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dam en 1730, ont été rédigés sur ses notes par Reboulet.

FORBIN (L. Nic. Ph. Aug., comte de), peintre et connaisseur, né en 1779 au château de La Roque (Bouches du Rhône), mort en 1841 à Paris, était à Lyon lors du siège de cette ville par la Convention, y vit périr sous ses yeux son père et son oncle, fut recueilli et élevé par un habile dessinateur lyonnais, Boissieu, qui l'initia à la pratique de son art, s'enrôla afin d'échapper à la proscription et ne tarda pas à se distinguer; mais prit de bonne heure son congé afin de se livrer à son goût pour la peinture, et visita l'Italie, où il obtint la protection de la princesse Borghèse. Nommé, à la Restauration, directeur général des musées, il agrandit celui du Louvre et en établit un spécial au Luxembourg pour les œuvres des peintres vivants. Peintre habile lui-même, il a produit, entre autres ouvrages : l’Éruption du Vésuve, qui lui ouvrit les portes de l'Académie des beaux-arts, la Mort de Pline, la Vision d'Ossian, la Procession des Pénitents noirs, une Scène de l'Inquisition, Inès de Castro, le Campo Santo de Pise, le Cloître de Sta-Maria Novella à Florence. On a de lui un Voyage dans le Levant, 1819; des Souvenirs de Sicile, 1823; un Mois à Venise, 1824, ouvrages accompagnés de vues prises par lui-même. On a publié en 1843 son Portefeuille, avec un texte rédigé par le comte de Marcellus, son gendre.

FORBIN-JANSON (Toussaint de), dit le cardinal de Janson, né en 1625, mort en 1713, fut évêque de Digne, puis de Marseille et de Beauvais, ambassadeur de Louis XIV en Pologne et auprès du St-Siége, et enfin grand aumônier. Il dut le chapeau de cardinal (1690) au roi de Pologne Jean Sobieski, à l'élection duquel il avait puissamment contribué.

FORBIN-JANSON (Ch. Auguste), évêque de Nancy, né à Paris en 1785, était en 1806 auditeur au Conseil d'État. Il renonça à la carrière administrative pour entrer au séminaire, organisa en 1814, avec M. de Rauzan, l'œuvre des missions, et prêcha lui-même avec un grand éclat; fut nommé en 1823 évêque de Nancy, déploya dans ce poste un zèle ardent qui lui suscita de nombreux ennemis, se vit par suite forcé de quitter son diocèse en 1830, mais sans donner sa démission ; s'embarqua pour le Canada, où ses prédications produisirent d'heureux fruits, et mourut peu après son retour, en 1844, près de Marseille, lorsqu'il se disposait à partir pour la Chine : il venait de fonder l’OEuvre de la Sainte-Enfance pour le rachat et le baptême d'enfants chinois.

FORBONNAIS (Franç. VÉRON DU VERGER, sieur de), économiste, né au Mans en 1722, mort en 1800, se fit connaître dès 1750 par des mémoires pleins de vues sages sur l'administration des finances; fut nommé en 1756 inspecteur général des monnaies, fut placé en 1759 auprès du contrôleur général Silhouette, et eut le principal mérite des utiles réformes qu'opéra ce ministre ; mais il ne tarda pas à être écarté des affaires par les intrigues de Mme de Pompadour. Il se retira dans ses terres et consacra ses loisirs à la composition de ses ouvrages. On a de lui : Considérations sur les finances d'Espagne, 1753; Éléments du commerce, 1754; Recherches sur les finances de France, 1758, ouvrage fort estimé; De la Circulation des denrées, 1800. Il fut appelé à l'Institut dès sa fondation.

FORCADEL (Pierre), né à Béziers, obtint en 1560 par la protection de Ramus une chaire de mathématiques au Collége de France, et mourut vers 1576. On lui doit des trad. françaises de la Géométrie d'Euclide, 1564; des Livres de Proclus sur le mouvement, 1565; du Traité des poids d'Archimède, 1565, etc. — Son frère, Étienne F., 1534-73, obtint après Cujas la chaire de droit de Toulouse (1554). Il a écrit sur le droit, l'histoire, et a fait des vers latins et français. Son fils fit paraître en 1579 ses Œuvres poétiques.

FORCALQUIER, Forum Neronis des Romains, Forum Calcarium au moyen âge, ch.-l. d'arr. (B.-Alpes), sur l'Arque et au pied d'une colline, à 45 k. S. O. de Digne; 3022 hab. Trib. de 1re instance; société d'agriculture. Chapellerie, poterie; huile, vins, soie, etc. Jadis ch.-l. du comté de Forcalquier, formé en 1054 aux dépens du comté d'Arles. Ce comté passa en 1094 dans la maison des comtes d'Urgel ; en 1208 il fut uni par mariage au comté de Provence. Les comtés de Provence et Forcalquier, inséparables depuis, furent portés en 1245, par Béatrix qui en était l'héritière, à son mari Charles d'Anjou, frère de S. Louis, qui devint roi des Deux-Siciles en 1265. V. PROVENCE.

FORCELLINI (Egidio), philologue, né à Fener, près de Padoue, en 1688, mort en 1768, fut l'élève de Facciolati, et consacra toute sa vie à rédiger, d'après un plan arrêté de concert avec son maître, le savant dictionnaire latin, italien et grec intitulé : Totius latinitatis Lexicon, publié à Padoue en 1771, 4 vol. in-fol., réimprimé en 1805, augmenté d'un supplément en 1816, Padoue, 1 vol. in-fol., réédité à Padoue, 1827-37, 4 vol. in-4, par Furlanetto, qui y a fondu les suppléments et y a fait de nombreuses additions, et plusieurs fois réimprimé depuis, notamment à Venise et à Padoue, par Corradini, 1858-60. Il renonça à la direction du séminaire de Bellune pour être tout entier à son Dictionnaire.

FORCHHEIM, v. forte de Bavière (Hte-Franconie), au confluent de la Regnitz et de la Wiesen, à 30 k. N. de Nuremberg; 4000 h. Il s'y tint, en 1077, une diète où Rodolphe de Rheinfelden fut élu empereur.

FORD, auteur dramatique anglais, contemporain de Shakespeare. Son Théâtre choisi a été traduit par E. Lafond, 1856, in-18.

FORDYCE (David), théologien et moraliste écossais, né en 1711 à Aberdeen, entra dans la carrière ecclésiastique, fut nommé en 1742 professeur de philosophie morale au collège Maréchal dans sa ville natale, publia en 1745 des Dialogues sur l'Éducation, et en 1748 un excellent traité de Philosophie. On a aussi de lui Théodore, dialogue sur l'art de prêcher. Il mourut en 1751 dans un naufrage sur les côtes de Hollande. — Son frère, Jacques Fordyce, 1720-96, pasteur d'une congrégation de non-conformistes établie à Londres, s'est fait connaître comme prédicateur : on estime surtout ses Sermons aux jeunes femmes. — Guill. F., frère des préc., 1724-92, exerça la médecine à Londres avec succès. On a de lui: Recherches sur les causes, les signes et les moyens curatifs des fièvres putrides et inflammatoires, 1773; Lettre sur la vertu antiseptique de l'acide muriatique, 1790. — George Fordyce, neveu du préc. et fils de David, 1736-1802, a donné des Éléments de médecine pratique, devenus classiques, Londres, 1768; un Traité de la digestion des aliments, 1791, et a fait d'intéressantes expériences sur la température du corps humain.

FORESTIERS, officiers qui, sous les deux premières races des rois de France, avaient juridiction dans les pays forestiers. Les gouverneurs de la Flandre s'appelaient grands forestiers; mais ce titre paraît plutôt venir du flamand vorst, président ou comte, que des forêts qui couvraient le pays. Le titre de Forestier disparaît après Charles le Chauve.

FORESTIÈRES (Villes). On désignait spécialement sous ce nom plusieurs v. allemandes comprises dans l'anc. cercle de Souabe, et situées jadis dans la Forêt-Noire, qui ne s'étend plus auj. jusque-là; ce sont Laufenbourg, Rheinfelden, Seckingen, Waldshut, Ensisheim. — On donne encore ce nom à 4 villes de Suisse : Lucerne, Schwitz, Altorf et Stanz.

FORÊT DE BOHÊME. V. BŒHMERWALD.

FORÊT-NOIRE, Schwarzwald en allemand, Hercynia, puis Martiana sylva chez les Romains, vaste forêt d'Allemagne, s'étend sur une longue chaîne de montagnes qui court du S. au N. parallèlement au Rhin dans le royaume de Wurtemberg et le grand-duché de Bade, et qui prend de là le nom de Montagnes de la Forêt-Noire. De Bâle à Pforzheim, elle a env. 260 kil. de long sur 50 de large; son étendue était jadis beaucoup plus grande. La neige y tombe