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pendant 8 mois de l'année et le climat en est fort rude. Le Danube et plusieurs affluents du Rhin y ont leur source. Mines de fer, de cuivre, d'argent, de cobalt. Verreries, chapeaux de paille, pendules. — Cette forêt a donné son nom au cercle de la Forêt-Noire, une des divisions du Wurtemberg, situé à l'E. et au N. du grand-duché de Bade : 100 kil. sur 95 ; 400 000 h. ; ch.-l., Rutlingen.

FORÊTS (dép. des), un des dép. de l'ancien empire français, formé en grande partie du duché de Luxembourg, avait pour ch.-l. Luxembourg, et se divisait en 4 arr. (Luxembourg, Bitbourg, Diekirk, Neufchâteau). Ce pays est auj. partagé entre la Belgique et la Hollande. Son nom venait des nombreuses forêts qui en couvraient la surface.

FOREZ, Forensis pagus, anc. prov. de France, qui faisait partie du grand-gouvt du Lyonnais, à l'O. du Lyonnais propre, au S. du Charolais et du Beaujolais, au N. du Vélay et du Vivarais, à l'E. de l'Auvergne ; ch.-l., Feurs. Autres places, Montbrison (qui devint la capit. en 1441), St-Étienne, Néronde, Chazelles, Roanne, St-Rambert. Ce pays était habité anciennement par les Segusiavi, qui avaient pour capit. Forum Segusiavorum (Feurs). Auj. il forme le dép. de la Loire et une partie des dép. de la Hte-Loire et du Puy-de-Dôme. — Les premiers comtes du Forez possédaient également le Lyonnais et le Beaujolais. Trois dynasties de comtes se succédèrent dans le Forez ; la dernière fut celle de Bourbon, à laquelle le Forez échut par le mariage de Louis II, duc de Bourbon, avec Anne, Dauphine d'Auvergne, seule héritière de ce comté. Après la défection du connétable Ch. de Bourbon (1523), le Forez fut confisqué et bientôt après (1531) il fut réuni à la couronne. On doit à M. Latour-Véran de savantes Études sur le Forez, 1860, et ann. suiv.

FORFAIT (P. Alex.), ingénieur maritime, né à Rouen en 1752, mort en 1807, servit quelque temps dans la flotte et donna des modèles de vaisseaux qui sont demeurés types, fut député à l'Assemblée législative en 1791, et donna une grande impulsion à la construction navale ; fut appelé par Bonaparte, après le 18 brumaire, au ministère de la marine, et prépara sous le consulat la flotte destinée à une descente en Angleterre. Il a laissé, entre autres ouvrages, un Traité de la mâture, 1788.

FORFAR, v. d'Écosse, ch.-l. du comté de Forfar, à 79 kil. d’Édimbourg ; 9000 hab. Toile écrue, sabots. — Le comté de Forfar, dit aussi comté d’Angus, situé entre ceux d'Aberdeen, Kincardine, Perth, le golfe de Tay et la mer du Nord, a 60 kil. sur 53 ; 192 000 hab. Il est traversé par les monts Grampians.

FORGES-LES-EAUX, ch.-l. de c. (Seine-Inf.), dans le vallon de Bray, à 25 k. S. E. de Neufchâtel ; 1200 h. Toiles, faïence façon de Rouen et de Sarreguemines, fromage de Neufchâtel. Eaux ferrugineuses, en vogue au temps de Louis XIII et d'Anne d'Autriche.

FORLENZE (J. Nic.), oculiste, né en 1751 à Picerno (Naples), mort en 1833, se forma en France sous Desault, fut nommé en 1799 oculiste des Invalides, fit un grand nombre de belles cures, et rendit la vue par l'opération de la cataracte à Portails, ministre des cultes. On a de lui des Considérations sur l'opération de la pupille artificielle, 1805.

FOR-L'ÉVÊQUE, Forum episcopi. On donna d'abord ce nom à un bâtiment situé à Paris, rue St-Germain-l'Auxerrois, où l'évêque avait sa cour de justice. Cette juridiction ayant été supprimée en 1674, le bâtiment devint une prison royale, destinée aux détenus pour dettes et aux comédiens délinquants. Il fut démoli en 1780.

FORLI, Forum Livii, v. d'Italie, naguère ch.-l. de la légation romaine de Forli, à 270 kil. N. O. de Rome, sur l'anc. Voie Émilienne ; 16 000 hab. Évêché. Belle cathédrale, palais Albizzi, Merenda, Piazza ; palais du magistrat ; belle place ; mont-de-piété. Filature de soie, toiles cirées, raffinerie de soufre, etc. Patrie de Morgagni. — Cette v. fut réunie aux États de l'Église par Jules II. En 1521, les Français y défirent les Espagnols ; ils s'en emparèrent en 1797 et en firent la capit. du dép. du Rubicon. Insurgée contre le pape en 1831, elle s'est entièrement détachée des États romains en 1860 pour reconnaître l'autorité du roi de Sardaigne. — La légation, auj. prov. de Forli, est bornée au N. O. et au N. par la prov. de Ravenne, à l'E. par la mer Adriatique, au S. par la légation d'Urbin et à l'O. par la Toscane : 67 kil. sur 55 ; 195 000 hab.

FORLIMPOPOLI, Forum Popilii, v. d'Italie, à 7 k. S. E. de Forli ; 5000 hab. Beaucoup de ruines. Cette ville a été détruite en 700 par les Lombards, et en 1370 par Grégoire XI, pour punir les habitants de leurs brigandages.

FORMENTERA, Ophiusa on Pityusa minor, une des îles Baléares, à l5k. S. d'Iviça ; 1500h. Très-fertile.

FORMERIE, ch.-l. de c. (Oise), à 34 kil. N. O. de Beauvais ; 1200 hab. Grains, bestiaux, laines.

FORMEY (J. H. Samuel), fécond écrivain, né à Berlin en 1711, d'une famille de réfugiés français originaire de Vitry en Champagne, mort en 1797, fut d'abord pasteur à Brandebourg ; fut appelé en 1737 à la chaire d'éloquence à Berlin, puis à celle de philosophie ; devint membre de l'Académie des sciences et belles-lettres de cette ville dès sa formation, puis directeur de la classe de philosophie et conseiller privé. Parmi ses nombreux travaux littéraires, on remarque : Mémoires pour servir à l'histoire et au droit public de Pologne, La Haye, 1741 ; la Belle Wolfienne ou Abrégé de la philosophie de Wolf, 1741-53 ; Conseils pour former une bibliothèque, 1746 ; Mélanges philosophiques, 1754 ; Éloges des académiciens de Berlin, 1757 ; Abrégé de l'histoire de la philosophie, 1760 ; Frédéric le Grand, Voltaire, Jean-Jacques, d'Alembert, 1789. Il a en outre rédigé plusieurs journaux littéraires.

FORMIES, Formiæ, auj. Mola di Gaeta, v. du Latium mérid., sur la mer Tyrrhénienne, à l'O. de Minturnes, dans le pays des Volsques. Près de là était Formianum, maison de campagne de Cicéron, où cet orateur fut assassiné.

FORMIGNY, vge de l'anc. Normandie (Calvados), à 19 kil. N. O. de Bayeux ; 550 hab. Le connétable de Richemont y remporta en 1450 sur les Anglais une victoire qui leur enleva la Normandie. Un monument a été élevé sur le champ de bataille.

FORMOSE, Thaï-Ouan en chinois, grande île située au S. E. de la Chine, par 117° 52'-119° 37' long. E., 21°-25° lat. N., dépend de la prov. continentale de Fou-kian : 400 kil. sur 140 ; env. 2 500 000 h. ; ch.-l., Thaï-Ouan. Une chaîne de montagnes coupe l'île en deux du N. au S.; plusieurs volcans ; or, argent, cuivre, sel, soufre, camphre, eaux thermales. La partie orientale est habitée par des indigènes indépendants ; la partie occidentale, où sont les Chinois, est fertile et bien cultivée. — Les Chinois s'établirent dans cette île en 1430 ; les Portugais la visitèrent au XVIe s., et lui donnèrent le nom de Formose à cause de la beauté du climat ; les Japonais et les Hollandais y fondèrent des colonies au commencement du XVIIe s. ; mais en 1661, le pirate chinois Koxinga s'empara de l'île tout entière ; il y régna jusqu'en 1683. A cette époque, les Chinois aidés des Hollandais la reprirent.

On nomme Canal de Formose le détroit qui sépare le continent chinois et l'île de Formose.

FORMOSE, pape de 891 à 896, était d'abord évêque de Porto, près de Rome. Il condamna Photius, sacra empereur Lambert, duc de Spolète, puis mit à sa place Arnoul, roi de Germanie. Sa mémoire fut flétrie par le fougueux Étienne VI, qui l'accusa d'usurpation et fit déterrer son cadavre pour lui faire son procès ; mais il fut réhabilité en 898 par Jean IX.

FORMULAIRE, formule de foi qu'on propose pour être reçue ou signée. Les plus célèbres formulaires sont celui de 1653, par lequel Innocent X condamnait cinq propositions de Jansénius, et celui de 1665 par lequel Alexandre VII confirmait le précédent. Les