bodotria æstuarium. Son cours est de 230 k. Le Grand-Canal le met en communication avec la Clyde.

FORTIA, maison ancienne, originaire du roy. d'Aragon, est connue depuis le Xe siècle. Elle a formé en France plusieurs branches, dont 4 principales : F.-Chailli, F. d'Urban, F. de Montréal et F. de Piles.

FORTIA D'URBAN (François, marquis de), érudit, né en 1756 à Avignon, mort en 1843, était issu d'une antique famille catalane. Il était colonel des milices du pape dans le comtat Venaissin lorsque la réunion d'Avignon à la France vint le rendre à la vie privée. Se livrant dès lors tout entier à son goût pour l'étude, il cultiva avec un égal succès les mathématiques, l'histoire et la géographie. Il était membre de la Société des antiquaires de France et membre honoraire de l'Académie des inscriptions. Outre des dissertations sur des sujets très-divers, il a publié : Mémoires pour servir à l'histoire ancienne du globe, 10 vol. in-12, 1805-1807 (on y distingue ses recherches sur les déluges); Tableau historique et géographique du monde jusqu'au siècle d'Alexandre, 1810, 4 vol. in-12; Histoire du Portugal, 1828, 10 vol. in-8; Histoire antédiluvienne de la Chine et Description de la Chine, 1839-40. On lui doit la publication de l’Histoire de Hainaut par Jacques de Guyse, lat.-franç., 1826 et années suiv., 22 vol. in-8, et un Recueil des Itinéraires anciens, qui parut après sa mort, 1845, in-4. Il eut une grande part à une nouvelle édition de l’Art de vérifier les dates.

FORT-LIBERTÉ, autrefois FORT-DAUPHIN, v. et port de l'île d'Haïti, dép. du Nord, à 40 kil. S. E.du Cap-Français. Bon port, fortifié.

FORT-LOUIS ou FORT-VAUBAN, bourg du dép. du Bas-Rhin, dans une île du Rhin, à 40 kil. N. N. E. de Strasbourg; 1500 hab. Brasseries, chaudronnerie, etc. Le fort construit par Vauban en 1689, a été en partie détruit par les alliés en 1815.

FORTORE (il), riv. d'Italie. V. FRENTO.

FORTOUL (Hippolyte), écrivain et ministre, né en 1811, à Digne, mort en 1856 aux eaux d'Ems, se fit connaître de bonne heure par diverses publications historiques et littéraires, fut nommé en 1840 professeur de littérature française à la Faculté de Toulouse, obtint de grands succès dans son enseignement, devint en 1846 doyen de la Faculté d'Aix;